Publié : 22 févr. 06, 19:58
Et comme j'idôlatre et le Douanier Rousseau et Terrence Mallick...Ouf je suis un âne a écrit :pas faux
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Et comme j'idôlatre et le Douanier Rousseau et Terrence Mallick...Ouf je suis un âne a écrit :pas faux
Pareil, j'ai vraiment du mal avec ce mec-là...tite bouh a écrit :Malgré quelques passages beaucoup trop rapides à mon goût, j'ai vraiment adoré le film.
Le thème principal est magnifique.
Et la façon qu'a Terrence Malick de filmer la nature est presque bouleversante.
La jeune Q'orianka Kilcher est vraiment très belle et impressionante. J'ai beaucoup aimé le personnage de Christian Bale, très touchant. En revanche Colin Farrell malgré sa très bonne prestation, m'a légérement agaçé.
Tu viens de mettre en quelques phrases tout ce que je n'arrivais pas à écrire en sortant du film.Strum a écrit :Si Le Nouveau Monde est le film qui nous livre le secret du cinéma de Malick, c'est pourtant son premier film un peu décevant (tout en restant dans l'ensemble très beau). C'est un film dont l'ensemble des thèmes et des réflexions sont puisés à la source des écrivains américains panthéistes du début du 19è siècle, Thoreau, Coleridge ou Emerson, qui n'ont eu de cesse dans leurs écrits sur l'Amérique d'opposer la nature bienfaitrice et démiurge du nouveau monde et la civilisation occidentale et son amour de la technologie et de la réussite sociale. Malick filmant Le Nouveau Monde ou Les Moissons du Ciel, c'est, on le découvre ici, Thoreau quittant la civilisation pour vivre en ermite dans les bois et y écrire son superbe Walden.
Plus que le récit d'une histoire d'amour, Le Nouveau Monde est donc le récit de la nature livrée à la civilisation occidentale, le récit de sa fille, Pocahontas, fille du fleuve, telle la Baie d'Or de Tolkien, quittant les eaux vives et l'ombre des frondaisons des bois pour s'éteindre peu à peu au milieu des hommes de la ville. A cette aune, les deux premiers tiers du film baignent dans l'eau lustrale d'une nature régénératrice où John Smith, joué hélas par Colin Farrel, acteur peu à l'aise dans ce registre, renait soudain. La beauté et la sérénité des images y font pardonner les ellipses soudaines dans la narration qui témoignent des difficultés qu'à eu Mallick à raccourcir son film à la demande de New Line. Emporté par le lyrisme du film, le spectateur, hypnotisé, s'endort apaisé dans le giron de la nature maternelle.
Mais dès que Pocahontas se donne à la civilisation par amour pour Smith, passant, croit-elle, d'un absolu ou d'une pureté à une autre, et surtout dès que Smith l'abandonne de manière presque incompréhensible, le film perd sa grâce. Réduite au rang mortel d'une femme comme une autre, engoncée dans une robe qui ne lui va pas, Pocahontas dépérit alors et le film avec elle. Ramené à sa condition d'homme nain, celui de la chute du paradis de la nature selon le courant philosophique dont Malick se fait le porteur, le spectateur se réveille alors et voit les césures du film jusque là tenues pour négligeables. En suivant la logique de son propos jusqu'au bout, ce que l'on ne peut pourtant lui reprocher, Malick condamne la fin de son film à un certain prosaïsme, où surnagent encore, toutefois, quelques sublimes images.
Reste un poème visuel d'une totale liberté, une ôde à la pureté de la nature, plus pure que manichéenne, à la manière de l'Aurore de Murnau, qui brille dans sa première partie de tous les feux de la beauté.
Ca fait plaisirTrelkovsky a écrit :Pour moi, c'est son meilleur film.
L'aboutissement total des trois autres...
Une proposition de cinéma aussi douce à la vision que radicale dans sa conception. Ce qui me frappe, c'est l'absence totale de discours du film. Une oeuvre presque sans sujet... Ce qui peut déstabiliser c'est qu'il ne s'agit pas là d'un film SUR quelque chose mais DANS quelque chose. Et qui élève le débat à un niveau hautement spirituel (pas au sens new age du terme, hein...).
Malick fait table rase de tous discours politiques, voire même philsophiques. C'est le film d'un peintre. D'un maître à la fois naif et impressionniste (je pensaisau douanier Rousseau mais aussi à Gauguin, Friedrich...).
Que le cinéma puisse encore s'élever à un tel niveau me bouleverse.
ça donne envieMemento a écrit :Ca fait plaisirTrelkovsky a écrit :Pour moi, c'est son meilleur film.
L'aboutissement total des trois autres...
Une proposition de cinéma aussi douce à la vision que radicale dans sa conception. Ce qui me frappe, c'est l'absence totale de discours du film. Une oeuvre presque sans sujet... Ce qui peut déstabiliser c'est qu'il ne s'agit pas là d'un film SUR quelque chose mais DANS quelque chose. Et qui élève le débat à un niveau hautement spirituel (pas au sens new age du terme, hein...).
Malick fait table rase de tous discours politiques, voire même philsophiques. C'est le film d'un peintre. D'un maître à la fois naif et impressionniste (je pensaisau douanier Rousseau mais aussi à Gauguin, Friedrich...).
Que le cinéma puisse encore s'élever à un tel niveau me bouleverse.![]()
J'adhère notamment aux segments en gras.
Merci Roy!Roy Neary a écrit :Tu viens de mettre en quelques phrases tout ce que je n'arrivais pas à écrire en sortant du film.![]()
Pas sûr. C'est un film éminemment philosophique je trouve. Je crois qu'il serait plus juste de dire que Malick, plutôt que de se conduire en professeur de philosophie discourant sur le monde et donc faisant un film disant la philosophie, se conduit en philosophe, filme comme un philosophe, dans le sens étymologique du mot philosophie ("amour de la sagesse"). C'est un film de sage qui réconcilie la philosophie et la sagesse, comme amour du monde et harmonie avec la nature.Trelkovsky a écrit :]Malick fait table rase de tous discours politiques, voire même philsophiques.
Dans ce cas, il se passe donc bien d'un discours, non?Strum a écrit :Pas sûr. C'est un film éminemment philosophique je trouve. Je crois qu'il serait plus juste de dire que Malick, plutôt que de se conduire en professeur de philosophie discourant sur le monde et donc faisant un film disant la philosophie, se conduit en philosophe, filme comme un philosophe, dans le sens étymologique du mot philosophie ("amour de la sagesse"). C'est un film de sage qui réconcilie la philosophie et la sagesse, comme amour du monde et harmonie avec la nature.Trelkovsky a écrit :Malick fait table rase de tous discours politiques, voire même philsophiques.
Tout à fait.Strum a écrit :Merci Roy!Roy Neary a écrit :Tu viens de mettre en quelques phrases tout ce que je n'arrivais pas à écrire en sortant du film.![]()
C'est la lecture de Thoreau (et de son Walden) qui m'a ouvert les portes du film.
Pas sûr. C'est un film éminemment philosophique je trouve. Je crois qu'il serait plus juste de dire que Malick, plutôt que de se conduire en professeur de philosophie discourant sur le monde et donc faisant un film disant la philosophie, se conduit en philosophe, filme comme un philosophe, dans le sens étymologique du mot philosophie ("amour de la sagesse"). C'est un film de sage qui réconcilie la philosophie et la sagesse, comme amour du monde et harmonie avec la nature.Trelkovsky a écrit :]Malick fait table rase de tous discours politiques, voire même philsophiques.