Leigh Whannell poursuit le travail de modernisation, si on peut dire, entamé précédemment avec sa revisite de l'Homme invisible. À nouveau, c'est ainsi l'aspect dramatique qui est privilégié et le réalisateur fait le choix ici de traiter la lycanthropie comme un virus qui, en l'espace d'une unique nuit, va bouleverser la vie d'une petite famille déjà en proie à des problèmes internes. Exit du coup les histoires de cycle lunaire, de malédiction et le côté très velu inhérent aux loups-garous habituels (j'avais un peu peur justement quant au look de la "bête" suite à certaines images vues sur le net il y a quelques mois et finalement c'est plutôt pas mal). Si Whannell, en bon artisan amoureux du genre, fait preuve encore une fois d'un réel talent en terme de mise en images (beaucoup aimé par exemple la partie de chasse sous tension servant de prologue au film, ainsi que plus tard les permutations de points de vue entre le père incarné par Christopher Abbott, en pleine mutation - joliment illustrée d'ailleurs sur le plan sensoriel - et sa femme et sa fille), on se situe tout de même un cran en-dessous de son Homme invisible. La faute à une 2ème partie un poil convenue je trouve et un rythme pas fou-fou. Reste qu'en l'état, si c'est loin d'être mémorable soyons honnête, c'est suffisamment efficace et bien fait donc pour se démarquer de bon nombre de produits horrifiques sans âme.
TheGentlemanBat a écrit : ↑21 janv. 25, 21:12
(...) une 2ème partie un poil convenue je trouve et un rythme pas fou-fou.
+1
Dire que pour aller voir ça j'ai loupé une manche super facile du Quiz(z) Naphta (ce soir il fallait deviner un film de Kiarostami, j'adore le cinéma japonais) :
Wolf Man (Leigh Whannell) 4/10
(Après son Invisible Man, l'ancien scénariste des premiers Saw poursuit son travail de relecture des Universal Monsters, en évacuant le folklore (pleine lune et compagnie) pour développer la dimension psychologique au sein d'une cellule familiale. Sur le papier c'est prometteur, mais malheureusement c'est trèèèèèèèèès lent pour le peu que ça raconte, la deuxième partie laisse tomber toute originalité pour des choses déjà vues et/ou prévisibles, le sound design ultra soigné est envahissant et les effets sanguinolents respectent sagement les poncifs. Pas convaincu.)