Dvdclassik : cinéma et DVD

Je n'en attendais pas grand-chose n'étant pas fan des oeuvres de Eli Roth (ses Hostel sont mauvais à mes yeux, le seul intérêt du second étant la présence de Edwige Fenech) et son premier film Cabin Fever était très mauvais également. Bref je ne partais pas confiante et au final ce fut amusant, imparfait comme film, mais divertissant. En voyant le film on pense bien entendu à des classiques du genre comme Le Dernier Monde cannibale et Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato, Cannibal Ferox de Umberto Lenzi et j'en passe. Le point positif c'est que Roth ne cherche pas à singer les films en question et s'en démarque même. Le film met quand même un peu de temps pour démarrer (45 minutes de dialogues et autres moments servant a présenter les personnages et le but de leur voyage.) C'est long quand le film en question est d'un classique et qu'on connait déjà une grande partie des informations qui nous sont fournies. En dehors de cela le film est quand même bien gentil sur certains points, par exemple il n'y a pas de nudité, ce n'est pas ce qu'on attend pour juger d'un film s'il est bon ou mauvais, mais bon les films de Cannibales, en dehors de leur protagonistes éponymes sont réputés pour ce genre de détail et là il n'y a rien, à la place on a un humour scatophile assez dérangeant, ce n'est pas ce que je préfère en tout cas (diarrhée, masturbation.)
Le point positif de l'oeuvre c'est que Roth n'utilise pas le procédé du found footage pour raconter son récit, là aussi c'est l'une des marques du genre, mais n'appréciant pas ce style, je suis bien contente qu'il opte pour un format plus classique. Le film est violent, limite grotesque par moment, mais dans le bon sens du terme, c'est violent et à ce niveau on en a pour notre argent même s'il manque des passages bien étranges niveau violence comme on pouvait avoir dans les autres films de Cannibales. Il n'empêche que c'est vraiment violent et gore, on a mal pour eux à plusieurs reprises, ce n'est pas insoutenable quand on a l'habitude du genre, mais quand même. Après je pense que ce que l'on voit à ce niveau est suffisant pour capter notre attention.
Le réalisateur se moque ouvertement de ses personnages comme dans ses précédentes oeuvres (chose que j'appréciais dans les précédents films aussi) et ici ils ne leur épargnent rien pour notre plus grand plaisir, même si on s'attache peu aux personnages qui n'ont rien d'originaux, on souffre pour eux, surtout que les intentions de certains étaient louables, mais bon tous n'étaient pas de cet avis dans la jungle visiblement. Le chef est d'ailleurs une belle ordure qui mériterait de finir dans Cannibal Holocaust par contre. Le réalisateur s'amuse en tout cas et est particulièrement cruel avec ses protagonistes, c'est limite si on ne l'entend pas rire à chaque fois qu'ils leur arrivent quelque chose. ^^

Eli Roth propose une mise en scène assez classique dans l'ensemble, mais parfaite pour le récit, il ne part jamais en live et propose même quelques plans réellement magnifiques, jungle oblige. L’œuvre est satirique, violente, amusante, glauque, mais imparfaite, il n'empêche que l'on passe un moment agréable et qu'on aimerait avoir un peu plus d’œuvre de ce calibre et surtout sans prétention, on ne peut que remercier le réalisateur pour le voyage qu'il nous a proposé. Je lui donne la note de 6/10.

On passe toujours des moments agréables en compagnie de cannibales...

AtCloseRange a écrit :On passe toujours des moments agréables en compagnie de cannibales...

Je trouve aussi...

J'aime bien les films d'Eli Roth pour ma part mais ce que tu dis n'est pas très encourageant...45 minutes de blabla (on dirait que c'est la norme du genre, pareil pour Cabin Fever 3) alors qu'on s'en tape des dialogues, pas de nudité,...Pffff la honte.

J'espère que le gore est vraiment dégueu (au moins autant que pour Ferox ou Holocaust) sinon ça sera encore un beau pétard mouillé

Rendez moi les années '80 pleine de cul et de barbaque, marre des pseudo films d'horreur chiants

Effectivement culte comme peut l'être "Basket Case" dans le même style (humour, noirceur, etc...)

Addis-Abeba a écrit :

Jordan White a écrit :Evil Angel:
. Le film donne ce sentiment de travail d'artisan au sens noble du terme, a l'avantage de ne pas avoir trop fait parler de lui, histoire d'éviter le buzz délirant qui aurait pu au final lui nuire, et sort chez un éditeur qui n'est ni TF1 ni Studio Canal, mais qui mérite qu'on s'attarde à son catalogue. Sortez-nous d'autres petites pépites comme celle-ci Emylia.

Je serais moins dithyrambique que toi Jordan, et même si je suis d'accord sur le fait qu'il est largement supérieur à la moyenne des films d'horreur récents, je trouve que le film ne confirme pas sur la longueur toutes les capacités entrevues sur la première demi-heure, voire la première heure. Sa démarre sûrement trop fort, pour être un peu répétitif et surtout moins original sur la fin.
Le film est un peu long et aurait pu être resserré d'une vingtaine de minutes, à mon humble avis.
L'actrice rousse qui joue l'institutrice est effectivement formidable et c'est un peu le problème

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quand elle meurt, la femme de l'infirmier n'a pas son charisme ni son côté diabolique, le film y perd beaucoup et je crois que c'est à ce moment-là que j'ai un peu décroché.

Ceci-dit je ne boude pas mon plaisir, c'est un film par moment à l'ancienne qui change de tout ces slashers et Torture porn dont on nous abreuve.
Très bon effets spéciaux et casting intéressant, l'acteur principal est très charismatique et Ving Rhames effectivement parfait, comme d'habitude .
Quand on pense que c'est un premier film, on ne peut que suivre de très près la carrière de ce réalisateur.

PS: J'aime beaucoup moi aussi l'intro, et surtout sa fin, très bien amené.

J'avais découvert l'an dernier un film de ce personnage singulier qu'a l'air d'être Richard Dutcher. C'était Brigham City, un polar mormon assez atypique. Il semble d'ailleurs que le réalisateur se soit fait "connaître" pour des films prosélytes sur cette communauté. Et lorsqu'il réalise, on le retrouve à peu près à tous les étages, acteur, scénariste, monteur.
Un peu surpris de le voir s'atteler à un film d'horreur (la question religieuse y reste importante - on pense parfois au Bringing out the Dead de Scorsese) et même si c'est loin d'être une réussite, on peut dire que ça s'éloigne vraiment du tout venant horrifique. c'est à la fois assez maîtrisé au niveau de la mise en scène avec un joli sens du cadre (on retrouve Bill Butler à la photo) et totalement foutraque au niveau du scénario qui part dans tous les sens. C'est beaucoup trop long (la 2ème heure est interminable) mais je ne peux m'empêcher de lui trouver un certain charme à l'ancienne avec un usage parcimonieux des effets spéciaux.
Et il y a même le quota de seins et de fesses nécessaire pour plaire à hellrick. Voir le générique totalement HS et tongue in cheek façon Victoria's Secret.

Anorya a écrit :

Elmer le remue-méninge (Frank Henenlotter - 1988)

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Un jour, Brian fait la connaissance d'Elmer, mystérieuse petite créature qui transforme le jeune homme en junkie en manque de sensations fortes. Il faut dire qu'Elmer secrète une espèce de jus, qui, injecté à la base du cou directement sur le cerveau, métamorphose les facultés de celui-ci et permet à son possesseur de voir ses perceptions du monde grandement modifiées. Il y a un prix à payer pour cela en échange : nourrir Elmer en cerveaux humains...

Elmer le remue-méninge est kitsch et réjouissant et ce n'est nullement péjoratif.
Je pense même que ces deux mots décrivent bien ce petit film d'horreur de Frank Henenlotter qui fit sensation à sa sortie. Avec un petit budget le cinéaste fait des merveilles et signe un film tout aussi dérangeant et crû que bardé d'un certain humour noir. En effet, pour peu qu'on accepte les effets spéciaux (certaines lumières, la créature en elle-même) et le côté jusqu'au boutiste du film, on pourra y prendre un certain plaisir. Henenlotter désamorçant de lui-même certains aspects trop sombre par des séquences et un humour noir souvent frappadingue. Ainsi d'une fellation qui se termine mal (il fallait oser la finir avec la créature revenant dans le pantalon avec un morceau de chair de la pauvre fille qui vient de se faire dévorer de l'intérieur !) ou bien du héros complètement en manque tandis que la créature entonne joyeusement un chant sur la misère du monde avec pour seul objectif de se foutre de sa gueule.

Le plus intéressant est la relation complexe d'Elmer sur son hôte, signant avec ce dernier un pacte Faustien contre sa volonté. Si au début les deux semblent dépendants l'un de l'autre, on voit clairement que le héros commence malheureusement à perdre pied et ne plus rien contrôler, inconscient des meurtres qui se produisent malgré lui tandis que ses perceptions métamorphosées l'emmènent sur un terrain de plus en plus psychédélique. Et plus le film d'avancer, plus il va clairement taper là où ça fait mal parce qu'on ne peut s'empêcher de plaindre le pauvre Brian et surtout sa copine qui s'interroge sur leur relation sans qu'il ne puisse le lui dire. En effet, Elmer l'en empêche soit physiquement (une scène au restaurant où sous ses vêtements, Elmer mord le garçon pour l'empêcher de parler alors que la soirée était censé reconsolider leur couple), soit mentalement : en donnant ses doses à Brian, Elmer efface aussi de sa mémoire les scènes violentes qui se déroulent au même moment quand la créature déchiquette littéralement le crâne de ses victimes. Jennifer Lowry amène la touche d'émotion du film, en étant la seule qui tente de comprendre la vérité même si cela la dépasse. Dans ce trio, tous trois sont en manque et tous en paieront le prix. Dans ses 20 dernières minutes (et sa fin assez "ouverte"), le film atteint le niveau de crûdité et de noirceur nihiliste des premiers Cronenberg. Assurément culte.
5/6.

Un film qui m'avait déçu à l'époque (il y a près de 25 ans de ça). Ta critique m'invite à le revoir...

gnome a écrit :

Anorya a écrit :

Elmer le remue-méninge (Frank Henenlotter - 1988)

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Un jour, Brian fait la connaissance d'Elmer, mystérieuse petite créature qui transforme le jeune homme en junkie en manque de sensations fortes. Il faut dire qu'Elmer secrète une espèce de jus, qui, injecté à la base du cou directement sur le cerveau, métamorphose les facultés de celui-ci et permet à son possesseur de voir ses perceptions du monde grandement modifiées. Il y a un prix à payer pour cela en échange : nourrir Elmer en cerveaux humains...

Elmer le remue-méninge est kitsch et réjouissant et ce n'est nullement péjoratif.
Je pense même que ces deux mots décrivent bien ce petit film d'horreur de Frank Henenlotter qui fit sensation à sa sortie. Avec un petit budget le cinéaste fait des merveilles et signe un film tout aussi dérangeant et crû que bardé d'un certain humour noir. En effet, pour peu qu'on accepte les effets spéciaux (certaines lumières, la créature en elle-même) et le côté jusqu'au boutiste du film, on pourra y prendre un certain plaisir. Henenlotter désamorçant de lui-même certains aspects trop sombre par des séquences et un humour noir souvent frappadingue. Ainsi d'une fellation qui se termine mal (il fallait oser la finir avec la créature revenant dans le pantalon avec un morceau de chair de la pauvre fille qui vient de se faire dévorer de l'intérieur !) ou bien du héros complètement en manque tandis que la créature entonne joyeusement un chant sur la misère du monde avec pour seul objectif de se foutre de sa gueule.

Le plus intéressant est la relation complexe d'Elmer sur son hôte, signant avec ce dernier un pacte Faustien contre sa volonté. Si au début les deux semblent dépendants l'un de l'autre, on voit clairement que le héros commence malheureusement à perdre pied et ne plus rien contrôler, inconscient des meurtres qui se produisent malgré lui tandis que ses perceptions métamorphosées l'emmènent sur un terrain de plus en plus psychédélique. Et plus le film d'avancer, plus il va clairement taper là où ça fait mal parce qu'on ne peut s'empêcher de plaindre le pauvre Brian et surtout sa copine qui s'interroge sur leur relation sans qu'il ne puisse le lui dire. En effet, Elmer l'en empêche soit physiquement (une scène au restaurant où sous ses vêtements, Elmer mord le garçon pour l'empêcher de parler alors que la soirée était censé reconsolider leur couple), soit mentalement : en donnant ses doses à Brian, Elmer efface aussi de sa mémoire les scènes violentes qui se déroulent au même moment quand la créature déchiquette littéralement le crâne de ses victimes. Jennifer Lowry amène la touche d'émotion du film, en étant la seule qui tente de comprendre la vérité même si cela la dépasse. Dans ce trio, tous trois sont en manque et tous en paieront le prix. Dans ses 20 dernières minutes (et sa fin assez "ouverte"), le film atteint le niveau de crûdité et de noirceur nihiliste des premiers Cronenberg. Assurément culte.
5/6.

Un film qui m'avait déçu à l'époque (il y a près de 25 ans de ça). Ta critique m'invite à le revoir...

Fais toi plaisir. Ce film revu il y a peu, s'il s'inscrit dans une époque et un mode de production, reste totalement unique. On va beaucoup plus loin que "film d'horreur".

Dans un genre également sans concession, je viens de me découvrir cette petite perle de Xtro. Quel bonheur de pouvoir encore découvrir des films de cette trempe! Que ce soient des enfants, des femmes, des vieux, rien n'entrave le plan de la chose. Chaque tentative humaine est ainsi réduite à néant. C'est encore plus noir et sans espoir que le The Thing de Carpenter ou le Body Snatchers de Kaufman, et je ne savais pas que c'était possible!
Les effets tiennent très bien le coup, la localisation anglaise donne un cachet très particulier à l'ensemble, avec en bonus pour les coquins la toute jeune Maryam d'Abo, future Bond girl, en au pair française de charme qui a d'autres choses en tête que la tête blonde dont elle a la charge

Spoiler (cliquez pour afficher)

. Un body horror qui vient côtoyer illico les grands noms du genre!

El Dadal a écrit :Dans un genre également sans concession, je viens de me découvrir cette petite perle de Xtro. Quel bonheur de pouvoir encore découvrir des films de cette trempe!

J'ai toujours été fan d'X Tro, vu pour la première fois voici plus de 25 ans...(http://bis.cinemaland.net/html/movies/xtro.htm). Dans un registre surprenant Messe noire vient de sortir en dvd et devrais te plaire si tu ne l'a pas encore vu.

Faudrait que je regarde le dernier Henenlotter aussi, Bad Biology.
Et p'tet quelques uns des films qu'il a sorti dans sa collection de porno "horrifique" à petit budget, ça a l'air gratiné (et très nul et débandant aussi j'avoue )

Toujours pas vu X-tro malheureusement....

El Dadal a écrit : Fais toi plaisir. Ce film revu il y a peu, s'il s'inscrit dans une époque et un mode de production, reste totalement unique. On va beaucoup plus loin que "film d'horreur".

Ah oui Gnome, redonne lui sa chance à ce film.

El Dadal a écrit : Dans un genre également sans concession, je viens de me découvrir cette petite perle de Xtro. Quel bonheur de pouvoir encore découvrir des films de cette trempe! Que ce soient des enfants, des femmes, des vieux, rien n'entrave le plan de la chose. Chaque tentative humaine est ainsi réduite à néant. C'est encore plus noir et sans espoir que le The Thing de Carpenter ou le Body Snatchers de Kaufman, et je ne savais pas que c'était possible!
Les effets tiennent très bien le coup, la localisation anglaise donne un cachet très particulier à l'ensemble, avec en bonus pour les coquins la toute jeune Maryam d'Abo, future Bond girl, en au pair française de charme qui a d'autres choses en tête que la tête blonde dont elle a la charge

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. Un body horror qui vient côtoyer illico les grands noms du genre!

hellrick a écrit :

El Dadal a écrit :Dans un genre également sans concession, je viens de me découvrir cette petite perle de Xtro. Quel bonheur de pouvoir encore découvrir des films de cette trempe!

J'ai toujours été fan d'X Tro, vu pour la première fois voici plus de 25 ans...(http://bis.cinemaland.net/html/movies/xtro.htm). Dans un registre surprenant Messe noire vient de sortir en dvd et devrais te plaire si tu ne l'a pas encore vu.

C'est vachement bien X-tro. Depuis que je l'ai vu l'an dernier, j'ai eu le temps de me le revoir encore à nouveau avec bonheur.

Hellrick a écrit :Faudrait que je regarde le dernier Henenlotter aussi, Bad Biology.

Un peu vite regardé, vite oublié. Bon, c'est pas mal mais trop court et il manque quelque chose malgré l'originalité bienvenue.

En 2010, le maquilleur et concepteur d'effets spéciaux Greg Nicotero a réalisé le court-métrage The United Monster Talent Agency, un hommage sympa aux classiques du genre (avec caméo de quelques potes).

En ce moment sur France Culture : Radioscopie de la peur - une histoire du film d’horreur, un documentaire de la RTBF.

- The last horror movie (Julian Richards) VF TV



Un serial killer accompagné d'un cameraman filme ses meurtres et ses divagations et les enregistre sur une cassette de film d'horreur louée avant de la remettre dans le video-club pour que les clients puissent voir ses exactions à la place du film d'horreur. L'idée n'est pas forcément mauvaise, mais la réalisation laisse à désirer. Un faux remake de C'est arrivé près de chez vous l'humour noir en moins. Kevin Howarth se débrouille mais n'est pas Poelvoorde. Ajoutez à ça un soupçon de questionnement sur le voyeurisme de l'amateur de films d'horreur face à de réelles horreurs et on a un film particulièrement bavard avec peu d'horreurs dedans (visuellement parlant). Sur le sujet, le Funny Games de Haneke étaint nettement plus pertinent et choquant. Bref on n'est pas loin de l'ennui malgré l'intention qui y était. 6.5/10