Eric Rohmer (1920-2010)

[Thaddeus]

Même avis que toi sur ce Rohmer. Un opus charmant, sensible et parfois assez touchant mais moins beau et gracieux que la plupart des autres. Curieusement, il me semble que c'est pourtant l'un de ses films les plus estimés (on le retrouve souvent très haut dans les classements).

[Jeremy Fox]

Même avis que toi sur ce Rohmer. Un opus charmant, sensible et parfois assez touchant mais moins beau et gracieux que la plupart des autres. Curieusement, il me semble que c'est pourtant l'un de ses films les plus estimés (on le retrouve souvent très haut dans les classements).

Je ne sais pas si c'est l'un des plus estimés mais c'est en tout cas son "blockbuster" en terme de succès public.

[Jeremy Fox]

En ayant terminé avec les "contes moraux" et "comédies et proverbes", je peux presque définitivement affirmer que Rohmer restera toujours dans mon top 10 réalisateurs. Son cinéma me parle comme rarement et me touche énormément. Voici donc un premier jet de top arrivé à mi-parcours de mon intégrale vu que j'ai réévalué certains films entre temps. J'y reviendrais après avoir vu tout le reste.

Chefs-d’œuvre

* Ma nuit chez Maud
* L'amour l'après-midi

J'adore

* Le Genou de Claire
* Le Rayon vert
* L'ami de mon amie

J'aime beaucoup

* La Marquise d'O
* Le Beau mariage
* La Femme de l'aviateur
* Pauline à la plage

J'aime bien

* Le Signe du lion
* La Boulangère de Monceau
* La Carrière de Suzanne
* La Collectionneuse
* Perceval le gallois
* Les Nuits de la pleine lune
* 4 aventures de Reinette et Mirabelle

[Jeremy Fox]

4 aventures de Reinette et Mirabelle - 1986

Film dans la lignée "amateuriste" du rayon vert (dans sa manière d'être filmé façon quasiment caméra super 8 ) mais sous forme cette fois de film à sketchs. Et comme tous les films à sketchs, je le trouve un peu inégal. Si l'heure bleue est un véritable délice et le Garçon de café d'une grande drôlerie grâce à Philippe Laudenbach, les deux suivants s'avèrent un peu plus laborieux et notamment le long troisième segment dans lequel on retrouve néanmoins avec plaisir en 'guest star' les deux actrices rohmériennes par excellente, Marie Rivière et Béatrice Romand. Quant au dernier avec Luchini, il est parfois très amusant mais lui aussi un poil trop long. Le tout est évidemment très futile (et ce n'est pas pour moi forcément un défaut) mais néanmoins loin d'être déplaisant grâce à la manière inimitable qu'à Rohmer de filmer soit la campagne soit les rues parisiennes ainsi qu'à ses deux interprètes, Joëlle Miquel, un peu bécasse et Jessica Forde que je trouve très juste. Agréable mais assurément mineur au sein de sa filmographie. Je l'ai un peu moins apprécié que lors de mes dernières visions.

[zeotrope]

Revu hier La femme de l'aviateur, ravissement encore.
Parfois par curiosité je regarde ce que sont devenus les acteurs/trices du film. Bon Marie Rivière et Rosette sont dans les suppléments, et puis Marie (oui je l'appelle Marie) je l'ai croisée récemment dans une soirée. Oui je me la pète aussi. Et même qu'une année j'avais un badge VIP pour Cannes et que... ouhla je m'égare.
Bref pauvre Philippe Marlaud si frais et touchant chez Pialat et Rohmer. Mort quelques mois après, succombant à ses brûlures de l'incendie de sa tente de camping.

Voilà qui renforce encore un peu plus ma nostalgie d'un Paris toujours en mutation. Avec cette chanson triste et belle du générique de fin qui résume bien beaucoup de destins parisiens.

[Jeremy Fox]

Les rendez vous de Paris de Eric Rohmer

Qu'est ce que l'on (je) peut être influencé par les journalistes quand même, y compris sans le vouloir. A l'époque de sa sortie, j'étais persuadé, comme la critique dans son ensemble, d'avoir vu, faute d'un mauvais Rohmer (comme il avait été souvent dit), un Rohmer mineur.

Pas du tout : quelle belle redécouverte que ce film à sketches absolument jouissif. Trois histoires d'une demi heure sur la séduction, la jalousie, le hasard parfaitement maitrisées, drôles, inventives, ludiques, intelligentes... Trois histoires qui se déroulent dans tous les coins de Paris, les personnages n'arrêtant pas de parler en arpentant les rues et jardins de la capitale. Avec une équipe technique plus que réduite, le cinéaste nous prouve une fois de plus son talent à décrire les lieux et celui de dialoguiste hors pair. Tous les jeunes acteurs sont au diapason, le film possède une grande sensualité grâce à ces actrices rohmériennes toutes plus que charmantes et on se délecte de cette visite pas comme les autres au cours de laquelle les hommes finissent toujours par repartir bredouille. Les conclusions sont toutes très amères voire même étonnantes (le deuxième)

En même temps, on parle de l'art, de la nature, de la sculpture et tout ceci passe très bien grâce à la fluidité du scénario.

Excellent

Je ne reviens absolument pas sur cet avis à propos de cette délicieuse déambulation parisienne si ce n'est pour dire que contrairement à l'accueil français, je viens de lire dans le bouquin de Herpe/De Baecque qu'il fut formidablement bien reçu aux USA où il eut également un très grand succès.

Concernant la brochette de très belles actrices de ce film, je regrette que Clara Bellar (magnifique lorsqu'elle arpente la marché) n'ait pas fait une grande carrière par la suite.

[Jeremy Fox]

L'arbre, le maire et la médiathèque - 1993

Sorti en catimini sans aucune campagne de pub, cette unique incursion de Rohmer dans la politique est à la fois l'un de ses films les plus drôles et les plus savoureux. Avec une certaine ironie et sans jamais prendre partie pour un camp ou un autre, Rohmer se délecte des discours et arguments des uns et des autres, s'intéressant et s'amusant de chacun. Utilisant à la fois l'interview, les conversations à bâtons rompus et autres monologues à mourir de rire (la colère de Luchini contre les prunus est un des moments les plus amusants de toute sa filmographie), Rohmer mène son film sans jamais être didactique mais constamment passionnant pour nous offrir une comédie politique non seulement assez juste mais totalement lucide, d'autant plus à postériori où l'on se rend compte que rien n'a vraiment évolué. Luchini est parfait mais aussi Arielle Dombasle et surtout Pascal Gregory absolument génial dans le rôle de ce maire très "Gentleman Farmer". C'est Isabelle Carré qui aurait souhaité tenir le rôle finalement dévolu à Clémentine Amouroux mais cette dernière s'en sort très bien. Délicieux et notamment les 20 minutes au cours desquelles Dombasle et Luchini arpentent la campagne environnante, l'une des meilleures séquences de toute son œuvre. Dommage que Rohmer n'ait pas poursuivi dans ce style durant quelques autres films.

[Flol]

Concernant la brochette de très belles actrices de ce film, je regrette que Clara Bellar (magnifique lorsqu'elle arpente la marché) n'ait pas fait une grande carrière par la suite.

Fun fact : elle a quand même joué chez Spielberg (je m'en étais aperçu par hasard en découvrant le Rohmer).

Spoiler (cliquez pour afficher)

[Jeremy Fox]

Ah oui quand même

[zeotrope]

J'en suis aux Nuits de la pleine lune. Les suppléments sur ce disque sont conséquents. 4 heures de documentaire réalisé par Rohmer sur la création d'une ville nouvelle. Même si la forme a tout d'un module éducatif qu'on pouvait se cogner au collège-lycée dans les années 70 c'est assez passionnant de voir ça aujourd'hui, adulte. 40 ans plus tard comparer les intentions de départ et ce qu'est devenu Cergy Pontoise
L'intégrale Potemkine est vraiment formidable, excepté le système de rangement des disques. Là il y en a 3 dans l'étui, c'est encore plus délicat pour ne rien casser.

En tapant "Enfance d'une ville Rohmer" dans Google vous pouvez en voir une partie.

[Amarcord]

Les rendez vous de Paris
(...) contrairement à l'accueil français, je viens de lire dans le bouquin de Herpe/De Baecque qu'il fut formidablement bien reçu aux USA où il eut également un très grand succès.

Il faut dire aussi que c'est l'un des films les plus "parisiens" de Rohmer... Et ça, les Américains a-do-rent ! (voir le succès de La Môme ou, plus tôt, d'Amélie Poulain). Bien sûr, ça n'enlève rien aux qualités intrinsèques du film (qui reste malgré tout "mineur", pour moi ), mais ceci explique sans doute un peu cela.

[Jeremy Fox]

Il reste certes mineur comparativement à ses plus grandes réussites (Ma Nuit chez Maud, Le Rayon vert, L'amour l'après midi...)

[Amarcord]

Il reste certes mineur comparativement à ses plus grandes réussites (Ma Nuit chez Maud, Le Rayon vert, L'amour l'après midi...)

Voilà, c'est surtout ça que je voulais dire. Il vaut bien mieux que bien des "chefs d'œuvre" d'autres cinéastes, mais ne soutient pas la comparaison face aux trois que tu cites (auxquels on peut ajouter une bonne douzaine d'autres films de Rohmer).

[zeotrope]

Ce soir Le rayon vert

Peu importe ce que je pense de cette merveille revu une énième fois, le sempiternel j'aime-j'aime pas n'a finalement aucun intérêt (pour moi). Je préfère parler du formidable supplément là encore. Le film de Marie Rivière sur et avec Eric Rohmer à la fin de sa vie. 1h50 de moments émouvants, d'un homme physiquement fatigué mais toujours intellectuellement brillant et frais. Une proximité très attachante, une ballade nostalgique dans la filmographie et les lieux de tournages, Paris surtout. Merci Marie Rivière (et Potemkine)

http://www.marie-riviere.com/encompagniedeicrohmer.htm

[homerwell]

J'aime bien Le rayon Vert