Publié : 10 juil. 07, 17:48
Le film suit le destin de plusieurs protagonistes à Los Angeles, lors d’une journée que la météo annonce pluvieuse, destins qui vont se croiser, s’entrechoquer ou simplement s’effleurer.
En effet, après le grandiose Boogie Nights, déjà pas piqué des hannetons question narration, Anderson-scénariste décide de refaire un "ensemble-show" cinématographique. Pas un, pas deux, ni même 5 protagonistes, mais au moins une dizaine de rôle principaux. Et c’est bien là la 1ère force du scénariste : après une introduction hilarante et brillante sur le hasard et ses petits tracas, la présentation est faite en 10minutes. Les rôles sont attribués et Anderson utilisera ces 2h30 restantes pour affiner, renforcer, voire totalement modifier la personnalité première d’un protagoniste, quitte à chambouler la perception du spectateur.
De plus, ce qui fait la force d’Anderson et de son script est que celui-ci traite leurs (més)aventures avec le plus grand respect, la plus grande compassion. Anderson ne prend jamais ses personnages de haut, ne les juge pas.
Alors oui, Anderson-scénariste se sert de ceux-ci pour donner sa vision des choses, du monde, de l’amour, etc. Mais non, le film n’est pas un pamphlet moralisateur. Uniquement la perception d’un grand romantique, parfois malchanceux et mélancolique, mais qui s’efforce de voir le côté lumineux, bon et profondément généreux de l’être humain.
On peut donc définitivement considérer Magnolia comme un grand film de scénariste, voire d’auteur à part entière.
Mais il serait bien malheureux de se limiter à cet aspect purement scénaristique. Car en effet, Anderson est aussi un très grand metteur en scène et directeur d’acteur (la performance qu’il a tiré de Mark Whalberg en est la preuve…).
Car si les personnages du film sonnent si juste, si vrai, si réel, c’est bien grâce au talent des interprètes, qui sont tous, ou presque, au meilleur de leur forme. Si l’on excepte un Julianne Moore peut-être un peu trop excessive (mais là encore, le rôle le veut), tous sont exceptionnels, de Philip Baker Hall à William H. Macy, en passant par Jason Robards (pour son ultime rôle) et Philip Seymour Hoffman. Avec mention spéciale pour Tom Cruise, qui parvient à être touchant là ou on ne l’attendait pas nécessairement, et surtout le duo John C.Reilly et Melora Walters, juste parfaits.
Enfin, et c’est sans doute là l’aspect qui fait accéder Magnolia aux portes de la perfection, la mise en scène est tout simplement ahurissante, maîtrisée du début à la fin. Que ce soit dans l’utilisation de la musique, toujours au bon moment (le score de Brion ou les chansons, entêtantes, d’Aimee Mann), des plan-séquence ou du montage, Anderson contrôle la grammaire cinématographique avec une virtuosité prodigieuse. Certains y voient un emprunt flagrant à Altman et Scorsese, et il serait de mauvaise foi de ne pas admettre que le style est là, narratif comme rythmique (on pense bien sûr, dans le 1er cas, à Short Cuts, et dans le 2nd, à Casino et The Goodfellas).
Néanmoins, à 29 ans, P.T. Anderson prouve qu’il n’a plus rien à démontrer à ses pairs et que, si son opus précédent, Boogie Nights, avait tendance à montrer certaines faiblesses (les emprunts sont bien plus visibles et "limite", le rythme s’étire dans le dernier tiers…broutilles qui n’en font pas moins un chef-d’œuvre), Magnolia s’avère bel et bien comme étant un film "absolu", dans le sens ou tout ce qui construit une oeuvre cinématographique (scénario/mise en scène/musique...) trouve ici son apogée.
Magnolia frise carrément perfection !
En effet, après le grandiose Boogie Nights, déjà pas piqué des hannetons question narration, Anderson-scénariste décide de refaire un "ensemble-show" cinématographique. Pas un, pas deux, ni même 5 protagonistes, mais au moins une dizaine de rôle principaux. Et c’est bien là la 1ère force du scénariste : après une introduction hilarante et brillante sur le hasard et ses petits tracas, la présentation est faite en 10minutes. Les rôles sont attribués et Anderson utilisera ces 2h30 restantes pour affiner, renforcer, voire totalement modifier la personnalité première d’un protagoniste, quitte à chambouler la perception du spectateur.
De plus, ce qui fait la force d’Anderson et de son script est que celui-ci traite leurs (més)aventures avec le plus grand respect, la plus grande compassion. Anderson ne prend jamais ses personnages de haut, ne les juge pas.
Alors oui, Anderson-scénariste se sert de ceux-ci pour donner sa vision des choses, du monde, de l’amour, etc. Mais non, le film n’est pas un pamphlet moralisateur. Uniquement la perception d’un grand romantique, parfois malchanceux et mélancolique, mais qui s’efforce de voir le côté lumineux, bon et profondément généreux de l’être humain.
On peut donc définitivement considérer Magnolia comme un grand film de scénariste, voire d’auteur à part entière.
Mais il serait bien malheureux de se limiter à cet aspect purement scénaristique. Car en effet, Anderson est aussi un très grand metteur en scène et directeur d’acteur (la performance qu’il a tiré de Mark Whalberg en est la preuve…).
Car si les personnages du film sonnent si juste, si vrai, si réel, c’est bien grâce au talent des interprètes, qui sont tous, ou presque, au meilleur de leur forme. Si l’on excepte un Julianne Moore peut-être un peu trop excessive (mais là encore, le rôle le veut), tous sont exceptionnels, de Philip Baker Hall à William H. Macy, en passant par Jason Robards (pour son ultime rôle) et Philip Seymour Hoffman. Avec mention spéciale pour Tom Cruise, qui parvient à être touchant là ou on ne l’attendait pas nécessairement, et surtout le duo John C.Reilly et Melora Walters, juste parfaits.
Enfin, et c’est sans doute là l’aspect qui fait accéder Magnolia aux portes de la perfection, la mise en scène est tout simplement ahurissante, maîtrisée du début à la fin. Que ce soit dans l’utilisation de la musique, toujours au bon moment (le score de Brion ou les chansons, entêtantes, d’Aimee Mann), des plan-séquence ou du montage, Anderson contrôle la grammaire cinématographique avec une virtuosité prodigieuse. Certains y voient un emprunt flagrant à Altman et Scorsese, et il serait de mauvaise foi de ne pas admettre que le style est là, narratif comme rythmique (on pense bien sûr, dans le 1er cas, à Short Cuts, et dans le 2nd, à Casino et The Goodfellas).
Néanmoins, à 29 ans, P.T. Anderson prouve qu’il n’a plus rien à démontrer à ses pairs et que, si son opus précédent, Boogie Nights, avait tendance à montrer certaines faiblesses (les emprunts sont bien plus visibles et "limite", le rythme s’étire dans le dernier tiers…broutilles qui n’en font pas moins un chef-d’œuvre), Magnolia s’avère bel et bien comme étant un film "absolu", dans le sens ou tout ce qui construit une oeuvre cinématographique (scénario/mise en scène/musique...) trouve ici son apogée.
Magnolia frise carrément perfection !
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