Jerzy Skolimowski
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Pipeaulogue
- Messages : 7754
- Inscription : 13 avr. 03, 00:48
- Localisation : Sur le forum DVDCLASSIK
-
- Machino
- Messages : 1016
- Inscription : 21 mars 05, 15:13
- Localisation : La poubelle sous l'évier
Cosmo Vitelli a écrit :http://www.dvdclassik.com/Critiques/dvd_shout.htm
Merci, maintenant je trépigne d'impatience.
Vous connaissez quelqu'un qui peut prétendre avoir eu la vie sauve, grâce à "Gorge profonde"?
-
- Assistant(e) machine à café
- Messages : 263
- Inscription : 26 mai 05, 15:59
- Localisation : Planqué quelque part
- Contact :
Re: Jerzy Skolimowski
Très bonne.mannhunter a écrit :quelle est votre opinion sur ce cinéaste?
Je n'ai toujours pas vu Torrents of Spring, Deep End, Rysopis et The Shout... Je cherche désespérement à les voir.mannhunter a écrit : des films à conseiller?
pour ma part,je n'ai vu que l'insolite "le cri du sorcier" et le désespéré et grinçant "travail au noir"...deux excellents films!
Sinon, Walkower, l'un de ses premiers longs est excellent, où il filme un monde qu'il conanît bien, celui de la boxe. Très beau noir et blanc, très belle mise en scène à coup de très beaux plans-séquences. Un film aussi sur la situation politique et sociale de la Pologne de l'époque. Même sujet de préoccupation dans Barriera, dans un registre opposé, un peu barré, onirique et kafkaïen. Des plans somptueux. Skolimowski filme très bien les usines, les entrepôts de tramway. Son travail visuel sur l'univers industriel m'a rappelé certains travaux de Bernd et Hilla Becher.
Dans le genre synthèse de cette vision désabusée de la société polonaise de l'époque, Rece do Gory se pose bien là, d'autant qu'il a été censuré et remonté quinze ans plus tard en incluant des images des années 80. Une façon pour Skolimowski de revenir sur son travail passé. Toute la partie sépia en huis-clos dans le wagon est somptueuse visuellement, les acteurs y sont excellents. C'est une sorte d'état des lieux très critique de la bourgeoisie de l'époque.
Quand on voit Moonlightning, on repense à l'histoire du plombier polonais... C'est un film coup de poing sur la précarité des travailleurs étrangers, vivant coupés du monde, de leur propre pays car l'action se passe pendant le coup d'état de Jarouselski. Comme il a été dit, si l'on peut noter de l'humour par-ci par-là (la scène où l'un des gars se fait électrocuter par exemple, les déboires de Irons sur lequel tombent tuiles sur tuiles), on retiendra avant tout la situation très noire de ces hommes, racontée en voix-off. C'est vraiment une odyssée de la louze, Irons n'etant vraiment pas aidé par ces espèces de pieds-nickelés dont il a la charge. De vrais enfants, tous autant qu'ils sont, cf. la scène dans le supermarché, véritable caverne d'Ali Baba la première fois qu'ils y entrent.
The Lightship, superbe film sur les rapports fils (Skolimowski junior)/père (Brandauer)/père de substitution (Duvall, très inquiétant, superbe psychopathe). Film très complexe psychologiquement (ainsi les rapports entre Duvall et Brandauer sont malsains au possible), très métaphorique avec cette image du bateau-phare qui est là au milieu de la mer, sans bouger jamais, à l'image de Brandauer dont la position d'attentisme restera très ambigue, ne trouvant sa motivation qu'à la toute fin, libérant ainsi en quelque sorte le fils de l'influence du père.
Enfin, notons l'adaptation d'une oeuvre pourtant réputée inadaptable à l'écran, Ferdydurke, du roman éponyme de Gombrowicz. L'exercice était périlleux, l'adaptation est très réussie à mon avis. C'est totalement loufoque, absurde, complètement surréaliste.
Oh la la ! j'avions oublié l'excellent film suivant : le Départ avec un Léaud tout jeune mais déjà dans la lune. Le film est bien barré pour changer (décidément, c'est une habitude chez Skolimowski...), possède un rythme fou, avec des moments de pure grâce visuelle, de pure poésie, comme toute la séquence dans le salon de l'auto où Léaud et sa copine sont dans une auto coupée en deux, chacun d'un côté de la voiture, sorte métaphore de la distance qui les sépare. Ils ne se rejoindront qu'a la toute fin. Un film sur l'obsession d'un jeune pour la course automobile... qui finira par choisir d'aimer.
Une vieille session du jeu FRCD : 22, V'là les monstres ! Tremblez humains !
-
- Invité
- Messages : 5977
- Inscription : 14 avr. 03, 11:54
-
- Assistant(e) machine à café
- Messages : 263
- Inscription : 26 mai 05, 15:59
- Localisation : Planqué quelque part
- Contact :
Je pense que son compatriote Krzysztof Kieslowski fait mieux.Sergius Karamzin a écrit :Après vérification, Jerzy a remporté le championnat du monde du cinéaste rapportant le plus de points au Scrabble.
Une vieille session du jeu FRCD : 22, V'là les monstres ! Tremblez humains !
-
- Howard Hughes
- Messages : 19884
- Inscription : 19 mai 04, 00:43
- Localisation : sous une pierre...
- Contact :
-
- Invité
- Messages : 5977
- Inscription : 14 avr. 03, 11:54
-
- Assistant(e) machine à café
- Messages : 263
- Inscription : 26 mai 05, 15:59
- Localisation : Planqué quelque part
- Contact :
Certes, certes, mais avec deux jokers, ça peut aller tout de même... Faut être un peu moulu pour les avoir, mais c'est dans le domaine du possible. Bon, il faut aussi allonger la taille des pupitres. Mince, il y a aussi deux Z... Sergius a gagné ! 'Foiré !Sergius Karamzin a écrit :Problème avec K. Kieslowski qui ne peut pas participer à cause de 3 K dans son nom.
Une vieille session du jeu FRCD : 22, V'là les monstres ! Tremblez humains !
-
- Décorateur
- Messages : 3689
- Inscription : 23 janv. 05, 12:07
Decouvert Le Cri du sorcier, et je me rends compte après La dernière vague que tout ce qui tourne autour de la culture des aborigène australien me fascine littéralement et se trouve être particulièrement propice à des films hors normes. Celui-ci ne ressemble à aucun autre et c'est sa principale qualité. Je me serait presque pris une claque digne d'un top YMDB si le dernier tiers n'était pas moins convaincant. En même temps c'est le genre d'ouvrage assez difficile à conclure une fois qu'il est lancé de cette manière. J'ai aussi une autre réserve, c'est la représentation du cri en lui même alors que le film explore ce qui n'est pas "imaginable" et perceptible dans d'autres aspects avec succés... Sinon Alan Bates est incroyable.
-
- Ophely, no soucy
- Messages : 2541
- Inscription : 2 juil. 04, 14:32
- Localisation : RIP !!!
Hâte toi de voir dans ce cas le génial La Randonnée de Nicolas Roeg !!!Ben Castellano a écrit :Decouvert Le Cri du sorcier, et je me rends compte après La dernière vague que tout ce qui tourne autour de la culture des aborigène australien me fascine littéralement et se trouve être particulièrement propice à des films hors normes...
-
- Décorateur
- Messages : 3689
- Inscription : 23 janv. 05, 12:07
-
- Laspalès
- Messages : 17401
- Inscription : 13 avr. 03, 11:05
- Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
- Contact :
Re: Jerzy Skolimowski
espérons une sortie française pour le dernier Skolimowski présenté à Cannes:
http://www.dvdrama.com/news-26659-cine- ... h-anna.php
http://www.dvdrama.com/news-26659-cine- ... h-anna.php
- AtCloseRange
- Mémé Lenchon
- Messages : 25421
- Inscription : 21 nov. 05, 00:41
Re: Jerzy Skolimowski
Le Cri du Sorcier passe en ce moment sur Cine Star. J'ai essayé de regarder le début hier soir. C'est un film que je veux voir depuis très longtemps appréciant énormément Deep end et Travail au Noir mais la première demie-heure m'a laissé complètement perplexe et je ne sais pas si je vais lui redonner une chance.
Je ne m'attendais pas à un film aussi abscons.
Je ne m'attendais pas à un film aussi abscons.
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
-
- Laspalès
- Messages : 17401
- Inscription : 13 avr. 03, 11:05
- Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
- Contact :
Re: Jerzy Skolimowski
Avant-première de "Quatre nuits avec Anna" Mardi 23 Septembre au Ciné Zénith d'Evreux!
Sortie cinéma prévue le 5 Novembre.
Sortie cinéma prévue le 5 Novembre.
-
- Déçu
- Messages : 24393
- Inscription : 12 oct. 04, 00:42
- Localisation : dans les archives de Classik
QUATRE NUITS AVEC ANNA (2008)
En voilà un curieux film. Je l'ai vu davantage par curiosité (et suite aux nombreuses bonnes critiques presse) que par réelle passion pour le réalisateur, dont je ne garde que de très lointains (et moyens) souvenirs de TRAVAIL AU NOIR et LE CRI DU SORCIER (tous deux à réévaluer dès que possible, d'ailleurs).
SPOILERS
Ce dernier opus est particulier sur bien des points. La forme est lente (presque contemplative), épurée (presque austère), évoluant dans une première moitié mystérieuse où le réalisateur s'amuse visiblement à jouer des tours au spectateur en brouillant les pistes. En découvrant cette partie du film, le spectateur se fait à la fois ballader et gentiment piéger. D'un côté le récit reste longtemps obscur, avec une chronologie déconstruite qui met énormément de temps à être compréhensible. Et d'un autre côté, on ne sait pas bien sur quel pied danser: le réalisateur utilise à plusieurs reprises "l'effet Koulechov" (après avoir vu plusieurs images sans aucun rapport entre elles, le spectateur y crée quand même un lien) pour égarer le spectateur sur de fausses pistes. Ainsi, en voyant le héros impassible, à l'allure patibulaire, espionner deux jeunes femmes dans la rue, acheter une hache dans une boutique puis, dans le plan suivant, brûler une main coupée dans un incinérateur, le spectateur se fait vite une idée du personnage. Or il n'en est rien car le héros est bien loin d'être le dangereux criminel que l'on soupçonne. Bien au contraire.
Cette première partie (moitié?) est donc très particulière, mais malheureusement bien monotone également et trop obscure pour m'avoir vraiment intéressé (quand on n'y comprend pas grand chose, les paysages de la Pologne en noir & gris finissent par lasser...)
Heureusement c'est à peu près à mi-parcours que l'on rentre (enfin) dans le sujet du film. Après avoir survolé le polar et un peu de drame, l'histoire emprunte presque le ton d'une fable. Dès que les informations sont suffisantes pour tout remettre en ordre, le plaisir de suivre ce film presque sans paroles arrive enfin. C'est un peu tard, mais c'est mieux que rien. D'autant plus qu'il se dégage un certain charme de cette histoire à l'humour décalé et à l'émotion finalement pas si lointaine.
En voilà un curieux film. Je l'ai vu davantage par curiosité (et suite aux nombreuses bonnes critiques presse) que par réelle passion pour le réalisateur, dont je ne garde que de très lointains (et moyens) souvenirs de TRAVAIL AU NOIR et LE CRI DU SORCIER (tous deux à réévaluer dès que possible, d'ailleurs).
SPOILERS
Ce dernier opus est particulier sur bien des points. La forme est lente (presque contemplative), épurée (presque austère), évoluant dans une première moitié mystérieuse où le réalisateur s'amuse visiblement à jouer des tours au spectateur en brouillant les pistes. En découvrant cette partie du film, le spectateur se fait à la fois ballader et gentiment piéger. D'un côté le récit reste longtemps obscur, avec une chronologie déconstruite qui met énormément de temps à être compréhensible. Et d'un autre côté, on ne sait pas bien sur quel pied danser: le réalisateur utilise à plusieurs reprises "l'effet Koulechov" (après avoir vu plusieurs images sans aucun rapport entre elles, le spectateur y crée quand même un lien) pour égarer le spectateur sur de fausses pistes. Ainsi, en voyant le héros impassible, à l'allure patibulaire, espionner deux jeunes femmes dans la rue, acheter une hache dans une boutique puis, dans le plan suivant, brûler une main coupée dans un incinérateur, le spectateur se fait vite une idée du personnage. Or il n'en est rien car le héros est bien loin d'être le dangereux criminel que l'on soupçonne. Bien au contraire.
Cette première partie (moitié?) est donc très particulière, mais malheureusement bien monotone également et trop obscure pour m'avoir vraiment intéressé (quand on n'y comprend pas grand chose, les paysages de la Pologne en noir & gris finissent par lasser...)
Heureusement c'est à peu près à mi-parcours que l'on rentre (enfin) dans le sujet du film. Après avoir survolé le polar et un peu de drame, l'histoire emprunte presque le ton d'une fable. Dès que les informations sont suffisantes pour tout remettre en ordre, le plaisir de suivre ce film presque sans paroles arrive enfin. C'est un peu tard, mais c'est mieux que rien. D'autant plus qu'il se dégage un certain charme de cette histoire à l'humour décalé et à l'émotion finalement pas si lointaine.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)