Nouveau concurrent, le génialissime...
LA FUGUE
NIGHT MOVES (1975) d'Arthur Penn.
Vu la distribution, le réalisateur et le fait que ça soit un polar, j'étais quasiment conquis d'avance. Le point de départ est un classique du genre: un privé est chargé de retrouver la fille d'une ancienne star de cinéma alcoolique, cachant une sombre histoire d'argent. Il faut voir comment Arthur Penn le traite. Le schéma en trois parties est au fond assez classique également. Les deux premiers tiers sont très faciles à suivre, le premier installant l'histoire, le second montrant notre héros blasé (magnifique Gene Hackman) musardant, en proie au doute et à la mélancolie. La dernière partie, relançant l'histoire de polar, vient compliquer les choses. Mais ce qui intéresse en réalité le cinéaste, ce sont moins les péripéties que les relations entre les protagonistes. Dans le livre de Patrick Brion sur l'Héritage du film noir, il y a un extrait d'un interview d'Hackman qui dit n'avoir lui-même toujours pas compris l'histoire. Mais comme le rappelle Brion, c'est avant tout un film de personnages. Hackman incarne le sien à la perfection, son jeu est formidable. Penn le montre très humain, commettant des erreurs, se faisant avoir y compris dans sa vie privée, et il en est très touchant.
Excellent film, et sérieux concurrent face au Fanfaron de Dino Risi, c'est dire.