La Comédie italienne

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Bob Harris

Message par Bob Harris »

Ce soir, Alexander Payne viendra présenter LE PIGEON au Reflet Médicis à 19h50.
Arca1943
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Message par Arca1943 »

Bob Harris a écrit :Ce soir, Alexander Payne viendra présenter LE PIGEON au Reflet Médicis à 19h50.
Ah ! Ça ne m'étonne pas de le voir là, lui. Je me disais, aussi, que la construction du croustillant personnage de Laura Dern dans Citizen Ruth me faisait penser à Alberto Sordi dans L'Arte di arrangiarsi, comédie "qualunquiste" de Luigi Zampa (1955). Alors qu'autour de lui / autour d'elle s'agitent des gens pleins de nobles idéaux, lui / elle ne pense qu'à s'en sortir avec le fric !
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bogart
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Re: La comédie à l'italienne !!

Message par bogart »

christian a écrit :
bogart a écrit :Je commence donc par un des maîtres, je cite :
Dino Risi
La Marche sur Rome (1962)
Le Fanfaron (1962)
Les Monstres (1963)
Rapt à l'italienne (1972)
Parfum de femme (1975)
Les nouveaux monstres (1978)
"la carrière d'une femme de chambre" était intéressante aussi à défaut d'être sa meilleure comédie (quel joyeux cabotinage là dedans !! :-))

Marco Ferreri
La Grande bouffe (1973)
Touche pas à la femme blanche (1974)
CHEFS d'OEUVRES ABSOLUS !!! (le second étant encore plus délirant que le 1er) - à quand des éditions Z2 ????? j'ai du mal à comprendre un tel retard... :-?
La Grande Bouffe a eu droit à plusieurs passages télévisuels, ce qui est loin d'être le cas de "Touche pas à la femme blanche". Ce film aborde de façon parodique, pastiche l'histoire du général Custer vaincu par les Sioux à Little Big Horn en 1876, tourné en plein Paris dans le cadre des Halles alors en pleine démolition. De plus, un casting incroyable composait ce film : Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Marcello Mastroianni, Darry Cowl, Ugo tognazzi, Philippe Noiret.

Je reverrais ce film avec une certaine nostalgie tout en continuant à apprécier La Charge fantastique de Raoul Walsh. :) :wink:
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christian
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Re: La comédie à l'italienne !!

Message par christian »

bogart a écrit :La Grande Bouffe a eu droit à plusieurs passages télévisuels, ce qui est loin d'être le cas de "Touche pas à la femme blanche". Ce film aborde de façon parodique, pastiche l'histoire du général Custer vaincu par les Sioux à Little Big Horn en 1876, tourné en plein Paris dans le cadre des Halles alors en pleine démolition. De plus, un casting incroyable composait ce film : Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Marcello Mastroianni, Darry Cowl, Ugo tognazzi, Philippe Noiret.

Je reverrais ce film avec une certaine nostalgie tout en continuant à apprécier La Charge fantastique de Raoul Walsh. :) :wink:
tout à fait, "La Grande Bouffe" passe régulièrement (dernièrement sur Arte je crois ?), tandis que le formidable Touche pas à la femme blanche passe au compte goutte sur le cable (et encore)

en plus des acteurs que tu as cités, on trouvait Ferreri lui même dans un petit rôle, Serge Reggiani (tout nu !! avec juste un pagne !!) et Alain Cuny en indiens d'anthologie, je suis raide dingue de ce film... :-P

le DVD Z1 est franchement pas terrible (avec ses sous-titres imposés en plus) mais il faut le voir (même en VHS)

A noter que même la musique de Philippe Sarde est parodique et reprend dans le générique début un des thèmes "militaires" utilisés déjà par Max Steiner dans "They died with theirs boots on" - un CHEF d'OEUVRE (la prestation de Darry Cowl en taxidermiste "d'hommes" est assez hallucinante et la fin est très étonnante...)
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La Grande bouffe et Touche pas à la femme blanche

Message par bogart »

Ces deux films seront bientôt disponibles en Espagne.

Ci-après plus de précisions:

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=2582

Visuel :

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christian
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Re: La Grande bouffe et Touche pas à la femme blanche

Message par christian »

merci pour l'info bogart ;-)
bogart a écrit :Ces deux films seront bientôt disponibles en Espagne.
et la France ?? on pue de la gueule ?? c'est tout de même incroyable l'ignorance des éditeurs français pour Ferreri ?? (les deux films étant tournés en France avec un compositeur français !)
christian
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Message par christian »

Divorzio all’italiana / Divorce à l’italienne de Pietro Germi avec Mastroianni
léger SPOILER :
je viens de voir ce film avec un bonheur non dissimulé !!! :-P, Marcello Mastroianni est absolument épatant en mari volage et hypocrite marié à une jolie femme mais dont il ne peut pas divorcer autrement que par les "grands moyens" ;-)

PS : et la toute fin du film (dernière image) est plus étonnante qu'on le croit !!

superbe comédie qui donne énormément de plaisir :-)
bogart
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Message par bogart »

Alberto Lattuada nous a quitté à l'âge de 91 ans.

R.I.P

Source AlloCiné

Diplômé en architecture, Alberto Lattuada réalise son premier long métrage en 1942, le "calligraphique" Giacomo l'idéalista, suivi quatre ans plus tard de Bandit (1946) qu'il présente comme un "cri de révolte asocial". Collaborant à plusieurs reprises avec un scénariste nommé Federico Fellini, il signe ce qui sera son film préféré, Le Moulin du Pô (1949), et Les Feux du music-hall (1950).

Sa carrière se poursuit en 1952 avec Le Manteau, adapté de l'oeuvre de Nikolaï Gogol, et La Louve de Calabre (1953), une étude de moeurs dont l'érotisme sera à nouveau présent dans ses films ultérieurs, La Pensionnaire (1954), Les Adolescentes (1960) et La Fille (1978), sur les rapports incestueux.

A partir des années 70, il se lance dans la comédie en dirigeant Ugo Tognazzi dans Venez donc prendre le café chez nous (1970), Sophia Loren et Fernando Rey dans La Bonne planque (1972) ainsi que Virna Lisi dans La Cigale (1980), son dernier long métrage. Dans les années 80, Alberto Lattuada se consacre essentiellement à la télévision, réalisant en 1985 une grande fresque, Cristoforo Colombo, avec Gabriel Byrne dans le rôle du navigateur Christophe Colomb, et en 1988 une mini-série intitulée Fratelli.
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Message par paul_mtl »

Tres belle liste Arca1943 mais je peux pas laisser ca :
Arca1943 a écrit :comédie à l’italienne proprement dite : donc, le cinéma comique italien de « premier souffle » (comme disaient Age et Scarpelli) avec Macario, Totò, Rascel, les frères De Filippo et Sordi «première manière» sera pour une autre fois
Totò et Peppino font parti des plus grands acteurs de la comedie italienne.
Les Gassman, Sordi, Manfredi ont joué avec eux.
Maintenant un top50 est tres difficile a faire.
J'aurrai du mal aussi avec un top100 et même un top200 :lol:
tant la quantité de bon films est impressionant mais ils sont pas tjs disponible avec les sous-titres francais ou même anglais.
Comprendre l'italien est actuellement la seule facon de voir tout ces films de l'age d'or du cinema italien (1945-1975).
Je trouve qu'il y a un travail de sous-titrage enorme a faire pour
rendre accessible tous ces chefs d'oeuvres aux non-italophones.

Ca me fait plaisir de discuter avec un autre passioné de A.Sordi :D

Tiens je t'en cite 5 autres dans la periode de ton top50:

Crimen 1960 Sordi Gassman Manfredi
I Motorizzati 1962 Manfredi, Tognazzi, Franco E Ciccio
Il Maestro Di Vigevano 1963 Sordi
La Mia Signora (1964) Sordi, Silvana Mangano
Vogliamo i colonelli 1973 Tognazzi
Alcatel
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Message par Alcatel »

La comédie italienne...

...pas mon truc. :?
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Arca1943
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Message par Arca1943 »

Alcatel a écrit :La comédie italienne...

...pas mon truc. :?
Chacun son truc. Lesquelles as-tu vues pour en arriver à ce triste constat?
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Calder
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Message par Calder »

Même constat qu'alcatel, mais j'avoue en avoir vu bien peu.

Vous citez La grande bouffe, parfum de femme. Ceux-là par contre j'aime bien mais je ne les classe pas comme comédies.

La dernière femme de Ferreri j'avais également beaucoup aimé.

J'ai du mal avec l'éxubérance de la comédie italienne mais je vous lis et peut-être que j'y reviendrai pour changer d'avis.
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Message par Arca1943 »

Calder a écrit :Ceux-là par contre j'aime bien mais je ne les classe pas comme comédies.
La Grande bouffe est une autre histoire. Mais Parfum de femme est bel et bien une comédie à l'italienne typique, c'est-à-dire un spectacle populaire tragicomique où l'humour grinçant est roi et dont le sujet n'est absolument pas drôle à première vue. To boldly laugh where no one has laughed before, tiens, ça aurait pu être le tagline de ce serial unique en son genre.

Mais peu importe ces classifications : si tu n'as pas détesté Parfum de femme, l'étape suivante du traitement - si ce n'est déjà fait - est évidemment Le Fanfaron, autre comédie réalisée par la même équipe (plus Scola) en 1961 et qui justement se trouve - ah, comme le hasard fait bien les choses ! - à être disponible en DVD Zone 2.
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Message par Alcatel »

Arca1943 a écrit :
Alcatel a écrit :La comédie italienne...

...pas mon truc. :?
Chacun son truc. Lesquelles as-tu vues pour en arriver à ce triste constat?
Les Monstres, le Fanfaron, et le Fou de guerre qui est plus burlesque.
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Message par Arca1943 »

paul_mtl a écrit :Tres belle liste Arca1943 mais je peux pas laisser ca :
Arca1943 a écrit :comédie à l’italienne proprement dite : donc, le cinéma comique italien de « premier souffle » (comme disaient Age et Scarpelli) avec Macario, Totò, Rascel, les frères De Filippo et Sordi «première manière» sera pour une autre fois
Totò et Peppino font parti des plus grands acteurs de la comedie italienne.
Les Gassman, Sordi, Manfredi ont joué avec eux.
Je ne dis pas autre chose. Mais la comédie à l'italienne n'est qu'une des formes du cinéma comique italien en général, qui commence avec le Fregoligraf en 1897. Il importe aussi de bien saisir la mutation qui se produit avec Le Pigeon et les suivantes : le type d'humour s'est transformé, il devient beaucoup plus satirique, plus grinçant, plus dur; les personnages sont beaucoup plus élaborés; le type de narration devient plus ample et pleinement tragicomique; et (date importante dans l'histoire du cinéma comique!) le happy end est aboli de la comédie populaire (grâce au producteur Franco Cristaldi qui a fini par se rendre aux raisons de Monicelli et Age-Scarpelli). Le star-system change, aussi : Totò, Rascel, les frères De Filippo sont délaissés au profit des quatre "monstres" satiriques, ou plus exactement ils deviennent des "types" inénarrables de seconds rôles (Totò dans Le Pigeon et Opération San Gennaro, Peppino de Filippo dans La Grande pagaille), etc. Bref, on passe vraiment d'une comédie à l'autre, comme Monicelli, Scola et les autres l'ont souvent expliqué en entrevue.

Un listing bien al dente, à la fois bien sélectif mais qui ne rate aucune perle, est beaucoup plus difficile à établir parce que la première vague du cinéma comique italien d'après-guerre a été beaucoup moins exportée. À tort, évidement; mais c'est une autre histoire... Chose certaine, on ne peut se fier aux critiques italiens (et français) de l'époque, sauf à titre de boussoles qui indiquent le sud... Quoiqu'il en soit, du point de vue "commercial" (c'est-à-dire populaire) l'histoire commence dans l'après guerre avec Come persi la guerra (no. 1 au box-office italien en 1947) et Un eroe della strada, tous deux avec Macario. Mais je ne les ai jamais vus ! J'en suis réduit à la tradition orale.

Il y a aussi un Soldati de 1945, Les Miserie del signor Travet, avec Carlo Campanini et (déjà!) Alberto Sordi, sur lequel je serais curieux de jeter un coup d'oeil.

Évidemment, le filon le plus riche de cette période-là (1945-58), ce sont les farces de Totò. En quantité impressionnante ! Encore faut-il savoir lesquelles sont les bonnes. Guardi et ladri, Totò cerca casa, Totò e Carolina - tous trois dirigés par Monicelli - sont des valeurs sûres. Mais c'est déjà, m'ont expliqué mes informateurs italiens (dans le bout de Jean-Talon E. passé Lacordaire), « un autre Totò », qui joue dans une clé déjà plus réaliste. Il y a eu avant ça, entre 1945 et 1950, tout une série de films comiques dont je ne connais à peu près rien, sauf L'Imperatore di Capri de Comencini (1949, très amusant). Et plus tard aussi, fin 50 début 60, toute une série de Totò parodiques - genre Totò d'Arabia, Totò le Moko - dont je ne connais pas un seul épisode.

Qu'avons-nous ensuite? La série des Don Camillo, évidemment. Je les aime bien tous les cinq, même si c'est évident que les deux Duvivier sont les meilleurs.

Parallèlement à ça, grâce à Luigi Zampa et son scénariste (et fameux écrivain) Vitaliano Brancati, le cinéma néoréaliste commence à s'enrichir de notations humoristiques - dénoncées bien sûr par la critique et les intellectuels - avec le fameux Vivre en paix et peut-être plus encore avec le dyptique Années faciles / Années difficiles, dont le ton sarcastique et amer annonce de bien belles choses à venir...

Il y avait là une tendance et ce n'est pas étonnant qu'en 1952, le maître du néoréalisme Roberto Rossellini dirige Totò dans le très bon Dov'è la libertà?. La même année, la "comédie du néoréalisme" (comme certains l'appellent) produit un absolu chef-d'oeuvre, Le Manteau d'Alberto Lattuada avec le grand Renato Rascel.

Au même moment où presque, Comencini connaît son premier triomphe au box-office avec Pain, amour et fantaisie et Pain, amour et jalousie, démolis bien entendu par la critique italienne (qui à cette époque hait tout ce qui fait rire, surtout si c'est italien). Ces deux-là, que j'ai vus et revus, sont évidemment des incontournables.

De même évidemment que Le Sheik blanc de Fellini, où Sordi est vraiment parfait en médiocre qui jette de la poudre aux yeux.

Au milieu des années cinquante, Risi triomphe à son tour avec deux comédies à très grand succès, Poveri ma belli et Belli ma poveri.

Au même moment, la comédie-italienne-en-général est déjà enceinte de la "comédie à l'italienne" en particulier, comme on le voit avec deux excellents Sordi de 1955 : Un Héros de notre temps de Monicelli, centré sur un type lâche et peureux qui est bien dans les cordes d'Alberto et plus encore L'Arte di arrangiarsi de Zampa, un joyau grinçant où, sur un demi-siècle, l'arriviste Sordi change de parti politique au moins une bonne demi-douzaine de fois !

C'était un tout petit début de tour d'horizon, mais il faut bien commencer quelque part...

À la prochaine !
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