Publié : 20 août 04, 13:35
Montag a écrit : Max m'a encore piqué une news.

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Montag a écrit : Max m'a encore piqué une news.
Mostra de Venise. Le génie japonais de l'animation revient avec «Howl's Moving Castle», présenté en compétition. Un film baroque qui sidère par ses partis pris et la beauté de son imaginaire.
La magie Miyazaki
Par Didier PERON (Venise envoyé spécial)
Comme le reste du monde, la Mostra a été touchée de plein fouet par les images du carnage de Beslan (lire en pages Evénement). La presse italienne a relaté la prise d'otages en Ossétie du Nord sur des dizaines de pages, avec d'énormes photos d'enfants blessés et de cadavres. Une minute de silence a été demandée aux invités de la projection vendredi soir du Collateral de Michael Mann.
A la conférence de presse de Finding Neverland, un film de Marc Forster qui raconte (un peu mollement) comment le dramaturge anglais James Matthew Barrie imagina les aventures de Peter Pan, un journaliste a interpellé Johnny Depp pour lui demander s'il croyait raisonnable d'inciter les gens à se réfugier dans l'imaginaire quand l'actualité déploie de tels effrois. «Plus que jamais, a répondu l'acteur, pour comprendre ce que la vie devrait être et non ce qu'elle est, avec son cortège d'horreurs.»
Exploit. Cette suprématie spirituelle de l'imagination percutait les heureux spectateurs ayant eu la chance d'atteindre la toute avant-première mondiale du nouveau film du génie japonais de l'animation, Hayao Miyazaki. C'est assurément l'un des exploits du nouveau directeur, Marco Müller, d'avoir réussi à mettre ce film dans sa compétition. Miyazaki ne devrait hélas pas venir sur le Lido (il n'était pas non plus venu chercher son ours d'or à Berlin pour le Voyage de Chihiro), seul son producteur et ami Toshio Suzuki a fait le déplacement.
Adapté d'un roman de Diana Wynne Jones, Hauru no ugoku chiro (Howl's Moving Castle ou le Château mobile de Howl) est assurément le film le plus baroque de son auteur. Dans la note d'intention reproduite dans le catalogue du festival, il dit : «Peut-il y avoir une animation pour les vieilles personnes ? Avec ce film, je tente de donner une réponse.»
De fait, le personnage principal ne cesse de changer d'âge d'une séquence à l'autre. Sophie est une vendeuse de 18 ans dans un magasin de chapeaux, dans une ville européenne indéterminée. Un jour, elle croise la route de Howl, un magicien aux allures de Bowie période Hunky Dory, avec boucle d'oreille et tignasse blonde. Croyant à une love affair, la sorcière de la dévastation (the Witch of the Waste), énorme bonne femme emperlouzée, jette un sort à Sophie qui se transforme en mémé arthritique de 90 piges. Sophie prend alors la fuite à la recher-che du château de Howl, afin de faire lever ce mauvais sort, château qui est une brinquebalante élaboration architecturale à vapeur marchant sans cesse par monts et par vaux.
Maelström. Ce n'est évidemment que le début d'un film inouï, quelque chose qui s'approche pour Miyazaki en termes de dislocation des paramètres de la continuité narrative, de la cohérence des époques, des lieux, à un équivalent du Twin Peaks-Fire walk with me de David Lynch. Un maelström qui sidère en même temps qu'il terrifie. Le feu est d'ailleurs l'un des éléments clés du film : flamme vivante dans l'âtre du château qui participe pleinement aux péripéties ; flamme avalée enfant par Howl et qui l'a transformé en demi-prince/semi-démon survolant la planète dans un foudroiement de plumes noires ; feu de la guerre qui embrase le théâtre du récit, un obscur conflit mobilisant dans le ciel rouge sang des machines volantes crachant des bombes en forme d'oiseaux dentés ; feu de la passion qui lie Sophie, l'adolescente au corps de vieillarde, au dandy.
Il faut à Miyazaki la liberté que lui ont octroyée les millions d'entrées de ses précédents films et la fortune amassée par les studios Ghibli pour avoir eu la possibilité de mettre enfin en chantier ce film longuement mûri. La rage ivre du récit ne connaît aucun répit. Les décors ne cessent de permuter, des in- dividus fondent, le plancher s'ouvre sur l'abîme inversé du monde, les pièces du château tombent en ruine et se reconstruisent instantanément, Sophie parcourt des lambeaux du passé de Howl qui surgit d'un plan à l'autre en d'insolites métamorphoses. Le temps est sorti de ses gonds, la discordance et le fracas dionysiaque luttent avec les aspirations apolliniennes des personnages.
Souffle. Le cinéaste, démiurge, déploie, plie, froisse, rature, déchire son film sous nos yeux. Mon Dieu ! Quelle aventure, mes amis ! Quel tourment, quelle joie et quelle démence dans le souffle inhumain qui soulève de simples figures crayonnées au gradin supérieur de l'Idéal. Après ça, qui embrase la cervelle, hormis avaler un sandwich au Lexomil avec un grand verre de Rohypnol pour tenter de trouver le sommeil, on ne voit pas bien ce qu'on peut faire.
Roy Neary a écrit :Miyazaki est décidément un cinéaste surestimé.
Mille fois non.Roy Neary a écrit :Miyazaki est décidément un cinéaste surestimé.
Je croyais que ce genre de réflexion t'agaçaitRoy Neary a écrit :Miyazaki est décidément un cinéaste surestimé.
Roy Neary a écrit :![]()
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Je voulais passer de l'autre côté du miroir et savoir ce que c'était que de proférer ce genre de connerie comme j'en lis trop souvent sur les forums malheureusement.
Je n'ai pas eu beaucoup de réactions et ça me rassure.![]()
Sauf que deux personnes m'ont pris au sérieux...![]()
Comme quoi tu n'es pas né pour être troll.Roy Neary a écrit :![]()
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Je voulais passer de l'autre côté du miroir et savoir ce que c'était que de proférer ce genre de connerie comme j'en lis trop souvent sur les forums malheureusement.
Je n'ai pas eu beaucoup de réactions et ça me rassure.![]()
Ben en même temps, je me réjouis trop vite car si mon post ne suscite pas de réactions c'est que ce type d'expression correspondant au niveau zéro de la critique est finalement accepté...Max Schreck a écrit :Wow ! Tu tentes la grande aventure, Roy ! Tu aimes te faire peur ?