Hop, copié-collé.
Dunn a écrit :Demi-Lune a écrit :
Ah non, là. Ça va pas être possible.
Non c'est pas possible en effet d'aimer
.Je me suis emmerdé durant ces longues et interminables 3 heures de biopic sur Mozart(que je connais peu et Forman aux manettes,ça faisait beaucoup de raison pour me plaire) qui au final ne m'a jamais touché.L'histoire sur ce rival est intéressante mais jamais je n'ai ressentit d'intérêt pour ces personnages et surtout Mozart.Où est son enfance (prodige à 4 ans vite expédié)?Où sont les grands moments musicaux(bien faible à l'égards de ce compositeur)?Où sont les grands moments de sa vie?(à part composer et convoler).C'est soigné,bien interprété je dis pas mais pour le reste rien à faire...Ah si,maintenant je comprendrais mieux la référence dans
Last Action Hero
On s'en fout, de l'enfance de Mozart. Ça aurait été tellement traditionnel et chiant, si le film avait encore été construit sur ce principe : allez, je te montre l'enfance du prodige, "Mozart Begins", etc... Le flash-back de quelques secondes suffit, franchement.
Ce que je trouve justement formidable dans la construction de ce film, c'est qu'il ne prétend pas
frontalement être un film sur Mozart.
Amadeus, c'est le
génie musical de l'artiste vu au travers des yeux gonflés de jalousie et d'admiration de son plus grand rival. C'est Antonio Salieri, le vrai personnage principal du film. C'est son drame, c'est
son histoire. C'est un film qui aborde le génie artistique sans prétendre en déflorer le mystère puisque chez Mozart, c'est inné. Comment représenter le Génie artistique ? Chez un cinéaste moins subtil, ça aurait donné un film bouffi, qui surlignerait tout à travers, avec de longues scènes où Mozart composerait ses symphonies ou ses opéras en se répétant à lui-même "putain je suis génial". Cinématographiquement, ce serait inintéressant. On aurait un film assommant qui ne ferait que montrer un type gribouiller des partitions. Il y en a deux de ce genre dans le film et ça suffit largement : quand il fait rouler la boule de billard en écrivant un chef-d’œuvre comme on écrit sa liste de courses, ça représente à mes yeux tout ce qu'on pouvait le mieux dire à son sujet : c'est un Génie, point. Tout est facile pour lui. La seconde scène, c'est la composition du
Confutatis Maledictis (cette scène me flanque carrément des frissons) : tout est déjà dans la tête de Mozart. Regarde la scène où Mozart retouche innocemment au piano-forte la petite marche de Salieri et se lance, le plus naturellement du monde, dans une improvisation virtuose... et te rit à la gueule ! Cette simple scène dit tout sur le personnage, il n'y a pas besoin de vouloir creuser plus : c'est INNÉ. D'où l'intelligence d'
Amadeus d'avoir décalé la perspective d'étude et d'avoir confié à Salieri le point de vue du film. Comme c'est un compositeur qui n'est pas touché par la Grâce, mais qui sait néanmoins l'apprécier, on a avec lui la meilleure des introductions à la puissance créatrice de Mozart. Il en est le témoin, il la jalouse profondément, il déteste l'homme mais vénère la voix divine qui s'exprime au travers de ses compositions (son monologue intérieur quand Constance Mozart lui apporte des feuillets me bouleverse à chaque fois... l'écartèlement moral de ce personnage est magnifique). Au travers de ses yeux, la fulgurance de Mozart, difficilement représentable, devient investie d'une force dramatique exceptionnelle. Et on comprend, ainsi, le Génie artistique. Car celui qui le déplore n'en est pas investi. A ce titre, la scène du
Confutatis Maledictis est vraiment l'apogée dramatique du film, Salieri ne sera jamais plus proche qu'à cet instant du génie de Mozart. D'abord il ne peut plus suivre, tellement c'est trop pour lui... et puis il commence à comprendre l'écriture, avant de laisser éclater un "c'est fantastique !!" que je trouve profondément émouvant, parce que s'y exprime tout son déchirement entre son plan machiavélique et son extase sincère, comme un gosse, devant sa puissance créatrice pure.
C'est dommage que tu n'aies pas été sensible à ce film mais les remarques que tu fais à son sujet suggèrent que tu t'attendais à un biopic classique et consensuel là où
Amadeus est beaucoup plus malin et passionnant que ça. Ce n'est pas la vie de Mozart, c'est son Génie qui terrasse et humilie celui qui aurait aimé être Mozart mais ne le sera jamais. Ce dernier rire en voix-off, à la toute fin, comme une ultime bravade... voilà, rien que d'en parler, j'ai envie de le revoir. Perso, je vénère ce film, Hulce est génial mais que dire de F. Murray Abraham ? Il est extraordinaire.