
A woman's face (il était une fois ) 1941 Georges Cukor
Un film très étrange et très réussi.
Raconté en flash backs, à partir des dépositions de témoins lors d'un procès, le film commence comme un mélo de douglas sirk avec des accents de comédie mondaine (ciel mon mari!), puis devient un thriller hitchcockien très noir avant de se terminer dans une impressionnante course de traineaux, qu'on aurait davantage vu dans un film d'action.
Le pitch: En Suède, une femme au visage à moitié brulé est le chef d'un gang d'escrocs et de maîtres chanteurs. Elle est recrutée par un homme sans scrupules pour commettre un crime horrible.
Le scénario a beau être l'adaptation d'une pièce de théâtre (française), on est à des années lumière du théâtre filmé. En revanche l'origine théâtrale de l'histoire nous vaut, une sympathique galerie de seconds rôles bien typés, interprétés (il est vrai, parfois à la limite du cabotinage) par des visages connus:
Conrad Veidt, (comme toujours) en salaud, mais avec beaucoup de classe
Marjorie Main (comme toujours) en vieille bougonne
Albert Bassermann en papy gateau
Henry Daniell gâché dans un rôle riquiqui
L'inévitable Donald meek...
Et puis surtout Melvyn douglas qui arrive à rendre intéressant et pas du tout mièvre le (seul?) personnage de gentil du film.
A noter également, la scène où joan crawford, gouvernante dit à l'enfant qu'elle va garder qu'elle est méchante, puis glaciale va le border. Cette scène anodine, avec le recul fait forcément écho à un film bien connu et n'en est que plus glaçante.