Re: Les Réalisateurs que vous n'aimez pas (Flop 10)
Publié : 17 sept. 11, 20:05
Ah oui tiens Cassavettes pffff quel ennuie ses films ...
Je ne suis vraiment pas sûr que ses acteurs soient interchangeables et je crois que tu donnes pour le coup (et un peu paradoxalement) trop de crédit aux propos de Hitch. J'en tiens pour preuve qu'il a aussi eu ses miscasts (Paul Newman chez lui, ce n'est pas la même choses que James Stewart).Truffaut Chocolat a écrit :Sur la forme.
ça saute aux yeux qu'il était un maniaque du story-board. Ses acteurs ne s'expriment pas, ils sont totalement interchangeables et se déplacent comme des pions.
Et c'est tout le génie de Hitchcock d'avoir exprimé cette névrose (à la fois éducationelle et de classe) dans une forme qui faisait de cette angoisse l'écrin de toutes celles du XXème Siècle! Puis ça fait partie de l'existence, les femmes trop belles pour nous et les flics antipathiques au coin de la rue.Quand je vois un Hitchcock j'ai l'impression que celui qui filme est resté un petit garçon traumatisé par un passage au commissariat et qui fantasme sur des femmes trop belles pour lui.
Crois-le ou non, ton post me fait plaisir. Il y en a un peu marre de Hitchcock comme vache sacrée devant laquelle on s'extasie sans discours critique. Il faut quelques avocats du diable pour qu'on puisse ensuite venir clamer ce qui fait de Hitchcock le cinéaste le plus défendable de tous.Bref je n'arrive pas à dialoguer avec ses films, parce qu'ils racontent des peurs que je trouve ridicules et des fantasmes totalement à l'ouest
Happy Charly a écrit :Christopher Nolan ou du cinéma soi-disant blockbuster (pour geeks ou non?) mais saupoudré d'une trop grosse poudre de daube déblatérante blablabla
cinephage a écrit :![]()
Le cinéma de Nolan est donc "soi-disant blockbuster" ? Je serais curieux d'apprendre en quoi The Dark Knight ou Inception n'a rien d'un blockbuster.
J'avoue que je m'étais laissé prendre au piège, et avais pensé bêtement qu'il s'agissait de films à gros budget, avec effets spéciaux, visant un très large public, et concurrençant les grosses sorties des autres studios (comprendre sur un nombre très massif de copies) pour l'été.
S'agit-il donc, en réalité, de films intimistes ? De "films à oscars" ? De cinéma indépendant ? Honnêtement, j'attends ton argumentation avec la plus grande curiosité.
Sans entrer dans une critique de certains des récents films du dit réalisateur, puisque cela pourrait être un propos contradictoire (que critiquer pour son manque de fun décomplexé de l'armure et un pourcentage trop léger de l'actioner que l'on peut attendre de ces longues adaptations -qu'on va dire- réussies de comics, pour rester dans ce domaine, puisque trop intellichiante et abusant de verbage et de réflexions alors que je veux continuer à défendre ce média que sont les comics et répéter que ce ne sont pas des lectures pour geeks décérébrés), je me répète et dit que le cinéma de Nolan est chiant, long et chiant: alors que ces trailers laissent entrevoir le meilleur (sans heureusement spoiler les films concernés), ce couillon perfectionniste l'enrobe de longs discours -dans de superbes mises en scènes et très belle photo'- au détriment de l'action (et j'entends par action aussi le rythme et de fait la durée largement étalonnée) du film. Alors qu'un blockbuster, c'est du fun, du pop-corn et plein la gueule devant l'écran du multiplexe, non ?bronski a écrit :^ Blockbuster mais bla-bla-bla.
Ça me paraît clair pourtant.
On aurait pu dire: Hollywoodien mais pseudo-intello.
Ouais, c'est l'histoire des moutons ou je sais plus quoi... Bon derrière ça il y avait sans doute une part de provocation mais je pense pas qu'il ait balancée cette phrase au pif. Les acteurs c'est quand même quelque chose d'hyper important au cinéma, ça aide à croire ce que tu vois à l'écran. Je n'aime pas du tout sa façon de diriger ses acteurs. Après c'est un style, on peut aimer.MJ a écrit :Je ne suis vraiment pas sûr que ses acteurs soient interchangeables et je crois que tu donnes pour le coup (et un peu paradoxalement) trop de crédit aux propos de Hitch. J'en tiens pour preuve qu'il a aussi eu ses miscasts (Paul Newman chez lui, ce n'est pas la même choses que James Stewart).Truffaut Chocolat a écrit :Sur la forme.
ça saute aux yeux qu'il était un maniaque du story-board. Ses acteurs ne s'expriment pas, ils sont totalement interchangeables et se déplacent comme des pions.
Bien sûr mais passé un certain âge ça ne devrait plus faire partie de ton existence, j'espère en tout cas, sinon t'imagines l'enfer ?MJ a écrit :Et c'est tout le génie de Hitchcock d'avoir exprimé cette névrose (à la fois éducationelle et de classe) dans une forme qui faisait de cette angoisse l'écrin de toutes celles du XXème Siècle! Puis ça fait partie de l'existence, les femmes trop belles pour nous et les flics antipathiques au coin de la rue.Quand je vois un Hitchcock j'ai l'impression que celui qui filme est resté un petit garçon traumatisé par un passage au commissariat et qui fantasme sur des femmes trop belles pour lui.
Prenons Bergman par exemple : même génération qu'Hitchcock, même décalage culturel.MJ a écrit :Crois-le ou non, ton post me fait plaisir. Il y en a un peu marre de Hitchcock comme vache sacrée devant laquelle on s'extasie sans discours critique. Il faut quelques avocats du diable pour qu'on puisse ensuite venir clamer ce qui fait de Hitchcock le cinéaste le plus défendable de tous.Bref je n'arrive pas à dialoguer avec ses films, parce qu'ils racontent des peurs que je trouve ridicules et des fantasmes totalement à l'ouest![]()
Tout d'abord pour sa capacité à exprimer d'une manière purement visuelle une idée (du verre de lait de Soupçons à la tête de Under Capricorn en passant par le train de North by Northwest ou le clocher de Vertigo), faisant que chez lui juger le fond c'est comprendre la forme, ensuite parce que le XXème, c'est lui. Tu peux mettre toutes les peurs d'un siècle entier dans Les Oiseaux et cette universalité, ce n'est pas rien. Le décalage générationnel et culturel, je le sens aussi, mais de même que la substance universelle que Hitchcock en tire. Et c'est ce qui me charme tant dans ses films: qu'ils aient dans le même temps cette distance et cette proximité à nos vies et notre époque.
Gné, quoi? J'ai "un certain âge" et les femmes trop belles pour moi et les flics (je ne rajoute pas d'adjectif, inutile), ça existe encore, crois-moi.Truffaut Chocolat a écrit :Bien sûr mais passé un certain âge ça ne devrait plus faire partie de ton existence, j'espère en tout cas, sinon t'imagines l'enfer ?MJ a écrit :Et c'est tout le génie de Hitchcock d'avoir exprimé cette névrose (à la fois éducationelle et de classe) dans une forme qui faisait de cette angoisse l'écrin de toutes celles du XXème Siècle! Puis ça fait partie de l'existence, les femmes trop belles pour nous et les flics antipathiques au coin de la rue.
Quand je dis que ça devrait plus faire partie de ton existence, ça veut dire : ça ne devrait plus t'obséder ni t'angoisser.bronski a écrit :Gné, quoi? J'ai "un certain âge" et les femmes trop belles pour moi et les flics (je ne rajoute pas d'adjectif, inutile), ça existe encore, crois-moi.Truffaut Chocolat a écrit :
Bien sûr mais passé un certain âge ça ne devrait plus faire partie de ton existence, j'espère en tout cas, sinon t'imagines l'enfer ?
Comme dit précédemment, les angoisses et obsessions d'Hitchock me sont trop éloignées pour les raisons que j'ai expliqué ci-dessus. C'est tout.bronski a écrit :Tu es bien sectaire... Il n'y a pas de "moule tout fait", de cases bien remplies, encore moins au cinéma.
Pour Bergman tu prêches un converti!Truffaut Chocolat a écrit :Prenons Bergman par exemple : même génération qu'Hitchcock, même décalage culturel.
Sauf qu'avec lui je ne le sens pas du tout.
Peu importe que Bermgan dise des choses avec lesquelles je sois d'accord ou pas, mais au moins j'apprends. J'écoute un point de vue que je trouve intéressant et stimulant, avec lequel j'ai envie de dialoguer. Par exemple sur les femmes : il aimait les femmes et ça se sentait, il a creusé la question, il les a écoutées, il a essayé de les comprendre, il est pas resté dans une représentation. Il a traduit une vie intérieure, sentimentale ou sexuelle qui ne sent rien d'autre que le vécu et c'est ça qui donne envie de l'écouter.
Bien sûr, les deux ont évolué dans des industries et des contextes tellement différents qu'on peut se demander s'ils ont fait le même métier : Bergman a largement eu le temps et l'occasion d'évoquer les sujets qui lui tenaient à coeur, peut-être qu'Hitch ne l'a pas suffisamment eu, who knows. Mais il en a quand même tourné, des films ! Et les siens me laissent la même impression.
J'évoquais Bergman pour montrer que l'on peut aimer un réalisateur sans pour autant être d'accord avec son point de vue.MJ a écrit :Pour Bergman tu prêches un converti!Truffaut Chocolat a écrit :Prenons Bergman par exemple : même génération qu'Hitchcock, même décalage culturel.
Sauf qu'avec lui je ne le sens pas du tout.
Peu importe que Bermgan dise des choses avec lesquelles je sois d'accord ou pas, mais au moins j'apprends. J'écoute un point de vue que je trouve intéressant et stimulant, avec lequel j'ai envie de dialoguer. Par exemple sur les femmes : il aimait les femmes et ça se sentait, il a creusé la question, il les a écoutées, il a essayé de les comprendre, il est pas resté dans une représentation. Il a traduit une vie intérieure, sentimentale ou sexuelle qui ne sent rien d'autre que le vécu et c'est ça qui donne envie de l'écouter.
Bien sûr, les deux ont évolué dans des industries et des contextes tellement différents qu'on peut se demander s'ils ont fait le même métier : Bergman a largement eu le temps et l'occasion d'évoquer les sujets qui lui tenaient à coeur, peut-être qu'Hitch ne l'a pas suffisamment eu, who knows. Mais il en a quand même tourné, des films ! Et les siens me laissent la même impression.
En revanche le distinguo que tu établis entre lui et Hitchcock peut vite amener (je sais bien que ce n'est pas ta position) à établir un clivage entre d'un côté les petits films profonds et vertueux, de l'autre les machineries impersonnelles. Or les films de l'un me semblent aussi personnels que ceux de l'autre (et si beaucoup de cinéastes patentés auteurs appliquent des recettes toutes faites, qui a mis plus que Hitchcock dans ses films à Hollywood à son époque?). La différence tient pour moi à ce que quand l'un assume d'avoir mis ses tripes à l'écran dans Scènes de la vie conjugale , l'autre semble à sa manière de botter en touche plutôt embarassé par Vertigo.
Il y a aussi le fait que c'est plus simple pour moi de parler du fond que la forme.MJ a écrit :Mais juger cette mauvaise foi, c'est attaquer l'homme et non pas l'oeuvre. Tu me diras peut-être qu'on ne peut pas séparer l'un de l'autre, ce qui se tient quand on veux juger les films par le fond d'abord... mais le cinéma de Hitchcock ne peut s'appréhender qu'en sens inverse, du formel à ce qu'il exprime.
Non.Happy Charly a écrit :Alors qu'un blockbuster, c'est du fun, du pop-corn et plein la gueule devant l'écran du multiplexe, non ?![]()