De tous les films de Sturges (très solide artisan du cinéma d'action sans être un génie) que j'ai pu voir, c'est celui que j'ai toujours trouvé le plus original et audacieux. Sa re-visitation modernisée du western mâtiné de film noir annoncerait presque le Don Siegel et le Sergio Leone de la décennie suivante. le personnage joué par Tracy est tout simplement extra et son background plutôt culotté. Un manchot adepte du karaté qui vient dans ce bled minable en mémoire d'un ami d'origine japonaise. C'est grâce à ce film que j'ai appris qu'après Pearl Harbor, le gouvernement américain avait carrément détenu plusieurs dizaines de milliers de ses ressortissants (hommes, femmes et enfants) d'origine japonaise dans des camps, sous le prétexte qu'ils pouvaient être en puissance des alliés d'Hiro Hito (une méthode reprise récemment par la clique de Bush Jr). En 1955, c'était une cicatrice encore fraîche et on peut imaginer que Sturges n'aurait pu tourner ce film étonnant quelques années auparavant sans risquer d'être mis au banc des accusés d'anti-américanisme par le sénateur McCarthy...Jeremy Fox a écrit :Je profite de la remontée du topic pour y rajouter quelques-uns de mes avis écrits pour les conseils TV
Un homme est passé (Bad Day at Black Rock, 1955)
Stupéfaction à Black Rock, petite ville perdue au beau milieu du désert californien : pour la première fois depuis quatre ans, l’express de Santa Fe fait une halte. En descend un manchot que personne ne connaît et qui désire rencontrer un certain Komako. Un étrange mutisme l’accueille à ce seul nom ; un secret semble lier tous les habitants qui ne souhaitent qu’une seule chose, que l’étranger retourne chez lui très vite... John Sturges, réalisateur d’un bon nombre de très grands films durant les années 50 (dont ses westerns entre autres), signe ici son œuvre la plus souvent citée par la critique. Sur un scénario millimétré, tendu et resserré au maximum (l’action se déroule en 24 heures), le cinéaste nous offre un mélange de western (pour les décors), de film noir et de suspense parfaitement équilibré, monté au cordeau, superbement filmé (rarement à l’époque le Cinémascope aura été aussi utilisé avec autant de virtuosité) et bénéficiant d’un casting d’enfer. Un Spencer Tracy seul contre tous, parfait malgré son aversion de départ pour le personnage et qui obtiendra le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes, face à une belle brochette de "Bad Guys" interprétés par non moins que le fin du fin en ce qui les concerne : Robert Ryan, Ernest Borgnine, Dean Jagger et Lee Marvin. Rajoutez-y le toujours excellent Walter Brennan et la toujours craquante Anne Francis, laissez-vous flatter l’œil par la magnifique photographie de William C. Mellor, et laissez-vous bercer l’oreille par la puissante partition d’André Prévin. Avec tous ces éléments parfaitement agencés, il va être difficile de résister à ce très beau film sur la lâcheté collective. Une sorte de petit chef-d’œuvre.
John Sturges (1910-1992)
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Re: John Sturges (1911-1992)
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Re: John Sturges (1911-1992)
Je plussoie aussi à ces avis en soulignant la superbe mise en scène, et un personnage principal plus fragile qu'on peut le croire. C'est pas mal du tout !Best a écrit :Entièrement d'accord avec toi. Découvert hier avec beaucoup de plaisir, et désormais un de mes Sturges favoriJulien Léonard a écrit :Escape from Fort Bravo (Fort Bravo) - 1954 :
John Sturges tourne ici son premier grand western. Grand, parce qu'il s'agit d'un excellent film aux personnages solidement construits, aux dialogues subtils et aux rebondissements tout à fait jouissifs. William Holden est impeccable dans le rôle de Roper, l'officier nordiste dur à cuire et qui ne jure que par son devoir. Mais sous cette carapace se dessine un homme perclus d'incertitudes. A ses côtés, Eleanor Parker est vraiment très séduisante et convaincante (notamment lors du dernier dialogue avec William Holden). La distribution est dans son ensemble très bien choisie et dirigée à la perfection, ce qui est presque toujours le cas dans les westerns de Sturges (on oubliera cependant vite fait Joe Kidd, un film presque calamiteux). Avant les deux véritables chefs-d'oeuvre que sont Règlements de comptes à OK Corral et Le dernier train de Gun Hill, le réalisateur nous permet d'admirer ici un western vigoureux, plein d'entrain, jamais ennuyeux, au suspense parfaitement entretenu, et culminant dans ses 20 dernières minutes parmi les plus originales du genre : le petit groupe d'hommes se retrouve obligé de repousser les assauts des indiens en restant dans un renfoncement de terre circulaire qui les protège aussi bien qu'il les enferme. Les trouvailles scénaristiques sont à ce moment là franchement impressionnantes. Enfin, la caméra de Sturges est toujours solide, parfois magistrale, et se voit sublimée par un montage sans fioriture et une photographie privilégiant les couleurs passées d'une poussière omniprésente. Excellent film.

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Re: John Sturges (1911-1992)
Sur la piste de la grande caravane (1965)

Alors qu'en 1867 la disette d'alcool menace la cité de Denver, Colorado, l'hiver fait rage et risque d'empêcher l'arrivée d'un convoi de quarante fourgons avec six cent barils de whisky et de champagne. Les Sioux guettent, le long de la piste Hallelujah, le convoi en provenance de Julesburg, tandis que les dames de la Ligue de tempérance, avec à leur tête Cora Templeton Massingale, entendent s'opposer à l'arrivée de l'alcool. À la tête du convoi, se trouve Frank Wallingham sous la protection du détachement de cavalerie du capitaine Paul Slater.
L'habituellement très sérieux John Stuges s'essayait au western comique avec ce délirant The Hallelujah Trail. Le film se pose en énorme pastiche des grandes épopées de l'Ouest à la John Ford, Hawks ou le Convoi de Femmes de Wellman. Le scénario mêle donc traversée d'un territoire hostile avec chargement dangereux à transporter, présence de la cavalerie et encombrement féminin des plus compliqué dans les contrées arides de l'Ouest.
Ce qui change la donne de ce qu'on a l'habitude de voir et crée la dimension comique est la nature de l'enjeu. La ville de Denver menacée de pénurie de whisky à l'approche de l'hiver ordonne l'arrivée d'un convoi massif pour empêcher le drame. Divers protagoniste plus délirant les uns que les autres vont d'autres s'agiter autour de la précieuse cargaison. La ligue de tempérance en croisade contre l'alcool menée par Cora Templenton Massingale (Lee Remick peu riante d'habitude qui se lâche bien), la milice de Denver guidée par l'Oracle à la clairvoyance développée par le whisky (Donald Pleasence en roue libre), les indiens prêt à rompre la paix pour le précieux alcool (Martin Landau en chef sioux particulièrement allumé) et le propriétaire accompagnant sa cargaison avec un Brian Keith tout en excès en républicain capitaliste réactionnaire. C'est à Burt Lancaster chef de cavalerie de gérer tout se petit monde et d'amener le convoi à bon port. Cette galerie de fous furieux est vraiment le grand atout du film qui multiplie les moments extravagants que ce soit les diverses interventions de l'Oracle, le défilé survolté de la ligue de tempérance en ouverture et surtout un gunfight en pleine tempête de sable où tout les protagonistes se croisent sans savoir qui est qui dans le tumulte.
L'aspect parodie fonctionne à plein Sturges détourne son propre Fort Bravo mais lorgne sur les grandes fresque plus récente comme La Conquête de l'Ouest (d'ailleurs l'affiche y fait allusion avec son slogan How west was fun) notamment l'intervention la voix off sentencieuse et érudite de John Dehner qui a toujours le petit côté décalé sur les évènement qui fait mouche. Il y a pourtant un énorme problème Sturges n'a absolument aucun timing comique et alourdit grandement l'affaire qui aurait fait le bonheur d'un Black Edwards. Les gags sont trop étirés ou écourtés, le rythme ne décolle jamais réellement et de multiples situations à grand potentiel s'éssouffle complètement comme le grand échange final. Tout ce qui est de l'ordre du spectaculaire est impressionnant et les moyens sont là mais une terrible lourdeur s'installe dès qu'il s'agit de faire rire hormis le score de Bernstein bien inspiré dans les deux registres. Reste donc un Burt Lancaster hilarant dans son sérieux stoïque contrebalançant avec l'hystérie régnant autour de lui mais sinon les 2h30 passent un peu difficilement ça aurait gagné à être plus resserré. Pas un ratage mais on sent un Sturges peu à l'aise dans sa tentative d'accompagner la déconstruction du genre en cours, d'ailleurs il reviendra à des atmosphères plus sombres dès le suivant avec le mémorable Sept secondes en enfer. 3,5/6

Alors qu'en 1867 la disette d'alcool menace la cité de Denver, Colorado, l'hiver fait rage et risque d'empêcher l'arrivée d'un convoi de quarante fourgons avec six cent barils de whisky et de champagne. Les Sioux guettent, le long de la piste Hallelujah, le convoi en provenance de Julesburg, tandis que les dames de la Ligue de tempérance, avec à leur tête Cora Templeton Massingale, entendent s'opposer à l'arrivée de l'alcool. À la tête du convoi, se trouve Frank Wallingham sous la protection du détachement de cavalerie du capitaine Paul Slater.
L'habituellement très sérieux John Stuges s'essayait au western comique avec ce délirant The Hallelujah Trail. Le film se pose en énorme pastiche des grandes épopées de l'Ouest à la John Ford, Hawks ou le Convoi de Femmes de Wellman. Le scénario mêle donc traversée d'un territoire hostile avec chargement dangereux à transporter, présence de la cavalerie et encombrement féminin des plus compliqué dans les contrées arides de l'Ouest.
Ce qui change la donne de ce qu'on a l'habitude de voir et crée la dimension comique est la nature de l'enjeu. La ville de Denver menacée de pénurie de whisky à l'approche de l'hiver ordonne l'arrivée d'un convoi massif pour empêcher le drame. Divers protagoniste plus délirant les uns que les autres vont d'autres s'agiter autour de la précieuse cargaison. La ligue de tempérance en croisade contre l'alcool menée par Cora Templenton Massingale (Lee Remick peu riante d'habitude qui se lâche bien), la milice de Denver guidée par l'Oracle à la clairvoyance développée par le whisky (Donald Pleasence en roue libre), les indiens prêt à rompre la paix pour le précieux alcool (Martin Landau en chef sioux particulièrement allumé) et le propriétaire accompagnant sa cargaison avec un Brian Keith tout en excès en républicain capitaliste réactionnaire. C'est à Burt Lancaster chef de cavalerie de gérer tout se petit monde et d'amener le convoi à bon port. Cette galerie de fous furieux est vraiment le grand atout du film qui multiplie les moments extravagants que ce soit les diverses interventions de l'Oracle, le défilé survolté de la ligue de tempérance en ouverture et surtout un gunfight en pleine tempête de sable où tout les protagonistes se croisent sans savoir qui est qui dans le tumulte.
L'aspect parodie fonctionne à plein Sturges détourne son propre Fort Bravo mais lorgne sur les grandes fresque plus récente comme La Conquête de l'Ouest (d'ailleurs l'affiche y fait allusion avec son slogan How west was fun) notamment l'intervention la voix off sentencieuse et érudite de John Dehner qui a toujours le petit côté décalé sur les évènement qui fait mouche. Il y a pourtant un énorme problème Sturges n'a absolument aucun timing comique et alourdit grandement l'affaire qui aurait fait le bonheur d'un Black Edwards. Les gags sont trop étirés ou écourtés, le rythme ne décolle jamais réellement et de multiples situations à grand potentiel s'éssouffle complètement comme le grand échange final. Tout ce qui est de l'ordre du spectaculaire est impressionnant et les moyens sont là mais une terrible lourdeur s'installe dès qu'il s'agit de faire rire hormis le score de Bernstein bien inspiré dans les deux registres. Reste donc un Burt Lancaster hilarant dans son sérieux stoïque contrebalançant avec l'hystérie régnant autour de lui mais sinon les 2h30 passent un peu difficilement ça aurait gagné à être plus resserré. Pas un ratage mais on sent un Sturges peu à l'aise dans sa tentative d'accompagner la déconstruction du genre en cours, d'ailleurs il reviendra à des atmosphères plus sombres dès le suivant avec le mémorable Sept secondes en enfer. 3,5/6
Dernière modification par Profondo Rosso le 14 mars 11, 16:38, modifié 2 fois.
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Re: John Sturges (1911-1992)
Mais si, et un beau, même.Pas un ratage
D'ailleurs, si je me souviens bien, il a aussi commis une parodie de Gunga Din sur le mode western, qui traîne une réputation guère plus flatteuse.

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Re: John Sturges (1911-1992)
Pas un ratage complet on va dire alorsLord Henry a écrit :Mais si, et un beau, même.Pas un ratage


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Re: John Sturges (1911-1992)
Le film s'intitule Sergeant 3; une production estampillée "Rat Pack". Je viens de voir qu'il est disponible sur YouTube - une disponibilité précaire, à n'en pas douter.

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Re: John Sturges (1911-1992)
Il n'est pas si mauvais Sergeant 3... mais je ne savais pas qu'il s'agissait d'une parodie de Gunga Din... 


Top 20 actuel
http://www.shompy.com/someone1600/l10080_frfr.html
Mes dvd
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Re: John Sturges (1911-1992)
Profondo Rosso a écrit : Tu me rend curieux avec la parodie de Gunga Din si c'est aussi lourd ça doit être quelque chose
Déjà que l'original...

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Re: John Sturges (1911-1992)
c'est sammy davis jr qui fait gunga dinsomeone1600 a écrit :Il n'est pas si mauvais Sergeant 3... mais je ne savais pas qu'il s'agissait d'une parodie de Gunga Din...
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Re: John Sturges (1911-1992)
Ben il n'est pas si mal l'original !Jeremy Fox a écrit :Profondo Rosso a écrit : Tu me rend curieux avec la parodie de Gunga Din si c'est aussi lourd ça doit être quelque chose
Déjà que l'original...


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Re: John Sturges (1911-1992)
De tous les westerns de Sturges vus jusqu'ici, mon préféré (et de loin) est LE TRESOR DU PENDU (1958) sorti en dvd dans les classiques Fnac. Le pire étant atteint avec JOE KIDD (1972) avec Clint Eastwood dont seule la musique de Lalo Shifrin est à sauver...
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Re: John Sturges (1911-1992)
Coup de fouet en retour (1956)
Sentiment mitigé après ce film. Scénaristiquement parlant le film est, je trouve, assez audacieux avec
Un bon divertissement, ni plus ni moins...
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Re: John Sturges (1911-1992)

Coup de fouet en retour (Backlash - 1956) de John Struges
UNIVERSAL
Avec Richard Widmard, Donna Reed, John McIntire, William Campbell
Scénario : Borden Chase
Musique : Herman Stein
Photographie : Irving Glassberg (Technicolor 1.37)
Un film produit par Aaron Rosenberg pour la Universal
Sortie USA : 11 avril
Aujourd'hui surtout réputé pour ses westerns, John Sturges avait pourtant déjà plus de 20 films à son compteur lorsqu'il tourna Backlash qui n'est seulement que sa deuxième incursion dans le genre, si l'on ne prend pas en compte ni le médiocre The Walking Hills (Les Aventuriers du désert) ni le superbe Bad Day at Black Rock (Un Homme est passé), l'intrigue des deux films se déroulant à peu près à la date de leur tournage, c'est à dire dans la deuxième moitié du 20ème siècle. On a un peu trop eu tendance à lire à propos de Coup de fouet en retour qu'il s'agirait d'un des premiers 'sur-western', à savoir un western à tendance psychologique et psychanalytique. A posteriori, c'est tout à fait exagéré : d'une part puisqu'il y eut déjà auparavant bien d'autres titres (et non des moindres) à aborder des thématiques identiques, celles de la recherche du père, du problème de conscience qui se pose lorsque la vérité se fait jour et qu'elle va à l'encontre de ce à quoi l'on s'attendait, etc. (je n'en dirais pas plus afin de ne pas trop spoiler l'histoire) ; de l'autre puisque tout simplement Backlash est avant tout un film de série B rempli d'action et de retournements de situations mais dont l'axe psychanalytique ne tient quand même à pas grand chose. A vrai dire la vérité cachée qui est à l'origine de la quête de notre héros révèle plus d'un 'whodunit' à la Hitchcock que du départ d'une réflexion psychologique pointue et passionnante. Bref, il ne faudrait juste pas d'emblée s'attendre à un grand western adulte au risque d'être déçu : rien que pour ce début d'année 1956, des films comme La Prisonnière du désert (The Searchers) de John Ford, La Loi de la prairie (Tribute to a Bad Man) de Robert Wise ou L'Homme de nulle part (Jubal) de Delmer Daves pouvaient se targuer d'aller bien plus loin dans cette voie de la maturité. Quoiqu'il en soit, Backlash (un titre anglais qui claque bien), sorte d'enquête en milieu westernien, est un film qui file à toute vitesse et qui s'avère très agréable à regarder ; seulement pour un western Universal produit par Aaron Rosenberg (on se rappelle surtout de ceux d'Anthony Mann avec James Stewart), on pouvait espérer mieux surtout que, concernant John Sturges, nous en étions restés sur le formidable Fort Bravo, western MGM d'une toute autre envergure.






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Le film se trouven en zone 2 chez Sidonis. VF, VOST et une très belle copie.
A suivre : La Dernière chasse (The Last Hunt) de Richard Brooks avec Robert Taylor et Stewart Granger
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Re: John Sturges (1911-1992)
Je m'aperçois que j'aurais dû poster ici ce commentaire:

Nichée dans le désert américain, la base secrète N° 3 abrite un laboratoire dédié à la recherche bactériologique. Un soir, des voleurs parviennent à y pénétrer, tuent l'un des savants et s'emparent de plusieurs flacons. Au nombre des produits dérobés figure le virus "Belzébuth" (Satan Bug), une découverte récente capable d'éradiquer toute vie sur la planète. A la demande du gouvernement, l'agent Barrett (George Maharis) reprend du service pour mener l'enquête.
Cinéaste associé à des titres prestigieux, John Sturges a pourtant donné le meilleur de son cinéma dans les années quarante et cinquante en cinglant d'un style sec des productions plutôt modestes. En 1955, Bad Day at Black Rock réalise une bonne synthèse de cette première manière tout en ouvrant la voie d'une seconde carrière faite de projets plus imposants destinés à des écrans plus larges.
Le réalisateur coule naturellement sa mise en scène dans l'espace nouveau du format scope, la fluidité est chez lui le fruit de la simplicité. Il est aisé de voir pourquoi John Carpenter tient John Sturges en haute estime.
A défaut de compter parmi les fleurons de sa filmographie, The Satan Bug (1965) illustre bien les qualités et les limites de son cinéma. John Sturges sert toujours au mieux les scénarios qui lui sont confié, mais il ne les bonifie jamais. Station 3 : Ultra Secret offre ainsi la particularité d'être un thriller dénué de véritable suspense, où les dialogues sont préposés à la progression de l'intrigue. Inapte à secouer sa propre placidité, la réalisation manque à mettre en valeur les rares séquences spectaculaires.
S'il ne passionne pas le spectateur, le film peut néanmoins s'en remettre à une distribution solide (Dana Andrews, Richard Basehart, Anne Francis...) en parfait accord avec l'esprit de sérieux qui préside aux intentions du cinéaste.

Nichée dans le désert américain, la base secrète N° 3 abrite un laboratoire dédié à la recherche bactériologique. Un soir, des voleurs parviennent à y pénétrer, tuent l'un des savants et s'emparent de plusieurs flacons. Au nombre des produits dérobés figure le virus "Belzébuth" (Satan Bug), une découverte récente capable d'éradiquer toute vie sur la planète. A la demande du gouvernement, l'agent Barrett (George Maharis) reprend du service pour mener l'enquête.
Cinéaste associé à des titres prestigieux, John Sturges a pourtant donné le meilleur de son cinéma dans les années quarante et cinquante en cinglant d'un style sec des productions plutôt modestes. En 1955, Bad Day at Black Rock réalise une bonne synthèse de cette première manière tout en ouvrant la voie d'une seconde carrière faite de projets plus imposants destinés à des écrans plus larges.
Le réalisateur coule naturellement sa mise en scène dans l'espace nouveau du format scope, la fluidité est chez lui le fruit de la simplicité. Il est aisé de voir pourquoi John Carpenter tient John Sturges en haute estime.
A défaut de compter parmi les fleurons de sa filmographie, The Satan Bug (1965) illustre bien les qualités et les limites de son cinéma. John Sturges sert toujours au mieux les scénarios qui lui sont confié, mais il ne les bonifie jamais. Station 3 : Ultra Secret offre ainsi la particularité d'être un thriller dénué de véritable suspense, où les dialogues sont préposés à la progression de l'intrigue. Inapte à secouer sa propre placidité, la réalisation manque à mettre en valeur les rares séquences spectaculaires.
S'il ne passionne pas le spectateur, le film peut néanmoins s'en remettre à une distribution solide (Dana Andrews, Richard Basehart, Anne Francis...) en parfait accord avec l'esprit de sérieux qui préside aux intentions du cinéaste.

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Re: John Sturges (1911-1992)
Il me semble que cette analyse explique le retentissement qu'a ce film sur les enfants (dont j'étais lorsque je l'ai vu au cinéma de Saint Jean de Luz en 1974 ou 75...)Watkinssien a écrit :C'est drôle, je l'ai revu récemment aussi et je te trouve très dur !Jeremy Fox a écrit :
Revu récemment et je confirme ; plastiquement parlant, le film est très pauvre. Niveau rythme aussi d'ailleurs.
La mise en scène de Sturges est exemplaire, plastiquement le film ne cherche pas une certaine originalité mais témoigne d'un sens du cadre qui a souvent fait la force du cinéma de Sturges.D'ailleurs pour l'anecdote, Kurosawa avait beaucoup apprécié le "remake" de ses Sept Samouraïs et je suis d'accord pour dire que le film donne au genre une certaine "ritualisation" qui préfigurera les westerns italiens de Leone.
Que ce soit la caractérisation des personnages, les séquences d'action, le respect de l'œuvre originale sans oublier la mise en scène contemplative et indéniablement efficace de Sturges, je considère The Magnificent Seven comme un grand western et il suffit de voir ses suites pour se rendre compte des nombreuses qualités de ce film.
La ritualisation et l'aspect archétypique des personnages est frappant - Il induit une forte identification quand on a 9 ou 10 ans
Plus tard il reste les souvenirs magnifiés et plus lucidement : la caricature
J'oubliais le score - chanté jusqu'à l'écoeurement - Tin tin tintin tin tin tintintin- Tin tin tintin tin tin tin tintin - tin tin...tin tin tin tin...........