Colqhoun a écrit :S'emmerder devant Mouth of Madness...
Je t'assure que c'est le cas ; c'est un Carpenter plutôt chiant, voire très ennuyeux. Et pour le coup, je préfère Vampires (dans la même période) ou ce qu'il a fait dans les années 80.
Pourtant, je ne déteste pas ce qu'il fait, loin de là, mais ici, j'ai trouvé ça assez mauvais.
Tu mériterais qu'on te casse les jambes pour commencer...
Bon, que tu n'aimes pas, why not, mais franchement, dire que c'est mauvais... et chiant ? Je trouve que c'est passionnant au contraire et ce, dès le début ! la boucle scénaristique est très prenante, le sentiment de fin du monde, le scénar malin, retors, subtil et bourré de références ( stephen king, lovecraft, etc...) rien que la mise en abime finale est à se demonter la tête après avoir ramassé sa machoire.
Et puis ça fout la trouille ! en cela c'est très pertinent de le rapprocher de Prince of Darkness, effectivement.
Dernière modification par Martin Quatermass le 16 mai 08, 15:56, modifié 1 fois.
Martin Quatermass a écrit :Bon, que tu n'aimes pas, why not, mais franchement, dire que c'est mauvais... et chiant ?
J'y peux rien si je n'ai pas aimé !
Autant, il y a plein de Carpenter que j'adore (NY 1997, Christine, Halloween, Vampires, Starman, et, pour moi son meilleur film, Jack Burton), celui-là m'a complètement laissé de marbre, d'ailleurs je ne m'en rappelle plus.
(faudra que je le revoie, mais quand je verrais le reste des films de Big John)
Personnellement, je n'ai pas du tout aimé.
Il faut certainement adhérer au long trip de Carpenter mais je pense que ce dernier tend également et à plusieurs reprises le bâton pour ce faire battre.
ITMOM est une reflexion et une métaphore sur le pouvoir de la création, voire sur l'interprétation que l'on se fait d'une oeuvre littéraire à sa lecture , et des influences/conséquences que la fiction peut avoir sur le réel, par l'immersion, au point d'en perdre tout repère.
J'ai vu "L'antre de la folie/In the mouth of madness" à sa sortie nationale française en 1995.
C'est un des rares Carpenter qui m'a profondément déçu. Quelque chose ne va pas dans ce film...
Déjà, le début cueille à froid avec ce générique sur fond d'insupportable musique de hard-rock (pour susciter l'effroi et mettre dans l'ambiance, Carpenter commence fort !!!), totalement inadéquate et déplacée pour un film d'atmosphère (pour ne pas dire d'épouvante, car c'est bien sur ce terrain que le réalisateur veut nous amener).
D'entrée : tout semble ampoulé, inutilement souligné, affreusement cliché (l'orage).
Ensuite, l'interprétation : la plupart des acteurs surjouent le plus éhonteusement du monde (à l'exception de quelques uns, comme David Warner -mais David Warner est un grand, ça n'est plus à prouver- ou de l'immense Charlton Eston, dans un rôle hélas beaucoup trop bref pour son immense talent), mention spéciale à un Sam Neil (interprétant un enquèteur travaillant pour une assurance et censé, au nom d'une maison d'édition, retrouver un écrivain à succés ayant disparu) qui nous livre probablement la plus mauvaise et monolithique prestation de sa carrière, et ce en débit que son personnage traverse au fil du métrage l'univers de plus en plus déviant de Cane.
Carpenter, trop sûr de lui et de son talent (et il en a revendre), ne se repose plus que sur ses lauriers, et ne voit même plus les travers de sa réalisation, persuadé du résultat final !
A chaque effet "choc" répond un effet raté, ampoulé (la scène d'ouverture dans l'asile, le dingue à la hache dans le bar, la "fuite de la réalité" sur la route, la séquence de l'église avec la 1ère apparition d'un Sutter Cane qui nous semble bien docile, alors qu'il est censé incarner le "mal"/voire la mauvaise pensée ; la scène -répétée à outrance -des gamins qui courent au ralenti, l'attaque des chiens, le final grotesque de mise en abîme dans le cinéma avec un Sam Neil apparemment sous acide ; Sutter Cane derrière sa machine à écrire...).
Eh oui ! John Carpenter ne parvient malheureusement jamais à faire peur, ni à créer aucune ambiance ou tension, usant de beaucoup trop de clichés, de codifications du genre, lorgnant clairement vers un digest de tous les roman de Stephen King, à tel point que cela en devient pesant...
La mayonnaise ne prend jamais, et le ridicule est souvent là (les personnages on ne peut plus stéréotypés, les ralentis, les vrombissements sonores soudain pour susciter l'effroi, le look grotesque de certains personnages -comme le type à bicyclette- censés effrayer ; le gardien de l'asile semblant plus fou que les patients ou le crucifix représenté à l'envers pour symboliser "le mal"... Quels clichés !!!).
Alors certes, il nous offre une mise en scène splendide et inattaquable (photographie somptueuse, prises de vues inspirées, plans judicieusement choisis et sublimes, science du cadrage, cinémascope à tomber...) mais oublie sans doute que cela ne suffit pas forcément pour créer une atmosphère, et même -à contrario- à force d'esthétisme chiadée, léchée, provoque l'effet inverse.
Le réalisateur ne trouve même rien de mieux à faire que de pomper presque plan pour plan une séquence du "Ténèbres" de Dario Argento (Sam Neil regardant le livre de Cane à l'étalage -référence à Ana Pieroni volant le livre de Peter Neal).
Quant au "fameux" Sutter Cane, il ne parvient nullement à impressionner, la faute à un Jürgen Prochnow (pourtant trés bon acteur) qui ne lui donne aucune puissance, aucun charisme, aucune consistance.
Heureusement, au bout d'une cinquantaine de minutes (le rythme est assez lent), le film décolle un peu et nous propose quelques visions lovecraftiennes (alors que le film n'est nullement une adaptation de Lovecraft) originales, et des maquillages bien sentis...mais cela n'est pas suffisant pour sauver l'entreprise, hélas.
Dommage...dommage car Carpenter sait toujours aussi bien filmer, il n'y a rien à redire à ce niveau... Mais, codifié et cliché à l'extrême, surjoué par la majorité des acteurs (dont un Sam Neil qui semble traverser cette aventure en touriste, et inexpressif comme c'est pas permis), doté d'un rythme un peu languissant, il offre un film déconcertant, et loupe le coche en ne réussissant au final qu'à susciter un ennui poli, et une grande déception.
Le moins bon Carpenter selon moi. Le fait qu'il ait gagné progressivement ses galons de film-culte au fil des années (le film était assez décrié à sa sortie, ne l'oublions pas) m'étonne beaucoup.
Alors c'est bien simple : tu prends tous les adjectifs de ton avis, tu les remplaces par leur sens contraire, et tu auras mon envie sur cet immense film.
Outerlimits a écrit :Personnellement, j'ai beaucoup aimé.
Il ne faut certainement pas adhérer au long trip de Carpenter mais je pense que ce dernier ne tend jamais le bâton pour ce faire battre.
ITMOM est une reflexion et une métaphore sur le pouvoir de la création, voire sur l'interprétation que l'on se fait d'une oeuvre littéraire à sa lecture , et des influences/conséquences que la fiction peut avoir sur le réel, par l'immersion, au point d'en perdre tout repère.
J'ai vu "L'antre de la folie/In the mouth of madness" à sa sortie nationale française en 1995.
C'est un des rares Carpenter qui ne m'a pas profondément déçu. Quelque chose va dans ce film...
Déjà, le début ne cueille pas à froid avec ce générique sur fond de supportable musique de hard-rock (pour susciter l'effroi et mettre dans l'ambiance, Carpenter commence fort !!!), totalement adéquate et bien placée pour un film d'atmosphère (pour ne pas dire d'épouvante, car c'est bien sur ce terrain que le réalisateur veut nous amener).
D'entrée : tout ne semble pas ampoulé, utilement souligné, affreusement pas cliché (l'orage).
Ensuite, l'interprétation : la plupart des acteurs sous-jouent le moins éhonteusement du monde (à l'exception de quelques uns, comme David Warner -mais David Warner est un petit, ça n'est plus à prouver- ou de l'immense Charlton Eston, dans un rôle hélas beaucoup trop long pour son petit talent), mention spéciale à un Sam Neil (interprétant un enquèteur travaillant pour une assurance et censé, au nom d'une maison d'édition, retrouver un écrivain à succés ayant disparu) qui nous livre probablement la moins mauvaise et monolithique prestation de sa carrière, et ce en débit que son personnage traverse au fil du métrage l'univers de plus en plus déviant de Cane.
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Outerlimits a écrit :Vous trouvez vraiment que Sam Neil joue bien dans ce film ?
Non seulement je le trouve, mais en plus, le film me fait peur... (même si maintenant, à force de révision, je commence à bien le connaître. Disons qu'il a bien marché sur moipendant les 5 premières révisions)
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell