Cyd Charisse est probablement une des femmes les plus belles et les plus séduisantes de toute l'histoire du cinéma. Je l'ai adoré dans "Party Girl" avec Robert Taylor ou dans son sensuel numéro de "Deep in my heart".
La délicieuse Leslie Caron me ramène à mon enfance, où j'avais été subjugé par une rediffusion à la télé de Lili. Quand je l'ai revu 25 ans après, j'ai été un peu déçu...
Et parmi ces lumineuses étoiles du musical hollywoodienne, on ne saurait oublier la spendide Léna Horne, hélas souvent réduite à des apparitions en tant que guest star (afin de permettre aux états racistes du sud des USA de couper ses séquences). C'est une merveilleuse chanteuse, qui il y a quelques années encore se produisait dans des cabarets.
Sailor G.Kelly a écrit :Tiens, et je suis tombée par hasard sur cette image. J'ai acheté il y a un an sur Ebay un cahier (ayant appartenu à la grand-mère du vendeur) rempli de plein, plein d'images de ce genre. Mais j'ignore d'ou elles proviennent. Le vendeur m'a dit qu'elle venait de boites de chocolat...Quelqu'un connaîtrait la marque des chocolat?
Hello Sailor!
Il s'agit du chocolat Kwatta, un chocolat belge dont le goût rappelle le chocolat Poulain.(Kwatta signifie "quart", ce qui veut dire que ce chocolat comporte au moins 25% de cacao (heureusement!)). Pour ma part, j'adore le côte d'or. Pour en revenir à nos stars, les images à collectionner sont sorties entre 1947 et 1953 dans les plaquettes de chocolat Kwatta.
Voici un lien où l'on parle des images Kwatta : http://www.moviecard.com/misc_c-k/kwa-b193.html#RTFToC1
Ann Miller, la reine des claquettes des années 50
Miss Nobody et Lord Jim, je partage votre enthousiasme . Merci pour vos photos d'Ann Miller.
Née en 1923 au Texas, Ann Miller a pris très tôt des leçons de danse, sur la recommandation expresse du médecin de famille car
elle souffrait de rachitisme. Après le divorce de ses parents (son père était avocat, et aurait défendu une affaire concernant Bonny et Clyde), la gamine est obligée très jeune de travailler afin de subvenir aux besoins de sa mère. En falsifiant son âge (d’où une certaine confusion sur sa véritable date de naissance), elle obtient de petits jobs de danseuse dans des cabarets, puis grâce à l’intervention de Lucille Ball, dans des comédies musicales de série B voire Z. Rien de remarquables dans ces films produits par la RKO (New faces of 1937, Radio city revels…), parfois sauvés par d’agréables musiques, où Ann, qui ressemble à une fille un peu mal grandie danse tantôt sur les pointes, tantôt les claquettes.
Très active, Ann va ainsi paraître dans un nombre considérable de films à petits budgets, y compris un western musical produit par le studio Republic, l’un des moins prestigieux d’Hollywood (elle tient aussi un petit rôle dans le célèbre film de Capra « Vous ne l’emporterez pas avec vous »).
Dans les années 40, elle signe un contrat avec la Colombia et petit à petit se fraye un chemin vers la célébrité. En 1946, Harry Cohn, le patron si décrié de ce studio, envisage même de lui confier un grand rôle dans un musical prestigieux en technicolor, pour punir la principale vedette de la maison, Rita Hayworth avec laquelle il est fâché. Manque de chance, le millionnaire qu’elle vient d’épouser souhaite qu’elle abandonne son métier. Ann devra payer une forte indemnité pour cette rupture de contrat.
Après la perte du bébé qu’elle attendait, suite à une chute dans les escaliers, lors d’une dispute avec son mari, Ann divorce et décide de reprendre du service.
Engagée par la MGM, en tant que guest-star, pour un seul numéro, une danse gitane avec Ricardo Montalban et Cyd Charisse, dans le pitoyable « Brigand amoureux »1948 (un film qui ne vaut que pour ce numéro remarquable), elle se révèle si brillante que Louis B Mayer lui fait signer un contrat de 7 ans. Précisons aussi, que le fameux Mogul était amoureux d’elle et voulait même l’épouser. Finalement, Ann refusera le mariage et c’est peut-être la raison pour laquelle elle sera toujours confinée à des rôles secondaires. Mais après tout qu’importe si Kathryn Grayson, Jane Powell ou Esther Williams sont les vedettes : c’est souvent les numéros d’Ann qui marqueront les esprits !
Avec 10 années d’expérience acquises dans les petits studios et les séries b, Ann Miller n’a cessé de progresser : sa grâce, sa vivacité sont remarquables, particulièrement dans le domaine des claquettes (elle était capable de faire 500 claquettes à la minute, un record !), et elle demeure (avec Eleanor Powell) la plus brillante tap danseuse de toute l’histoire du cinéma.
Parmi ses fabuleuses prestations : son numéro de claquettes sur « shaking the blues away » dans Parade de Printemps (1948) (rôle prévu à l’origine pour Cyd Charisse), ou le superbe numéro du « Joyeux prisonnier »1953, dans un décor d’instruments de musique sorti de l’imagination fertile de Busby Berkeley. Tourbillonnante et survoltée, elle a certainement signé quelques unes des plus belles pages du film musical hollywoodien.
Le fait qu’elle interprète toujours des chipies mondaines, un peu excentriques, la rend également plus intéressante que les ingénues un peu nunuches du cinéma d’alors.
Le déclin du film musical met un terme à sa carrière. Remariée à un autre millionnaire, et friande de mondanités, elle ne loupe aucune soirée, première ou ouverture de nouveaux cabarets (ce qui fit dire à sa copine Betty Grable qu’elle ne raterait même pas l’ouverture d’une enveloppe). Dans les années 70 et 80, après une longue inactivité, elle tente sa chance à Broadway dans des reprises de Mame, ou dans Suger Babies avec Mickey Rooney : son talent de danseuse demeuré intact (remarquons qu’elle savait également chanter, alors que la plupart des autres danseuse d’Hollywood étaient doublées pour le chant) lui vaudra de nombreux triomphes sur les planches.
A la fin de sa vie, elle eut aussi le privilège de tourner dans Mulholland Drive de David Lynch, où sa prestation fut remarquée.
Un autre souvenir, plus triste : je me souviens d'une projection de "That's entertainment III" au quartier latin ou le public poussa un gros soupir de désappointement quand il la vit, vieillie et le visage déformé par les liftings, commenter la séance de "Parade de printemps" où elle était si belle, 50 ans avant...
Ann Miller est décédée en 2004 d’un cancer aux poumons.
Ann Miller au sommet de son talent, dans le Joyeux Prisonnier (1953) :
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 13:51, modifié 2 fois.
Music Man a écrit : elle ne ratait jamais une soirée importante la première d'un spectacle ou l'ouverture d'une nouvelle boite (ce qui fit dire à Betty Grable, qu'elle "ne louperait même pas l'ouverture d'une simple enveloppe").
J'ai remarqué aussi qu'Ann Miller ne rate jamais une occasion de se montrer dans les documentaires sur les années 50 (quels qu'il soit d'ailleurs, du commentaire d'une de ses comédies musicale au simple temoignage récurrent, en passant par le doc sur Rita Hayworth, une de ses meilleures amies il parrait), mais j'avoue que son visage "deformé par les liftings" me fait vraiment tord à voir!
Merci Miss Nobody! Ann Miller est superbe sur cette photo.
Je n'oublierai pas non plus, que parmi les grandes stars de l'époque dorée d'Hollywood , elle fut une des rares à m'envoyer une photo dédicacée, avec un "good luck" for sympathique. Un réel respect du public.
"T'en loupes pas une avec ton Gene Kelly"-K-Chan- Sans Gene Kelly, plus de Sailor"-Boukabar
"C'est toujours un plaisir de lire Sailor!"-Ed Gene Kelly's TopicMeine Website: http://gene.kelly.free.fr
Sailor G.Kelly a écrit :Tiens, et je suis tombée par hasard sur cette image. J'ai acheté il y a un an sur Ebay un cahier (ayant appartenu à la grand-mère du vendeur) rempli de plein, plein d'images de ce genre. Mais j'ignore d'ou elles proviennent. Le vendeur m'a dit qu'elle venait de boites de chocolat...Quelqu'un connaîtrait la marque des chocolat?
Hello Sailor!
Il s'agit du chocolat Kwatta, un chocolat belge dont le goût rappelle le chocolat Poulain.(Kwatta signifie "quart", ce qui veut dire que ce chocolat comporte au moins 25% de cacao (heureusement!)). Pour ma part, j'adore le côte d'or. Pour en revenir à nos stars, les images à collectionner sont sorties entre 1947 et 1953 dans les plaquettes de chocolat Kwatta.
Voici un lien où l'on parle des images Kwatta : http://www.moviecard.com/misc_c-k/kwa-b193.html#RTFToC1
Merci beaucoup Music Man pour ces précieuses informations! Je sais désormais d'ou proviennent mes images, et j'en ai vraiment beaucoup (surement l'une de mes meilleurs affaires faites sur Ebay )
Si vous voulez je pourrais en scanner quelqu'une. Si il y en a que vous voulez voir dites moi des noms d'acteur ou actrice...on ne sait jamais
"T'en loupes pas une avec ton Gene Kelly"-K-Chan- Sans Gene Kelly, plus de Sailor"-Boukabar
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Sailor G.Kelly a écrit :Si vous voulez je pourrais en scanner quelqu'une. Si il y en a que vous voulez voir dites moi des noms d'acteur ou actrice...on ne sait jamais
Volontiers, si tu as des images de stars cadrant avec ce topic!
Eventuellement, si tu en as de la belle Lena Horne.
Née en 1917, elle débuta très jeune au Cotton Club, comme danseuse et se fit remarquer très vite pour sa grande beauté et la finesse de ses traits. Ce music hall animé par des artistes noirs, haut lieu du jazz et de la prohibition a inspiré un film dans les annnées 80. Devenue chanteuse d'orchestre jazz, Lena parait d'abord dans un petit film produit uniquement pour un public noir, et dont l'audience dut être limitée.
Après avoir connu le succés en enregistrant plusieurs disques avec un orchestre "blanc", elle est engagée par la MGM qui rencontre vite des difficultés avec la nouvelle artiste. Elle refuse impérativement de jouer les servantes ou les bonnes, seuls rôles que pouvaient tenir les noirs dans les films de l'époque. Lena Horne sera la PREMIERE star black glamour, 15 avant Dorothy Dandrige et Diahann Carroll, 30 ans avant Pam Grier. Toujours sexy et impeccablement maquillée et habillée, elle chante et enchante dans différentes productions MGM, toujours de courtes séquences susceptibles d'être coupées dans les états racistes où on ne supporte pas de voir une artiste black autrement qu'en tablier dans une cuisine.
En 1943, effort de guerre oblige, on lui offre 2 premiers rôles dans deux films à la distribution entierement black , le superbe "petit coin aux cieux" de Minnelli (vraiment adorable! Elle y tient le rôle de la tentatrice et n'a pas de mal à faire tourner la tête de little Joe malgré ses jambes arquées. Une scène où elle chante dans un bain moussant sera coupée du montage final, pour des raisons racistes semble-t'il) et le magique "Stormy weather"dans lequel chantent et dansent les meilleurs artistes nois du moment (ah! le numéro des Nicholas brothers!).
Elle y interprète avec beaucoup d'émotion et de feeling s'approprie définitivement la très célèbre chanson crée au coton Club par Ethel Waters (et reprise depuis dans X versions dont une en français par Marie Myriam). Afin d'apporter toute l'émotion requise, Bill Robinson lui avait conseiller de penser pendant le tournage de la séquence à un problème très personnel.
On pourrait passer en revue toutes les apparitions de la belle Lena en guest dans les prestigieux musicals que la Métro a produit dans les années 40 : ses passages comptent souvent parmi les meilleurs des films en question : je pense notamment à son Honeysuckle rose qu'elle susurre avec une élégance infinie dans la Parade aux étoiles(1943), sa troublante chanson Love, dans Ziegfeld folies (1945) où sa beauté irradie, et sa poignante version d'un air de Show boat dans la pluie qui chante(1946-peut être son meilleur moment de cinéma). Elle rêvait justement de tenir le rôle de la jeune mulatre dans cette opérette et sera particulièrement vexée quand on le lui refusera(c'est sa grande copine Ava Gardner qui héritera du rôle).
Pendant la chasse aux sorcières, elle connait son lot de difficultés. On lui reproche également d'avoir épousé un chef d'orchestre blanc. Elle en profite pour faire une grande tournée en Europe. Grâce à une comédie musicale à Broadway (en 1957 avec R. Montalban), elle retrouve le succés aux USA. S'en suivront de nombreux 33T d'une Lena qui n'a cessé de progresser vocalement et artistiquement (parmi les meilleurs le superbe album : give the lady what she wants). La "tigresse" brille à la télé (shows avec Belafonte, Garland, Muppet Show...) et sur scéne (un triomphal one woman show à Broasway en 1981). Au cinéma on la retrouve dans un western avec R Widmark puis dans The Wizz avec Michael Jackson. Dans les années 90, elle chante encore aux USA (entre autres une poignante reprise d'"hier encore" d'Aznavour, à vous donner des frissons). Quelle chemin parcouru aussi dans son interprétaion des grands standards entre la version 1942 de stormy weather, émouvante et jazzy, mais très contenue et celle plus soul et "libérée" des années 80!
En résumé, une très grande artiste et humainement, une femme formidable qui a beaucoup milité pour la cause des noirs aux USA.
Si les puristes de jazz, dans les dictionnaires lui reprochent son manque de swing, c'est aussi qu'ils font une erreur considérable : ce n'est pas à proprement parler une chanteuse de jazz comme Ella Fitzgerald ou Sarah Vaughan, mais une fantastique chanteuse de variété de la trempe des Garland ou Sinatra, et à la présence étourdissante.
Lena chante à la télé la chanson du film La vallée des poupées (1968) (dans le film c'est Susan Hayward doublée par Margaret Whiting qui interprétait cet air) :
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 13:55, modifié 1 fois.