Existe-t-il en DVD zone 2 avec des sous-titres français?
En attendant, pour me consoler, j'écoute l'album de Jim O'Rourke...

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
Je ne pourrais pas mieux dire ce que je pense du film. A voir absolument si ce n'est pas encore fait, et ne soyez pas rebutés par sa durée. L'immersion y est progressive, mais une fois qu'on est dedans, on ne pense plus du tout au temps, ça pourrait durer 5 heures de plus que ça ne serait pas gênant. En effet, on apprend peu à peu à connaître les personnages, à s'y attacher, comme si on faisait partie du voyage.Brice Kantor a écrit :La durée du film (3h37) associé à son sujet (le post traumatisme sépia des rescapés d'une prise d'otage sanglante dans un bus) a de quoi rebuter de prime abord, mais le film de Shinji Aoyama (premier que je découvre de ce cinéaste) est un très beau morceau qui, s'il ne cède effectivement pas à la facilité, a la faculté de s'imposer un peu plus à chaque minutes de son déroulement aux yeux du spectateur qui est entré dans son optique.
Le respect des personnages aussi bien que les recherches esthétiques et formelles parfois très impressionnantes s'associent pour livrer une oeuvre qui ne ressemble vraiment à aucune autre, extrèmement forte mais sans aucune sensiblerie, allant jusqu'au bout de son sujet... C'est débordant d'humanité et de justesse. Les dernières scènes sont particulièrement sublimes, sorte d'apothéose d'une odyssée qui pourra évoquer parmis les influences du film, Kubrick ou Tarkovski.
Digestion de première vision donc, mais ça n'empèche pas que je vous incite fortement à la découvrir. Koji Yakusho, impressionant acteur déjà vu chez Immamura et Kiyoshi Kurosawa trouve sans doute là son rôle le plus dense.
6/6
C'est franchement pas un film difficile d'accès, à moins qu'on soit allergique à la lenteurAnorya a écrit :Je l'ai reçu avant hier de cdiscount et je me suis jeté dessus mais avec retenue, juste histoire de voir des extraits et la bande annonce. Mais le peu que j'ai vu m'a assez impressionné.
Il y a de fortes chances que j'impose ce film à ma pauvre compagne peu habituée ce week end...![]()
Il aurait plutôt tendance à pâtir un peu du visionnage d'autres films du cinéaste me concernant. A savoir que si les parti pris de mise en scène et de montage d'Eureka étaient parfaitement synchrones du sujet et des thèmes du film, leur reprise dans les autres Aoyama que j'ai vus (Deux Voyous, Desert Moon, La Forêt sans nom, Helpless, EM Embalming) donne le sentiment de la pose, du cinéaste se regardant filmer. Sans parler du fait que tous ces films-là sont aussi bavards et puants de prétention (le discours anticapitaliste de Godard du pauvre de Desert Moon...) qu'Eureka était silencieux. Ses interviews où il évoque son cinéma en se drapant derrière des références littéraires superficiellement assimilées ont confirmé cette impression de petit malin. En y repensant, le choix du sépia dans Eureka m'a ainsi semblé esthétisant.Philip Marlowe a écrit : Et j'ai le sentiment qu'il supportera bien les revisions.
Certains plans apparaissent(à cause du DVD?) en noir et blanc et l'effet est bien différent, ce qui me fait penser qu'au contraire le film n'aurait pas eu la même ambiance en noir et blanc classique, et encore moins en couleur.Vic Vega a écrit : En y repensant, le choix du sépia dans Eureka m'a ainsi semblé esthétisant.
Mais quel ressenti t'a apporté ce sépia? A quels éléments thématiques ou narratifs fait-il écho pour toi?Philip Marlowe a écrit : Certains plans apparaissent(à cause du DVD?) en noir et blanc et l'effet est bien différent, ce qui me fait penser qu'au contraire le film n'aurait pas eu la même ambiance en noir et blanc classique, et encore moins en couleur.
Si je me souviens bien ça durait 2 heures, 2 heures 30 de plus. Et dans ce cas je n'aurais pas été sûr de trouver ça digeste... C'est aussi le rôle d'un producteur de calmer les ardeurs d'un cinéaste dans certains cas (en particulier pour les jeunes auteurs japonais qui ont une tendance au trop long). Et ça ne doit pas faire oublier à quel point Sento a compté dans le cinéma indépendant nippon des années 90.Helward a écrit : Au pilori
Possible en effet. Mais c'est l'idée même qu'on ait pu amputé le film qui me chagrine, alors que celui-ci tire son suc de la durée, du temps qui passe.Vic Vega a écrit :Si je me souviens bien ça durait 2 heures, 2 heures 30 de plus. Et dans ce cas je n'aurais pas été sûr de trouver ça digeste...Helward a écrit :Au pilori
Mais qui dit que le reste ne contient pas des plans encore plus longs (et dans ce cas ZZZZZZZZZZZZZZZZ) ou des séquences inutiles narrativement?Helward a écrit : Possible en effet. Mais c'est l'idée même qu'on ait pu amputé le film qui me chagrine, alors que celui-ci tire son suc de la durée, du temps qui passe.
Le film doit beaucoup à son ambiance, à la fois lancinante, coupée de la réalité, mais chaleureuse, comme l'été, ou comme la famille qui se forme. Or les plans en noir et blanc sont beaucoup plus froids. Donc je pense que cette ambiance particulière repose pas mal sur le choix du sépia(dont l'usage est, soit dit en passant, beaucoup moins esthétisant que certains noir et blanc).Vic Vega a écrit :Mais quel ressenti t'a apporté ce sépia? A quels éléments thématiques ou narratifs fait-il écho pour toi?Philip Marlowe a écrit : Certains plans apparaissent(à cause du DVD?) en noir et blanc et l'effet est bien différent, ce qui me fait penser qu'au contraire le film n'aurait pas eu la même ambiance en noir et blanc classique, et encore moins en couleur.