Jack Carter a écrit : ↑11 mars 23, 20:57
L'article de la cinematheque posté par John parle d'une copie 35 mm flambant neuve de
Mardi, ça saignera.
Je viens de voir ce putain de film dans un vhsrip immonde, le seul truc qui circule sur le net malheureusement....Edward G. Robinson est

(il est aussi impitoyable que Cagney dans
Le Fauve en liberté, pour prendre leurs carrieres respectives et la periode 50s en comparaison)
les parisiens, courez voir ce Fregonese quand il passera à la Theque, je vous envie de le voir dans une copie convenable (photo de Stanley Cortez, dont je n'ai pas pu apprecier les merites

)
Effectivement, la photo de Cortez est absolument remarquable, de bout en bout, et fait son effet dans le quasi huis clos de la seconde partie, dans le hangar, qui évoque forcément la maitrise de l'exercice déjà démontrée dans
Les Tambours que le final évoque grandement.
Le film est d'une solidité impressionnante. La première demi heure, jusqu'à l'évasion de Robinson et ses complices du couloir de la mort, est magistrale, et on pourrait craindre que le reste du film soit banal après cela, comme on le voit souvent après de tels tours de force, mais ce n'est pas le cas, la suite est l'avenant, rythmée par les coups de sang du personnage de Robinson. J'ai toujours adoré l'acteur, ici c'est l'une de ses plus belles performances, à comparer à celle de Cagney dans
White Heat. Ce sont d'ailleurs deux personnages similaires, qui importent la violence gratuite dans le monde du cinéma de gangster, et si la névrose du personnage est moins explicitée dans le film de Fregonese elle est bien présente, et la dualité du personnage s'exprime dans son rapport à sa compagne. Et c'est particulièrement bien écrit, plein de rebondissement, avec des personnages remarquablement caractérisés sans pour autant s'appesantir sur eux et un arrière plan intéressant sur la question de la peine de mort, qui n'est pas abordée sous l'angle de la culpabilité de ceux qui la subissent, mais sur son inefficience à protéger, car c'est la menace de la mort qui mène Robinson et ses codétenus à s'évader, alors qu'ils martèleront tout au long du film qu'ils veulent vivre, et c'est donc ce principe qui conduit au bain de sang que sera leur cavale. Un angle qui ne me semble pas avoir été souvent utilisé au cinéma et qui mène à une réflexion intéressante. Immense réussite.