Sinners (Ryan Coogler) 5/10
(Drôle de film bancal qui prend le temps de poser son atmosphère pendant une heure pour bâcler complètement sa seconde partie vampirique avant de s'offrir un interlude Klu Klux Klan digne des débordements de violence les plus puérils de Tarantino, pour ne livrer sa conclusion qu'après son générique de fin et où les fringues de Michael B. Jordan piquent les yeux. Trop ambitieux dans ce qu'il voulait dire, Ryan Coogler aurait gagné à plus modestement réaliser le biopic d'un bluesman (Robert Johnson, par exemple) pour y laisser la musique faire passer ses messages. La première scène de comédie musicale reste ceci dit aussi culottée que sacrément réussie.)
Et tant qu'on y est :
Blanche-Neige (Marc Webb) 3,5/10
(Un cas d'école de l'incapacité qu'à Disney aujourd'hui à raconter des histoires. Des polémiques qui ont influencé l'écriture et les choix jusqu'à l'absurde (les nains qui deviennent des créatures féeriques pour ne pas choquer les personnes de petite taille - mais qui sont hideux et tout CGI, le prince charmant qui n'est plus prince et la princesse qui prend en main son destin, etc), un remake soit-disant "live action" torché à la truelle numérique, Rachel Zegler et Gal Gadot qui singent la gestuelle de leurs modèles animés de 1937 (la première y met du sérieux et du cœur, Gal Gadot livre la pire de ses prestations à ce jour - pas un mince exploit), le reste du casting s'en fout, les seules chansons qui restent en tête sont celles d'époque, les séquences mytiques de la pomme et du baiser sont honteusement expédiées, tous les voyants sont au rouge. Ça aurait pu être pire, ça aurait pu être plus désastreux, mais mieux vaut ne pas penser au classique massacré pour l'occasion, sinon Walt Disney va se retrouver en mode essorage dans sa tombe.)
Les linceuls (David Cronenberg) 5/10
(Une grille de lecture pré-mâchée sur le rapport au corps et sur l'aspect fortement autobiographique du deuil de l'être aimé, Vincent Cassel en doublure-lumière du réalisateur et Diane Kurger relookée par le coiffeur des Tuche... C'est la partie complotiste paranoïaque qui a réussi à maintenir mon intérêt, alors que dans le même temps elle réduit les thématiques essentielles du film à un simple MacGuffin. Un Cronenberg en forme moyenne, un de plus dans une longue série depuis un moment déjà.)
