Dvdclassik : cinéma et DVD

J'ai donc écouté ces 3h30 d'entretien.
Au final, j'ai trouvé ça globalement intéressant mais, comme Thaddeus, peu surprenant dans les arguments assénés, et surtout souvent laborieux dans la construction de l'analyse : Burdeau est sans doute meilleur rédacteur qu'orateur. Sa pensée est souvent exprimée de manière confuse et hésitante, et il s'égare trop facilement en digressions inutiles, ce qui rend l'écoute parfois pénible. Le même entretien avec un mec comme Thoret aurait duré 2h max, avec autant sinon plus d'arguments, et sans doute plus de clarté, malgré son débit mitraillette.
Par ailleurs, si je partage bon nombre de critiques à l'égard du Masque et la plume (le côté "cercle", petite famille et microcosme d'initiés ; le renouvellement insuffisant des intervenants ; le "numéro" théâtral de certains critiques qui passe avant l'intérêt pour le film ; la moquerie facile et les bons mots pour amuser le public ; un certain dédain vis-à-vis de genres dit mineurs, etc.), on sent bien que tous ces griefs relèvent aussi d'une amertume évidente de Burdeau qui n'a pas trouvé sa place dans l'émission et n'était visiblement pas dans les petits papiers de Garcin ni de ses confrères critiques. Il le reconnaît d'ailleurs volontiers. Dès lors, ses attaques à l'égard de Ciment, par exemple, ne sont pas étonnantes (la sempiternelle querelle de chapelle entre Les Cahiers et Positif) et doivent donc être relativisées en gardant ce point à l'esprit.
À titre personnel, j'écoute de moins en moins souvent Le masque, principalement parce que le temps imparti à chaque film se réduit comme peau de chagrin, ce qui ne contribue pas à une analyse approfondie, mais encourage au contraire les raccourcis faciles, les envolées lyriques, l'ironie mordante et les excès en tous genres, surtout quand le film ne plaît pas aux invités présents. Et puis, comme je l'ai exprimé plus haut, le turn-over des critiques est insuffisant. On a l'impression que des mecs comme Murat ont leur siège à vie, ce qui pose quand même question...

D’ailleurs, en parlant de Murat, écouter Burdeau le dézinguer délicatement m’a procuré beaucoup de plaisir.

Flol a écrit : ↑21 oct. 24, 20:36 D’ailleurs, en parlant de Murat, écouter Burdeau le dézinguer délicatement m’a procuré beaucoup de plaisir.

Oui, la partie "Ah c'est tellement beau ce que tu as dit, je pourrais t'écouter des heures encore.." est très juste.

Burdeau s'attaque désormais à YouTube.



Ça dure encore plus de 3 heures, que je n'ai pas encore écoutées.

Intéressante cette émission.

Je viens de finir le premier "épisode" qui analyse comment les youtubeurs parlent de Joker Folie à deux. C'était pas mal du tout, je ne regarde plus du tout de vlog depuis des années, ils disent des choses intéressantes sans tomber dans le clash. Et cela m'a même donné envie d'écouter le reste de la vidéo de la chaine Intercut, pour moi de loin la meilleure dans les extraits proposés.

Flol a écrit : ↑25 oct. 24, 15:40 Burdeau s'attaque désormais à YouTube.



Ça dure encore plus de 3 heures, que je n'ai pas encore écoutées.

Bon, j'en ai écouté environ 2h30. Et certains l'avaient dit de la précédente vidéo, mais perso c'est dans celle-ci que je trouve Burdeau particulièrement confus. Fatigue encore ou gêne ? Parce que je le sens constamment contraint dans son discours, comme s'il n'osait pas dévoiler le fond de sa pensée (ce que je trouve particulièrement notable dans sa "critique" du 1er extrait YouTube, alors qu'il y avait pourtant un paquet de trucs négatifs à en dire).

Vraie question d'ignare : c'est obligé le tchat pour un live ?
Parce que si c'est pour à chaque fois gronder ceux qui y disent des méchancetés et menacer d'une prochaine gronderie, autant ne pas en proposer. Il me semble que soit on s'en passe, soit alors la chasse est ouverte - même si les raisons de spécifier si souvent que le but n'est pas de descendre les personnes commentées sont assez évidentes.

Sinon, c'est à chaque fois stimulant (je suis très client de critique de la critique et de méta-analyses d'un paysage médiatique donné), étayé par l'expérience propre de Burdeau. Ca permet de comprendre plus finement son propre rapport à la critique (ex dans le troisième épisode : sa sympathie pour un youtubeur à la libido interprétative, par opposition à une autre chaîne qui dans son commentaire culturel verse plus dans le vertige de l'analogie). Et sans surprise par rapport à son podcast SoFilm (que j'écoute à chaque diffusion), je le trouve marrant sans forçage... il y aurait pas à se restreindre sur le côté mordant (plus aisé avec des "professionnels de la profession" qu'avec des "amateurs" qu'il veut visiblement éviter de paraître juger du haut de son pinacle de critique institutionnel).
Tout ceci a allégé quelques heures passées le nez dans des cartons de déménagement (sauf pour jeter un oeil aux extraits commentés).

"Tout ses youtubeurs ont besoin de dialoguer avec d'autres personnes" , une phrase qui résonne depuis plus de 13 ans maintenant avec la forme cut-cut-cut qui me désole depuis des années. La solitude du virtuel. Je ne sais pas si un jour ça va changer.

MJ a écrit : ↑26 oct. 24, 20:27 Sinon, c'est à chaque fois stimulant (je suis très client de critique de la critique et de méta-analyses d'un paysage médiatique donné), étayé par l'expérience propre de Burdeau.

Idem, c'est vraiment quelque chose qui me passionne. Et quand en plus c'est mené par quelqu'un comme Burdeau, direct mon intérêt grimpe encore de quelques échelons.
Finalement ces 3h30 sont passées comme une lettre à la poste, même s'il prend par moments un peu trop de temps à développer sa pensée (il devait vraiment être fatigué).
Et c'est vrai qu'il est assez marrant, en fait.

MJ a écrit : ↑26 oct. 24, 20:27(ex dans le troisième épisode : sa sympathie pour un youtubeur à la libido interprétative, par opposition à une autre chaîne qui dans son commentaire culturel verse plus dans le vertige de l'analogie).

Dans ton premier exemple, j'imagine que tu veux parler du Cinématographeur ? Je ne le regarde pas souvent, mais l'extrait que Samir en a montré m'a vraiment enthousiasmé. On est certes peut-être un peu trop dans la surinterprétation, mais je trouve sa passion palpable et il débite son texte de façon naturelle, comme s'il se parlait à lui-même et pas à un interlocuteur invisible comme beaucoup trop de Youtubeurs le font d'habitude. Ça m'a donné envie de me plonger dans ses précédents travaux.

Ben, l'interlocuteur, c'est l'internaute/spectateur (donc nous), non ? L'autre impression, on pourrait avoir tendance à appeler ça s'écouter parler.

Dans la première vidéo (sur les youtubers critiquant Joker 2), c'est curieux : Burdeau commente l'extrait et... des fois, non. Surtout celui de Victor B. où ils parlent surtout des abonnés et des commentaires.

L.R

Flol a écrit : ↑28 oct. 24, 15:04Dans ton premier exemple, j'imagine que tu veux parler du Cinématographeur ?

Yep... Je dois dire que le parallèle "addiction/amour" commence à me fatiguer en soi (époque anti-sentimentale au possible), mais c'est une autre question!

Balade nocturne avec Éric Neuhoff :
https://video.lefigaro.fr/figaro/video/ ... c-neuhoff/