Dvdclassik : cinéma et DVD

Pour faire simple, la répétition ad nauseam de la grille marxiste bégaudienne ne soulève aucun sourcil ?

Pffff... Bon, d'accord, tu as gagné, je te cède l'avatar du Professeur Rollin, de toute façon, ça fait quelques années que je ne m'en sers plus alors pas besoin d'en faire des caisses...

cinephage a écrit : ↑16 sept. 24, 18:17 Pffff... Bon, d'accord, tu as gagné, je te cède l'avatar du Professeur Rollin, de toute façon, ça fait quelques années que je ne m'en sers plus alors pas besoin d'en faire des caisses...

C’est une question n’est ce pas, pas une leçon de chaire ou argument d’autorité. Je m’étonne simplement du fait que Begaudeau n’use pas d’autre public que ceux acquis à la cause idéologique.
Je l’ai rencontré par l’intermédiaire de Pierre Courrège en 2014 qui, à l’époque travaillait sur « Raison d’état » (j’ai été consulté sur certaines questions relatives au dossier), j’ai compris la fascination exercé par le personnage : sorte d’incarnation du logos à la française - et du sens du verbe - porté un peu haut doublé d’un léninisme romantique d’auteur en souffrance qui faisait tant chavirer le cœur d’une partie de la jeunesse intellectuelle - et de la petite bourgeoisie intellectuelle du nord est de Paris. Je m’étonne en revanche que cela tienne les affres de la répétition, avec un caractère quasi rotatif dans le discours. Même Lordon (le taulier comme l’appelle Begaudeau) s’use. Il est probablement moins « auteur maudit » que son élève. Ceci doit expliquer la chose. Probablement.

Flol a écrit : ↑16 sept. 24, 17:46Oui d'accord.

Ton avatar actuel va tellement bien avec ta réponse (à mon grand dam, j'avoue moi-même ne pas toujours bien saisir les propos de Coxwell) que c'en est franchement comique je trouve

TheGentlemanBat a écrit : ↑16 sept. 24, 19:41

Flol a écrit : ↑16 sept. 24, 17:46Oui d'accord.

Ton avatar actuel va tellement bien avec ta réponse

J'allais dire exactement la même chose

Ça va durer cinq heures, La Bégaude va enquiller les conneries avec l'aplomb qu'on lui connait (et qui plait tant à ses fanzouses sur Classik), il va encore répéter ce que le cinéma doit être/dire/faire selon lui, ça va être super

S'il se contentait de tirer sur l'ambulance au détour d'une discussion, ça pourrait être drôle (un peu comme ces critiques qui redoublent d'esprit pour pondre la chronique la plus assassine possible d'un blockbuster daubesque lambda - on flatte son ego comme on peu). Mais là il va s'attirer plein de commentaires des fans du MCU, ça va susciter des vidéos de réponse de trois heures, auxquelles répondront d'autres vidéos, ça va être encore plus super

Bégaudeau qui parle de Marvel, c'est comme Durendouille qui se sent obligé de faire une vidéo sur Parasite (à voir ici), ça fait du clic, ça fait marrer, mais au final ils sont aussi pertinents qu'une poule devant un œuf carré.

Hâte !

Sans rentrer dans le débat "marxiste" :

Bien sûr qu'il va y avoir du plaisair à l'entendre dégommer ces films. Mais est-ce qu'il y a vraiment quelque chose d'intéressant à en dire qu'il n'a pas déjà évoqué dans les Gênes sur The Batman ou Avatar, par exemple?
On jugera sur pièce, mais j'aurais préféré une émission sur un bon cinéaste à la place.

Et dire qu'il suffirait de faire comme moi, c'est a dire de pas regarder ses vidéos.

nunu a écrit : ↑17 sept. 24, 06:53 Et dire qu'il suffirait de faire comme moi, c'est a dire de pas regarder ses vidéos.

C'est un podcast

tchi-tcha a écrit : ↑16 sept. 24, 21:22 Ça va durer cinq heures, La Bégaude va enquiller les conneries avec l'aplomb qu'on lui connait (et qui plait tant à ses fanzouses sur Classik), il va encore répéter ce que le cinéma doit être/dire/faire selon lui, ça va être super

Alors que, de temps à autre, quand il veut, il peut raconter des trucs plutôt pertinents. Son épisode sur The Zone of Interest est l'un des meilleurs qu'il ait fait. Pas trop de conneries, de l'aplomb oui, mais il était tellement impressionné par le film qu'il ne cherchait qu'à le décrypter sans être condescendant ni essayer d'y plaquer une grille de lecture idéologique aux fraises.

Là sur Marvel, s'il pouvait éviter justement le dégommage en règle et trouver un angle d'approche un tant soit peu inédit, ce serait pas mal (je n'y crois pas un seul instant hein).

Colqhoun a écrit : ↑18 sept. 24, 10:08 Alors que, de temps à autre, quand il veut, il peut raconter des trucs plutôt pertinents.

Il n'est jamais meilleur, à mon sens et à mon goût, que lorsqu'il pointe ce qu'un film peut apporter de surprenant, d'inhabituel. Par exemple, quand il dit, à propos du jeune héros de Licorice Pizza : "Un mec de 15 ans qui emmène une fille dans un restaurant plutôt chic, dont on nous fait comprendre qu'il a de l'entregent, etc.., ça, je ne l'avais jamais vu.". Ou bien, à propos d'une scène de Tàr, où on prend une leçon de conduction d'orchestre: "c'est la première fois que je vois ça". Ou bien les Indiens riches avec des domestiques blancs du dernier Scorsese et, plus précisément dans ce film,les femmes indiennes qui font des commentaires osage sur leurs époux blancs respectifs alors que l'un d'eux est juste à côté et n'entrave que dalle.


Dans ces moments-là, il me galvanise et m'incite à être curieux et attentif envers le cinéma contemporain. Envers le cinéma tout court devrais-je dire..

Alexandre Angel a écrit : ↑18 sept. 24, 10:33

Colqhoun a écrit : ↑18 sept. 24, 10:08 Alors que, de temps à autre, quand il veut, il peut raconter des trucs plutôt pertinents.

Il n'est jamais meilleur, à mon sens et à mon goût, que lorsqu'il pointe ce qu'un film peut apporter de surprenant, d'inhabituel. Par exemple, quand il dit, à propos du jeune héros de Licorice Pizza : "Un mec de 15 ans qui emmène une fille dans un restaurant plutôt chic, dont on nous fait comprendre qu'il a de l'entregent, etc.., ça, je ne l'avais jamais vu.". Ou bien, à propos d'une scène de Tàr, où on prend une leçon de conduction d'orchestre: "c'est la première fois que je vois ça". Ou bien les Indiens riches avec des domestiques blancs du dernier Scorsese et, plus précisément dans ce film,les femmes indiennes qui font des commentaires osage sur leurs époux blancs respectifs alors que l'un d'eux est juste à côté et n'entrave que dalle.


Dans ces moments-là, il me galvanise et m'incite à être curieux et attentif envers le cinéma contemporain. Envers le cinéma tout court devrais-je dire..

C'est très bien dit! Je t'envoie de ce pas ta carte de membre des Bégaudettes, et Flol te trouvera sûrement une photo dédicacée

Je suis d’accord avec Alexandre. Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises par ici, mais certaines de ses analyses m’ont fait changer d’avis sur au moins 3 films. Il a une capacité (dans ses meilleurs moments) d’extraire ce qu’il y a de bon dans un film, et d’en tirer le fil jusqu’à atteindre une espèce de vertige critique qui me passionne.

Et histoire de rassurer Coxwell : je ne partage absolument pas ses convictions marxistes. C’est d’ailleurs l’un des seuls trucs que je lui reproche : d’appliquer cette règle de lecture parfois un peu n’importe quand et au chausse-pied.
Mais il suffit d’écouter son podcast plus régulièrement pour se rendre compte que cet angle d’analyse n’est absolument pas omniprésent (Licorice Pizza en est effectivement un parfait exemple, ainsi que Napoleon ou le dernier Scorsese plus récemment).

Bref, tout ça pour dire que : vous pouvez arrêter avec vos « fanzouzes » et autres billevesées (j’avais envie de le placer celui-là), c’est que vous en deviendriez presque aussi ridicules que lui quand il parle de Michael Mann.

Je n'ai pas d'avis sur Bégaudeau et ses podcasts, vu que je n'en ai jamais écouté un seul.
Cependant un truc me fait tiquer dans ce qu'en dit Alexandre Angel :

Alexandre Angel a écrit : ↑18 sept. 24, 10:33 Il n'est jamais meilleur, à mon sens et à mon goût, que lorsqu'il pointe ce qu'un film peut apporter de surprenant, d'inhabituel.
{...]
Ou bien les Indiens riches avec des domestiques blancs du dernier Scorsese et, plus précisément dans ce film,les femmes indiennes qui font des commentaires osage sur leurs époux blancs respectifs alors que l'un d'eux est juste à côté et n'entrave que dalle.

Dans ces moments-là, il me galvanise et m'incite à être curieux et attentif envers le cinéma contemporain. Envers le cinéma tout court devrais-je dire..

Il est ironique ce passage, non ?
Parce que là, ce qui est décrit du commentaire sur Killers of The Flower Moon, c'est du défonçage de portes ouvertes. Quiconque a vu le film intègre d'emblée ces éléments, que Scorsese ne cherche pas à dissimuler d'ailleurs. Donc je ne vois pas la plus-value réelle, et ça ne fait pas une bonne pub à la parole de Bégaudeau.

-Kaonashi- a écrit : ↑20 sept. 24, 09:11 Il est ironique ce passage, non ?
Parce que là, ce qui est décrit du commentaire sur Killers of The Flower Moon, c'est du défonçage de portes ouvertes. Quiconque a vu le film intègre d'emblée ces éléments, que Scorsese ne cherche pas à dissimuler d'ailleurs. Donc je ne vois pas la plus-value réelle, et ça ne fait pas une bonne pub à la parole de Bégaudeau.

Mais ce n'est pas parce que l'idée est connue avant même qu'on ait vu le film que cela en est moins vrai!

Oui, c'est pratiquement une note d'intention de Scorsese..et alors? C'est l'impact sur le spectateur qui compte et certains ont jugé, ici même, que l'intention était bien mais que le résultat était insuffisant.
Ce n'est pas le cas de Bégaudeau, qui a aimé le film. Et quand on aime ce film, on est frappé, impressionné, saisi par la concrétisation à l'image, et d'une façon que j'ai trouvée assez somptueuse, de ce qu'on lit sur le papier, et cela, pour ceux qui, comme moi, ont lu avant de voir. J'imagine donc que pour quelqu'un qui avait su préserver tout mystère au sujet du film, la surprise a pu faire office d'extraordinaire bouffée de cinéma.
Ensuite, pour en revenir à Bégaudeau, c'est le deuxième élément que je cite qui compte le plus : à savoir la référence à cette scène qui montre les femmes assises, pendant une espèce de fête, papoter en osage et rigolant sur leurs maris respectifs alors que l'un d'eux est assis à côté, l'air un peu absent parce qu'on devine qu'il ne comprend pas grand chose à ce qui se dit.
Et ça, je regrette mais note d'intention ou pas, c'est une idée de cinéma que Bégaudeau pointe en tant que telle, et elle est extraordinaire parce que totalement inédite, surprenante. Je l'ai ressenti et intégré en visionnant le film mais je ne l'aurais pas forcément pointée tout seul. En quelque sorte, Bégaudeau me la révèle..

Donc, non, je n'étais pas ironique