Victor Fleming (1889-1949)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Watkinssien
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Watkinssien »

Watkinssien a écrit :
Jeremy Fox a écrit :L'un des films préférés de Mme Fox qui le termine toujours avec les larmes aux yeux pendant 10 bonnes minutes
Oui c'est vraiment un excellent Fleming, émouvant, prenant et toujours plaisant...

Bien sûr, je ne vais pas être original : mon préféré est Gone with the Wind. Tavernier et Coursodon ont d'ailleurs vanté les mérités sous-estimés du cinéaste sur le tournage disant que sa patte est plus que présente. En regardant ses autres films, je peux largement comprendre cet aspect.

Et puis The Wizard of Oz, je ne m'en lasserais jamais...
Oublié de mentionner le superbe L'île au trésor, qui demeure la meilleure adaptation du livre de Stevenson que j'ai pue voir...
Dernière modification par Watkinssien le 17 oct. 11, 13:57, modifié 1 fois.
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riqueuniee
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par riqueuniee »

Très beau film en effet.
J'aime beaucoup aussi sa version de Dr Jekyll et Mr Hyde.
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Ann Harding
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Ann Harding »

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Tortilla Flat (1942, Victor Fleming) avec Spencer Tracy, John Garfield, Hedy Lamarr, Akim Tamiroff et Frank Morgan

Pilon (S. Tracy) vit avec ses amis Danny (J. Garfield) et Pablo (A. Tamiroff) dans un petit village de pêcheurs près de Monterey. Ils sont sans le sou et vivent au jour le jour. Mais, Danny hérite de deux maisons suite à la mort de son grand-père. Pilon va s'installer immédiatement dans l'une d'elles avec ses copains...

Cette adaptation de Steinbeck est un pur produit MGM. Au lieu d'aller tourner sur place, le village est reconstitué en studio avec toiles peintes et transparences à gogo. Nous avons affaire à un film de prestige du point de vue de la distribution: Tracy, Garfield, Morgan et Lamarr, rien de moins. Pourtant, à y regarder de plus près, cette distribution est quand même bien bizarre. Tous les personnages sont censés être des 'paisano', des pauvres bougres hispanophones de Californie qui vivent dans des cabanes sans eau ni électricité. Pour les représenter, nous avons l'irlandais Tracy, le p'tit gras du Bronx Garfield, le russe Tamiroff et la viennoise Lamarr. Voilà un cocktail plutôt détonnant, non ? En fait, ce qui manque le plus au film c'est un ton et une atmosphère. Fleming filme son scénario très bavard assez platement. Et en plus, l'histoire de ces semi-vagabonds prend un tour assez saint-sulpicien dans la dernière partie. Ce bon-à-rien pique-assiette et autoritaire de Pilon tombe au pied de la statue de Saint François d'Assise et demande au saint de sauver son ami Danny sur fond de voix célestes. Individuellement, chaque acteur fait une performance de qualité, mais c'est l'ensemble qui manque. Hedy Lamarr est finalement assez crédible en ouvrière dans une conserverie de sardines, Garfield donne de l'élan à son Danny mené par le bout du nez par Tracy. Le personnage de Tracy pose problème. Pilon n'est pas un héros ; il est même classable parmi les méchants si il n'y avait cette rédemption assez difficile à avaler à la fin. Pilon est ambigu, plus grâce à l'interprétation de Tracy que grâce au scénario. Au total, c'est un film qui manque d'air. Il lui faudrait un peu d'air du large pour qu'il décolle. La copie remastérisée Warner Archive est absolument superbe.
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Ann Harding
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Ann Harding »

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Bombshell (1933) de Victor Fleming avec Jean Harlow, Lee Tracy, Franchot Tone, Una Merkel, Pat O'Brien et Frank Morgan

Lola Burns (J. Harlow) est la star N°1 du studio Monarch. Sa vie ressemble à un enfer entre son père et son frère qui dilapident son argent et le chef du service publicité, E.J. Hanlon (L. Tracy) qui passe son temps à créer des commérages juteux pour les journalistes...

Cette excellente comédie, au rythme pétaradant, semble être inspirée en partie de la vie de Clara Bow selon le scénariste John Lee Mahin. En fait, on pourrait tout aussi bien l'appliquer à nombres d'autres stars hollywodiennes, même à Harlow elle-même. La Lola Burns que je joue Harlow, avec beaucoup de talent, est le prototype même de la star propulsée au firmament par un mélange complexe de sex-appeal et de publicité dans les fan-magazines. On vend au public du rêve qu'il dévore dans les revues de cinéma et dans les journaux salaces, comme nous le montre les premières images du film. Puis, nous passons derrière la façade. La vie de Lola n'est pas vraiment le paradis que l'on vend aux gogos. Elle est certes riche, mais elle doit subvenir aux besoins de son père alcoolique (délicieux Frank Morgan) qui joue aux courses et de son frère (Ted Healy) un bon à rien de première. Si tout cela n'était déjà beaucoup, elle est également la proie du publicitaire maison qui passe son temps à monter des coups tordus pour que le nom de Lola soit le plus souvent possible à la une de journaux. Invariablement, elle est au centre de commérages salaces pour faire monter sa cote au box-office. Fatiguée par toutes ces batailles, elle tente très maladroitement d'avoir une 'vie normale' et invariablement commet des erreurs grossières. Après avoir posé dans sa cuisine, telle une femme au foyer modèle, elle décide soudain que la 'maternité' est indispensable pour une femme et court dans un orphelinat pour adopter un bébé. Evidemment, Hanlon (un Lee Tracy à la répartie rapide comme l'éclair) est sur le coup et va faire capoter son projet illico presto. Excédée, elle part se resourcer dans le désert où elle fait la connaissance d'un (soi-disant) fils à papa (Franchot Tone qui s'autoparodie avec malice) qui lui murmure que "ses cheveux sont comme un champ de marguerites argentées dans lequel il voudrait marcher pieds nus." :uhuh: Mené avec diligence et talent par une superbe galerie de second rôle, le film offre une vision finalement plutôt juste de la vie à Hollywood du temps de l'Age d'Or. Il y a de nombreuses références, tout à fait charmante, aux films et aux acteurs. J'ai beaucoup apprécié la remarque de C. Aubrey Smith, qui joue un vieux figurant râté, qui ronchonne: "Je ne vois ce qu'on trouve à ce Lewis Stone !" Un des meilleurs films de Fleming et de Harlow.
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par feb »

Merci Ann, je comptais le voir prochainement dans le cadre de mon cycle Jean Harlow et tu m'a donné encore plus envie :D
Ann Harding a écrit :J'ai beaucoup apprécié la remarque de C. Aubrey Smith, qui joue un vieux figurant râté, qui ronchonne: "Je ne vois ce qu'on trouve à ce Lewis Stone !"
:mrgreen:
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Ann Harding
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Ann Harding »

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Reckless (1935) de Victor Fleming avec Jean Harlow, William Powell, Franchot Tone, May Robson, Rosalind Russell et Mickey Rooney

Mona Leslie (J. Harlow) est une star de la comédie musicale à Broadway. Elle devient la femme du richissime Bob Harrison (F. Tone), ce qui brise le coeur de son agent Ned Riley (W. Powell)...

Ce film MGM a été produit par David O. Selznick durant la courte période où il travailla pour ce studio dirigé par son beau-père. Il écrivit lui-même l'histoire du film qui fut ensuité adaptée par des scénaristes. Il se serait inspiré de la vie d'une certaine Libby Holman dont l'époux se suicida. La production du film commença mal: le film avait été écrit pour Joan Crawford. Mais, elle ne le fit pas et on imposa Jean Harlow. Finalement, ce changement de distribution apporte un décalage fort intéressant au personnage central. La belle Mona Leslie est une fille au grand coeur qui ne s'en laisse pas compter, mais sans avoir la dureté et la robustesse d'une Crawford. Harlow en fait une fille plus fragile. Certes, Jean Harlow n'est pas chanteuse (elle a été doublée) et elle ne danse pas beaucoup. Mais, tous les numéros musicaux sont filmés avec beaucoup d'intelligence pour leur donner une certaine profondeur et cela évite les longs numéros filmés à hauteur de scène qui plombent nombres de films à cette époque. Le film débute avec un ton de franche comédie. Mona est amoureuse d'un fils à papa (revoici Franchot Tone dans le rôle-type qu'il collectionnait à l'époque) pendant que son agent Ned (William Powell en grande forme) se consumme pour elle. Mais, bizarrement, le film vire brusquement au mélodrame avec le suicide de Bob Harrison. Mona est suspectée de meurtre. Le passage de la comédie au mélodrame n'est pas une réussite totale car la transition est bien trop brutale et le scénario n'est pas suffisamment bien ficelé à ce moment-là. Néanmoins, j'ai trouvé ce film très réjouissant, bien dirigé, et le couple Harlow-Powell (qui filaient le parfais amour à l'époque) fonctionne superbement. On remarque dans des rôles secondaires quelques futures stars comme une jeune Rosalind Russell, en fille de la haute, et un petit Mickey Rooney de 15 ans (et qui en parait moins). Au total, un film moins réussi que Bombshell, mais qui est néanmoins très agréable.
Dernière modification par Ann Harding le 8 janv. 12, 15:07, modifié 2 fois.
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par feb »

Oulà tu enchaines Ann et tu touches dans le mille encore une fois car je voulais également découvrir ce film. Bon tant que j'y suis tu n'aurais pas une critique de Riffraff car c'est le troisième film que je compte découvrir de l'actrice :fiou: :mrgreen:
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Rick Blaine »

Il va falloir que je le regarde ce coffret, tes critiques me donnent envie!!
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Ann Harding »

feb a écrit :Oulà tu enchaines Ann et tu touches dans le mille encore une fois car je voulais également découvrir ce film. Bon tant que j'y suis tu n'aurais pas une critique de Riffraff car c'est le troisième film que je compte découvrir de l'actrice :fiou: :mrgreen:
Je n'ai pas encore vu Riff Raff, mais ça ne saurait tarder! :mrgreen:
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feb
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par feb »

Cool 8) J'attends ta critique avec impatience et j'espère pouvoir découvrir rapidement ces 2 premiers films déjà chroniqués.
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Rick Blaine »

feb a écrit :Red dust (La belle de Saïgon) - Victor Fleming (1932)
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Le propriétaire d'une plantation d'hévéa, Dennis Carson (Clark Gable), se retrouve coincé entre Vantine (Jean Harlow), une prostituée obligée de débarquer dans ce lieu après la panne du bateau sur lequel elle se trouvait, et Barbara (Mary Astor), femme élégante qui accompagne son mari (Gene Raymond) ingénieur embauché par Dennis. Très rapidement, Vantine se montre très proche de Carson avec lequel une relation amicale et amoureuse va se créer jusqu'à ce que Barbara débarque. A partir de ce moment, les choses vont changer : Carson va délaisser Vantine, qui quitte la plantation, pour tenter de séduire cette femme élégante en faisant en sorte d'éloigner le mari vers d'autres terrains à exploiter.

Red Dust c'est un peu Sérénade à trois en Cochinchine :mrgreen: Film pré-code de 1932, Red Dust est surtout connu pour la scène de bain de Jean Harlow dont la rumeur veut qu'elle soit entièrement nue dans le baril et aussi comme étant le film le plus pré-code du couple Gable/Harlow. Si le film est loin d'être un film parfait - quelques petites longueurs dans le déroulement de l'histoire, Gene Raymond toujours aussi fade (c'était déjà le cas face à Joan Crawford dans Sadie McKee - l'ensemble se laisse voir avec beaucoup de plaisir.
Clark Gable dans le rôle de l'homme qui ne sait pas vers quelle femme se tourner - Vantine, femme de petite vertue qui fait preuve de beaucoup de gentillesse pour lui ou Barbara, femme de la ville élégante mais inaccessible - est une fois encore parfait et confirme une fois de plus qu'il est fait pour ce type de rôle.
Jean Harlow, qui ne fait pourtant pas partie de mes actrices naphtas favorites est ici très naturelle, très agréable à voir jouer et semble la partenaire idéale de Clark Gable (un peu comme Joan Crawford). Je découvre un peu plus cette actrice que j'avais appréciée dans Dinner at eight, Platinum blonde et Libeled Lady et qui fait preuve ici de beaucoup de charme et d'aisance dans le jeu.
Mary Astor campe avec beaucoup de classe la femme de l'ingénieur recruté par Carson, le jeu et la voix de l'actrice collant assez bien avec ce personnage de femme de la ville habituée à son confort et à sa vie New-Yorkaise mais qui succombe au charme de Carson, beau-parleur, à la virilité exacerbée par rapport à son mari.
Mis à part le rôle du cuisinier/homme à tout faire qui est une caricature assez pitoyable de l'habitant local :roll: , Red Dust est un film pré-code agréable à suivre, la mise en scène de Fleming est tout à fait classique et ne prete à aucune critique tout comme les 3 acteurs principaux (je ne compte pas Gene Raymond :mrgreen: ). 7,5/10

Assez d'accord dans l'ensemble. Un film plaisant, très plaisant, dynamique, aux dialogues qui font mouche, et dominé par une Jean Harlow dont le charme, le naturel et l'aplomb sont confondants. Les éventuels défauts du film sont très mineurs. Je pense à la fadeur de Gene Raymond, certes il n'est pas enthousiasmant, mais finalement cela sert le propos et le contraste entre son personnage et celui de Gable. Une très bonne surprise.
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par feb »

Rick Blaine a écrit :Je pense à la fadeur de Gene Raymond, certes il n'est pas enthousiasmant, mais finalement cela sert le propos et le contraste entre son personnage et celui de Gable.
La marque de fabrique de cet acteur dans les années 30. Que ce soit face à Joan Crawford (elle le mange tout cru dans Sadie McKee :mrgreen: ), face à Barbara Stanwyck (elle n'en fait qu'une bouché dans The Bride Walks Out) ou ici face à Mary Astor & Clark Gable, il n'arrive pas à sortir de l'ombre.
Une très bonne surprise.
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Rick Blaine »

Je crois que c'est la première fois que je vois cet acteur. Effectivement, si ici elle n'est pas gênante, sa fadeur doit souvent sauter aux yeux.

En tout cas merci du conseil sur ce film. :wink:
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feb
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par feb »

Avec plaisir Rick :wink: Si tu peux jette un oeil à China Seas si ce n'est pas déjà fait.
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Jeremy Fox »

feb a écrit :Avec plaisir Rick :wink: Si tu peux jette un oeil à China Seas si ce n'est pas déjà fait.
Je vais me programmer ces deux films pour décembre
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