Eric Rohmer (1920-2010)

[Rick Blaine]

Mea Culpa.
Du coup ça veut dire que je ne l'ai pas vue.

[Jean-Pierre Festina]

Mea Culpa.
Du coup ça veut dire que je ne l'ai pas vue.

Relax Max ! Cette captation est avant tout une curiosité Rohmer pour curieux de Rohmer. Rien d'ensorcelant comme peut l'être La Marquise d'O.
Quoique, si tu as aimé le rythme et les parti-pris de Perceval le Gallois, tu risques de trouver ici un bonheur équivalent, mais à part quelques effets spéciaux amusants (j'ai le souvenir d'un plan au "fish-eye") ça reste un peu sec.

[Rick Blaine]

J'aime bien Perceval.
Par completisme, il faudra que je regarde ça.

[damdouss]

Au visionnage de "Conte d'été" hier soir sur arte, j'ai observé de nettes différences de couleurs avec le blu ray Potemkine (est-ce une nouvelle restauration qu'a eu à disposition arte avec des couleurs beaucoup plus chaudes ?)

[Roilo Pintu]

Conte d’été – Eric Rhomer (1996)
Il y a au moins 25 ans j’ai vu mon premier Rohmer, c’était Perceval le Gallois (si je ne me trompe pas une diffusion du Vendredi soir très tard sur la 2 ou la 3, le Commissaire retrouverai l’émission) et la séance fut un calvaire, j’ai depuis développé une réaction épidermique, confortablement bercé par ses détracteurs et ce vieux souvenir.

Back in 2019 ! Je remets le couvert (merci Arte) sans grand enthousiasme, et contre toute attente j’en sors heureux et satisfait. J’aime beaucoup cette introduction du personnage de Gaspard, nous faisant découvrir son lieu de vacance, seul, à déambuler. Melvil Poupaud est très bien, ce solitaire m’a bien fait rire, plongé (et perdu) dans sa partie de volley. Bref, un film à la fois simple, rafraîchissant, un film qui bavarde beaucoup, beaucoup, et certainement mieux que dans beaucoup de films (ou dans la vie tout court), mais c’est aussi agréable. Le rythme est lent, mais les ballades bretonnes sont belles, surtout en compagnie de Margot (et de ses jolies robes d’été ). Je ne connaissais pas du tout cette actrice, naturelle, charmante comme tout (Solène aussi , Lena m’a en revanche un peu gonflé), et donc tout aussi triste que Gaspard la regardant partir sur son bateau.
Bonne découverte.
Pauline à la plage m’attend désormais.

[Jeremy Fox]

Pauline à la plage devrait te plaire à priori surtout que Pauline n'est autre qu'Amanda Langlet à nouveau, la Margot de Conte d'été.

[Roilo Pintu]

Pauline à la plage devrait te plaire à priori surtout que Pauline n'est autre qu'Amanda Langlet à nouveau, la Margot de Conte d'été.

Très bien, merci
Je n'ai rien lu, vu, à suivre cette semaine.

[Amarcord]

Une vingtaine de films pour la télé signés Rohmer sont en accès libre sur Gallica... Il y a quelques jolies perles (j'ai un faible particulier pour Métamorphoses du paysage, notamment).

[20thCenturyBoy]

Un sympathique montage qui donne envie de se refaire toute la filmo du monsieur !

https://www.youtube.com/watch?v=4jzTq8hnfBk

[Abronsius]

Me suis amusé à retranscrire l'entretien que Rohmer a donné à Claude-Jean Philippe sur France Culture (en mai 1976) lors de la sortie de La Marquise d'O...
Pour les fans...

https://shiningartifactofthepast.blogsp ... -avec.html

[Alexandre Angel]

Pour les fans...

...dont je suis. Je vais étudier ça, merci!

[Abronsius]

Pour les fans...

...dont je suis. Je vais étudier ça, merci!

Je t'en prie!

[cinéfile]

Les Nuits de la pleine lune (Eric Rohmer, 1984) , probablement le plus beau film français de cette époque

Un énorme merci Alexandre pour m’avoir donné envie de revoir ce Rohmer, suite à tes commentaires laissés dans le topic « vos films du mois » !

Premier Rohmer découvert (au moment du décès de ce dernier d'ailleurs), j’en avais gardé un souvenir mitigé jusqu'à hier soir, et ce fut une redécouverte absolue. Il faut dire qu’entretemps, j’ai dû en découvrir une bonne douzaine, que le cinéaste a acquis une place importante dans mon panthéon personnel, et que j’en viens à me dire que mon impression initiale était sous doute le résultat d’un manque de familiarité avec son univers si unique. Aussi loin que je m’en souvienne, j’avais surtout tiqué sur des éléments de forme. Rien de surprenant pour un neophyte.

Comme tu le disais, et bien que je sois né quelques années après sa sortie, le film me semble totalement à l’heure des années 80. En tout cas, conforme à l’idée que je m’en fais sans les avoir vécues directement. Il aborde l’époque d’une manière non pas opportuniste, mais avec un regard à la fois suffisamment extérieur pour bien le cerner,sans être trop condescendant par ailleurs, même si Rohmer reste un grand moraliste. Pile à la bonne hauteur, quoi. Film d’une époque, film de contraste : l’ambiance nocturne parisienne parfaitement exploitée (quel beau titre d’ailleurs) tranche avec les lumières du petit matin dans la grande banlieue et matérialise le dilemme intérieur de Pascal Ogier. Les deux facettes de vie qu’elle croit pouvoir contrôler, faire "cohabiter". Tentative illusoire semble dire lui répondre le cinéaste. L’importance des lieux n’a d’ailleurs jamais semblé aussi grande chez Rohmer que dans ce film. A l’image de quelques éléments nouveaux, hors de son système habituel (un ton, encore une fois plus dans l’époque du film), qui explique sans doute son succès à sa sortie. Du même coup, les personnages ont l’air d'autant plus tangibles, plus émouvants malgré ce scénario à la progression cruelle et implacable. Un vrai travail d’orfèvre. Les dialogues sont étincelants, surtout dans la bouche d’une distribution assez homogène dans sa qualité (d’accord avec Torrente sur Tchéky Kario, acteur que je trouve parfois complètement à côté de la plaque et qui est vraiment bien ici). Bien entendu, le duo Ogier/Luchini mérite une tonne de louange. Lui est sûrement dans le plus grand rôle de sa carrière, tout en manipulations et mesquineries (quelques répliques acides sont à mourir de rire), mais le film nous le montre surtout comme un triste sire, pitoyablement engoncé dans la frustration d'une vie bien terne au final. Rohmer élève ce constat à une forme de condition humaine. Le « personnage Luchini » nait sous nos yeux, mais pas encore dans ses travers excessivement cabotins. Il prend son envol vers une carrière au succès cinématographique et médiatique jamais démenti. Quant à Pascal Ogier, elle aura malheureusement joué une seule fois avec Rohmer mais n’est-elle pas la plus grande héroïne rhomérienne ?

Spoiler (cliquez pour afficher)

Bien que tout le scénario diaboliquement construit nous amène vers cette scène, j’avoue que sa crise de larmes finale m’a déchiré le cœur, preuve que j’ai été totalement entrainé par le film.

Je vais laisser faire un peu le travail temps, mais j'ai l'impression d'avoir vu un chef d’œuvre !

Et j'ai aussi été frappé par l'érotisme inattendu du métrage et palpable tout du long.

C’est assez vrai, mais je trouve qu’on note une déjà une grande sensualité dans La Collectionneuse ou Pauline à la Plage, par exemple.

[Torrente]

Et j'ai aussi été frappé par l'érotisme inattendu du métrage et palpable tout du long.

C’est assez vrai, mais je trouve qu’on note une déjà une grande sensualité dans La Collectionneuse ou Pauline à la Plage, par exemple.

C'est vrai.
C'est peut-être pour ça que ce sont mes préférés, d'ailleurs.

[cinéfile]

C’est assez vrai, mais je trouve qu’on note une déjà une grande sensualité dans La Collectionneuse ou Pauline à la Plage, par exemple.

C'est vrai.
C'est peut-être pour ça que ce sont mes préférés, d'ailleurs.

Ah les premiers plans de La Collectionneuse avec Haydée Politoff au bord de l'eau... Un film où l'ambiance caniculaire est palpable à chaque plan.