
Deux remarques à propos de ce (premier) film de Matthew Vaughn : d’une part, on comprend mieux pourquoi les producteurs de
Casino Royale ont pensé à Daniel Craig en voyant ce film, où il démontre ce mélange de brutalité et d’élégance virile, teintée ici de fragilité, qui caractérise sa performance bondienne. D’autre part, ce film, présenté et diffusé dans la veine maniériste et roublarde de Guy Ritchie vaut beaucoup mieux que cela, et s’il faut chercher une influence, la parenté scorsesienne (période
Affranchis) me semble bien plus évidente, sans que cette ascendance ne soit étouffante, le film ayant une british touch bien à lui. Elégant, nerveux, intense, violent sans être complaisant, remarquablement dialogué et incarné, le film de Vaughn jongle avec ses effets (montages parallèles très maîtrisés) et avec ses intrigues (si au final il est difficile parfois de faire les liens entre les personnages, chaque séquence à une identité narrative assez efficace, notamment les flashbacks) avec un certain brio – d’aucuns pourront parler de maniérisme – concluant son film de la meilleure manière qui soit. Une bonne claque, qui plus est tout à fait inattendue.