L'Avventura (Michelangelo Antonioni - 1960)
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j'avoue me faire chier devant la plupart de ses films que j'ai vu : La Notte, L'Eclipse, Le desert rouge, Par dela les nuages sont des films que j'ai abandonné en cours de route, c'est dire
de lui, je prefere Profession reporter, Zabriskie point, Blow up, sans que j'y prenne non plus enormement de plaisir
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Comme plusieurs forumeurs l'ont déjà dit au-dessus, L'Avventura est une date-clé dans l'histoire du cinéma et pour pas mal de raisons.
On peut aimer ou pas le film mais on ne peut certainement pas y rester indifférent. On peut l'absorber les yeux grands écarquillés, se laisser aller à son rythme lancinant en ayant de temps en temps les paupières qui se ferment et la tête qui hoche ou ne pas supporter ses divagations. Mais il est certain qu'il s'agit d'un film propice aux discussions passionnées. Et d'un sujet quasiment inépuisable d'analyse filmique et sociale.
Il fait partie de cette époque très étonnante du tournant des années 50/60, quand plusieurs films en N&B ont modifié en profondeur les conventions de la narration classique : L'Avventura a déboulé sur les écrans dans les mêmes mois que L'Année Dernière à Marienbad, Psychose, La Dolce Vita, Hiroshima Mon Amour...
La particularité la plus importante de L'Avventura par rapport à l'évolution du cinéma, c'est qu'il a connu un succès public immense (public populaire et public intellectuel pour une fois en communion), malgré sa différence et sa difficulté et après le scandale de Cannes. A lui-seul, le film a fait prendre conscience à un public "culturel" qui n'imaginait pas que le cinéma puisse être autre chose qu'un simple divertissement, qu'en fait le cinéma n'était pas le parent pauvre des arts dits nobles (peinture, théâtre, littérature, musique...). On peut dire qu'avec L'Avventura, le cinéma a gagné la reconnaissance de ce qu'on appelait à l'époque "l'intelligentsia" et qu'il est entré d'un seul coup dans le rang des arts respectables. En ce sens, la sortie du film en 1960 marque une véritable révolution culturelle. Pour cette raison, L'Avventura est l'un de ces quelques films qu'il faut absolument avoir vu si on se prétend cinéphile.
Je n'ai en revanche jamais vraiment compris cette notion d'Incommunicabilité qui a été forgée à l'époque pour définir les films d'Antonioni et qui est devenue une rengaine quand on parle de sa célèbre tétralogie (L'Avventura, La Nuit, L'Eclipse, Le Désert Rouge) : les personnages de ces 4 films communiquent pourtant entre eux (notamment par le sexe) et agissent uniquement les uns par rapport aux autres. Solitude et ennui oui, incommunicabilité non. Le mot, qui a fait son effet par son intellectualisme outré, est aujourd'hui très daté 1960 mais ne signifie en fait pas grand chose.
Voir L'Avventura sur grand écran dans une bonne copie doit être une expérience formidable : je ne l'ai vu qu'en DVD (superbe édition Criterion) mais je ne peux pas oublier la beauté presque choquante des plans composés par Antonioni, la perfection de la photographie N&B, l'audace structurelle du scénario, le triste et si beau visage de Monica Vitti (et ces cheveux !) et le thème musical du film, qui est génial. Bref, L'Avventura est l'un des mes films préférés... et l'un des rares dont très souvent les images me reviennent brusquement à la mémoire.
On peut aimer ou pas le film mais on ne peut certainement pas y rester indifférent. On peut l'absorber les yeux grands écarquillés, se laisser aller à son rythme lancinant en ayant de temps en temps les paupières qui se ferment et la tête qui hoche ou ne pas supporter ses divagations. Mais il est certain qu'il s'agit d'un film propice aux discussions passionnées. Et d'un sujet quasiment inépuisable d'analyse filmique et sociale.
Il fait partie de cette époque très étonnante du tournant des années 50/60, quand plusieurs films en N&B ont modifié en profondeur les conventions de la narration classique : L'Avventura a déboulé sur les écrans dans les mêmes mois que L'Année Dernière à Marienbad, Psychose, La Dolce Vita, Hiroshima Mon Amour...
La particularité la plus importante de L'Avventura par rapport à l'évolution du cinéma, c'est qu'il a connu un succès public immense (public populaire et public intellectuel pour une fois en communion), malgré sa différence et sa difficulté et après le scandale de Cannes. A lui-seul, le film a fait prendre conscience à un public "culturel" qui n'imaginait pas que le cinéma puisse être autre chose qu'un simple divertissement, qu'en fait le cinéma n'était pas le parent pauvre des arts dits nobles (peinture, théâtre, littérature, musique...). On peut dire qu'avec L'Avventura, le cinéma a gagné la reconnaissance de ce qu'on appelait à l'époque "l'intelligentsia" et qu'il est entré d'un seul coup dans le rang des arts respectables. En ce sens, la sortie du film en 1960 marque une véritable révolution culturelle. Pour cette raison, L'Avventura est l'un de ces quelques films qu'il faut absolument avoir vu si on se prétend cinéphile.
Je n'ai en revanche jamais vraiment compris cette notion d'Incommunicabilité qui a été forgée à l'époque pour définir les films d'Antonioni et qui est devenue une rengaine quand on parle de sa célèbre tétralogie (L'Avventura, La Nuit, L'Eclipse, Le Désert Rouge) : les personnages de ces 4 films communiquent pourtant entre eux (notamment par le sexe) et agissent uniquement les uns par rapport aux autres. Solitude et ennui oui, incommunicabilité non. Le mot, qui a fait son effet par son intellectualisme outré, est aujourd'hui très daté 1960 mais ne signifie en fait pas grand chose.
Voir L'Avventura sur grand écran dans une bonne copie doit être une expérience formidable : je ne l'ai vu qu'en DVD (superbe édition Criterion) mais je ne peux pas oublier la beauté presque choquante des plans composés par Antonioni, la perfection de la photographie N&B, l'audace structurelle du scénario, le triste et si beau visage de Monica Vitti (et ces cheveux !) et le thème musical du film, qui est génial. Bref, L'Avventura est l'un des mes films préférés... et l'un des rares dont très souvent les images me reviennent brusquement à la mémoire.
... and Barbara Stanwyck feels the same way !
Pour continuer sur le cinéma de genre, visitez mon blog : http://sniffandpuff.blogspot.com/
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Re: Vos avis sur L'AVVENTURA
J'ADOOOOOORE Jim Carrey, J'ADOOOOOORE "ACE VENTURA" que ce soit le premier ou celui en AfriquePhilip Marlowe a écrit :Enregistré lors de son passage sur Arte mais j'ai besoin de motivation sinon je sens que la VHS va moisir.
Donc vous en pensez quoi de ce film?
Sa façon de se garer, ses fesses qui parlent, son n'amour des petitis n'animaux
Et je crois que ma plaisanterie a été assez longue pour l'écourter maintenant et disparaître comme je suis venu : sans bruit ?
Désolé, je l'f'rai plus
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Ma réaction fut vraiment curieuse, D'un point de vue, les personnages m'ont laissé de marbre, et c'est vrai que le rythme du film est assez particuler et ne fait rien pour qu'on puisse s'imirger dans le film. Mais... ( y forcement un mais )
mais les images ont crée sur moi un effet quasi hypnotique, je crois qu'au bout d'un moment je ne devais plus écouter le son, ni lire les sous-titres. je me suis fait seulement happé par la force visuelle, pris dans une sorte de poème cinématrophique. Et là les paysages, les visages, les décors semblent raconter une autre histoire ( manière de parler, ça reste sur la solitude et l'incommunication ). Un conseil, donc, ne cherche pas à suivre l'histoire, baisse le son, et laisse toi bercer par le flux d'images.
il parait qu'il faut prendre de la même manière le prochain Ghost de The shell d'oshii. Deux auteurs dont il faudra un jour que j'appronfondisse les rapprochements.
Aprés, je m'étais assez ennuyé devant "le désert rouge", un peu moins avec "chronique d'un amour". J'aime bien "par delà les nuages" et "zabriskie point" et j'idolatre "blow up" .
mais les images ont crée sur moi un effet quasi hypnotique, je crois qu'au bout d'un moment je ne devais plus écouter le son, ni lire les sous-titres. je me suis fait seulement happé par la force visuelle, pris dans une sorte de poème cinématrophique. Et là les paysages, les visages, les décors semblent raconter une autre histoire ( manière de parler, ça reste sur la solitude et l'incommunication ). Un conseil, donc, ne cherche pas à suivre l'histoire, baisse le son, et laisse toi bercer par le flux d'images.
il parait qu'il faut prendre de la même manière le prochain Ghost de The shell d'oshii. Deux auteurs dont il faudra un jour que j'appronfondisse les rapprochements.
Aprés, je m'étais assez ennuyé devant "le désert rouge", un peu moins avec "chronique d'un amour". J'aime bien "par delà les nuages" et "zabriskie point" et j'idolatre "blow up" .
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Redécouverte émerveillé et subjugué par la beauté plastique de la photo, des cadrages et.... de Monica Vitti. Elle est vraiment magnifiée par la caméra de Antonioni. Donc en gros, j'ai été complètement pris dans ce rythme lent et "contemplatif", Antonioni préférant filmer ce que d'habitude on coupe au montage. La scène de la recherche d'Anna sur l'île aurait pu durer une heure de plus que je ne m'y serais certainement pas ennuyé alors qu'il n'y a absolument aucune progression dramatique. Peu de dialogues, peu de psychologie, tout passe par la mise en scène, les plans, les regards...et c'est beau. Le final est magnifique dans sa simplicité.Cosmo Vitelli a écrit :Que tu aimes ou que tu détestes dis-toi que, au moins, tu auras vu un film marquant de l'Histoire du cinéma, une sorte de manifeste de ce qu'on a nommé "le cinéma moderne" (par opposition au cinéma hollywoodien classique). L'ensemble des codes (des codes spatio-temporels, narratifs, esthétiques...) que le spectateur a assimilié volent en éclat.
On part d'une situation classique et, tout d'un coup, le récit bifurque et se dissout pour nous emmener autre part. Pour les spectateurs de l'époque, habitués à un certain ordonnancement du récit, à une certaine psychologie des personnages, ce fut une expérience déstabilisante.
ça le reste pour pas mal de nos contemporains.
Outre ce côté révolutionnaire du film, tu pourras apprécier la magnifique plastique du film (et de Monica Vitti).
Difficile d'en parler, c'est surtout une expérience esthétique assez unique. Sa tétralogie des années 60 qui va jusqu'au Désert rouge est vraiment ce que j'aime le mieux de ce cinéaste.
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J'ai l'impression que les films d'Antonioni se méritent, encore plus que "Hiroshima mon Amour": et je ne dois apparemment pas encore les mériter.
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Elle est tout simplement merveilleuse et qui plus est, amoureusement filmée. Quand elle se met à entamer un pas de danse, fredonner ou se faire des grimaces dans le miroir... elle est formidable.Philip Marlowe a écrit :Suis-je le seul ici à trouver que la prestation de Monica Vitti ressemble à celle d'un mannequin essayant de jouer la comédie
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Ben moi je dois pas encore mériter Monica Vitti(non mais c vrai si ça c une bonne actrice)Ouf Je Rêve Eveillé a écrit :J'ai l'impression que les films d'Antonioni se méritent, encore plus que "Hiroshima mon Amour": et je ne dois apparemment pas encore les mériter.
Ceci dit j'aime bien L'Avventura , mm si le texte lu dans le numéro anniversaire de Positif est à la limite de casser ma fascination fragile pr ce film
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En plus d'un charme indéfinissable, elle joue très bien la femme au regard un peu perdu, à la recherche d'un idéal qu'elle ne trouvera pas... Mon jugement est peut-être faussé par les effets que sa beauté produit sur moi mais c'est une de mes actrices préférées, il faut que je voie les films qu'elle a fait avec Scola...Philip Marlowe a écrit :Suis-je le seul ici à trouver que la prestation de Monica Vitti ressemble à celle d'un mannequin essayant de jouer la comédie
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Tout s'explique peut être par le fait que je ne la trouve pas spécialement belle(quoique sur une photo de La Nuit, elle dégage un certain magnétisme).Bill Douglas a écrit :En plus d'un charme indéfinissable, elle joue très bien la femme au regard un peu perdu, à la recherche d'un idéal qu'elle ne trouvera pas... Mon jugement est peut-être faussé par les effets que sa beauté produit sur moi mais c'est une de mes actrices préférées, il faut que je voie les films qu'elle a fait avec Scola...Philip Marlowe a écrit :Suis-je le seul ici à trouver que la prestation de Monica Vitti ressemble à celle d'un mannequin essayant de jouer la comédie
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Qui ne la trouve pas spécialement belle dans ses films avec Antonioni ?
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