Putain de Noos Cable hier soir !
Je n'ai pas pu répondre à Beule.
Beule a écrit :Je ne juge pas forcément de la qualité d'un film à sa pertinence historique ou politique.
Ce n'est pas ce que j'ai laissé entendre.
Je parlais d'un caractère politique de ses films qu'on relève moins souvent que sa maestria visuelle mais il existe. Je te l'accorde, il est de plus en plus prégnant avec le temps et apparaît surtout dans
Le bon, la brute et le truand (la Guerre de Sécession) pour s'affirmer dans
Il était une fois dans l'Ouest (les derniers soubresauts d'un ordre ancien et cruel remplacé par une modernité pas moins agressive) et
Il était une fois la Révolution (une charge politique forte et succulente de la part de Leone, où le marxisme et le capitalisme sont renvoyés dos à dos).
Sa vision politique de l'Amérique est un mélange de cynisme vonlontairement outré et d'un pessimisme profond dans la mesure où il confronte la mythologie westernienne à la réalité sauvage et très brutale des rapports humains qui restent les mêmes malgré une modernisation rampante. Ses "héros" traversent des paysages en désolation peuplés de personnages iconiques (100 fois vu dans les westerns) qu'il débarrasse de tout vernis. Dès qu'un personnage cherche à s'intégrer dans cette société, il en paie le prix fort, rejeté deux fois : pour son appartenance au passé et par sa difficulté à évoluer. D'où le recul qu'ont ces personnages sur l'histoire racontée, recul qu'ils nous transmettent à nous spectateurs. En même temps il y a énormément de nostalgie chez lui (sublimé par la musique de Morricone) et une certaine naiveté chez ses personnages en demi teinte qu'il ne condamne jamais. C'est ce mélange détonnant qui donne aussi une richesse et une originalité à ses films.
Cosmo Vitelli a eu raison de compléter ce que je disais par la lecture politique du film de Corbuccci.
Je finirai par dire que je ne condamne évidemment pas les goûts des autres et la réception qu'ils ont de tel ou tel film. Donc aucun énervement de ma part lorsqu'on "ne pense pas comme moi"...
Seulement quand des jugements lapidaires se veulent parole objective. Et cela me gêne considérablement.
PS : j'adore les zooms de
Mort à Venise.