The Constant Gardener (Fernando Meirelles - 2005)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

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Rockatansky
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Message par Rockatansky »

J'ai bien aimé, perso j'y vois plus un film sur une grande histoire d'amour, le reste n'est là que pour l'emballer. D'ailleurs Le carré l'avoue son histoire à la base donnait bien moins de poids à l'afrique. C'est sans doute cela qui donne au film cet aspect fouili qui mélange un peu les genre.
J'ai trouvé que Mereilles prouvait qu'il était capable de filmer autre chose que les bidonvilles de Rio, meme si on le sent moins habité par son sujet. Un film de commande de cet acabit reste des plus respectable.
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« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
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Message par Rockatansky »

mannhunter a écrit :
Rockatansky a écrit :C'est sur que le sang des innocents est bien plus abouti, et aprés tu me parles de cinéastes surestimés qu'on suit aveuglement, n'allez plus voir des films dont vous savez par avance qu'ils ne vous plairont pas.
:?:

je ne peux pas trouver Mereilles "surestimé",puisque je n'ai pas vu "la cité de dieu"!!
je juge juste son dernier film,et non pas sa carrière ni l'homme derrière le cinéaste...
Je parlais en général, mais laisse tomber c t une réaction épidermique à une de vos éniemes saillies sur un film ;)
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Message par mannhunter »

Rockatansky a écrit :perso j'y vois plus un film sur une grande histoire d'amour, le reste n'est là que pour l'emballer.
le problème,c'est que je n'ai pas été très convaincu par cette grande histoire d'amour,ni par les autres aspects que Mereilles tente de traiter (voir l'avis de Niron,page 2)
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Message par Rockatansky »

mannhunter a écrit :
Rockatansky a écrit :perso j'y vois plus un film sur une grande histoire d'amour, le reste n'est là que pour l'emballer.
le problème,c'est que je n'ai pas été très convaincu par cette grande histoire d'amour,ni par les autres aspects que Mereilles tente de traiter (voir l'avis de Niron,page 2)
tu as parfaitement le droit de ne pas aimer, mais reconnait que mettre 0/6 à un film n'encourage pas au débat
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Message par mannhunter »

Rockatansky a écrit :tu as parfaitement le droit de ne pas aimer, mais reconnait que mettre 0/6 à un film n'encourage pas au débat
0,1...c'est juste que je n'arrive pas à y trouver des éléments positifs...mais toi aussi avoue que ça t'arrive de rejeter intégralement des films (voir tes notes des derniers mois sur les films que tu visionnes sur Canal :mrgreen: :wink: )
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Message par Rockatansky »

mannhunter a écrit :
Rockatansky a écrit :tu as parfaitement le droit de ne pas aimer, mais reconnait que mettre 0/6 à un film n'encourage pas au débat
0,1...c'est juste que je n'arrive pas à y trouver des éléments positifs...mais toi aussi avoue que ça t'arrive de rejeter intégralement des films (voir tes notes des derniers mois sur les films que tu visionnes sur Canal :mrgreen: :wink: )
Vi c'est vrai, mais je ne mets jamais 0 ;)
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Message par Flol »

Mais le 0, ça reste quand même la note ultime. Je crois que je n'ai jamais accordé une telle note. Même pour des bouses intersidérales telles que Brocéliande ou Bloody Mallory, je n'avais pas mis ça (c'était du 0,5 ou 1/10).
Donc là, voir le dernier Meirelles affublé de cette note ultime, alors que ça reste un film soigné et plutôt ambitieux...je trouve ça tout de même un peu extrême, pour ne pas dire abusé.
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Message par mannhunter »

Ratatouille a écrit :Mais le 0, ça reste quand même la note ultime. Je crois que je n'ai jamais accordé une telle note. Même pour des bouses intersidérales telles que Brocéliande ou Bloody Mallory, je n'avais pas mis ça (c'était du 0,5 ou 1/10).
Donc là, voir le dernier Meirelles affublé de cette note ultime, alors que ça reste un film soigné et plutôt ambitieux...je trouve ça tout de même un peu extrême, pour ne pas dire abusé.
bon alors 1/6 pour vous faire plaisir! (qui correspond en fait à du "00" dans mon tableau de cotation...)
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Message par Swan »

mannhunter a écrit :mon tableau de cotation...
000 : à détruire.
00 : infâme.
0 : consternant.
X : pitoyable.
XX : nul.
XXX : mauvais.
XXX : naze.
XXXX : un film de Michael Mann ou de Dario Argento.
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Message par Rockatansky »

Swan a écrit :
mannhunter a écrit :mon tableau de cotation...
000 : à détruire.
00 : infâme.
0 : consternant.
X : pitoyable.
XX : nul.
XXX : mauvais.
XXX : naze.
XXXX : un film de Michael Mann ou de Dario Argento.
:mrgreen:
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Message par mannhunter »

Swan a écrit :XXXX : un film de Michael Mann ou de Dario Argento.
tu te trompes,je n'ai jamais mis XXXX aux films des deux cinéastes cités,ni même aux films de ma liste Ymdb...5/6 maximum (XXX donc!) :wink:
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Message par Monsieur X »

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Message par cinephage »

Enfin vu ce film qui fait tant couler l'encre virtuelle des classikiens...

J'ai beaucoup, beaucoup, aimé ce film.

2 éléments en rendent l'accès difficile et dérangeant, ce sont les cadrages très mouvants, rapprochés, ces inserts innombrables qui encadrent le récit (lui-même assez peu structuré, dans le temps comme dans l'espace. Rien n'annonce les flashbacks, ni les flashforwards).
Mais aussi que le récit lui-même est assez émoussé : ici, on ne sauve pas le monde à la fin, rien ne change vraiment. Certes, quelques révélations jaillissent, mais qui ne se doutait du cynisme des sociétés pharmaceutiques ?? Pas Ralph Fiennes, qui ne s'étonne que du courage de sa femme, et de l'amour qu'elle lui portait. Pas les Africains, résignés au monde tel qu'il est, avec sa misère, son quotidien que l'on voit à de nombreuses reprises (ce qui ne me semble pas hors sujet, mais au contraire nécessaire : on parle de la vie de gens dont on sait peu de choses. Les voir vivre leur donne une réalité que les chiffres et les statistiques ne peuvent véhiculer. Des dizaines de milliers de personnes ? Un plan sur les toits rouillés de Nairobi est tellement plus parlant. La famine ? Voir une tribu porter son riz tombé du ciel est là aussi plus démonstratif...). Pas les Britanniques non plus, evidemment, même si les agents locaux ne semblent pas bien savoir quel est le sens de ce qu'ils défendent, ni quelle est la portée de leurs actes...

Concernant la mise en scène, je trouve l'ouverture magnifique : ce départ suivi d'un fondu au blanc (alors que Fiennes reste net au premier plan) m'a beaucoup frappé. Les plans qui suivent ne sont pas moins méritants : ils soulignent le cadre naturel (oiseaux, paysages superbes, à la limite de la carte postale). Ils annoncent aussi la position du spectateur occidental, ou celle des occidentaux présents au Kenya : on ne verra pas la mise à mort, parce qu'on préfère regarder ailleurs (on ne voit aucun blanc mourir dans le film, alors que c'est l'hécatombe au final. Seuls des africains meurent en Afrique, de maladie ou de raids guerriers, s'il faut en croire l'image). C'est d'ailleurs explicitement évoqué à la conclusion du film.
Le travail sur la pellicule rend les corps beaux, prégnants, la lumière est franche, les contrastes marqués, les couleurs vives... Le bruit est omniprésent en Afrique (musique, chants d'oiseaux...), c'est un continent bruyant. Que cette permanence de cadres mouvants, de plans bancals, sur-ou sous-exposés agace, je peux le comprendre, bien que moi même très touché par la beauté de la photo du film, et de certains plans de celui-ci.

Reconstituer le tout, rassembler les pièces du puzzle, savoir qui est qui, qui fait quoi, est l'enjeu irréalisable du film (on ignore qui corrompt le gouvernement, qui a donné l'ordre de mise à mort...). Au final, des gens meurent pour de mauvaises raison, mais il parait bien difficile d'en isoler l'assassin (même les fusions et rapprochements d'entreprises demandent un travail difficile de compréhension, tout comme les actionnaires ne sont pas des criminels pris individuellement, alors que leur exigence de retour sur investissement peut conduire une entreprise à des comportements inacceptables).
Le systême est dans son ensemble mortifère, mais chaque élément pris isolément semble à peine problématique. La mise en scène très découpée me parait épouser ce point de vue de façon assez pertinente (même si c'est sans doute le style de Meireilles, et que ce style visuel me plait, il n'en reste pas moins qu'il épouse ici son point de vue et l'insolvable complexité des protagonistes du film).

Concernant le récit, Meireilles semble ne pas vraiment s'indigner de cet état de chose : Sandy n'est honteux que de son envie d'adultère, Lorbeer (P.Postlethwaite), lui, semble condamner le nord plus cruellement. C'est pourtant lui qui a ici été le vecteur majeur du drame (ses soins ont tué la jeune qui a réveillé l'indignation de l'héroine, son coup de fil a provoqué sa mort).
Et Fiennes, le diplomate, qui cultivait son jardin sans s'interroger sur ce qui ne le regardait pas, utilisant le désherbant 3 Bees sans se poser de questions, ignorant les activités de sa femme jusqu'au jour où il est directement concerné. Certes, son flegme et son ton anglais posé n'incitent pas à l'identification, mais pourtant, le spectateur me semble bien proche de ce Jardinier résigné à ce que son action ne pouvant changer le monde, rien ne sert d'essayer d'aider les miséreux (pourquoi en prendre 3 en voiture pour leur éviter 40 km de marche ?? On ne peut résoudre leur problème de misère). En occident, on ne meurt plus pour révolutionner le monde, on trouve plus romantique de se sacrifier par amour.

Ce constat que fait Meireilles ne peut pas non plus plaire à tout le monde. Les thrillers de Le Carre sont plus couramment utilisés pour des récits héroïques de sauveurs de monde, ou d'espions au grand coeur...

Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce film, que, je pense, je vais longtemps garder en moi.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Coxwell
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Message par Coxwell »

Après un brûlot à tendance sociale qui a frappé les spectateurs en 2002 (La Cité de Dieu), Fernando Meirelles renouvelle son engagement en adaptant la fiction éponyme de John Le Carré. Film engagé, The Constant gardener est un morceau qui laisse un goût très désagréable dans la bouche, à l'image peut-être de cette fausse pillule Dypravax supposée guérir les populations kenyannes.
Inutile d'insister sur la monstrueuse hypocrisie que présente le commerce et la diffusion des médicaments (la vision de ce film se suffit à elle-même), révulsante si elle en est.
La mise en scène - très personnelle - tout comme le traitement du matériau d'origine sont particulièrement convaincants. Ralph Fiennes et Rachel Weisz sont au diapason; la photographie soignée est bien appropriée aux différentes tonalités moite et brûlante du film.

Il y a chez ce metteur en scène brésilien une certaine récurrence du thème sacrificiel et ses références christiques. La crucifixion de Bluhm, la mort de Justin ou celle de Tessa sont autant de passages où les protagonistes s'offrent - religieusement - à la cause qu'ils défendent. La présence de la Holy Bible insiste probablement sur le fait que, au-delà de l'échec que peut représenter leur action sur le terrain, leur sacrifice est une façon de "triompher" de la mort. C'est aussi une manière de laisser l'image - et la marque - d'un engagement charnel avec la souffrance de ces populations africaines.
takezo
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Message par takezo »

Je suis sorti après 3/4 d'heure de projection. Je ne peux donc pas donner un avis définitif sur le film, mais ce qui est sur, c'est que ce que j'en ai vu m'a profondément agacé sur la forme et royalement emmerdé sur le fond. J'y suis allé à reculons, mu par le désir de satisfaire ma douce, gardant un souvenir très désagréable de La cité de Dieu , et en particulier des chichis de mise en scène de Meirelles, qui desservent continuellement le récit et que je ne supporte décidément pas.
The gospel was told, some souls it swallowed whole
Mentally they fold, and they eventually sold
Their life and times, deadly like the virus design
But too, minute to dilute, the scientist mind.
Wu.
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