Belle de jour (Luis Bunuel - 1967)
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Belle de jour (Luis Bunuel - 1967)
Belle de Jour: Bunuel, Deneuve, Piccoli, J-C Carrière... un film que j'ai souvent raté à la tv, vu quelques bouts... mais j'ai fait mes devoirs, et je suis resté scotché devant le dvd. Un film où les fantasmes et la réalité sont mis sur le même plan, avec une photo lumineuse mettant en valeur une Deneuve nue dont on ne voit que la cambrure et le dos, mais le plus beau dos, le plus érotique de l'histoire du cinoche français. Exploration des fantasmes féminins - bon par des hommes quand même, mais apparemment bien documentés - des frustrations bourgeoises - le film aurait pu s'appeler "le charme discret de la bourgeoisie"- film surréaliste, fétichiste [bcp de plans de jambes] mais aussi comédie très particulière [le fantasme du médecin maso, la chaussette trouée de Marcel], en bref un film dans lequel vous pouvez tout projeter, comme cette fin complètement irréelle mais en même temps étrangement logique...
PS: interview de JC Carrière dans le dvd, qui donne des pistes au film et explique sa construction avec l'intelligence et la simplicité qui lui est propre
8/10
Un film avec un pouvoir de fascination indéniable, intoxicant. Etes-vous tombé aussi sous le charme?
PS: interview de JC Carrière dans le dvd, qui donne des pistes au film et explique sa construction avec l'intelligence et la simplicité qui lui est propre
8/10
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Et t'as pas encore tout vu ou lufatalitas a écrit :Toi, tu confirmes que tu es un cinephile deviant
Bientôt une critique de Ilsa, louve SS et un topic sur "les meilleurs films de prostitué(e)s" - j'inclus American Gigolo
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copie excellente, lumineuse. Sous-titres italiens si on en a besoin . Le documentaire livre les anecdotes du 1er assistant de Bunuel sur le film, de Françoise Fabian [dans le cadre de l'émission de Bernard Rapp] et of course, JC Carrière pédago et intelligent. Il évoque le mystère de "Belle de Jour" sans pour autant chercher à déflorer un film dans lequel on peut tout projeter - Carrière évoque notamment toutes les hypothèses de ses amis quant au contenu de la mystérieuse boîte du Japonais et s'interroge malicieusement sur les raisons du succès critique et public du film: film d'auteur ou film de prostituées?Joshua Baskin a écrit :Un de mes Bunuel préférés; à ce propos que vaut le dvd recemment sorti ?
+ portrait de Bunuel que je n'ai pas encore maté.
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Certes... Sauf que....Mes quelques précédentes expérience Bunuellienes me portaient à l'impatience (Un Chien Andalou...Le Charme discret de la bourgeoisie)...et la vue du DVD m'aura laissé quelques réserves...J'avoue ne pas m'être attendu à découvrir un film de Buñuel aussi mécanique dans son déroulement, lisible dans son discours, peu à l'aise dans sa représentation des fantasmes (attention, je ne critique pas la façon de ne pas différencier explicitement le rêve de la réailté, une des réussite du film), tourné selon un point de vue finalement très masculin. Et s'il ne m'aura fallu que peu de temps pour accomoder ma vision à ce que je voyais se dérouler à l'écran, et y prendre du plaisir, reste que pour moi cet effort manifeste ce que je ne saurais appeler qu un certain vieillissement du film, contredisant son statut de "classique intemporel".
Suis je le seul?
Et que penser du discours "bonistique" de Carrière, insistant lourdement sur le réalisme de l'"étude de cas", sur l'inovation que pouvait constituer ce film, quand en le voyant j'avais en tête l'antérieur "La Barrière de Chair", de suzuki, où, sans prétention auteurisante, par le biais du genre du "roman porno", dans un film s'adressant à un public lubrique et mâle,l'auteur magnifie les pulsions de ses héroines, réussissant l'exploit de faire du corps de son hamster athlétique, Joe Shishido le pôle où s'électrise toute la tension érotique du film. Bref un beau film baroque qui, pour le coup, nous fait vraiment passer "du coté des femmes".
Peut-être est ce ceci, qui m'aura déçu, un film trop sobre par rapport à ce que j'en attendais, auquel cas une revision pourrais me faire changer d'avis.
Peut être aussi faut il chercher du coté du coscénariste, décidemment trop satisfait de son boulôt...Ca m'a fait penser un peu au dernier Chabrol, brillant stylistiquement mais au scénario vraiment trop démonstratif (et, dans les deux cas, le sous texte psychanalitique du genre qui m'épuise : immanquable) Quelqu'un saurait si Carrière à aussi participé aux "Charme discret" que j'avais adoré, par contre?
Puis, Deneuve me fascine peu, ceci expliquant peut-être...
Enfin bref, je m'arrête là, avant de trop m'embrouiller, mon but étant à l'origine de clarifier mes propres idées.
Et bonjour tout le monde, puisqu'à force de lire je poste enfin.
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Et que penser du discours "bonistique" de Carrière, insistant lourdement sur le réalisme de l'"étude de cas", sur l'inovation que pouvait constituer ce film, quand en le voyant j'avais en tête l'antérieur "La Barrière de Chair", de suzuki, où, sans prétention auteurisante, par le biais du genre du "roman porno", dans un film s'adressant à un public lubrique et mâle,l'auteur magnifie les pulsions de ses héroines, réussissant l'exploit de faire du corps de son hamster athlétique, Joe Shishido le pôle où s'électrise toute la tension érotique du film. Bref un beau film baroque qui, pour le coup, nous fait vraiment passer "du coté des femmes".
Peut-être est ce ceci, qui m'aura déçu, un film trop sobre par rapport à ce que j'en attendais, auquel cas une revision pourrais me faire changer d'avis.
Peut être aussi faut il chercher du coté du coscénariste, décidemment trop satisfait de son boulôt...Ca m'a fait penser un peu au dernier Chabrol, brillant stylistiquement mais au scénario vraiment trop démonstratif (et, dans les deux cas, le sous texte psychanalitique du genre qui m'épuise : immanquable) Quelqu'un saurait si Carrière à aussi participé aux "Charme discret" que j'avais adoré, par contre?
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Est-ce que tu peux réduire ton avatar, stp sinon bienvenue.Ronan a écrit :Certes... Sauf que....Mes quelques précédentes expérience Bunuellienes me portaient à l'impatience (Un Chien Andalou...Le Charme discret de la bourgeoisie)...et la vue du DVD m'aura laissé quelques réserves...J'avoue ne pas m'être attendu à découvrir un film de Buñuel aussi mécanique dans son déroulement, lisible dans son discours, peu à l'aise dans sa représentation des fantasmes (attention, je ne critique pas la façon de ne pas différencier explicitement le rêve de la réailté, une des réussite du film), tourné selon un point de vue finalement très masculin. Et s'il ne m'aura fallu que peu de temps pour accomoder ma vision à ce que je voyais se dérouler à l'écran, et y prendre du plaisir, reste que pour moi cet effort manifeste ce que je ne saurais appeler qu un certain vieillissement du film, contredisant son statut de "classique intemporel".
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Et que penser du discours "bonistique" de Carrière, insistant lourdement sur le réalisme de l'"étude de cas", sur l'inovation que pouvait constituer ce film, quand en le voyant j'avais en tête l'antérieur "La Barrière de Chair", de suzuki, où, sans prétention auteurisante, par le biais du genre du "roman porno", dans un film s'adressant à un public lubrique et mâle,l'auteur magnifie les pulsions de ses héroines, réussissant l'exploit de faire du corps de son hamster athlétique, Joe Shishido le pôle où s'électrise toute la tension érotique du film. Bref un beau film baroque qui, pour le coup, nous fait vraiment passer "du coté des femmes".
Peut-être est ce ceci, qui m'aura déçu, un film trop sobre par rapport à ce que j'en attendais, auquel cas une revision pourrais me faire changer d'avis.
Peut être aussi faut il chercher du coté du coscénariste, décidemment trop satisfait de son boulôt...Ca m'a fait penser un peu au dernier Chabrol, brillant stylistiquement mais au scénario vraiment trop démonstratif (et, dans les deux cas, le sous texte psychanalitique du genre qui m'épuise : immanquable) Quelqu'un saurait si Carrière à aussi participé aux "Charme discret" que j'avais adoré, par contre?
Puis, Deneuve me fascine peu, ceci expliquant peut-être...
Enfin bref, je m'arrête là, avant de trop m'embrouiller, mon but étant à l'origine de clarifier mes propres idées.
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J'ai vu la barrière de chair un peu avant le film de Bunuel - si tu as le courage de chercher parmi les posts j'ai dû laisser mes impressions sur le film - et effectivement le film de Suzuki va sans doute plus loin, ou du moins ses couleurs pop, son outrance, son énergie par rapport au côté sage de Belle de Jour; de même son sous-texte est sans doute plus subversif que chez Bunuel puisque je crois, il "interroge" ce qu'une femme peut faire de son corps, et plus particulièrement ce qu'est être en marge de la société et la manière de l'assumer... mais je pense que Belle de Jour et Suzuki se complètent assez bien, le calme trompeur de Bunuel et l'outrance du film de Suzuki élargissent la cartographie du désir féminin. Car après tout le fantasme des unes n'est pas celui des autres, et si les fantasmes de Séverine - ou des femmes de l'époque puisque Carrière s'énorgueillit d'avoir fait son enquête - sont "sages", eh bien tant pis ce sont les leurs. Moi j'aime les 2 films en tout cas.Ronan a écrit : Et que penser du discours "bonistique" de Carrière, insistant lourdement sur le réalisme de l'"étude de cas", sur l'inovation que pouvait constituer ce film, quand en le voyant j'avais en tête l'antérieur "La Barrière de Chair", de suzuki, où, sans prétention auteurisante, par le biais du genre du "roman porno", dans un film s'adressant à un public lubrique et mâle,l'auteur magnifie les pulsions de ses héroines, réussissant l'exploit de faire du corps de son hamster athlétique, Joe Shishido le pôle où s'électrise toute la tension érotique du film. Bref un beau film baroque qui, pour le coup, nous fait vraiment passer "du coté des femmes".
Peut-être est ce ceci, qui m'aura déçu, un film trop sobre par rapport à ce que j'en attendais, auquel cas une revision pourrais me faire changer d'avis.
Mais il est effectivement dommage que les films de fantasmes féminins soient souvent surpris par des messieurs... et personnellement si vous connaissez de tels films écrits par des dames - autres que Breillat - vos conseils sont les bienvenus.
Et je suis très curieux de voir "Histoire d'une prostituée" - décidément - du même Suzuki
Dans ce film là je ne sais pas ce qui te manqueRonan a écrit :Puis, Deneuve me fascine peu, ceci expliquant peut-être...
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Scusez d'avance le quotage foiré si par malheur... j'essaye, hein...Ronan a écrit:
Puis, Deneuve me fascine peu, ceci expliquant peut-être...
Dans ce film là je ne sais pas ce qui te manque
Ah ben, je sais pas, mon insensibilité totale à son genre de glamour me fais penser que ce serait plutôt aux autres de s'expliquer...Ou alors si... je l'aime bien vieille en ventripotente bourgeoise chez Ruiz ou Carax, je la préfère en maman déchue, en fait, allez savoir pourquoi...
Puis bon, mes indifférences absolues ont de quoi choquer plus d'un cinéphile : Marylin, la Kidman, l'Hayworth, etc...Ahh, parlez moi de Cheng Pei Pei, ou d'Harriet Anderson...
Sinon, pour revenir à Buñuel, mes petites soldes Cdiscountienne venant de me parvenir, je saurais bientôt plus où j'en suis, en désaccord ou non avec Bergman déclarant dans un coin (Lanterna Magica?) à quel point il l'estime peu, le traitant, en gros, de charlatan de l'onirisme.
Et Suzuki, ben, vi, j'attends la suite...
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Je te poursuis en justice pour diffamation.John Constantine a écrit :Et t'as pas encore tout vu ou lufatalitas a écrit :Toi, tu confirmes que tu es un cinephile deviant
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