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Publié : 13 nov. 06, 01:30
par tronche de cuir
Peter Venkman a écrit :Un film absolument magnifique. La comparaison avec le Curtis Hanson (que j'aime par ailleurs beaucoup, dans un style tout autre) ouvre des champs de réflexion passionnants sur la représentation d'Ellroy au cinéma, et donne dans le même geste des nouvellles rassurantes sur l'état de forme de De Palma - qu'on ne me parle de grand film malade et autres conneries : le Dahlia Noir est un grand film, qui pète la santé.
N'oublions pas, dans un style différent, les trés bon "Cop" et "Dark blue" !!!
Peter Venkman a écrit :
La manière dont de Palma joue du contre-pied risque bien, pour ce que j'en ai vu dans ma salle, de laisser pas mal de monde sur le carreau. Son dernier film, c'est un bonbon au poivre, une friandise dont les premiers attraits (chromos jusqu'aux clichés, servis par Vilmos Zsigmond et Dante Ferretti au sommet de leur art) sont peu à peu pervertis par un cinéaste aux accents Lynchiens (incroyable personnage de Ramona Linscott, d'abord dans une scène de repas dantesque, puis dans l'escalier, quelque part entre Sunset Boulevard et Sailor et Lula).
Rester sur le carreau, je l'ai été et non pas à cause d'une soi-disante étrangeté du film mais plutôt par rapport au manque d'inventivité, à la paresse de la mise en scène (les tours de passe-passe de palmien commencent à être sérieusement usés). Et, puis, le côté galérie de personnages excentriques est un peu un lieu commun lorsque un film aborde Hollywood.
Peter Venkman a écrit :
Je souscris complétement aux analyses de Simone Choule et Swan, quitte à passer pour le dernier des snobs : le dernier de Palma est un grand film sur l'illusion, sur le cinéma, sur Hollywood... sur de Palma. C'est brillant (jusque dans ses figures de style : la découverte du corps dans un long travelling, les retrouvailles avec Bobby De Witt dans une scène très "escalier des Incorruptibles"), souvent bouleversant, et d'une profonde intelligence.
Des items propres à faire tourner la tête des cinéphiles !!!
Publié : 13 nov. 06, 02:03
par 2501
Colqhoun a écrit :Sympa de voir autant de monde amateur de Femme Fatale qui est un pur moment de cinéma jubilatoire. C'est un peu le Body Double des années 2000.
Je pense aussi la même chose, même si le film verse parfois dans le ridicule. C'est encore plus border line que
Body Double, avec quelques gros défauts (rien que le cast français, bof...).
Mais ça reste un bon gros plaisir, pas un chef-d'oeuvre, mais finalement, à mon grand étonnement, bien meilleur que ce
Dahlia noir bien timoré (le film vieilli très mal dans mon esprit, il ne m'en reste presque que les défauts...

).
Publié : 13 nov. 06, 07:55
par Colqhoun
2501 a écrit :à mon grand étonnement, bien meilleur que ce
Dahlia noir bien timoré (le film vieilli très mal dans mon esprit, il ne m'en reste presque que les défauts...

).
Ah oui clairement. Enfin, pour ma part, il a tellement mal vieilli que je l'ai déjà effacé de ma mémoire.
Publié : 13 nov. 06, 09:13
par joe-ernst
Ce que je trouve navrant en lisant certains commentaires, c'est que pour certains, après De Palma, c'est le déluge pour le film noir. Ainsi donc il n'y aurait plus jamais de cinéaste capable de renouveler le genre. C'est bien triste de penser ainsi...

Publié : 13 nov. 06, 11:54
par cinephage
Simone Choule a écrit :Un film qui a les qualités de ses défauts.
L'adaptation d'Ellroy est un pur pretexte et est en cela complétement
ratée mais... j'ai vu dans ce Black Dalhia un grand film théorique à la Mission Impossible (en moins jouissif certes). Ou comment dynamiter (saborder ?) les codes et l'attente que pouvait susciter un tel film...
De Palma nous livre d'abord un produit très étrange, sorte de squelette de film où tout semble désincarné, faux, où ne subsiste qu'une forme de vernis hollywoodien un peu kitsch voire niaiseux. Puis la dernière demi-heure est une envolée dans le grotesque comme seul De Palma sait (ose ?) les faire. C'est alors que le vernis se craquelle et que l'on s'aperçoit que l'image était piégée de toute part. Le film vole en éclat et laisse comme un gout amer dans la bouche. Le film est deceptif dans la mesure où il ne fonctionne que retrospectivement. Mais j'y vois un grand film sur le désenchantement du cinéma...
De Palma le cynique-romantique is back !
Cette lecture est peut-être la bonne (curieusement, dans la revue Panic, on analyse également l'échec de World Trade Center de Stone par une lecture selon laquelle Stone démonterait le genre du film catastrophe en y collant de façon trop lisse).
Néanmoins, ces analyses peinent à rendre compte de l'ennui du spectateur. Si le film de de Palma assume son coté faux et toc, si l'attente du film est sabordée, il n'en demeure pas moins que le spectateur est justement frustré, et ne jouit pas du film.
Mon rapport au cinéma passant fatalement et avant tout par le plaisir que j'ai à voir un film, je ne peux approuver ce parti-pris (si tant est que ce soit véritablement de cela qu'il s'agisse).
Le de Palma d'hier faisait des films déséquilibrés, mais pleins de morceaux de bravoure, très cinématographiques. Ici, il offre un film policé, fade et peu rythmé. Qu'il y ait un calcul derrière, peut-être. Il n'empêche que je me suis ennuyé au cinéma (à en lire les critiques et les réactions de la salle, je n'étais pas le seul), et que je constate avant tout qu'on m'offre un spectacle décevant.
Publié : 13 nov. 06, 11:56
par cinephage
joe-ernst a écrit :Ce que je trouve navrant en lisant certains commentaires, c'est que pour certains, après De Palma, c'est le déluge pour le film noir. Ainsi donc il n'y aurait plus jamais de cinéaste capable de renouveler le genre. C'est bien triste de penser ainsi...

Ce genre de commentaires à la vue basse abonde dans l'histoire du cinéma, et ce pour tous les genres. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter.

Publié : 13 nov. 06, 13:16
par Peter Venkman
cinephage a écrit :Ce genre de commentaires à la vue basse abonde dans l'histoire du cinéma, et ce pour tous les genres. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter.


Franchement, merci d'avoir ouvert les yeux aux myopes que nous sommes
Sinon, pour revenir à ton message, je ne me suis pas du tout ennuyé. Et si l'aspect méta-cinéma du film m'a passionné (tout le discours que dePalma développe sur son art, qui n'est rien autre que son sillon creusé depuis des décennies), le film en-soi au premier degré m'a aussi totalement convaincu, et absolument pas emmerdé.
Publié : 13 nov. 06, 13:29
par kayman
Peter Venkman a écrit :
Sinon, pour revenir à ton message, je ne me suis pas du tout ennuyé. Et si l'aspect méta-cinéma du film m'a passionné (tout le discours que dePalma développe sur son art, qui n'est rien autre que son sillon creusé depuis des décennies), le film en-soi au premier degré m'a aussi totalement convaincu, et absolument pas emmerdé.
Tout pareil. L'argument de l'ennui est de toute façon un non argument.
Publié : 13 nov. 06, 13:33
par cinephage
Peter Venkman a écrit :cinephage a écrit :Ce genre de commentaires à la vue basse abonde dans l'histoire du cinéma, et ce pour tous les genres. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter.


Franchement, merci d'avoir ouvert les yeux aux myopes que nous sommes

Si on m'interdit d'asséner évidences et Lapalissades, je vais me retrouver sans rien à dire, moi...
Pour le reste, j'évoquais cette notion de plaisir, parce qu'elle me semble importante, au delà des trouvailles intellectuelles que le film peut receler (et qui, pour moi, sont vaines dès lors que le film est ennuyeux), et qui sont fortement mises en avant par ses défenseurs.
Publié : 13 nov. 06, 14:26
par Gounou
kayman a écrit :Peter Venkman a écrit :
Sinon, pour revenir à ton message, je ne me suis pas du tout ennuyé. Et si l'aspect méta-cinéma du film m'a passionné (tout le discours que dePalma développe sur son art, qui n'est rien autre que son sillon creusé depuis des décennies), le film en-soi au premier degré m'a aussi totalement convaincu, et absolument pas emmerdé.
Tout pareil. L'argument de l'ennui est de toute façon un non argument.
Idem. Revu une deuxième fois hier... aucun ennui pour ma part (et la salle - comble - semblait plutôt impliquée). Mais j'avoue volontiers que mon attention était captée par des éléments totalement étrangers à l'intrigue même (j'ai lu le livre et ma lecture restera indépendante de mon souvenir du film, je m'en réjouis).
Publié : 13 nov. 06, 17:14
par frédéric
Comme quoi, une deuxième vision peut tout réviser. C'est même rare quand ça m'arrive, mais après une deuxième vision, donc, le film m'a nettement plus séduit. Franchement, c'est très bien fait.
Publié : 13 nov. 06, 18:39
par Zelda Zonk
Bon, c'est pas très surprenant, mais les gars du
Masque et la plume (France Inter) ont copieusement détesté :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 53#1339353, puis cliquez sur le lien du site de France Inter pour écouter l'émission.
Si vous avez aimé le film, vous risquez d'avoir mal, je vous préviens.
Par contre, esssayez d'écouter la suite, car les avis sur
Lady Chatterley valent leur pesant de cacahuettes (très tranchés : chef-d'oeuvre pour certains, niaiserie sans nom pour d'autres). Je dois dire que je me suis bien marré à les écouter
Bon, sinon moi je n'ai toujours vu aucun de ces films.
Faut dire qu'après le Cuaron, j'ai le sentiment que je vais tout trouver fade au ciné... Ca passera j'espère.
Publié : 13 nov. 06, 18:59
par Peter Venkman
Faut reconnaitre qu'entre la nana de Madame Figaro, le gus de Cinelive, Alain Riou et Pierre "des images pouvant choquer" Murat, c'est toute la crême de la critique cinéphile qui était au micro. Manquait plus à l'appel que le journaliste de 20 minutes.
La qualité de l'émission a toujours dépendu de l'étoffe de ses intervenants. Depuis quelques temps, Garcin réunit autour de lui des "critiques" qui ferait passer Danièle Heymann pour Henri Langlois, délaissant les Michel Ciment et Thierry Jousse d'antan (sûrement horripilants, et dont on pense ce qu'on veut, mais qui ont un autre bagage que les péquins du dessus) au profit de pigistes de Ouest France. Le Masque et la plume tient du coup aujourd'hui du monstre hybride, quelque part entre On refait le match et feue l'émission de cinéma de Daniela Lombroso sur F2. Je n'y trouve plus du tout mon compte, et depuis quelques temps déjà.
Publié : 13 nov. 06, 19:27
par frédéric
Peter Venkman a écrit :Faut reconnaitre qu'entre la nana de Madame Figaro, le gus de Cinelive, Alain Riou et Pierre "des images pouvant choquer" Murat, c'est toute la crême de la critique cinéphile qui était au micro. Manquait plus à l'appel que le journaliste de 20 minutes.
La qualité de l'émission a toujours dépendu de l'étoffe de ses intervenants. Depuis quelques temps, Garcin réunit autour de lui des "critiques" qui ferait passer Danièle Heymann pour Henri Langlois, délaissant les Michel Ciment et Thierry Jousse d'antan (sûrement horripilants, et dont on pense ce qu'on veut, mais qui ont un autre bagage que les péquins du dessus) au profit de pigistes de Ouest France. Le Masque et la plume tient du coup aujourd'hui du monstre hybride, quelque part entre On refait le match et feue l'émission de cinéma de Daniela Lombroso sur F2. Je n'y trouve plus du tout mon compte, et depuis quelques temps déjà.
Et que dire de la venue éclair de Isabelle Giordano qui a participé une seule fois à l'émission (autant que je sache) et qui n'est pas revenue depuis. Cela dit, j'aime bien Riou, il est marrant.
Publié : 13 nov. 06, 19:51
par Zelda Zonk
Peter Venkman a écrit :Faut reconnaitre qu'entre la nana de Madame Figaro, le gus de Cinelive, Alain Riou et Pierre "des images pouvant choquer" Murat, c'est toute la crême de la critique cinéphile qui était au micro. Manquait plus à l'appel que le journaliste de 20 minutes.
La qualité de l'émission a toujours dépendu de l'étoffe de ses intervenants. Depuis quelques temps, Garcin réunit autour de lui des "critiques" qui ferait passer Danièle Heymann pour Henri Langlois, délaissant les Michel Ciment et Thierry Jousse d'antan (sûrement horripilants, et dont on pense ce qu'on veut, mais qui ont un autre bagage que les péquins du dessus) au profit de pigistes de Ouest France. Le Masque et la plume tient du coup aujourd'hui du monstre hybride, quelque part entre On refait le match et feue l'émission de cinéma de Daniela Lombroso sur F2. Je n'y trouve plus du tout mon compte, et depuis quelques temps déjà.
C'est vrai que la nature des critiques joue beaucoup sur la qualité de l'émission.
Ciment, il est là régulièrement quand même, une fois sur deux je dirais.
Riou me fait marrer également. Et puis c'est bien d'avoir parfois la confrontation "old school" avec les p'tits jeunes des Inrocks.
Perso, il m'arrive souvent de ne pas partager leur avis, mais je suis malgré tout l'émission régulièrement et il m'en faut beaucoup plus que ça pour m'agacer. Ca me fait plus marrer qu'autre chose en fait.

Et puis, à part
La masque, dans quelle émission trouve-t-on des gens qui donnent leur avis en toute impartialité sur les films, sans contraite marketing ou promotionnelle que ce soit ? On voit parfois des "films Inter" se faire descendre dans cette émission, ce qui ne serait jamais le cas pour un "film Europe 1" sur la station du même nom par exemple.
PS: Pour ne pas trop faire dévier ce topic De Palmien, merci de poster dans le topic idoine :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 53#1339353 