Simone Choule a parlé, sa parole est universelle, donc Shining est le meilleur film du monde...
...Après Il était une fois en Amérique.
Qui est lui-même après Il était une fois dans l'Ouest.
J'aime beaucoup Shining (dans mon trio de tête films de Kubrick) et je pense que l'atmosphère glaciale renforce le côté très inconfortable et repoussant de l'hôtel Overlook.
Traumatisé gamin par l'extrait des coups de hache dans la porte de la salle de bains, j'ai mis du temps à voir ce film que je trouve parfait sans que cela constitue un défaut
Ouf Je Respire a écrit :
Simone Choule a parlé, sa parole est universelle, donc Shining est le meilleur film du monde...
C'est bien.
Tu commences à comprendre...
Je commence seulement... Ne compte pas sur moi pour te mettre constamment sur un piédestal et pour te proclamer comme le digne successeur de Raël, doux prétexte pour que tu couches avec tous les forumeurs du site (y compris Tewoz et Vazymollo...).
Jordan White a écrit :
Deux visions je crois s'opposent entre les fans ardents du film dont je fais partie pour qui ce film est un cauchemar incroyable, d'une beauté mystérieuse et dont la qualité technique n'est pas le seul critère de réussite - utilisation magistrale de la Steadycam bien avant Eyes Wide Shut- et celle des détracteurs ou des personnes sceptiques devant tant de débauche de savoir-faire voire de génie mais sans aucun ressentiment pour le film, comme s'ils y étaient étrangers, spectateurs ne rentrant pas dans le film.
Qu'en pensez-vous ?
Je me posais un peu cette question en revoyant le film hier soir. Plus je le regarde plus il me semble évident qu'il ne veut rien dire du tout, au délà de l'aspect psychanalitique qu'on peut y voir et qui n'est qu'une toile de fond comme dans la plupart des autres films de Kubrick. Mais en réduisant son propos à peau de chagrin ce film atteint une plénitude que d'autres oeuvres du cinéaste ne retrouvent pas, d'autant qu'ici la représentation d'espaces mentales est clairement revendiqué (Nicholson au dessus de la maquette du labyrinthe). La géométrie de l'hotel, l'hétérogénéité des lieux, les figures humaines qui y trainent, les flash faisant écho au plan séquence...Tout n'est que forme ce qui n'empêche pas Shining d'être un film entier où le jeu de Nicholson est à deux doigts d'y rompre l'harmonie (son numéro devant le barman est limite). Chef d'oeuvre de Kubrick
Jordan White a écrit :
Deux visions je crois s'opposent entre les fans ardents du film dont je fais partie pour qui ce film est un cauchemar incroyable, d'une beauté mystérieuse et dont la qualité technique n'est pas le seul critère de réussite - utilisation magistrale de la Steadycam bien avant Eyes Wide Shut- et celle des détracteurs ou des personnes sceptiques devant tant de débauche de savoir-faire voire de génie mais sans aucun ressentiment pour le film, comme s'ils y étaient étrangers, spectateurs ne rentrant pas dans le film.
Qu'en pensez-vous ?
J'en pense que je fais plutôt partie de la 2ème catégorie de spectateurs : tout comme avec 2001, je reste ébahi devant la mestria technique et visuelle dont fait preuve Kubrick.
Mais le tout me paraît trop froid, trop distant...trop "analytique" pour que je puisse pleinement y rentrer.
Certaines scènes sont efficaces (Danny tombant nez à nez avec les 2 jumelles, la femme dans la baignoire) mais pour le reste, je ressens davantage une sorte d'ennui poli...même si j'aime beaucoup cette image finale, qui a la capacité à chaque fois de me hanter bien longtemps après ma vision du film (donc dans un sens, Kubrick a réussi son coup).
Un film immense qui réfléchit sur de nombreuses notions liées à la peur, la folie mais est également un grand film sur la création et dans ce cas précis l'impossibilité de créer.
Formellement l'un des films les plus incroyables du 7 éme art, par contre j'avoue que si ce film me procure d'immenses frissons j'aurai du mal à parler de peur véritable.
Je le vois plutôt comme une reflexion sur le genre du film d'horreur, repoussant l'argument fantastique au maximum dans sa narration. Mais c'est aussi est surtout le plus grand "film-cerveau" qui soit.
Cette épuration complête du scénario destinée à se retrouver uniquement avec les bases d'un film d'horreur lui permet un travail unique qui aurait pu s'avérer profondément emmerdant réalisé par un autre que lui.
Donc je comprends parfaitement ceux qui en restent à la porte car il faut aimer ce genre de traitement distancié qui permet une reflexion poussée mais également aussi une implication émotionnelle du spectateur mais d'une façon différente (serais je tenté de dire Kubrickienne ?).
Assurément un film immense qui à traumatisé plus d'un de ses spectateurs et qui ne fonctionne aussi bien que grace au talent de son créateur et doit au final trés peu au livre de King, les deux hommes ayant une façon de fonctionner et des centre d'intérêts totalement différents.
Je ne ressens pas vraiment ce traitement distancié... Je pense que Kubrick (au delà de toute volonté de réfléchir sur le genre même) tiens réellement à foutre les pétoches aux spectateurs. J'ai du voir le film vingt fois, et je continue à être terrorisé par celui-ci. Réflexion oui, mais distanciation je ne pense pas.
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
C'est curieux ça, moi ce film me stresse mais ne fait pas peur !!!
Il soulève des questions vertigineuses mais ne provoque que trés peu d'effroi en moi peut être parce que j'y vois plus une réflexion sur le genre, une Kubrickisation du film d'horreur qu'un réel film fantastique destiné à foutre une pétoche bleue.
Mais bon c'est ma façon de ressentir ce film qui me prend aux tripes comme peu mais qui reste à mes yeux un film cerveau trés théorique mais également physiquement dérangeant comme peuvent l'être les plus grandes réussites de Bava que Kubrick à visiblement pas mal regardé avant de tourner Shining.
Carlotta Montay a écrit :Ah ! La voix française de Dany !
Avec celle d'Emmanuel Curtil, c'est bien la voix qui m'insupporte le plus au monde.
J'ai l'impression que ça fait 20 ans que je l'entends...et aujourd'hui encore, elle continue de sévir !! Quand est-ce qu'elle va ENFIN cracher le glaire qu'elle a au fond de la gorge ??
En fait Shining est un film entier sur la dernière partie de 2001 lorsque Bowman arrive dans l'appartement.
Et pour moi, le film toujours aussi peur: les jumelles au détour du couloir, la fin, la scène de la salle de bain...brrr... même s'il y a une bonne dose de grotesque comme dans tous les Kubrick