Série noire (Alain Corneau - 1979)
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Série noire (Alain Corneau - 1979)
Série Noire
SPOILER
Voilà enfin vu ce film tant solicité. D'abord un peut déconcerté par l'histoire et le ton tragi-comique (plus comique que tragique vu la prestation de Dewaere), j'avou même que je n'était pas passionné outre mesure. Mais dès lors que les personnages commencent à appraître, que Dewaere se complexifie et que l'histoire elle même bascule, le film en devient tour à tour insoutenable, hilarant, terrifiant, déchirant... Mise en scène avec une grande sobrieté mais d'une rigueur et d'une efficacité indéniable le film de Corneau est surtout encadré par un casting, excusez-moi du peu, parfait. Marie Trintignant et son mutisme quasi-constant, Blier génial en patron souriant mais fouineur et aussi méchant que le reste, mais surtout, surtout, Dewaere, qui dès les premier instant fascine son audience. Campant là un des personnage les pus complexe que j'ai vu, du moins en matière d'intérpretation. Violence retenue, fragilité, guignol, danseur, chanteur, Dewaere fait tout et rien à la fois, sublime par une phrase, fait verser des larmes par un regard, amuse par une chansonnette, on n'en croit pas ses yeux. Les séquences de violence sont parmis les plus violente que j'ai vu (chaque scène de violence est une douche froide), Corneau fait passer le spectateur du rire au larme. Toute la scène ou Deware se bouure la g... avec son "ami" oscille entre malaise, pitiée et humour. La mort de la femme de Dewaere ma donnée envie de chialer, 30 secondes après Blier arrive et on est tout choqué, ensuite Dewaere demande un "p'tite part" et là on ne peut s'empêcher de rire des petites claques qu'il envoie dans Blier. Mais on ne peut s'empêcher de pensé au cadavre dans la salle de bain et au destin funeste de se pauvre, pathétique, méchant, idiot, effrayant Franck. Une tranche de vie jamais idéalisé ni romancé, lancer à la face du spectateur, qui tire son absurdité et son décalage de la réalité et de son personnage principale. J'ai pleuré à la fin "Dis-moi qu'on à plus rien à craindre"
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SPOILER
Voilà enfin vu ce film tant solicité. D'abord un peut déconcerté par l'histoire et le ton tragi-comique (plus comique que tragique vu la prestation de Dewaere), j'avou même que je n'était pas passionné outre mesure. Mais dès lors que les personnages commencent à appraître, que Dewaere se complexifie et que l'histoire elle même bascule, le film en devient tour à tour insoutenable, hilarant, terrifiant, déchirant... Mise en scène avec une grande sobrieté mais d'une rigueur et d'une efficacité indéniable le film de Corneau est surtout encadré par un casting, excusez-moi du peu, parfait. Marie Trintignant et son mutisme quasi-constant, Blier génial en patron souriant mais fouineur et aussi méchant que le reste, mais surtout, surtout, Dewaere, qui dès les premier instant fascine son audience. Campant là un des personnage les pus complexe que j'ai vu, du moins en matière d'intérpretation. Violence retenue, fragilité, guignol, danseur, chanteur, Dewaere fait tout et rien à la fois, sublime par une phrase, fait verser des larmes par un regard, amuse par une chansonnette, on n'en croit pas ses yeux. Les séquences de violence sont parmis les plus violente que j'ai vu (chaque scène de violence est une douche froide), Corneau fait passer le spectateur du rire au larme. Toute la scène ou Deware se bouure la g... avec son "ami" oscille entre malaise, pitiée et humour. La mort de la femme de Dewaere ma donnée envie de chialer, 30 secondes après Blier arrive et on est tout choqué, ensuite Dewaere demande un "p'tite part" et là on ne peut s'empêcher de rire des petites claques qu'il envoie dans Blier. Mais on ne peut s'empêcher de pensé au cadavre dans la salle de bain et au destin funeste de se pauvre, pathétique, méchant, idiot, effrayant Franck. Une tranche de vie jamais idéalisé ni romancé, lancer à la face du spectateur, qui tire son absurdité et son décalage de la réalité et de son personnage principale. J'ai pleuré à la fin "Dis-moi qu'on à plus rien à craindre"
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Série noire (Alain Corneau, 1979)
Le film revient plusieurs fois depuis le conseil (avisé) de Jeremy, donc voilà autant en parler. C'est sans aucun doute le meilleur film de Corneau qui a fait aussi des bonnes choses avant et après, mais pas meilleures que cet objet de fascination, noir comme l'ébène que porte Patrick Dewaere à bout de bras.
Citer les scènes que je préfère serait épineux car il faudrait le faire pour l'intégralité d'entre elles, mais j'aime la façon dont Frank Poupart regarde sa femme le matin avant de partir bosser pour son ignoble patron qu'est Bernard Blier, en mangeant sur le pouce son croissant et en buvant son café. La façon qu'il a de montrer qu'il n'a rien remarqué chez sa femme de particulier, avant de dire qu'effectivement elle a bien changé depuis la veille est fascinant.
La scène où il se tape la tête contre la portière en hurlant auprès de Mona : " Qu'est-ce que t'en as à foutre d'un type comme moi ????" " Connard, putain de connard !!!" ( Je cite de mémoire). Et puis d'autres choses, souvent très graves, peu drôles; mais aussi un petit humour placé là où on l'attend le moins pour un petit peu décompresser, car l'ambiance est lourde.
De loin, le plus beau et tragique rôle de Dewaere, qui m'a toujours époustoufflé, que ce soit dans Les Valseuses, F comme Fairbanks, Hôtel de Amériques, à rédécouvrir un petit joyau, Beau-Père, Coup de tête ou encore La Meilleure façon de marcher.
La suite dans vingt minutes...
Citer les scènes que je préfère serait épineux car il faudrait le faire pour l'intégralité d'entre elles, mais j'aime la façon dont Frank Poupart regarde sa femme le matin avant de partir bosser pour son ignoble patron qu'est Bernard Blier, en mangeant sur le pouce son croissant et en buvant son café. La façon qu'il a de montrer qu'il n'a rien remarqué chez sa femme de particulier, avant de dire qu'effectivement elle a bien changé depuis la veille est fascinant.
La scène où il se tape la tête contre la portière en hurlant auprès de Mona : " Qu'est-ce que t'en as à foutre d'un type comme moi ????" " Connard, putain de connard !!!" ( Je cite de mémoire). Et puis d'autres choses, souvent très graves, peu drôles; mais aussi un petit humour placé là où on l'attend le moins pour un petit peu décompresser, car l'ambiance est lourde.
De loin, le plus beau et tragique rôle de Dewaere, qui m'a toujours époustoufflé, que ce soit dans Les Valseuses, F comme Fairbanks, Hôtel de Amériques, à rédécouvrir un petit joyau, Beau-Père, Coup de tête ou encore La Meilleure façon de marcher.
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j'adore aussi Dewaere dans le mauvais fils de Sautet .... mais il faut bien dire qu'avec série noire il atteint un niveau de jeu composé de folie et de désespoire presque jamais vu au cinéma...et dire qu'il n'a meme pas obtenu de césar, ni de palme d'or pour cette prestation surréaliste....
Dewaere est peut etre l'acteur qui manque le + au cinéma francais, on ne retrouve plus cette fantaisie, cette fraicheur, cette chose touchante , ce mal de vivre...
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Rien que pour la dernière scène le film doit être vu. Le personnage que compose Deweare est aussi fascinant que terrifiant et pathétique. Je suis très pressé de le revoir. Un gros choc en tout cas.
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Et je rajouterai: rien que pour la 1è scène: Dewaere jouant en une scène tous les états d'un personnage. HallucinantJohnny Doe a écrit :Rien que pour la dernière scène le film doit être vu. Le personnage que compose Deweare est aussi fascinant que terrifiant et pathétique. Je suis très pressé de le revoir. Un gros choc en tout cas.
Elle était belle comme le jour, mais j'aimais les femmes belles comme la nuit.
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Il y a dans Série noire des accents purement Céliniens que je n'ai jamais retrouvé aussi bien retranscrits à l'écran. Le film est l'adapatation d'un bouquin de J. Thompson, mais il s'inscrit tout à fait dans la veine des romans de Céline : univers glauque, personnages sordides, pessimisme latent, cauchemar éveillé d'où émerge une lueur d'espoir aussi pathétique que vaine...
Dewaere est Franck Poupart, comme il aurait sans doute été le seul à pouvoir camper Bardamu dans une hypothétique adaptation du Voyage au bout de la nuit.
Comme le signale très justement J-J Annaud, avec qui il a tourné dans Coup de tête, Dewaere était un acteur en mode mineur (par opposition à Depardieu qui joue lui sur la gamme majeure), un équilibriste jouant constamment sur deux registres : il y a toujours derrière le rire, la légèreté ou l'ironie apparente, le regard dans le vague d'un écorché vif qui paraît inconsolable.
Le plus grand acteur de sa génération.
Dewaere est Franck Poupart, comme il aurait sans doute été le seul à pouvoir camper Bardamu dans une hypothétique adaptation du Voyage au bout de la nuit.
Comme le signale très justement J-J Annaud, avec qui il a tourné dans Coup de tête, Dewaere était un acteur en mode mineur (par opposition à Depardieu qui joue lui sur la gamme majeure), un équilibriste jouant constamment sur deux registres : il y a toujours derrière le rire, la légèreté ou l'ironie apparente, le regard dans le vague d'un écorché vif qui paraît inconsolable.
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oui, d'ailleurs ses meilleurs films se situent, pour moi, dans la decennie 70 : Police python 357, La Menace et donc Serie NoireFanning a écrit :Grand film.
Corneau n'a hélas jamais renoué avec de tels sommets (putain, Le prince du Pacifique quoi ! ).
faudrait que je vois Nocturne Indien, qui est , parait-il, un de ses meilleurs films