Profondo Rosso a écrit : ↑1 juin 22, 03:35
Le Géant de la steppe d'Alexander Ptouchko (1956)
Bon. Pour une fois je me démarquerai nettement de Profondo Rosso.
Fortement tenté suite aux chroniques ci dessus et aux photos, on s’est regardé ca hier soir en famille.
Qu’est ce que c’est mal foutu….
Je parle pas de la direction artistique ou de la photo du film: c’est exactement ce que montre les images ci dessus : souvent superbe, entre Walt Disney (scene reprise de Blanche neige, stop motion à la Harryhausen, trucages à la Bava).
Mais le film ne decolle jamais.
L’histoire s’etale tout de meme sur plus de quinze ans, dont 10 ou le heros est au cachot. Mais crenom pourquoi l’affreux méchant mets t’il quinze a se décider a attaquer Kiev ( oui, la sainte russie eternelle c’est Kiev)
C’est tres decousu: on comprend pas trop les enchaînements.
Les personnages sont inexistants. Les dialogues assez nuls (je parle pas des tirades sur la mere patrie en danger, juste des dialogues en general) Les acteurs n’ont rien a jouer. Ca tombe bien ils sont tres mauvais. Curieusement seules les actrices semblent y croire.
Ca commencait pourtant pas trop mal avec la retraite du geant qui confie son epee à des pelerins. Son epee, tiens parlons en. Au debut on voit un géant gigantesque se transformer en montagne en mourant. Vous voyez un peu la taille qu’il est sensé avoir. Il confie donc son epee qu’on imagine faire facilement 20 ou 30 metre au minimum à des pèlerins. Le plan suivant cette epee gigantesque fait 1 metre cinquante et dans la suite un petit metre.
On passe ensuite par les scènes bucoliques d’un village de braves paysans russes. Une belle fille chante son desespoir de voir son beau et jeune fiancé devenu paralysé, sous le regard tendre de son père. Enfin, pas tout a fait car on comprend ensuite que c’est pas vraiment son pere mais en fait le jeune et beau fiancé : gasp ! Il y a l’air d’avoir 45 ballets au bas mot avec sa barbe de patriarche. (Vérifications faites =41).
Le village est attaqué par une meute de Huns qui tuent le monde sauf la demoiselle. On se dit ca y est c’est parti !
Mais pas vraiment. Ca s’enlise entre dépliant touristique pour la grande russie, ses plaines, ses forêts, ses fleuves, … une intrigue de palais sans intérêt et donc un ou deux exploits du heros. A aucun moment on est pris par un personnage, un sentiment, bref on s’emm…
Pourtant,, juré, on y a aller plein de bonne volonté. Le film semble (mal) ecrit pour des enfants de 5 ans.
Il y a visiblement des moyens quasi infinis mais qui ne provoquent rien. Un exemple: au coeur du siege de Kiev (apres 15 ans les barbares se sont enfin décidés), il y a un large mouvement panoramique où l’on voit de la tour toute la region avec les champs enemis. C’est impressionnant quand on pense le pognon de dingue qu’a du couté ce plan.
100 000 figurants tout de meme mais a la fin, on a pas d’impression de puissance.
J’ai de suite pensé à la scène du Cid de Mann où l’on voit l’armée arabe avancer sur la ville: séquence impressionnante exposant les uns apres les autres les différentes composantes de l’armée, musiciens compris. Une force incroyable s’en dégage. Mais me direz vous, ici c’est des barbares donc normal que ca soit un peu le boxon… Viens alors la seconde comparaison qui tue : Les Nibelungen !
Attila et ses barbares ont, sous la caméra de Lang, un toute autre degaine. Du coup, je vais le faire le découvrir a mon fils…
Voila, voila. On a bien rigolé deux, trois fois mais on nous y reprendra pas.