Je comprends pas sérieusement. Il y a pleins de réalisateurs que les Cahiers n'aiment pas là dedans... donc où est la blague ?ballantrae a écrit :C'est un peu gratuit ( les Cahiers vont bien mieux que sous l'ère Frodon), assez rigolo et indique que les Cahiers ne sont pas vraiment imprévisibles. Pas de quoi s'offusquer à mon sens...
La Critique aujourd'hui
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Re: La critique aujourd'hui
Tu as raison effectivement quand on regarde plus attentivement le gag qui aurait dû être réajusté autour de Guiraudie, Kechiche, Garrel ou Straub.
L'esprit du truc consistait je pense à pointer du doigt la permanence de certains choix mais l'erreur susdite rend le gag nettement moins rigolo, tu as raison...
L'esprit du truc consistait je pense à pointer du doigt la permanence de certains choix mais l'erreur susdite rend le gag nettement moins rigolo, tu as raison...
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Re: La critique aujourd'hui
Ben c'est simple : Les Cahiers = cinéma d'auteur. De TOUS les auteurs.
Enfin, d'après mannhunter quoi.
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Re: La critique aujourd'hui
C'est une caricature qui insiste en blaguant sur le fait que certains auteurs seraient prévisibles, tellement ils ont tendance à explorer les mêmes thèmes de film en film.
On pourrait tout aussi bien refaire la même chose dans le passé, avec Hitchcock, Lang, Coppola ou John Ford...
Ca n'est pas hilarant, mais c'est une critique qu'on entend régulièrement de nos jours, concernant des réalisateurs qui ne se mettraient pas suffisamment en danger ou se répèteraient, et que doit donc partager un certain nombre de personnes. Le fait est, notamment pour les cinéastes aux univers très marqués (type Burton ou Anderson), ou ceux dont les thèmes sont récurrents (type Dolan), qu'on constate une visibilité de cette reprise de motifs visuels ou narratifs qui dérange les amateurs de nouveauté en toutes circonstances.
Pour ma part, je n'y souscris pas franchement : pour qu'un film soit personnel, il faut que le réalisateur y explore ses obsessions, y développe ses marottes et sa vision des choses. Les mêmes qui se plaignent de la répétition se plaindraient aussi d'un film trop impersonnel ou sans personnalité...
On pourrait tout aussi bien refaire la même chose dans le passé, avec Hitchcock, Lang, Coppola ou John Ford...
Ca n'est pas hilarant, mais c'est une critique qu'on entend régulièrement de nos jours, concernant des réalisateurs qui ne se mettraient pas suffisamment en danger ou se répèteraient, et que doit donc partager un certain nombre de personnes. Le fait est, notamment pour les cinéastes aux univers très marqués (type Burton ou Anderson), ou ceux dont les thèmes sont récurrents (type Dolan), qu'on constate une visibilité de cette reprise de motifs visuels ou narratifs qui dérange les amateurs de nouveauté en toutes circonstances.
Pour ma part, je n'y souscris pas franchement : pour qu'un film soit personnel, il faut que le réalisateur y explore ses obsessions, y développe ses marottes et sa vision des choses. Les mêmes qui se plaignent de la répétition se plaindraient aussi d'un film trop impersonnel ou sans personnalité...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: La critique aujourd'hui
Ben oui, mais c'est tellement mal fait que ce n'est même pas drôle je trouve. Il aurait fallu ne citer que des auteurs que les Cahiers adorent. Or, ce n'est pas du tout le cas quand on regarde la liste.Ratatouille a écrit :Ben c'est simple : Les Cahiers = cinéma d'auteur. De TOUS les auteurs.
Enfin, d'après mannhunter quoi.
Et pour le coup, les Cahiers défendaient dans un article du dossier Truffaut (numéro d'octobre) l'absurdité de la politique des auteurs... ou en tout cas, que l'on ne pouvait pas se reposer que là dessus. Sous entendu, toujours supporter un film, simplement parce qu'il est d'un auteur qu'on apprécie. Et je trouve que la rédaction des Cahiers de ces dernières années le prouve: ils adorent Ferrara (2 films dans leur top 10 2012 ?), ils l'ont pourtant lâché totalement sur son Welcome to NY - Mia Hansen Love, dont je crois qu'ils avaient apprécié ses précédents films, a une critique négative de Eden dans le dernier numéro - pareil pour Celine Sciamma (Tomboy vs Bande de filles) - Aronofsky, dont ils ont aimé Black Swan mais pas le reste - PTA également je crois... c'est des exemples qui me viennent comme ça, mais je pense qu'il y en a d'autres.
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Re: La critique aujourd'hui
Pour mieux concevoir ce pastiche, il aurait fallu faire une sorte d'arborescence montrant plutôt les réseaux de copains (entre journalistes, entre cinéastes et journalistes) pour montrer ce qui relève de la complaisance.
L'autre phénomène intéressant est la dichotomie entre l'événementiel (trouver la couv notamment pour Cannes) et le moment des bilans où tel chef d'oeuvre annoncé n'a pas les honneurs du top 10 voire du top 20.
Plus que la fidélité à un auteur , ce sont ces deux mots qui me semblent les plus symptômatiques du fct des Cahiers.
L'autre phénomène intéressant est la dichotomie entre l'événementiel (trouver la couv notamment pour Cannes) et le moment des bilans où tel chef d'oeuvre annoncé n'a pas les honneurs du top 10 voire du top 20.
Plus que la fidélité à un auteur , ce sont ces deux mots qui me semblent les plus symptômatiques du fct des Cahiers.
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Re: La critique aujourd'hui
Ouais mais en même temps c'est une idée assez répandue et les cahiers du cinéma représente depuis des décennies l'image du cinéma d'auteur, c'est une sorte de "fausse" caution qui en vaut une autre, c'est pour la blague quoi.Ratatouille a écrit :Ben c'est simple : Les Cahiers = cinéma d'auteur. De TOUS les auteurs.
Enfin, d'après mannhunter quoi.

Rien d'extraordinaire, de là à s'offusquer que ça ne représente pas du tout les goûts et la ligne éditoriale des cahiers...
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Re: La critique aujourd'hui
Je voulais dire plus haut "ces deux maux" bien sûr!
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Re: La critique aujourd'hui
Voilà. Moi ça me fait marrer. À vrai dire, j'avais même pas capté qu'il y avait le logo des Cahiers sur le machin.Johnny Doe a écrit :Rien d'extraordinaire, de là à s'offusquer que ça ne représente pas du tout les goûts et la ligne éditoriale des cahiers...
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Re: La critique aujourd'hui
Ce sont à mon avis les cinéastes qui sont la cible, pas les cahiers. Je trouve ça assez drôle
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Re: La critique aujourd'hui
Je vois cela comme une pique contre le "cinéma d'auteur" en général (ce qui englobe les auteurs et les journalistes qui les défendent, le tout étant décrit comme un système qui s'auto-alimente). C'est une caricature, quoi.
- Supfiction
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Re: La critique aujourd'hui

Un peu déçu par ce film qui s'attarde beaucoup sur la maladie du grand critique américain et pas assez à mon goût sur son travail et sa cinéphilie, même s'il y a un passage sur la longue collaboration entre Roger Ebert et Gene Siskel. Intéressant tout de même lorsqu'il est question de cinéma.
Même si je m'interroge un peu sur la crédibilité de critiques qui mettaient autant de bonnes notes..
La preuve en image :

Il y est question brièvement de Pauline Kael.
J'ai très envie du coup de lire ce livre :

"Chroniques américaines" et "Chroniques européennes", de Pauline Kael : les crimes d'amour de Pauline Kael
Le Monde | 04.11.2010 à 11h28 • Mis à jour le 04.11.2010 à 12h54 | Par Thomas Sotinel
En découvrant, traduits en français pour la première fois, les textes qui ont rendu Pauline Kael célèbre, on croit un instant aux fulminations d'une adolescente sacrilège. Son apologie du Bonnie and Clyde d'Arthur Penn en 1967 ou sa mise en pièces de Blow Up de Michelangelo Antonioni, la même année, sont parcourues d'émotions si violentes - admiration, excitation, indignation, ennui - que l'on ne peut deviner que l'auteur, née en 1919, approchait alors de la cinquantaine.
Après un long travail de sape, entamé sur la Côte ouest, dans une station de radio de San Francisco, en programmant une salle de la même ville, Pauline Kael a débarqué à New York au milieu des années 1960. Le système des studios arrivait au bout de son agonie. Des réalisateurs venus de la télévision, comme Sidney Lumet ou Arthur Penn, peinaient à prendre la relève des géants des années 1940. C'est alors qu'avec l'aide de Pauline Kael, une génération de cinéastes - Scorsese, Coppola, De Palma - parvint à resquiller dans la file et se retrouva en première ligne.
En 1965, son premier recueil de textes, I Lost it at The Movies ("Je l'ai perdu au cinéma" - tous les titres des livres de Kael impliquaient un lien très fort entre plaisirs sexuel et cinématographique), connaît un succès commercial imprévu, et Pauline Kael est invitée à écrire pour le magazine féminin McCall's (qui n'apprécie guère son irrespect pour Lawrence d'Arabie ou La Mélodie du bonheur) puis dans la publication de gauche The New Republic.
En 1967, l'immense majorité des critiques établis expriment leur horreur face à la violence chorégraphiée de Bonnie and Clyde. Pauline Kael propose un long texte défendant vivement le film de Penn. Elle retourne les critiques avec brio : "Parmi les meilleurs films américains, certains laissent voir leurs coutures, les compromis confus dont ils sont le fruit laissent des traces, et s'ils tiennent la route malgré tout, c'est parce qu'ils ont assez d'énergie pour porter le public au-delà de leurs faiblesses, d'une scène forte à une autre." Elle cite très précisément les séquences de Bonnie and Clyde qui illustrent ce propos, et met aussi bien en valeur l'importance des scénaristes qu'elle détaille finement le jeu de Warren Beatty et Faye Dunaway. Au passage, sans une trace de pédantisme, elle convoque quelques exemples issus de l'histoire du cinéma. En pleine guerre du Vietnam, elle conclut ainsi : "Ce couple d'amants gangsters a réveillé en nous la conscience de la mort."
Ce tour de force est refusé par The New Republic et aussitôt publié par le New Yorker. Jusqu'en 1991, date de sa retraite, Pauline Kael sera la critique de l'hebdomadaire. L'essentiel des textes publiés dans ces deux volumes ont été écrits pour l'organe de l'intelligentsia de Manhattan, et pourtant ils tranchent violemment avec le ton habituel du New Yorker.
Une férocité effrayante
C'est que l'exemple longuement cité plus haut ne représente qu'une petite partie de la production de Pauline Kael. La plupart de ses articles sont d'une férocité effrayante pour les films, les réalisateurs et les acteurs. Il ne faut pas attendre une théorie unifiante qui embrasserait d'un coup le cinéma. Mais, à chaque film, le recommencement de la même exigence de plaisir, d'émotion et d'intelligence. Pauline Kael fait de la critique cinématographique un travail de force et un crime d'amour. Cette intensité se paie cher : il suffit de peu pour qu'un film perde toute valeur à ses yeux.
Allergique à la prétention, elle la discerne dans les réflexions métaphysiques le Raging Bull de Scorsese, qu'elle étrille alors qu'elle avait encensé son Taxi Driver quatre ans plus tôt. Le retour de Jean-Luc Godard avec Sauve qui peut (la vie) est salué avec dérision, en mémoire de l'émotion qu'avait suscitée le parcours du réalisateur, d'A bout de souffle à Week-end.
Ces deux livres ne représentent qu'une petite partie de la production de Pauline Kael. Forcément incomplets, on leur reprochera surtout de ne pas couvrir la dernière décennie de son travail. On aurait ainsi pu partager l'enthousiasme avec lequel elle accueillit Pedro Almodovar. Ou opposer à son agacement face aux aspirations bergmaniennes de Woody Allen (avec deux textes forts méchants sur Intérieurs et Stardust Memories) son exquis éloge de l'illusion cinématographique, écrit à l'occasion de la sortie de La Rose pourpre du Caire.
Enfin, la navigation dans ce petit millier de pages n'est pas sans risque. On perdra, à son corps défendant, bien des illusions. Comment se perdre à nouveau dans le regard délavé de Kris Kristofferson après avoir lu (dans la critique des Portes du paradis, de Cimino) : "Quand il parle, son regard porte très loin, comme s'il essayait de lire un prompteur installé de l'autre côté de la rivière" ?
CHRONIQUES AMÉRICAINES et CHRONIQUES EUROPÉENNES de Pauline Kael. Préface de Gilles Jacob, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Aurélia Lenoir, Philippe Aronson et Fabrice Pointeau. Sonatine, 570 p. et 378 p., 24 €.
Thomas Sotinel
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/livres/article/20 ... FY3uSPW.99
- Kevin95
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Re: La critique aujourd'hui
Fonce c'est ultra jouissif. Kael est d'une mauvaise foie absolue et sa vision se confond parfois avec celle d'une vielle fille acerbe mais au milieu de deux critiques rageuses elle scribouille des analyses passionnantes (notamment autours de Sam Peckinpah) ou très drôles (sa pique envers le cinéma "hype" européen fait mouche).Supfiction a écrit :Il y est question brièvement de Pauline Kael.
J'ai très envie du coup de lire ce livre :
Je suis rarement de son avis mais impossible de ne pas lire avec gourmandise chacune de ses critiques (la marque des grands quoi).

Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
- Dale Cooper
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Re: La critique aujourd'hui
Finis les Ciment, Neuhoff ou Florent Dufour. La relève de la critique, la voilà:
10 minutes à filmer son coffret avec des commentaires aussi utiles que fascinants.
Vu l'accent, je crois que c'est un Ch'ti...
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Re: La critique aujourd'hui
En tout cas, voici le (jeune) gars en questionDale Cooper a écrit :(...)
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