Déterrage de topic pour cause de visionnages de classiques du genre.
On commence par deux Burd Tranbaree, avec un film culte par sa renommée mais oubliable et sentant la fin d'une époque, tandis que le second est beaucoup plus prestigieux et inspiré :
L'initiation d'une femme mariée - 1983 -
Un film en 35 mm qui repose sur la performance de Richard Lemieuvre (le mari) et Cathy Ménard ( la femme), l'un et l'autre expérimentant diverses expériences sexuelles plus débridées les unes que les autres. Le mari veut en fait à partir d'un scénario de vaudeville apprendre à sa femme à se libérer de la routine en lui faisant parcourir la capitale dans des endroits chauds où il la laisse au sein d'autres personnes pour l'initier. L'image est moyenne, les acteurs font preuve d'un certain humour, mais on sent que c'est la fin d'une grande époque et que ce genre de production touche à sa fin. Peu de temps après ce dernier film produit par Alpha-France c'est la video qui va tout faire exploser en terme de vente. Celui-ci tient donc une valeur historique, même si je ne suis pas du tout fan de Cathy Ménard, souvent limitée dans le registre de la comédie et qui manque de charisme. Piotr Stanislas fidèle à lui-même en fait des tonnes.
Dispensable
5/10
Les bas de soie noire - 1981 -
Réalisé seulement deux ans auparavant, ce dernier inflige une claque à L'initiation... en terme de direction d'acteur, de scénario et surtout par rapport à sa brochette d'acteurs. Elisabeth Buré, Piotr Stanislas, Richard Lemieuvre, mais surtout Christina Schwartz dans le rôle principal.
Une famille bourgeoise reçoit la visite d'une jeune femme qui par l'intermédaire d'une servante peu farouche découvre les secrets d'alcôve de la maison en regardant au travers d'une oeillère donnant dans les pièces d'en face où les couples organisent des orgies. Une très belle image pour ce film à la classe indéniable, qui fait une fixette - d'où le titre éponyme - sur les bas de soie noire ici mise en valeur dans des saynètes éclairées à la perfection et donnant un cachet fin 70's début 80's des plus audacieux. Lui aussi tourné en 35 mm, ce film témoigne d'un respect et d'un amour du genre qui le confine au quasi chef-d'oeuvre. La musique qui accompagne le tout colle parfaitement à l'ambiance et à l'érotisme des scènes. Un petit bijou qui montre que Tranbaree stakhanoviste sait aussi filmer.
8/10
Du hard américain maintenant, avec deux films démentiels (enfin le premier) de Stanley Kurlan ( et non pas Stanley Kubrick

) :
Eruption - 1977 -
Témoignage de la maîtrise indéniable du cinéma X d'exploitation des années 70 américain, avec cette petite bombe qui compte au casting deux figures mythiques , John Holmes et Leslie Bovée. Remake d'un film des années 50-60, histoire de chantage et de faux contrat, Eruption a été tourné à Hawaï et l'image très granuleuse magnifie l'utilisation de la pellicule. Les scènes se succèdent et sont réalisées avec inventivité, avec même l'utilisation du split-screen. Musique funky et disco, scènes de comédies que l'on peut regarder en VO, et surtout John Holmes, hallucinant dans les scènes hardcore et aussi à l'aise dans le jeu d'acteur qu'il s'amuse à incarner avec un plaisir non feint. La complicité avec Leslie Bovée, sublime actrice aux yeux verts éclatants est évidente et les deux ne se font pas prier pour se déchaîner devant la caméra.
Un film solide et torride, un des meilleurs du genre.
vic viendra peut-être en parler.
8/10
Stormy - 1980 -
Là encore c'est du pur cinéma de divertissement et d'exploitation, avec un John Holmes qui ferait passer les autres acteurs pour des petits joueurs perdus sur le plateau. Son charisme est hallucinant dès qu'il ouvre une porte et rentre dans une pièce. Histoire basique mais réalisation à la hauteur avec des gros plans en pagaille. Mais le ton est plus ironique et mordant, avec un final étonnant car jouant sur une fibre nostalgique. On est pas dans le registre de Johnny Wadd( séries de films tournés en 35 mm dans lesquels John Holmes apparaît en petite frappe du milieu policier qui cherche à démanteler des réseaux de drogue et à sauver les jeunes femmes innocentes ou mêlées à de sombres histoires en se les tapant à la fin selon un schéma classique de drague).
Une durée assez courte pour une succession de scènes mélangeant ton caustique et ambiance cool.
6/10
Retour en France avec deux productions signées Gerard Kikoïne.
Vacances à Ibiza - 1983 -
Marilyn Jess vient s'éclater à Ibiza en compagnie de Alban Ceray ( le Bernard Pivot du X) et Piotr Stanislas. Sea, Sex and sun pourrait être la devise de ce film sans scénario, mais qui compte à fond sur la présence de grosses stars pour appâter le spectateur. Et ça marche....plutôt moins que plus au final. Marilyn Jess se fend d'un t-shirt provoquant l'excitation de tous ceux qu'elle croisent, jusqu'à un final mythique sur un bateau face à la mer, avant que Stanislas, à peine remis de ses émotions en profite pour se terminer sur deux autres femmes ( Marilyn ne lui plaît donc pas tant que ça, pffff ). Un peu d'humour, en particulier une scène d'échange de monnaie dans un attaché-caisse bidon :
- " Tu la veux en quoi ta monnaie ?"
- " Et bien qu'est-ce que tu as ?"
-" Pesetas, Dollars, Deutsch Mark"
-" Pesetas oublie, bon je prends en dollars" répond Stanislas avec un sourire diabolique.
Un peu long, sentant trop la vidéo donc à l'image quelconque, un film trop inégal et lassant qui fait zapper. Le problème vient aussi du fait que Kikoïne est très cérébral et que ses films ont parfois un côté atonal, distancié, peu érotisant.
4/10
Chaudes Adolescentes - 1982 -
Ca commence avec une femme qui s'amuse à s'exciter avec un aspirateur, ce qui est étonnant chez Kikoïne qui est un réalisateur sérieux et souvent premier degré. Dans le rôle d'un architecte cabotineur et coureur de jupons, Alban Ceray reste sobre, tandis que que sa fille incarnée par Marilyn Jess en fait des vertes et des pas mûres dont une séance de gym plutôt musclée. Pendant tout le film, le film distille une grosse ambiguité dans les rapports père/ fille si bien qu'on se demande parfois s'il va finir par coucher avec, sans que la ligne jaune ne soit franchie.
C'est pas mal, ironique souvent, moyen en général, et ça reste du Kikoïne à la photo sombre. Ca reste comme Vacances des films bien réalisés mais qui manquent de quelque chose pour en faire des incontournables.
5/10