paul_mtl a écrit :
Les VF sont majoritairement mauvaise avec leur accent marseillais.
J'ai vu la VF de
Totò, Eva e il pennello proibito (1959 Totò a Madrid / Un coup fumant )
Toto doublé avait une voix marseillaise horrible.
Je prefere largement la VO même si Louis De Funes est (bien) doublé en italien.
LA VF est aussi plus courte de 15min de la VO.
Je prefere les presenter avec des Sous-Titres pour guarder la musicalité
de la langue et même si c'est parfois fastidieux a lire.
De plus pour la traduction, un sous titre respecte mieux le sens original qu'un doublage
qui doit composer avec une contrainte supplementaire :
faire coincider le texte traduit avec les levres des acteurs italiens.
Sinon a la cinematheque de Montreal, j'ai vu il y 3 ou 4 ans
La Banda degli onesti durant une retrospective sur Toto.
La petite salle etait pleine et une autre fois je n'ai pas pu rentrer.
Je n'ai jamais eu l'honneur (redoutable, apparemment!) de voir ces doublages de Totò en Marseillais... J'ai ici
La Loi c'est la loi (édité au Québec, mais pas en France
) avec
Fernandel et
Totò et heureusement, c'est la voix de
Totò, avec un accent marqué mais bien agréable...
Ce choix de doubler des voix italiennes avec l'accent Marseillais - choix qui me semble remonter aux années 50 - est des plus calamiteux. Heureusement, il fut abandonné.
Pourtant... Enfin, comme je pars faire Montréal-Mont-Laurier à vélo, je n'ai pas vraiment le temps ce matin pour me lancer dans ce plaidoyer, où en plus j'ai a priori le dos au mur car un cinéphile qui défend le doublage doit s'attendre à être reçu avec une brique et un fanal. (Expression guère française mais peu importe).
La musicalité des voix originales... bien sûr. Le texte original des dialogues. Enfin, tout ceci est bien connu. Mais combien, coooombien de blagues sont perdues dans les versions sous-titrées ! (Mais bon, il y a le bon et le mauvais sous-titrage comme il y a le bon et le mauvais doublage.) L'impact comique, l'immédiateté de la
battuta est perdu. Je dois rester les yeux rivés sur Sordi, j'ai pas le temps d'aller lire les trucs en bas et de briser ainsi le rythme, voire la
mimesis du film. Dans une culture comme la culture française, qui reste marquée par le primat du littéraire, de l'écrit sur le dit, c'est une position qui est sans doute impossible à défendre...
N'empêche, le doublage est un des arts du cinéma. Sans lui, les puristes sont contents mais de moins en moins de films étrangers sortent en salle, ou connaissent une distribution normale...
Je vais reprendre mon exemple du fil
1900 : c'est quoi l'idée des voix originales quand les voix originales ne sont pas originales? Toujours à la Cinémathèque québécoise, j'ai vu il y a plusieurs années
L'Ingorgo, après avoir vu et revu dix fois à Radio-Can
Le Grand embouteillage en VF. J'étais bien content d'avoir les voix originales de Sordi, Tognazzi, Mastroianni et de la Sandrelli. Mais Depardieu, Dewaere, Girardot, Fernando Rey...? Doublés en italien, bien sûr. Autrement dit, dans une langue ou dans l'autre, je regarde toujours une version doublée - et c'est le cas pour un très, très grand nombre de films italiens de l'âge d'or, comédies ou autres.
Ces films étaient faits pour être doublés. Qui plus est la post-synchro était une méthode de tournage et les acteurs italiens retournaient souvent en studio pour se doubler afin de peaufiner ou carrément changer certains dialogues à la dernière minute. Il allait de soi pour les auteurs et les producteurs de ces films que le doublage était une condition sine qua non de leur exportation.
Et puisque nous parlons de comédie à l'italienne, nous parlons de cinéma populaire, non? Maintenant imagine que des films comme
Pain et chocolat ou
Affreux, sales et méchants seraient sortis au Québec seulement en version sous-titrée. Qui les aurait vus, alors? Beaucoup moins de monde. Beaucoup moins d'entrées. Un public de "cinéphiles avertis", heureux sans doute d'être des "initiés" en marge de la plèbe-ignare-qui-va-juste-voir-des-films-américains. Mais le public populaire, à qui ces films s'adressent en priorité?
Pain et chocolat est resté
huit mois en salle à Montréal.
Affreux, sales et méchants et
Le Grand embouteillage ont été des
hits, ils ont aisément dépassé le mur des 100 000 entrées. Jamais de tels résultats n'auraient pu être atteints avec des copies sous-titrées.
D'ailleurs, quelle tristesse cette année quand j'ai constaté que
La Meglio gioventu ne sortait en salle qu'avec des sous-titres... au bout de cinq à six semaines, c'était fini. Pourtant, je n'en démordrai pas : ce film avait un évident potentiel populaire (ou "commercial", si l'on veut) détruit par ce triomphe des puristes qui semblent avoir obtenu que seule une version sous-titrée soit distribuée en salle désormais. Bon sang, comment veux-tu après ça qu'ils compétitionnent avec les films américains - tous doublés, évidemment? C'est une tragédie. Après ça, nos salauds de distributeurs ont beau jeu de déclarer que le cinéma italien (et en général tout ce qui n'est pas US) ne "marche" pas. Et ils en achèteront encore moins...
« Les films d'une seule couleur ne sont pas bons. » - Dino Risi, entertainer