Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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vivian
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par vivian »

pak a écrit :Merci,
Je ne peux pas dire que je me spécialise dans le cinéma français des années 1930/40 (en fait j'espère avoir le courage d'aborder toutes les décennies jusqu'aux années 1980), mais plutôt que je le redécouvre, l'ayant sciemment écarté durant des années, comme beaucoup.
Effectivement, grâce au Cinéma de minuit, le Ciné-club, et même parfois ARTE, je me suis mis à m'intéresser à ces films du passé, et me suis repris en pleine poire mes a priori. Bien-sûr, il y a quelques classiques bien connus, mais aussi tout un pan de productions méconnues, rares et très peu diffusées (voire perdues, physiquement ou à cause de basses histoires de droits), certes parfois très désuètes ou trop ancrées dans leur époque et qui ont mal vieilli, mais tous, en dehors de leurs qualités ou défauts, sont des témoignages de l'Histoire, aussi bien cinématographique que française.
Et en cherchant des infos sur ces films sur la toile, me suis rendu compte que pas grand-monde abordait ces films, alors que tous les forums y vont de leur Harry Potter show ou de la dernière croute d'Onteniente...
Bon, je fais mon vieux schnock, mais c'est normal aussi qu'on parle plus des films d'aujourd'hui dans les divers forums. Me suis pourtant dis que puisqu'ici on est dans un site où tous les cinémas sont abordés, il n'y avait pas de raisons d'écarter ces films en noir et blanc au son qui craque et aux images abimées (je le vends bien, non ? ) très peu en phase avec la 3D, les écrans HD et le son multicanal. Je ne pense pas que je déciderai les lecteurs, à travers mes bafouilles, à se plonger dans ce cinéma que voyaient nos grands-parents (voir arrières), mais qui sait... ?
Oui moi non plus, je regarde beaucoup de choses actuelles mais ces films là ont un charme que l'on ne retrouve pas à la même époque aux USA par exemple. Ce sont deux cinémas très différents.
Mais c'est vrai que parfois on aimerait bien que certains soient restaurés en BR quand on voit la qualité de certains (les Borzage et les récents Von Sternberg ou Casablanca même - je parle de restauration de films en noir et blanc). car certains de ces films méritent d'être remis en valeur et une véritable restauration le permettrait.
et ça nous changerait de nos copies dvdr d'après un vhs rip... (pour les pires d'entre eux au niveau qualité bien sur).
pak
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Ernest le rebelle (1938)

Message par pak »

4. Ernest le rebelle de Christian-Jaque (1938) :

Avec Fernandel, Robert Le Vigan, Pierre Alcover, Mona Goya, Guillaume de Sax, Rosita Montenegro... Scénario de Jacques Prévert, Jean Manse et Jacques Perret (d'après son propre roman Ernest le rebelle, 1937) - Dialogues de Jacques Prévert - Musique de Casimir Oberfeld et Henri Verdun - Genre : comédie - Production française - Sortie le 08/11/1938
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Mon avis :

Ernest Pic est un brave garçon accordéoniste dans l'orchestre d'un paquebot, mais très maladroit. A l'occasion d'une escale en Amérique du Sud, il se fait embarquer dans de rocambolesques aventures...

Entre 1936 et 1938, Fernandel et Christian-Jaque ont tourné 6 films ensemble, des comédies bien-sûr, mais celle-ci se distingue par sa loufoquerie limite bordélique. Le générique annonce la couleur, et un carton précise ceci : "Ce film est une fantaisie se déroulant dans un pays de pure imagination. Les costumes, les mœurs, le langage employé par certains personnages, n'appartiennent à aucun pays et ont été composés uniquement dans un but de pittoresque comique".

Pour du pittoresque, on va en avoir... Le roman de Jacques Perret était réputé pour être fantaisiste, les scénaristes vont en faire une grosse farce, et c'est assez étonnant de savoir que Jacques Prévert a grandement participé à cette adaptation, car on est loin de son univers cinématographique habituel (la même année par exemple, il participera à l'écriture de Quai des brumes et Les disparus de Saint-Agil).

D'un enchainement d'évènements dignes d'un film noir où le héros se fait piéger par une femme puis par un aventurier, les auteurs en font une suite de situations cocasses et burlesques dans lesquelles Ernest Pic, premier prix du Conservatoire, se débat avec une maladresse qui force presque l'admiration.

Mais plus le film avance, plus il navigue dans le n'importe quoi, avec en chef d'orchestre un Robert Le Vigan en roue libre, dans un rôle de gouverneur / dictateur qui n'est pas sans rappeler certains personnages du Mexique par exemple (le film est sensé se passer en Amérique latine, s'inspirant des troubles révolutionnaires de la région, et la dernière rébellion mexicaine, connue comme guerre des Cristeros, ne s'est terminée qu'en 1929). L'acteur y est complètement barré et dans ses délires de dictateur d'opérette, on se dit que José Garcia avait un grand-père cinématographique... Il débite des répliques parfois assez magnifiques, quand son personnage s'emmêle dans les expressions françaises, confondant par exemple œil et oreille, ce qui donne dans sa bouche : "je vous tiens à l'oreille" ou "il ne me reste que mes oreilles pour pleurer"...

Comme souvent avec les comédies, le temps a cruellement passé, et revoir ce film aujourd'hui fait sourire au début, mais lasse beaucoup sur la fin malgré l'agitation ambiante...

Étoiles : * . Note : 7/20.


Autour du film :

1. En 3 ans, de 1936 à 1938, Fernandel et Christian-Jaque tourneront 6 films. Les plus connus sont François 1er (1936) et Raphaël le tatoué (1938). Les autres sont Un de la légion (1936), Josette (1936), Les dégourdis de la 11ème (1937) et cet Ernest le rebelle (1938).

2. Bien que sensées se passer en Amérique latine, les aventures d'Ernest ont été tournées en France, sur la Côte d'Azur, notamment à Tourrettes-sur-Loup (scènes de la gare), petite commune des Alpes-Maritimes de moins de 1000 habitants à l'époque (moins de 4500 de nos jours), et qui a accueilli Jacques Prévert, Joseph Kosma, Jacques Martin, David Cronenberg, Guy Bedos, et le tournage de scènes des Visiteurs du soir, ainsi que pas mal d'autres moments cinématographiques (un « petit » haut-lieu du cinéma méconnu finalement, voir là : http://www.tourrettessurloup.com/index. ... cinema.php).

3. Fernandel, comme souvent, pousse la chansonnette dans le film. Il y interprète deux chansons : Ernestito, et la plus connue Ma créole, hélas teintée d'un certain racisme contemporain...

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Enerstito : http://www.dailymotion.com/video/x70s5h ... shortfilms
Ma créole : http://www.dailymotion.com/video/x70rxr ... shortfilms


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Dernière modification par pak le 5 avr. 11, 13:29, modifié 2 fois.
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Jeremy Fox »

J'en avais un souvenir exécrable ; je vois qu'il ne sert à rien que je retente le coup.
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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Commissaire Juve »

Je ne l'ai vu qu'une fois... je possède une affiche originale dans ma collec... en voyant les photos, ça m'amuserait de le revoir. C'est du nanar comme j'aime. :mrgreen:

Je crois d'ailleurs que c'est dans ce film que Fernandel se fait traiter de "centaure" (et un jour, en souvenir, j'ai créé la locution "inimitable centaure marseillais" pour parler de lui dans certains de mes tests).

EDIT : comment ! Jeremy, tu ne l'as pas dans ta collec de ouesterns ? :uhuh:
Dernière modification par Commissaire Juve le 13 oct. 10, 02:11, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par pak »

C'est vrai ça, on trouve ce film régulièrement classé dans le genre western... Faudrait pas trop pousser non plus ! :D

Il me semble d'ailleurs que Fernandel a eu un rôle plus proche du genre dans un film (une comédie of course), mais le titre m'échappe et vu l'heure, j'ai la flemme de chercher... :fiou:
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Commissaire Juve »

pak a écrit :C'est vrai ça, on trouve ce film régulièrement classé dans le genre western... Faudrait pas trop pousser non plus ! :D

Il me semble d'ailleurs que Fernandel a eu un rôle plus proche du genre dans un film (une comédie of course), mais le titre m'échappe et vu l'heure, j'ai la flemme de chercher... :fiou:
Dynamite Jack, voyons ! :mrgreen: (un des ouesterns préférés de Jeremy avec Fernand Cowboy ! :uhuh: )
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par pak »

Ah oui, voilà. En même temps j'ai une excuse, je n'ai pas vu ce film, je ne le connais que de nom. Pourtant j'en ai vu des Fernandel !
D'ailleurs quelqu'un a-t-il vu tous ses films (il a dû en tourner dans les 120... ) ?
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par phibes »

le topic de pak est vraiment passionnant , merci :D
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par pak »

Ah non alors !

Merci à toi... :D
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par MrDeeds »

Excellent topic. Excellente initiative. Merci Pak et bravo pour le choix original des films que tu as présentés.

J'adore cette période, et pas seulement pour le cinéma français (j'ai travaillé sur Jean Renoir à la fac puis fait mon mémoire de maîtrise sur Frank Capra).
Les années 30 sont passionnantes (vive le Front populaire !) et elles contiennent mes trois films français préférés (toutes périodes confondues) : La Règle du Jeu de Renoir (super original, non ?), Le Crime de Monsieur Lange du même réalisateur (j'ai du le voir 10 fois sur une VHS pourrie) et l'indépassable Atalante de Jean Vigo (qui a donné le générique de Projection privée sur france culture !)

Sinon, j'ai découvert la semaine dernière au festval Lumière de Lyon, Les Croix de Bois (1931), très beau film sur la guerre des tranchées de Raymond Bernard, que je n'avais jamais vu. La copie était très belle et rendait justice à une photo de toute beauté. La projection était présentée par Bertrand Tavernier qui a parlé du film brièvement mais, comme toujours, avec pertinence et passion.
Si le film est plein de ce pacifisme de droite typique de l'époque (pacifisme bien compréhensible mais teinté ici de messages chrétiens et lié aux courants d'anciens combattants), cela n'empêche en rien sa force émotionnelle. Les séquences de bataille sont à couper le souffle, les acteurs sont sobres et, comme l'a souligné Tavernier dans son introduction, porté par une forte conviction et la scène du cimetière avec la mort de Charles Vanel est mémorable.
Mais ce qui m'a le plus impréssionné, c'est le son du film (dialogues exclus) : en ce début des années 30 où la technique du son était loin d'être maîtrisée, le travail sur les bruitages est saisissant. Les obus éclatent de façon hyperréalistes pendant les batailles, mais aussi dans des moments plus calmes, en toile de fond si l'on peut dire, se mêlant parfois aux dialogues. Les rafales de balle sifflent de façon menaçante et les râles des blésses sont déchirants.

Merci à l'Institut Lumière de faire découvrir ces perles du cinéma (la salle du 1er Film était pleine à craquer !)
"I scream, you scream, we all scream for ice cream..."
Jean Michel
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Jean Michel »

mes films préférés de cette époque

1. La Grande Illusion (1937)
2. La Marseillaise (1938)
3. Fric-Frac (1939) ma critique
4. La Bête humaine (1938)
5. Hôtel du Nord (1938)

que je veut découvrir

La Charrette fantôme (1939)
La Règle du jeu (1939)
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Music Man »

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LE COMTE OBLIGADO de leon MATHOT -FRANCE - 1934
avec Georges MILTON, Paulette DUBOST, Pauline CARTON

Un garçon d'ascenseur reçoit un petit héritage. Plutôt que d'économiser, il préfère mener la grande vie sur trois jours et tout claquer.
Il se fait alors passer pour un comte et attire bien des convoitises...


J'avais lu le pire concernant les films de Georges Milton (dans un documentaire, Suzanne Chantal évoquait ses films de façon assez péjorative
comme des spectacles faciles, populaires et vulgaires.)
Aussi, je ne plaçais pas la barre très haut, voire même très bas. Au final, j'ai passé un bon moment avec cette comédie sans aucune prétention.
Les dialogues sont souvent assez lestes, libertins et parfois drôles. En gros, Milton croit déceler des allusions sexuelles dans les interventions des gens de la haute qu'il cotoie. C'est limite vulgaire, mais j'ai trouvé ça marrant.
Même s'il n'a pas beaucoup de charisme, le rondouillard et malicieux Milton, avec son regard coquin, n'est pas aussi nul que l'on souvent dit les critiques.
Il est même épatant dans les passages chantés, et surprenant quand il danse (fort bien) sur ses jambes minuscules.
Evidemment, tout le monde connait l'air principal particulièrement entraînant (tiré de l'opérette originale qui date de 1927) et qui fut même reprise par Bruno Carette dans le film Milou en mai en 1989 : la fille du bédoin suivait chaque jour cette caravane...
Les autres chansons du film ne sont pas à la hauteur, même si la parodie de tango par Aquistapace (Gardel était alors la coqueluche de Paris) n'est pas mal du tout. La chanson sur les artichauts est d'une crétinerie absolue, mais c'était une mode à l'époque (ah! les petits pois) et Milton a fait de durables succès de certaines d'entre elles (faire pisser Mirza, c'est pour mon papa....je lui fais pouet, pouet;;; si tous les cocus avaient des clochettes....)
Donc, un bon moment de cinéma popu d'arrière grand papa.
Music Man
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Music Man »

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AU SOLEIL DE MARSEILLE de Pierre-Jean DUCIS –1937 – France
Avec Henry GARAT, CHARPIN, Mireille PONSARD, Germaine SABLON

L'employé d'une savonnerie (le générique précise que le film a été tourné dans les usines du savon Le Chat) est aussi capitaine d'une équipe de football. Pour le sport, il délaisse les affaires mais qu'importe car il est aimé de la fille du patron …


Opérette marseillaise garnie de chansons pas désagréables mais inconnues au bataillon. Si les acteurs sont bien sympathiques et jouent juste (le titi parisien Henri Garat, le grand Charpin), le film est nul et quasiment jamais drôle. Les plaisanteries sur les belges abondent : c’est aussi drôle que des blagues relevées sur des carambars. Même si le rythme est rapide, on s’ennuie vite. Dommage car avec une telle équipe, on aurait pu faire quelque chose de valable.
Music Man
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Music Man »

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IL EST CHARMANT de Louis MERCANTON –France - 1933
Avec Henry GARAT, Meg LEMONNIER, DRANEM

Un étudiant en droit fêtard et insouciant rencontre en allant passer sa licence une jeune fille dont il tombe amoureux. Elle va l’aider à reprendre l’étude de notaire de son oncle tout en la transformant en music hall.

Adaptation à l’écran d’une opérette d’Albert Willemetz, dans ce film on chante presque constament et les idées ne manquent pas : une girl topless sort des pages du code civil et danse sur le bureau pendant qu’Henry Garat sommeille, dans la faculté les statues se mettent à chanter. Malgré ses ingéniosités et audaces indéniables qui montrent bien que le cinéma français avait assimilé les recettes de l’opérette apprise au début du partlant dans les studios berlinois, le film n’en demeure pas moins bien vieillot tout comme la chanson principale « en parlant un peu de Paris » proposée en karaoké avant la lettre dans le générique final.
Music Man
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Music Man »

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PRISON SANS BARREAUX de Léonide MOGUY -1937
Avec Annie DUCAUX, Corinne LUCHAIRE, Roger DUCHESNE, Ginette LECLERC

Dans une maison de redressement, une détenue sauvée par la sollicitude d'une directrice compréhensive, ravit à cette dernière le cœur de l'homme qu'elle aime.


Ce très vieux mélo manque de vraisemblance. Les vilaines surveillantes de la maison de correction ainsi que certaines pensionnaires sont des personnages tellement caricaturaux qu’on a du mal à suivre sérieusement cette histoire. Que dire des grands clins d’œil dont abuse la délinquante Ginette Leclerc (trop âgée pour le rôle) quand elle va faire une bêtise. De même, la romance "coupable" entre Corinne Luchaire et le docteur de la maison de correction parait extrêmement datée (et l’histoire du chapeau de paille abimé stupide), tout comme le regard illuminé d’Annie Ducaux quand elle entreprend de réformer la maison de correction et que derrière elle défilent des images des changements constatés dans l’établissement.
Et pourtant malgré tout ou grâce à tout cela, le film se laisse suivre sans aucun temps mort (avec un brin de second degré) et reste tout à fait distrayant et parfois drôle ; Les très bonnes prestations de Corinne Luchaire (actrice au destin « contrarié » dans son premier rôle) et d’Annie Ducaux (dans un rôle injouable) y sont pour beaucoup. (Merci Ann Harding pour cette rareté !)
Le succès fut tel qu’une version anglaise fut tournée avec la même Corinne Luchaire et une toute jeune Glynis Johns, ainsi qu'une version italienne avec Camilla Horn.
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