-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
GANG WAR. SYNDICAT DU CRIME. Gene Fowler Jr. 1958
Avec Charles Bronson (Alan Avery), John Doucette (Maxie Meadows), Kent Taylor (L'avocat de Meadows), Jennifer Holden (La femme de Meadows)
Une nuit, les lieutenants de Maxie Meadows, le chef du gang qui tient la ville, attendent que Slick, un petit truand sorte de chez sa maitresse. Il est soupçonné par le gang auquel il
appartient de vouloir travailler pour un gang concurrent et est de plus suspecté d'être un informateur de la police. Les deux hommes le traquent, finissent par le poignarder et à jeter
son corps dans le coffre d'une voiture.
Alan Avery, un professeur de mathématique qui rentrait chez lui, a tout vu. Il téléphone anonymement à la police mais ayant oublié une ordonnance au nom de sa femme dans la cabine,
le soir même les policiers lui rendent visite et le pousse à venir témoigner.
Malgré ses réticences, sachant les dangers auxquels ils s'exposent, il consent à identifier les tueurs mais un flic corrompu révèle son nom à Meadows. La presse relate aussi les événements.
Meadows envoie immédiatement un de ses employés -une brute simple d'esprit dont le cerveau a été endommagé par la boxe- brutaliser la femme d'Avery, mais celle ci, enceinte de huit
mois, succombe sous les coups de l'ancien boxeur.
Avery ne pense d'abord qu'à se venger...
Même si Charles Bronson avait déjà eu des rôles importants notamment dans certains westerns, c'est avec ce film et avec "Mitraillette Kelly" de Roger Corman, tourné la même année que
Bronson se retrouva pour les premières fois en tête d'affiche. Il faudra d'ailleurs qu'il patiente encore longuement pour accéder véritablement au vedettariat, à l'exception du rôle qu'il
tient dans les "Sept mercenaires" ou on peut éventuellement considérer qu'il partage la tête d'affiche avec 3 ou 4 des autres mercenaires.
Il n'enchainera véritablement les rôles en vedette qu'à partir de la fin des années 60 et tournera ainsi pendant 7 ou 8 ans quelques films regardables mais hélas, entre temps, il avait enfin
trouvé son personnage, le vengeur qui rend la justice à coup de flingots. Comme la recette était payante, il en usa et abusa jusqu'à la fin de sa carrière. L'idéologie que véhiculaient ces films,
c'était, en pire, celles des films policiers tournés par Eastwood à la même époque, ou en France, ceux de Bebel. Face à la démobilisation de la police et surtout face au laxisme de la justice,
le meilleur moyen d'éradiquer la délinquance et les turpitudes de ces dégénérés, c'est le coup de flingue en pleine gueule. Efficace certes, mais idéologiquement contestable.
Et bien ce personnage, Bronson l'avait en quelque sorte inauguré avec ce modeste film de Gene Fowler. Mais Bronson est ici encore assez effacé et il ne pousse évidement pas le personnage
jusqu'aux turpitudes évoquées plus haut.
Les personnages secondaires sont même plus intéressants que celui joué par Bronson.
On a d'abord le chef mafieux, qui immanquablement fera penser au "Al Capone" de Rod Steiger, même si l'interprétation de John Doucette est tout de même un peu moins outré que celle de
Steiger. Le personnage est aussi arrogant, prétentieux voir mégalomane que le Capone du film de Richard Wilson. On peut le (les) trouver grotesques mais qui a commencer par l'être ?...La
personnalité représentée à l'écran ou le comédien.
Par contre, Gene Fowler (et Doucette) ajoutent une touche d'humour dans ce portrait. Ils mettent en scène l'inculture du personnage dans une scène assez drôle avec la femme du mafieux.
Ensuite, l'avocat véreux. C'est l'homme de l'ombre indispensable aux truands. Il est envoyé en pleine nuit pour fournir la caution libératoire des tueurs. Connait toutes les combines pour entraver
la procédure judiciaire et intrigue pour acheter des témoins...mais c'est un homme au bout du rouleau, alcoolique, dégouté de lui même, et pour lequel la femme n'éprouve plus que du mépris.
Accessoirement, il est sourd et porte un appareil auditif similaire à celui de Brian Donlevy dans "Association criminelle" et Fowler saura (un peu) s'en servir.
Il y a aussi l'ancien boxeur, la brute au cerveau abimé qui est un homme de main de Meadows. C'est un obsédé sexuel -il n'arrête pas de reluquer du coin de l'oeil la femme de Meadows- et il
jouera un rôle essentiel dans les délirantes scènes finales.
Et enfin, la femme de Meadows. Elle est au coeur des scènes les plus drôles du film. Faussement conne, elle est plutôt terrorisé par son mari mais parfois elle se joue de lui avec malice.
Bref, c'est un polar modeste mais efficace et plutôt réussi dans sa simplicité. Les développements de l'intrigue sont assez bien amenés et on ne s'ennuie pas une seconde. Il y a également quelques
scènes assez drôles...Par contre, le titre français est pour une fois un peu plus approprié que le titre original, car "Guerre des gangs" il n'y a point ou en tout cas, c'est très secondaire dans l'intrigue
sauf dans l'épilogue. Avec ce titre "Gang War",il y avait un peu tromperie sur la marchandise.
Gene Fowler a fait un peu de tout dans le cinéma. Il a été monteur pour Fuller (3 fois), pour Fritz Lang (3 fois), producteur, scénariste de certains de ses films et c'est même occupé de superviser
les effets sonores de "L'espion" de Russell Rouse, dans lequel c'est un aspect essentiel (Le film ne comporte aucun dialogue).
Il aura aussi réalisé quelques films dont les tentants "I was a teenage werewolf" avec Michael 'ingalls' Landon et "I married a monster from outer space" dont les titres donnent à rêver (Pas trop qu'en même)
Il a aussi réalisé un western réputé assez nul "Les comanches passent à l'attaque".
Passé à la TV chez nous. Uniquement en vost.