Je n'arrive pas à croire ou je ne réalise pas très bien que ce film date de 1927. Certains plans pourraient faire penser que le film a été tourné dans les années 60-70, je pense en particulier à l'utilisation du plan-séquence.
J'ai été pris dans le film dès les premières secondes, et comme c'est un muet, l'acent est mis sur les expression des visages. Et quelles expressions ! Tout y passe : colère, envie, désespoir, pitié, remords. Les acteurs de muet avaient la faculté de faire passer par le regard ou la gestuelle ce qui est parfois impossible de décrire ou de raconter par la parole. Et les rares écriteaux n'en disent pas trop ni trop peu, c'est parfait tel que c'est.
Bon, le reste c'est un grand moment de poésie, de virtuosité technique et artistique, du grand art. Je me demande comment ces mouvements en travelling avant on pu être possibles. Est-ce expliqué dans le DVD, car en 1927 la steadycam n'existait pas encore ?
Une véritable leçon de montage ( fondus enchaînés, surimpressions, raccords, superposition, fondus au noir) et puis une histoire simple, limpide. J'ai entendu l'accompagnement musical le plus idoine qui soit, avec des cordes, le plus adapté je pense au scénario et sa dramaturgie.
Je ne sais pas ce que vaut la BO de Lambshamp.
Grand film, très beau plan final, inventivité constante. Truffaut s'est peut-être un peu lâché en disant que c'était LE plus beau film du monde quand même. C'est un bijou, pas de doutes, mais pas au point d'être LE bijou.