Re: Eric Rohmer (1920-2010)
Publié : 19 janv. 16, 18:22
Etonnant, non ?AtCloseRange a écrit :
Non non, j'ai pas laissé tomber. Je maintiens qu'un film comme Le Rayon vert (oui oui, c'est mon chouchou) est assez proche de la nullité totale pour peu qu'on essaye de le passer, raisonnablement, au filtre des critères habituels de l'évaluation cinématographique. Ceci dit, et réaffirmé autant de fois qu'il le faudra, je parviens à concevoir qu'à l'aune d'autres modalités (essentiellement émotionnelles, si j'ai bien suivi -et c'est là, où toi tu peux embrayer sur ce qu'on pourrait appeler une forme de dévotion au cinéaste, qui fait qu'il peut filmer une mauvaise comédienne manger une salade en bégayant des banalités, il s'en trouvera pour se pâmer) on puisse lui trouver de l'intérêt. Jeremy Fox a même le droit de l'aimer. Mais ça continuera de me faire rire à chaque fois qu'il dira que Rohmer n'a fait aucun mauvais filmAtCloseRange a écrit :Les ed, Watkinssien, Roy (il y en a forcément d'autres) ont finalement laissé tomber alors que comme je le disais plus haut, on discute le cinéma de Truffaut même entre amateurs/voire adorateurs.
Là j'avoue que je ne comprends pas du tout cet argument. Si le cinéma était une science exacte, ça se saurait. Tu en parles un peu comme s'il s'agissait de mathématiques. Tous les critiques l'ayant porté aux nues auraient-ils été aveuglés à ce point ? Et je ne trouve pas que Marie Rivière soit mauvaise comédienne ; elle l'a encore prouvé (en ce qui me concerne) dans Conte d'automne.ed a écrit : Non non, j'ai pas laissé tomber. Je maintiens qu'un film comme Le Rayon vert (oui oui, c'est mon chouchou) est assez proche de la nullité totale pour peu qu'on essaye de le passer, raisonnablement, au filtre des critères habituels de l'évaluation cinématographique.
Ouais, parce que même en cherchant bien je ne comprends pas ce qu'on peut aimer dans Conte de printemps.ed a écrit :Jeremy Fox a même le droit de l'aimer. Mais ça continuera de me faire rire à chaque fois qu'il dira que Rohmer n'a fait aucun mauvais film
Ben tout çabruce randylan a écrit :Ouais, parce que même en cherchant bien je ne comprends pas ce qu'on peut aimer dans Conte de printemps.ed a écrit :Jeremy Fox a même le droit de l'aimer. Mais ça continuera de me faire rire à chaque fois qu'il dira que Rohmer n'a fait aucun mauvais film
On va pas repartir sur la même discussion en faisant semblant d'avoir oublié la précédente, si ? Si. Bon, allons-y : il existe des techniciens du cinéma, qui maîtrisent donc une technique, que ce soit au niveau de l'écriture, de la lumière, du son, voire du jeu des comédiens, et comme pour la peinture ou l'ébénisterie, il est possible de juger une oeuvre cinématographique en ne prenant en compte que ces critères. Ce n'est certainement pas la seule manière d'évaluer une oeuvre (ce n'est probablement pas la bonne, d'ailleurs, si tant est qu'il y en ait une), et tu le prouves constamment en adoptant (et en portant en étendard) une autre manière, essentiellement centrée sur le ressenti émotionnel. Maintenant, si tu as bien lu ce que j'ai écrit en entier, je n'ai jamais parlé d' "aveuglement" ou jamais laissé entendre l'idée que des gens "se trompent" parce qu'ils ont aimé un film peu écrit (ce n'est pas péjoratif, concernant Le rayon vert, c'est factuel, vu la part laissée à l'improvisation des comédiens), mal éclairé ou - c'est plus discutable, mais je tiens ma position - mal joué. Ils y ont trouvé autre chose, du registre de la sensation, de l'émotion, de l'impalpable, du divin, que sais-je, eh ben c'est chouette pour eux, en l'occurrence je les jalouse... Tu aimes Le Rayon vert, tant mieux, et bravo.Jeremy Fox a écrit :Là j'avoue que je ne comprends pas du tout cet argument. Si le cinéma était une science exacte, ça se saurait. Tu en parles un peu comme s'il s'agissait de mathématiques. Tous les critiques l'ayant porté aux nues auraient-ils été aveuglés à ce point ?ed a écrit : Non non, j'ai pas laissé tomber. Je maintiens qu'un film comme Le Rayon vert (oui oui, c'est mon chouchou) est assez proche de la nullité totale pour peu qu'on essaye de le passer, raisonnablement, au filtre des critères habituels de l'évaluation cinématographique.
J'aurais plutôt dit Hong Sang-soo plus que Ozu (les marivaudages de l'amour, un certain "naturalisme" pictural, la direction d'acteurs... tout ça, tout ça). Et je trouve d'ailleurs leurs laudateurs assez proches dans leurs argumentaires (bon, les "Hongiens" sont plus radicaux dans affirmation cela dithomerwell a écrit :Je suis moi aussi d'accord avec ce que tu écris quand tu le formules de cette façon.AtCloseRange a écrit : Rohmer n'est pas un cinéaste mineur ou méconnu, c'est juste que son style (qu'on y adhère ou pas) fait qu'il rend toute discussion caduque.
Tu vas avoir du mal à trouver un autre cinéaste de cette trempe sur Classik avec le même genre de topic.
J'assimile souvent Rohmer à Ozu pour les raisons que tu évoques.
En relisant tout avis, je me suis vraiment demandé si j'avais bien celui-ci. Je ne me rappelle que d'interminables conversations stériles entre prof de philo.Jeremy Fox a écrit :Ben tout çabruce randylan a écrit : Ouais, parce que même en cherchant bien je ne comprends pas ce qu'on peut aimer dans Conte de printemps.
Débat intéressant d'ailleurs : je me contente d'affirmer qu'il existe plusieurs manières d'évaluer un film, dont la tienne ; tu me rétorques qu'il n'y en a qu'une, la tienne.Jeremy Fox a écrit :Toujours le même débat subjectivité/objectivité.
ed a écrit :tu me rétorques qu'il n'y en a qu'une, la tienne.
...celle qui repose sur la sacro-sainte subjectivité du spectateur.Jeremy Fox a écrit :ed a écrit : tu me rétorques qu'il n'y en a qu'une, la tienne.