En préambule, je dois avouer que je n'ai pu m'empêcher de revoir pour la 3ème fois en quelques mois
Le convoi des braves de Ford et ce bijou méritant une notation spinaltap-ienne (si vous voyez ce que je veux dire) je le place hors-concours. Idem concernant
La poursuite impitoyable d'Arthur Penn que j'ai revu pour la ixième fois et qui est un de mes films préférés donc inutile de le rajouter en film du mois puisqu'il est en quelque sorte un peu mon
film du moi.
FILM DU MOIS
Films découverts
Five (1951, Arch Oboler)
8,5/10 Antérieur, précurseur et bien moins connu que
Le monde, la chair et le diable, ce B-movie post-apocalyptique n'en est pas moins bouleversant et étonnant dans sa forme "indé". Et puis, pour la 6325ème fois, je suis encore tombé amoureux d'un visage d'actrice, celui de Susan Douglas.
La ballade de Bruno (
Stroszek, 1977, Wernher Herzog)
8,5/10 Déprimant mais magnifique (et inversement). Avec l'incomparable doux
freak Bruno S. et un documentaire terrible sur la RFA puis l'Amérique des déclassés, aussi grises et mornes l'une que l'autre.
L'homme de l'Arizona (
The Tall T, 1957, Budd Boetticher)
7,5/10 Étonnant western, cru et plein d'humour noir.
La chevauchée de la vengeance (
Ride lonesome, 1957, Budd Boetticher)
7,5/10 Encore un grand Boetticher malgré une interprétation inégale... et la mise en pli de Karen Steele !
La mission du capitaine Benson (
7th Cavalry, 1956, Joseph H. Lewis)
7,5/10 La patte de Lewis donne du corps et de chouettes idées. Superbe séquence du cheval de Custer.
Sherlock Holmes (2009, Guy Ritchie)
7/10 Relecture maligne et habile avec un Robert Downey de concours.
Ned Kelly (2003, Gregor Jordan)
7/10 Vu en VONST, pas toujours évident avec l'accent local. Encore un western australien assez original (le combat final en armures de fortune) avec le toujours étonnant Heath Ledger et la charmante Naomi Watts qui apparaît dans une séquence euh, comment dire ?... borowczyk-ienne.
711 Ocean Drive (1950, Joseph M. Newman)
6,5/10 Plein de belles idées mais malgré Joanne Dru (une de mes chouchoutes), pas la pépite noire selon St Philippe Garnier que j'attendais.
Le cavalier de la mort (
Man in the saddle, 1951, André De Toth)
6,5/10 Un de Toth moyen mais comme c'est lui, il y a toujours du bon à prendre (des personnages féminins pas gnan-gnan, le gimmick des lumières éteintes, la rage soudaine sur le visage marmoréen de Scott...)
Les fantômes de Goya (Goya's Ghosts, 2006, Milos Forman)
5/10 Académique comme du Forman avec le manichéen Carrière qui se répète. A voir pour Natalie Portman et parce que Goya était un génie (belle séquence de la gravure).
Le limier (
Sleuth, 2007, Kenneth Branagh)
2/10 Remake indigent et indigeste d'un joyau.
Police Fédérale Los Angeles (
To live and die in L.A., 1985, William Friedkin)
2/10 Atroces synthés 80's, image à l'avenant, scénario bancal. Impression de suivre un mauvais épisode de
Miami Vice.
Films revus
Les flics ne dorment pas la nuit (The New Centurions, 1972, Richard Fleischer) 9/10 Un grand Fleischer donc un très grand film sur la vie de flics dans East L.A. Scott et Keach mo-nu-men-taux.
To be or not to be (
Jeux dangereux en stupide VF, 1942, Ernst Lubitsch)
8,5/10 Et dire que Lubitsch fit encore mieux... Pour les mines de Jack Benny ("
So they call me Concentration Camp Ehrhardt?") et les dialogues incroyablement salés entre Lombard et Stack ("
Lieutenant, this is the first time I've ever met a man who could drop three tons of dynamite in two minutes.")
L'empire contre-attaque (
The Empire strikes back, 1980, Irvin Kershner)
8/10 Un classique pour tester son âme de môme. Et puis, même si Yoda et les grognements de Chewy commencent à lasser, la décontraction de Ford m'éclate toujours autant et Vador reste un des plus insurpassables
vilains de l'histoire du cinoche.
Un crime dans la tête (
The Manchurian candidate, 2004, Jonathan Demme)
8/10 Un des rares remakes réussis des années 2000 (avec
Ocean's Eleven,
Point limite et
Solaris). Même si l'original était encore plus puissant.
La porte du Paradis version longue (
Heaven's gate, 1980, Michael Cimino)
6/10 Car 10/10 pour la splendeur de l'ouverture à Cambridge et des extérieurs, 2/10 pour l'ennui devant l'étirement sans fin des séquences.
Nosferatu, fantôme de la nuit (
Nosferatu: Phantom der Nacht, 1979, Wernher Herzog)
6/10 Kinski toujours aussi étonnant et puis le rire dément de la gargouille Topor mais la lenteur et les teintes anémiées de cette version du mythe me font bailler. Dans leur cercueil, Murnau et Dreyer dorment tranquilles.
Le grand Silence (
Il grande Silenzio, 1968, Sergio Corbucci)
6/10 Un spaghetti un peu au-dessus de la moyenne même si il baisse au fil des visions. Pour Kinski davantage que pour Trintignant. Et aussi pour la magnifique et regrettée Vonetta McGee.
Le Zinzin d'Hollywood (
The errand boy, 1961, Jerry Lewis)
4/10 Quelques séquences restées fameuses au milieu d'un patchwork trop décousu.
Jerry souffre-douleur (
The patsy, 1964, Jerry Lewis)
2/10 Là, il n'y a plus grand chose à sauver. Lewis en roue libre devient insupportable. Dommage pour la charmante Ina Balin et la cohorte de
guests venus panouiller.
séries TV
Cambridge Footlights Revue (BBC - 1982)
9/10 Pas une série mais une émission spéciale traditionnellement proposée par les comédiens de Cambridge. Une série de sketches menés par
the cream de la crème anglaise à l'orée de la consécration dont les géniaux Stephen Fry et Emma Thompson ainsi que le jeunot Hugh Laurie.
Un régal !! Devrait être obligatoire en cours d'anglais.
Superminds (
Misfits of science) épisode
Impair et passe (1985)
1/10 Ringard, nul et pas drôle une seconde. A fuir, même pour les plus indécrottables nostalgiques des 80's.
Documentaires
REVUS
Face aux téléspectateurs, le 1er homme sur la Lune (Antenne 2 - 1979)
9/10 Je triche encore en sortant une archive télé exhumée par l'INA. 10 ans après Apollo XI, le discret Neil Armstrong était venu parler plus de 2h sur le plateau des
Dossiers de l'écran. Un moment aussi rare que passionnant (même si il se trompa pour le crash de Skylab).
DECOUVERTS
Rencontres au bout du monde (
Encounters at the End of the World, 2007, Wernher Herzog)
8/10 Une station de l'Antarctique vue par l'aventurier Herzog. Des séquences stupéfiantes et aussi pas mal d'humour. Même si il filme (un peu) manchots et phoques, rien à voir avec les gentils docus rassembleurs vendeurs de b.o.
Incident au Loch Ness (
Incident at Loch Ness, 2004, Zak Penn)
6/10 Mockumentary distrayant mais mal ficelé.
Courts-métrages
REVUS
Animation - quelques
Looney Tunes vintage grand cru dont les meilleurs
Beep-Beep & Coyote ainsi que
Cheese chasers et
Mouse wreckers, deux autres dingueries du génial Chuck Jones mettant en scène Claude, le paisible matou psycho-torturé par les souriceaux Hubie & Bertie. Dans le second où ils lui font croire qu'il s'était endormi au plafond en installant tout le mobilier
upside-down, on atteint les sommets d'inventivité et d'expressivité de
Feed the kitty (l'étalon-or définitif).
DECOUVERTS
Sáiva (2009,
Tuva Synnevåg) Animation
9/10 Splendeur norvégienne en noir et blanc sur les mythes du peuple Sami (qui m'a rappelé le ravissant
Inukshuk de Camillelvis Théry)
Que puis-je te souhaiter avant le combat ? (2012, Sofia Babluani)
8,5/10 Histoire d'une jeune fille tchétchène adoptée et mutique. Avec une actrice d'une grâce absolue et le grand Jean-Louis Coulloch' dans le rôle du père. Ce que l'héroïne parvient à prononcer à la fin est aussi bouleversant que Karina dans celle d'
Alphaville.
Fleuve rouge, Sông Hông (2012,
Stéphanie Lansaque & François Leroy) Animation
8/10 Le duo amoureux du Vietnam propose une nouvelle merveille sur leur pays d'adoption (après
Bonsoir Mr Chu et
Mei Ling)
Tennis Elbow (2012, Vital Philippot)
7/10 Un père un peu à l'Ouest se fait torcher au tennis par son ado de fils. Trame super simple mais excellemment joué.
Une dernière cigarette (2009, Géraldine Maillet)
6/10 Deux couples mal assortis se croisent au restau. Enième petit précis germanopratin sauvé par l'interprétation. Et la présence de Julie Gayet suffit à rendre heureux.
