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Publié : 3 juin 07, 00:53
par 2501
Akutaro l'impénitent (1963 - 95 min)

Histoire d'un jeune rebelle (il fume et il a une photo de fille, olala) qui va forcément tomber amoureux d'une jeune fille bien comme il faut, et choquer ses camarades de classe plus prudes que la famille Rotschild.
Absolument aucun signe des futures extravagances du réalisateur. Suzuki s'acquitte de sa tâche sagement. Dans le même contexte il se vengera de ce genre de scénario tout monotone (trop gentillet, et il faut le dire, chiant) avec son sublime Elégie de la bagarre.
Une suite est au programme. Sans moi.


Le Vagabond de Kantô (1963 - 92 min)

J'adore la première demi-heure de ce film avec ces lycéennes plus qu'enjouées quasi-regards caméras dès les tous premiers plans, les couleurs qui pètent, cette fascination pour les yakuzas et les jeux, et le ténébreux Akira Kobayashi et son alter ego comique qui en fait des tonnes.

Malheureusement, la romance qui suit fait faire au film un virage à 180° où rien ne marche entre les 2 acteurs (il faut dire que l'intrigue traîne en longueur après être partie sur les chapeaux de roues). Suzuki expérimente sur 2-3 séquences ses éclairages particuliers (derrière les panneaux de bois, du jaune ou bleu dans le même plan, retranscription de l'humeur des personnages), mais le tout manque d'homogénéité et ça fait encore un peu brouillon.


La Vie d'un tatoué (1965 - 85 min)

Film surtout connu pour son final ayant inspiré Kill Bill vol 1. Cette séquence est effectivement excellente, bien que courte. Le reste est une histoire gentillette limite fleur bleue sauvée par de jolis décors et une belle photo.

A noter que les films les plus connus sont ceux qui ont le plus tourné dans les festivals, logique. Les copies sont donc très mauvaises pour les 2 derniers films, alors que les inédits (souvent plus anciens, et en N&B, sont presque nickels). Le pire c'est une sorte de voile blanc qui affadit les couleurs de temps à autre (le comble pour un Suzuki...) et aussi un format peu respecté (sur La Vie d'un tatoué, quelques têtes coupées...).
Et enfin, les sta font très très "résumé", et sont aussi dans un sale état, quasi-illisibles parfois.
Bref, si on a les coffrets HK Vidéo, mieux vaut s'en contenter.

Je tenterai La Marque du tueur, pour le reste je me concentre sur les inédits.

Publié : 6 juin 07, 00:18
par 2501
L'Appel du sang (1964 - 97 min)

Réalisé après La Jeunesse de la bête et Detective Bureau 2-3, cet inédit aurait très bien eu sa place dans l'un des coffrets HK Vidéo. Même si l'on ne reconnaît pas vraiment la marque de fabrique visuelle de ses films les plus célèbres, la mise en scène est remarquable en tous points, du plan-séquence inaugural, au moindre panoramique, chaque mouvement fait sens. Il y a néanmoins une séquence particulièrement remarquable, en voiture avec une transparence sur une mer déchaînée (!) qui fait d'abord rire (la pluie est en plus exagérément aspergée, on se croirait dans un bateau), qui étonne par les tableaux que l'eau dessine sur les vitres dans les plans rapprochés, puis qui finit par jouer son rôle tragique. Un passage totalement "autre", qui montre le goût de Suzuki pour l'expérimentation, en même temps que l'application d'une solution économique.
La photo est encore une fois très colorée, mais sans jamais jouer sur les lumières extravagantes façon Vagabond de Tokyo.

L'histoire est celle, classique, du milieu auquel on ne peut échapper. Un parrain à l'agonie demande à sa femme que ses fils ne deviennent jamais gangsters. 18 ans plus tard, ces derniers retrouvent l'assassin de leur père.
Sur un tel canevas, passée la première scène dramatique, on est étonnés par le ton très comique du film. L'un des fils est un glandeur invétéré, et on a même droit à des scènes de boulevard avec sa petite amie que sa mère ne veut pas accepter.

Le film ne suit jamais le récit que l'on pourrait deviner, furetant sans cesse entre les passages obligés, il semble repartir à chaque fois dans le sens contraire, pour le plus grand plaisir du spectateur. Il faudra attendre la partie romance avec le frère "sérieux" pour arriver dans une intrigue plus classique. Le mélange des genres est assez troublant mais est maîtrisé quasiment jusqu'au bout, où la conclusion tragique, qui n'est pas un mystère depuis le début, s'étale un peu trop au point de rendre certains passages involontairement comiques. Malgré tout, cette séquence finale nocturne dans les herbes hautes, où l'humour n'est cependant pas absent, reste impressionante dans la surenchère, par son montage et son long travelling latéral.

L'Appel du sang est donc une très bonne surprise, un excellent film qui surpasse même pour moi certains des films sortis chez HK Vidéo. Je préfère par exemple cette histoire de fratrie tragi-comique à celle plus classique de La Vie d'un tatoué.

Publié : 7 juin 07, 01:45
par 2501
Carmen de Kawachi (1966 - 89 min)

Film de la période faste, en N&B (pas bien compris pourquoi vu le sujet).

Beau portrait de femme, même si j'ai trouvé le film assez inégal. Une revision sera sans doute nécessaire pour s'habituer, encore une fois, aux changements de registres (du fleur bleue au tragique en passant par le léger loufoque des nuits tokyoïtes de l'époque - encore de longues et réussies scènes de cabaret).

Suzuki cherche donc toujours à échapper à une linéarité de ton et de récit, même si au final, tout paraît clair. Cela donne encore une fois l'occasion d'être surpris, et notamment par quelques éclats formels comme une très belle et étrange scène pré-Millennium Actress.

Nagisa Oshima chez Carlotta

Publié : 25 juin 07, 23:23
par shaman
Image
OSHIMA, LA TRILOGIE DE LA JEUNESSE
Au cinéma le 18 Juillet 2007

«Les éléments essentiels qui nourriront l’œuvre de OSHIMA sont déjà présents dans cette sorte de trilogie sociale que constituent UNE VILLE D’AMOUR ET D’ESPOIR, CONTES CRUELS DE LA JEUNESSE et LE TOMBEAU DU SOLEIL (aka L'enterrement du soleil).»

:arrow: Carlotta

Au cinéma le 08 Août 2007 : LES PLAISIRS DE LA CHAIR (1965)

:arrow: CBO

(dans son calendrier, Carlotta annonce une rétrospective Nagisa OSHIMA en 5 films pour cet été)

En ce qui concerne EROS + MASSACRE, sa sortie cinéma est repoussée pour 2008 au plus tard (au moment de la rétrospective Yoshida en avril à beaubourg ?).

Voilà, petit rappel pour les curieux donc :P

Publié : 26 juin 07, 10:50
par noar13
miam

Publié : 30 juin 07, 11:51
par bruce randylan
pas vraiment Naphta mais bon.

Les enfants de Nagasaki ( 1983 )

Sans atteindre le niveau de Pluie noire de Imamura (1989), ce premier film que je découvre de Kinoshita s'avère relativement réussi pour atteindre son but premier : (r)éveiller les consciences pour que de tels évènements ne se produisent plus jamais.
Pour y parvenir le réalisateur adopte une idée finalement simple mais qui fonctionne plutôt bien j'ai trouvé : celle d'inscrire le film dans la mémoire du spectateur à tout prix. Pour cela, il compose des longs plan-séquences souvent fixes parfaitement composés et cadrés dans des valeurs assez larges mais qui ne nuisent jamais à l'émotion avec des dialogues et des situations fortes : la grand mère et son petit fils ramassant les cendres de sa fille ; des militaires prenant en photo une famille dans les décombres ; une femme racontant sa lâcheté durant la catastrophe ; le père et sa belle mère évoquant leur futur disparition alors que les enfants sont censés dormir etc...
Ces plans à priori simples, voire académiques et qui n'évitent l'iconisme, s'inscrivent pourtant durablement dans l'esprit du public d'autant plus que le réalisateur traite le sujet dans une approche anti-spectaculaire centré sur une seule famille avec un traitement du point de vue assez intelligemment géré.

Dommage en revanche que Kinoshita sombre parfois dans les sirènes de l'émotion facile et manipulatoire (j'ai cru comprendre que son sentimentalisme/mélodramatique était son gros problème). La dernière scène est ainsi pour le moins douteuse en balançant brutalement une reconstituions du drame avec travelling presque complaisant sur les victimes pendant qu'une chanson portée par des enfants lancent des paroles du genre "pourquoi que mon papa qu'il est mort, ce n'est pas juste".
Il faut dire toutefois que le film adopte une approche catholique (car ironiquement la 2ème bombe atomique à touchée la ville la plus chrétienne du Japon voire de l'Asie) avec une morale très religieuse sur dieu ou le sacrifice puisque les victimes De Nagasaki sont directement comparés avec Jésus.
Le procédé, bien que justifié historiquement, n'est tout de même pas d'une grande subtilité.
Mais ce n'est cela pas le principal heureusement, le message premier du réalisateur est son combat contre l'oubli d'un des éléments les plus marquants du 20ème siècle d'autant que Nagasaki est souvent moins cité que Hiroshima. De ce point de vue là, je pense qu'il serait effondré par la mentalité de la jeunesse japonaise actuelle qui ne veut plus en attendre parler.

Re: Nagisa Oshima chez Carlotta

Publié : 30 juin 07, 11:56
par Fatalitas
shaman a écrit :Image
OSHIMA, LA TRILOGIE DE LA JEUNESSE
Au cinéma le 18 Juillet 2007

«Les éléments essentiels qui nourriront l’œuvre de OSHIMA sont déjà présents dans cette sorte de trilogie sociale que constituent UNE VILLE D’AMOUR ET D’ESPOIR, CONTES CRUELS DE LA JEUNESSE et LE TOMBEAU DU SOLEIL (aka L'enterrement du soleil).»

:arrow: Carlotta

Au cinéma le 08 Août 2007 : LES PLAISIRS DE LA CHAIR (1965)

:arrow: CBO

(dans son calendrier, Carlotta annonce une rétrospective Nagisa OSHIMA en 5 films pour cet été)
reste plus qu'à les attendre en dvd 8)

Re: Nagisa Oshima chez Carlotta

Publié : 30 juin 07, 13:49
par k-chan
Fatalitas a écrit :reste plus qu'à les attendre en dvd 8)
C'est ce que je me disais. 8)

Re: Nagisa Oshima chez Carlotta

Publié : 30 juin 07, 19:15
par noar13
k-chan a écrit :
Fatalitas a écrit :reste plus qu'à les attendre en dvd 8)
C'est ce que je me disais. 8)
les 2 premiers sont deja dispos dans une tres belle edition italienne

Re: Nagisa Oshima chez Carlotta

Publié : 30 juin 07, 19:22
par Helward
noar13 a écrit :les 2 premiers sont deja dispos dans une tres belle edition italienne
Ah oui, dis donc (http://www.dvd.it/)
Par contre 47€... :?
Et puis pas de sous-titres français, y en a qui vont pas être d'accord :mrgreen:

Publié : 12 juil. 07, 17:28
par bruce randylan
Death Shadows

Plutot déroutant comme film.

Ce n'est pas que Gosha livre un film sans inspiration ni idée, c'est juste que c'est d'un mauvais gout assez douteux : après plusieurs scènes clés, on a droit à des espèces de danses disco des héroines ; un flic passe son temps à beugler et à gesticuler comme Bruce Lee lors de combats ; les acteurs sont tous en mode cabotinage ( donc souvent agaçant ) et les couleurs sautent à pied joint dans des délires colorés pop trés criards.

Bref, pas trés emballant tous ça, surtout que le scenario lui-même n'interresse pas beaucoup avec son objet Mcguffinien par excellence à récupérer.
Ce n'est pas forcement ennuyeux juste surprenant dans ses partis pris de réalisation qui vire parfois à la consternation.

Publié : 12 juil. 07, 18:31
par k-chan
:mrgreen:

Le cinéma japonais

Publié : 15 juil. 07, 19:16
par Boubakar
A la suite de la foudroyante découverte des Zatoichi, j'ai décidé de découvrir le cinéma japonais, univers que je connais très mal (excepté quelques Kitano, Kurosawa, mais rien de flagrant pour se forger une base).

Pour les Kuro, j'ai seulement aimé Rêves et Les Sept Samouraïs (mais je suis loin d'avoir tout vu de lui), ainsi que les Fukusaku sortis chez Wild Side (là, j'ai beaucoup aimé).

A part ça, le néant absolu (je ne tiens pas compte de l'animation japonaise).
Cette fois, je suis décidé à commencer une espèce de cycle sur le ciné japonais et j'ai besoin de vos connaissances sur ce qui serait bien pour débuter dans ce cinéma, quelque chose d'accessible, principalement sorti en Z2.
Ce topic ne concerne pas que moi, c'est aussi pour les gens qui veulent découvrir ces films-là.

Merci pour votre aide. :wink:

Publié : 15 juil. 07, 19:20
par k-chan
Peux-tu faire une liste des films de Kurosawa que tu as vu ?

Publié : 15 juil. 07, 19:23
par Fatalitas
En gros, tu peux taper, concernant les classiques, sur tout ce qui est sorti chez Wild Side, Carlotta et HK c'est à dire Kuro, Ozu, Mizo, Naruse, Suzuki, Gosha, Shindo, Kobayashi, Uchida, Kudo, etc....


comment ça, c'est un peu vague ? :mrgreen: :shock: