Oui, j'ai même remarqué qu'ils ajoutaient parfois des sous-titres pour des films qui venaient juste de sortir en dvd chez nous, comme La condition de l'homme récemment, par exemple...-Kaonashi Yupa- a écrit :J'étais allé y faire un tour hier, pour chopper les sous-titres d'un Masumura inédit en France. J'étais un peu surpris de toujours y trouver sans complexe les sous-titres des quatres films du même réalisateur édités récemment en DVD chez nous.
Le cinéma japonais
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Effectivement j'étais surpris aussi d'y trouver des ripps de stf pro, ce qui est bien évidemment pas la meme sauce que des sous titres amateurs.k-chan a écrit :Oui, j'ai même remarqué qu'ils ajoutaient parfois des sous-titres pour des films qui venaient juste de sortir en dvd chez nous, comme La condition de l'homme récemment, par exemple...-Kaonashi Yupa- a écrit :J'étais allé y faire un tour hier, pour chopper les sous-titres d'un Masumura inédit en France. J'étais un peu surpris de toujours y trouver sans complexe les sous-titres des quatres films du même réalisateur édités récemment en DVD chez nous.
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« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
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Nuages Flottants, de Mikio Naruse
Voilà un mélodrame à la dimension désespérée, ne laissant place qu'à l'amertume et au regret. Naruse ne suit que deux personnages déjà morts affectivement, la défaite militaire du Japon n'étant que le reflet d'une défaite humaine face à la vie.
La lâcheté apparente de Tomioka n'est que l'expression d'une incapacité à aimer et à ressentir, son instabilité permanente ne nourrit que l'insatisfaction et la détresse. En face, l'idéalisme de Yukiko, d'abord ravivé par le souvenir, va se briser dans la confrontation au morne quotidien. Ce sont deux fantômes qui se fuient et se perdent dans un ballet funèbre. La mise en scène de Naruse est sobre, ni complaisante ni compatissante. Dans cette rigueur courageuse transparait la lucidité douloureuse du cinéaste dans sa peinture des relations humaines. Il y ainsi quelque chose d'antonionien chez Naruse, une certaine vision de la solitude et du manque, le constat d'une souffrance muette et l'impossible approche d'une modernité.
Le final semble sceller la considération de cettte impuissance, car si les sentiments et la parole peuvent s'échanger, c'est uniquement à l'approche de la mort et de la déchéance physique, lorsqu'il est trop tard.
Voilà un mélodrame à la dimension désespérée, ne laissant place qu'à l'amertume et au regret. Naruse ne suit que deux personnages déjà morts affectivement, la défaite militaire du Japon n'étant que le reflet d'une défaite humaine face à la vie.
La lâcheté apparente de Tomioka n'est que l'expression d'une incapacité à aimer et à ressentir, son instabilité permanente ne nourrit que l'insatisfaction et la détresse. En face, l'idéalisme de Yukiko, d'abord ravivé par le souvenir, va se briser dans la confrontation au morne quotidien. Ce sont deux fantômes qui se fuient et se perdent dans un ballet funèbre. La mise en scène de Naruse est sobre, ni complaisante ni compatissante. Dans cette rigueur courageuse transparait la lucidité douloureuse du cinéaste dans sa peinture des relations humaines. Il y ainsi quelque chose d'antonionien chez Naruse, une certaine vision de la solitude et du manque, le constat d'une souffrance muette et l'impossible approche d'une modernité.
Le final semble sceller la considération de cettte impuissance, car si les sentiments et la parole peuvent s'échanger, c'est uniquement à l'approche de la mort et de la déchéance physique, lorsqu'il est trop tard.

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homerwell a écrit :Félicitation pour ce commentaire que j'aurais aimé savoir écrire![]()
Merci!

homerwell a écrit : J'ajouterai juste que pour moi, le morne quotidien de Yukiko, c'est Tomioka.
Tout à fait, dans le sens ou malgré le constat de la médiocrité de Tomioka, Yukiko ne peut se détacher de lui tant reste en elle, et même malgré elle, la flamme d'un amour passé...son rêve s'est effondré mais elle ne peut qu'exprimer un dévouement, qui finit par l'étouffer.

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Il y a dans Nuages Flottants un pessimisme qui me glace un peu. La vie y est perçue comme une prison où n'existe nul contrôle de soi, nul libre arbitre (car il n'y a pas de liberté sans contrôle de soi-même). Yukiko est suffisamment lucide pour comprendre la médiocrité de Tomioka mais suit ses sentiments comme une luciole la bougie, sans chercher à comprendre et sans que ce don de soi ne transcende sa condition. Tomioka vit au fil de ses envies sans mesurer la grandeur du sacrifice que lui consent Yukiko, sauf au moment où il est confronté à cet autre mystère que l'amour, celui de la mort ; trop tard. La rencontre de l'homme et de l'univers, de ce qui le dépasse, ne peut avoir lieu, nous dit Naruse, qui filme ses personnages au plus près du prosaïsme de la vie quotidienne. On est loin d'un Mizoguchi qui a largement ma préférence et qui pouvait filmer des drames humains comme des contes ou des rêves en forme de mythes ou d'exemples transcendant ainsi la condition de ses personnages.
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Le voyage à Tokyo, de Yasujiro Ozu.
J'ai donc vu mon premier film japonais (
)...
J'ai beaucoup aimé cette histoire, filmée avec beaucoup d'économie, tant au niveau du langage cinématographique, du jeu et des émotions. Le contraste entre la vieille société japonaise et la nouvelle est très finement montré, dans de très beaux plans.
Magnifiques interprétations de Chishu Ryu et de Setsuko Hara, à l'humanité bouleversante.
J'ai donc vu mon premier film japonais (

J'ai beaucoup aimé cette histoire, filmée avec beaucoup d'économie, tant au niveau du langage cinématographique, du jeu et des émotions. Le contraste entre la vieille société japonaise et la nouvelle est très finement montré, dans de très beaux plans.
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L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Rigolo ça, j'ai vu une petite cinquantaine de films de patrimoine Japonais et pas encore un seul Ozu donc tu as une petite longueur d'avance sur moi.joe-ernst a écrit :Le voyage à Tokyo, de Yasujiro Ozu.
J'ai donc vu mon premier film japonais ()...
(et comme je pense que c'est vachement bien Ozu, tu imagines mon bonheur à venir)
Strum, je suis pas tout à fait d'accord avec toi pour Nuages Flottants, je crois qu'il s'agit juste d'une histoire d'amour torturée, à sens unique à première vue mais on sait qu'il n'en n'est rien...Naruse ne veut-il pas juste dénoncer le comportement des hommes Japonais et leur machisme ?
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Oui...k-chan a écrit :joe-ernst a écrit :Le voyage à Tokyo, de Yasujiro Ozu.
J'ai donc vu mon premier film japonais ()...
Ah c'est vraiment le tout premier ?!
Bon, maintenant, il faut voir un Kurosawa![]()

Si les Postes sont sympas, je devrais pouvoir visionner Les Sept Samouraïs sous peu ! (entre autres films commandés et/ou envoyés)

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Je ne suis pas sûr que ce soit le sujet du film. Tomioka ne cache pas à Yukiko qu'il n'éprouve aucun sentiment pour elle. Il ne cherche pas à la retenir ou à lui imposer quoique ce soit. Et pourtant contre toute logique, alors qu'elle sait cela, elle continue de le poursuivre, de se pendre à son coup comme mue par une force impérieuse. Les deux sont incapables de maitriser leurs impulsions, leurs envies primaires et se laissent dériver au fil d'une vie qu'ils ne contrôlent pas. Aucun n'est libre.homerwell a écrit :Naruse ne veut-il pas juste dénoncer le comportement des hommes Japonais et leur machisme ?
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