Strum a écrit :Sinon, je ne crois pas qu'il faille aller chercher dans des philosophes européens ou dans le new age l'origine de cette patte de Malick, mais plutôt dans la tradition américaine des poètes proches de la nature (Whitman ou Thoreau), qui ont su parler de la nature et de la vie avec des idées simples et une langue luxuriante et lyrique (évoquant comme des fragments, des inserts, d'images, à l'instar de certains plans chez Malick).
Oui, je ne nie pas l'influence des Transcendantalistes américains que sont Thoreau et Whitman
Cependant, nier l'influence de Heidegger et Wittgenstein serait une erreur.
Malick est sorti major de philosophie à Harvard. Il a enseigné et continue par quelques cours par an d'enseigner la philosophie au MIT et à l'Université du Texas.
Surtout il a été le premier traducteur américain de Heidegger (Heidegger subissant jusque là un ostracisme des Américains, et les traductions étant uniquement réalisés par des Britanniques) qu'il a rencontré à de nombreuses reprises
Son frère Ethan, mort il y a une dizaine d'année dans des conditions atroces (brulé vif), avait lui fait, sur le conseil de Terrence et avec son aide, une thèse sur Wittgenstein. (Ce n'est pas un hasard d'ailleurs si la perte du frère est un thème présent dans The Tree of Life.)
De tous ses textes, The Tree of Life est avec la seconde version de son texte du Nouveau Monde (celle de 2004 après une première version dans les années 70 à la tournure plus classique) et avec le texte de la pièce dont il a écrit le livret dans les années 90 Sansho The Bailiff le premier texte où transpire si clairement dans les expressions utilisées que Wittgenstein et Heidegger sont au coeur de ce qu'il exprime (avec quelques réflexions tout de même sur la Nature à quelques reprises dans la vie adulte de Jack qui font référence aux Transcendantalistes)
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 6 déc. 10, 15:11
par mannhunter
inderweltsein serait-il un multi pseudo de G.T.O.
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 6 déc. 10, 15:20
par Nomorereasons
inderweltsein a écrit :
Strum a écrit :Sinon, je ne crois pas qu'il faille aller chercher dans des philosophes européens ou dans le new age l'origine de cette patte de Malick, mais plutôt dans la tradition américaine des poètes proches de la nature (Whitman ou Thoreau), qui ont su parler de la nature et de la vie avec des idées simples et une langue luxuriante et lyrique (évoquant comme des fragments, des inserts, d'images, à l'instar de certains plans chez Malick).
Oui, je ne nie pas l'influence des Transcendantalistes américains que sont Thoreau et Whitman
Cependant, nier l'influence de Heidegger et Wittgenstein serait une erreur.
Malick est sorti major de philosophie à Harvard. Il a enseigné et continue par quelques cours par an d'enseigner la philosophie au MIT et à l'Université du Texas.
Surtout il a été le premier traducteur américain de Heidegger (Heidegger subissant jusque là un ostracisme des Américains, et les traductions étant uniquement réalisés par des Britanniques) qu'il a rencontré à de nombreuses reprises
Son frère Ethan, mort il y a une dizaine d'année dans des conditions atroces (brulé vif), avait lui fait, sur le conseil de Terrence et avec son aide, une thèse sur Wittgenstein. (Ce n'est pas un hasard d'ailleurs si la perte du frère est un thème présent dans The Tree of Life.)
De tous ses textes, The Tree of Life est avec la seconde version de son texte du Nouveau Monde (celle de 2004 après une première version dans les années 70 à la tournure plus classique) et avec le texte de la pièce dont il a écrit le livret dans les années 90 Sansho The Bailiff le premier texte où transpire si clairement dans les expressions utilisées que Wittgenstein et Heidegger sont au coeur de ce qu'il exprime (avec quelques réflexions tout de même sur la Nature à quelques reprises dans la vie adulte de Jack qui font référence aux Transcendantalistes)
Je vois: pour les cinéastes, Malick est un philosophe et pour les philosophes, Malick est un cinéaste
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 6 déc. 10, 17:32
par John Anderton
Je ne vais pas faire avancer le débat, mais je trouve la bande-annonce magnifique...
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 6 déc. 10, 18:35
par G.T.O
mannhunter a écrit :inderweltsein serait-il un multi pseudo de G.T.O.
Troublant, non ?!
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 6 déc. 10, 19:17
par Strum
inderweltsein a écrit :Oui, je ne nie pas l'influence des Transcendantalistes américains que sont Thoreau et Whitman
Cependant, nier l'influence de Heidegger et Wittgenstein serait une erreur.
Malick est sorti major de philosophie à Harvard. Il a enseigné et continue par quelques cours par an d'enseigner la philosophie au MIT et à l'Université du Texas.
Surtout il a été le premier traducteur américain de Heidegger (Heidegger subissant jusque là un ostracisme des Américains, et les traductions étant uniquement réalisés par des Britanniques) qu'il a rencontré à de nombreuses reprises
Son frère Ethan, mort il y a une dizaine d'année dans des conditions atroces (brulé vif), avait lui fait, sur le conseil de Terrence et avec son aide, une thèse sur Wittgenstein. (Ce n'est pas un hasard d'ailleurs si la perte du frère est un thème présent dans The Tree of Life.)
De tous ses textes, The Tree of Life est avec la seconde version de son texte du Nouveau Monde (celle de 2004 après une première version dans les années 70 à la tournure plus classique) et avec le texte de la pièce dont il a écrit le livret dans les années 90 Sansho The Bailiff le premier texte où transpire si clairement dans les expressions utilisées que Wittgenstein et Heidegger sont au coeur de ce qu'il exprime (avec quelques réflexions tout de même sur la Nature à quelques reprises dans la vie adulte de Jack qui font référence aux Transcendantalistes)
J'imagine que quelqu'un se faisant appeler "Inderwelstein" ne peut voir Malick que comme un Heideggerien faisant du cinéma. Blague à part, merci pour tes posts. Que Malick ait effectivement traduit lui-même un texte d'Heidegger est étonnant, qu'il l'ait rencontré à "plusieurs reprises" avant sa mort, encore plus. Je connais très mal Heidegger et pas assez bien Malick pour engager une discussion sur leurs liens supposés. Je dois reconnaitre n'avoir jamais beaucoup réfléchi en regardant un film de Malick. Je me laisse bercer par les images et la musique. Ce qui m'est aussi arrivé justement en lisant quelques-uns des poèmes de Leaves of Grass de Whitman (Walden de Thoreau, c'est déjà plus prosaïque). Et s'agissant de l'aspect formel des films de Malick, de leur lyrisme, de la beauté contemplative de ses plans de nature, de la manière dont ils se répondent ou se succèdent via le montage et la musique, et de la fulgurance poétiques de ses visions, comme des éclats de nature, des images qui surgissent soudain devant le spectateur, on voit bien Whitman et Thoreau comme des influences majeures penchées sur son berceau. Ce sont les images d'un poète plus que celles d'un philosophe. Parce qu'elles parlent immédiatement au spectateur. A l'inverse, je défie quiconque n'ayant pas reçu de formation philosophique de comprendre un traitre mot d'Etre et Temps d'Heidegger ou d'y prendre du plaisir.
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 6 déc. 10, 19:24
par ApOk
Avec autant de connaissances sur Malick, je pense que inderweltsein ne peut être que Terrence Malick lui-même.
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 6 déc. 10, 21:14
par Flol
monk a écrit :Le trailer est magnifique...
Peut-être, mais je ne l'ai toujours pas vu.
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 7 déc. 10, 11:07
par inderweltsein
Strum a écrit : A l'inverse, je défie quiconque n'ayant pas reçu de formation philosophique de comprendre un traitre mot d'Etre et Temps d'Heidegger ou d'y prendre du plaisir.
Bah,
"Et si l'auroral était toujours au-delà de tout crépuscule, si même, la prime aurore dépassait, et de loin, l'ultime déclin ?"
c'est quand même beau et poétique non?
Ce n'est pas un spoiler d'écrire la chose suivante, mais The Tree of Life respire cette phrase du début à la fin..
Ce qui suit pour le démontrer par contre c'en est un... (quoique rien n'est révélé du récit, ce ne sont que des questionnements philosophiques)
A la fin du voyage spirituel: "Everything seems a clue, an oracle: the nighthawk overhad, the rising moon, the faint sound of a guitar"
[...] "Paradise is not a place here, or there. The soul is paradise; it opens before us; here, today. The humblest things show it. We live in the eternal, even now"
qui fait écho à plusieurs phrases de Malick précédant ce voyage.
"Everything sings in the great chorus; each knows its place and is happy. Man alone does not. Why? Even now we live in the first day. The splendor of nature's distant beginning shines within us. Yet somehow we have lost our way."
[...] "We have lost the eternal -- within us and without. How did it first come to pass? How does it happen even now, today, in the life of each and all?"
Ces phrases, et en particulier celle mise en valeur en gras qui est c'est le moins qu'on puisse dire, un troublant écho, une vraie périphrase de la phrase d'Heidegger, portent en elles le Monde d'Heidegger et de Wittgenstein. Et en même temps portent en elles Thoreau, Whitman, ou Emerson dans ce sentiment de paradis perdu.
Mais de toute façon, opposer Heidegger et Wittgenstein à Thoreau ou Whitman est de toute façon un faux débat, il y a une parenté entre leur conceptions du monde. L'Être inachevé et le Paradis Perdu, ne disent-il en quelques sorte la même chose.
Mais il y a aussi des des choses que les uns disent qui sont absents chez les autres, et vice versa.
Or, chez Malick, comme un condensé parfait, tout est là réuni, en une seule oeuvre.
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 7 déc. 10, 12:25
par riqueuniee
Ca sera bien une fiction,pas un exposé philosophique?
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 7 déc. 10, 14:55
par Tom Peeping
Oui, on peut convoquer au portillon tous les Heidegger, Thoreau, Whitman du monde (et bien sûr que les films de Malick en transpirent l'esprit depuis 30 ans) mais autant les écrits de ces auteurs, par leur sens, leur rythmes, leurs articulations, leurs fulgurances poétiques (pour certains, pas tous) peuvent être sublimes à la lecture individuelle, autant leur transposition sur un écran de cinéma par des voix-off qui en chuchotent des concentrés lyriques me semble aussi balourde qu'un hippopotame qui ferait du trampoline. La dizaine de fois où Pocahontas, dans The New World, écarte les bras (oui, les bras seulement), visage au vent ou au soleil en psalmodiant des "Oh, Mother !" peut sans doute être vue comme l'expression d'un sentiment panthéiste exacerbé : pour ma part, je n'y vois que maladresse hénaurme et ridicule boursouflé. Les images sont suffisantes, les mots sont en trop et écrasent la légèreté, jetée à terre.
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 12 déc. 10, 14:31
par mannhunter
Tom Peeping a écrit :Les images sont suffisantes, les mots sont en trop et écrasent la légèreté, jetée à terre.
après "Tree of life","Boat of life"
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 12 déc. 10, 14:50
par Jack Griffin
Bien vu
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 12 déc. 10, 14:57
par mannhunter
c'est Dimanche,on se (re)lâche ...au fait le premier plan c'est pas un hommage à ton ami Ridley Scott?
Re: Tree of life (Terrence Malick - 2010)
Publié : 14 déc. 10, 20:18
par inderweltsein
Mon petit doigt me dit que la petite aiguille de votre montre ne fera pas plus de 2 ou 3 tours avant que la bande annonce ne soit officiellement disponible.
Et que pomme dans l'arbre il y aura (je me comprends , restons mystérieux )
(bon j'espère ne pas être démenti et vous avoir donné du coup de fausses joies, on verra, c'est en tout cas ce qui est prévu)