Pique-nique à Hanging Rock (Peter Weir - 1975)

Requiem · Message par **Requiem** » 8 août 04, 16:54

phylute a écrit :
Requiem a écrit : le director's cut de Weir qui, je crois, compte une petite dizaine de minutes en moins.
YOUHOO

C'est fini oui !

Tu sais que quand on fais une recherche sur le film, la moitié des messages sont de toi ou Susie ?

Colqhoun · Message par **Colqhoun** » 8 août 04, 16:55

breezy a écrit :Il repasse Lundi c'est bien ça?

Exactement. 00h15, quelque chose comme ça.

Johnny Doe · Message par **Johnny Doe** » 8 août 04, 17:00

Requiem a écrit : le director's cut de Weir qui, je crois, compte une petite dizaine de minutes en moins.

Que 10 minutes ?

phylute :

Requiem · Message par **Requiem** » 8 août 04, 17:11

Johnny Doe a écrit :phylute : :mrgreeen:

Commence par apprendre à smiler toi !

(<--- C'est comme ça qu'il faut faire)

Stalker · Message par **Stalker** » 8 août 04, 17:59

Mon avis sur le film...
(qq spoilers)

J'ai plutôt beaucoup aimé dans l'ensemble. J'ai été vraiment pris par le film pendant toute la première partie, jusqu'à la disparition. La réalisation est superbe. Weir arrive à créer une atmosphère légérement inquiétante et enivrante à partir de pas grand chose et nous transmet avec beaucoup de justesse les émotions de ses personnages.
J'ai été ravi par l'absence de dénouement et d'explication rationnelle. Finalement le film délaisse un peu l'histoire, et préfère nous peindre des personnages et leurs émotions, à travers des situations peu communes.
Mais il y a un truc qui cloche et qui m'empèche de voir une réussite totale dans ce film... Je pense que ce sont les personnages masculins des deux jeunes hommes qui partent à la recherche des disparues. Ils créent des moments creux et rompent l'atmosphère brillamment mise en place auparavant... C'est probablement une affaire de sensibilité personnelle, mais je pense que le film aurait beaucoup gagné à rester centré sur les pensionnaires et les encadrants de l'institution de jeunes filles.
Mais ça reste quand même à mes yeux une grande réussite. Il faut sûrement beaucoup de talent pour faire un film qui fonctionne sur des émotions et des atmosphères aussi ténues. C'est dans ce sens très proche de ce qu'a fait Sofia Coppola avec Virgin Suicides (sur un thême très proche) et même Lost in translation.

Requiem · Message par **Requiem** » 8 août 04, 18:10

Requiem a écrit :J'y repense à l'instant, voilà longtemps que j'aimerais avoir une petite idée des différences entre la version que nous connaissons tous et le director's cut de Weir qui, je crois, compte une petite dizaine de minutes en moins. Quelqu'un a-t-il comparé ou tout du moins, vu les deux versions ?

Ma question reste posée...

Sinon je ne sais pas si vous êtes allés voir la review qu'on trouve sur IMDb, le type compare Picnic at Hanging Rock de manière très interessante à un film contemporain, non ce n'est pas Heavenly Creatures, non ce n'est pas Virgin Suicides, c'est le Blair Witch Project...

"Peter Weir's movie is inferior to "the Blair Witch Project""

Stalker · Message par **Stalker** » 8 août 04, 18:23

Requiem a écrit :Sinon je ne sais pas si vous êtes allés voir la review qu'on trouve sur IMDb, le type compare Picnic at Hanging Rock de manière très interessante à un film contemporain, non ce n'est pas Heavenly Creatures, non ce n'est pas Virgin Suicides, c'est le Blair Witch Project...

"Peter Weir's movie is inferior to "the Blair Witch Project""

J'adore les review IMDB, on tombe quelques-fois sur des perles... A propos de Picnic at Hanging Rock :

This is, hands-down, the absolute WORST movie I have ever seen in my life. It is not "beautiful" or "artsy" or even unintentionally funny. Although the actors make a valiant effort to portray themselves as realistic humans, the script is horrific and the film ends in such a way that makes it obvious that there never was an ending to begin with. This movie made me want to shake Peter Weir and ask him simply: "WHY!?!?!?" There is a special room in hell where the greatest sinners of us all are condemned to view this travesty, a la Clockwork Orange, for all eternity.

Brice Kantor · Message par **Brice Kantor** » 11 août 04, 20:12

Petits Spoilers

Peter Weir est un cinéaste bi-polaire dont les films renferment la cohabitation de deux mondes distincts... Mais difficile d'en donner une réelle définition, ce c'est pas le réel et le rêve, le visible et l'invisible. On peut même dire que cette bi-polarité se définit à chaque fois de manière nouvelle. Grossièrement, "The Truman Show" en permet la représentation la plus net et précise. Mais cette frontière de l'autre monde que ses héros traversent est toujours là sous des formes différentes. L'"Etat Second" de Jeff Bridges, les Amish d'Harrisson Ford, les Etats-unis de Depardieu, la liberté romantique de la jeunesse du "Cercle", la mer de "Master and Commander"... Quelque soit ce que ça metaphorise, tout est une quète de la "Mosquito Coast", des images d'un idéal de vie souvent sans concrétisation, planant dans l'air, représenté comme une végétation calme, dense et mystérieuse dont on ne perce pas les secrets. Le nouveau monde, plus incroyable encore que chez Ridley Scott, Depardieu l'expérimente à travers un balcon de plantes vertes et les airs d'Enya. S'affranchir et connaitre la liberté, c'est faire le saut dans un trou noir, dans l'inconnu, expérimenter la désillusion parfois. Qu'est-ce que disparaitre et mourir dans cette façon de voir les choses? Faire disparaitre un corps?

Ce qui est magnifique avec "Picnic", c'est sa façon de rendre encore plus attractive et profonde l'impalpable de Peter Weir. C'est aussi, par le traitement de son sujet, tellement fait avec délicatesse et pure contemplation devant l'inconnu, une manière de nous réconcilier avec ce qui a pu être parfois très critiqué chez lui, certaines scènes de son cinéma comme les suicides du « Cercle » et de « Master and Commander ». C’est que Weir a un vrai regard non seulement de poète mais pictural devant ces choses si dérangeantes que sont le passage de la vie à la mort, et le but de l’existence, la quête d’un sens à y trouver. Dans « Picnic » on a cette remarque d’une jeune fille observant son petit monde de loin, les personnes apparaissant comme des fourmis… Quel est la fonction d’une personne sans but ? une question angoissante à laquelle les personnages tentent de répondre en cherchant à dominer ce monde, ou plutot les deux mondes, qui les dépassent. Les deux jeunes hommes du film vont au bout d’eux mêmes à expérimenter le trou de ce volcan pour un bout d’étoffe et l’image évaporée d’une nymphe. Sans symboliques lourdes, Weir parle des frontières franchis, celle des barrières sociales (la relation entre Michael et son serviteur, cette étrange amitié, fait penser au rapport Bettany/crowe dans « Master and Commander ») ou de la virginité. La seule rescapée de ce périple perd son corset, ses bats noirs (belle image érotique que l’enlèvement de ces bas) et devient vétu de rouge au milieu des robes blanches. Des indices visuels que Weir fait passer comme une lettre à la poste, ne les appuyant jamais ni ne leur donnant un sens définitif : c’est au spectateur de faire le travail. A ce titre, l’ ensemble peut paraître parfois difficile, surtout au niveau du rythme, mais c’est un univers dont la beauté calme et mystérieuse, doucement inquiétante a rarement été servis avec autant de fraîcheur, le genre de beauté que l’on retrouve avec tant de plaisir dans les films qui composent la première partie d’un œuvre. Et lorsque la directrice de l’école, tout droit sortis de princesse Sarah, voit s’écrouler son univers rigidement pensé, on se prend avec plaisir de profiter de toute ces impressions, ces questionnements qui compose ce film, de ceux qui justement restent longtemps à l’esprit sans faire énormément de bruit.

Colqhoun · Message par **Colqhoun** » 12 août 04, 11:38

Merci Mac'.
Ta prose résume tout à fait ma pensée sur ce film.

Spongebob · Message par **Spongebob** » 12 août 04, 12:44

Trés joli, trés poétique et ennivrant... mais un peu creu.

Requiem · Message par **Requiem** » 12 août 04, 12:45

Spongebob a écrit :Trés joli, trés poétique et ennivrant... mais un peu creu.

Pourquoi creux ?

Ouf Je Respire · Message par **Ouf Je Respire** » 12 août 04, 12:47

Requiem a écrit :
Spongebob a écrit :Trés joli, trés poétique et ennivrant... mais un peu creu.
Pourquoi creux ?

Quand on fait un pique nique, c'est souvent pour combler un petit creux.

Spongebob · Message par **Spongebob** » 12 août 04, 12:53

Requiem a écrit :
Spongebob a écrit :Trés joli, trés poétique et ennivrant... mais un peu creu.
Pourquoi creux ?

Un peu vaint pour moi, je ne vois pas trés bien où veut en venir Weir. Mais la forme est exceptionnelle, c'est déjà ça.

Requiem · Message par **Requiem** » 12 août 04, 13:04

Spongebob a écrit :
Requiem a écrit :
Pourquoi creux ?
Un peu vaint pour moi, je ne vois pas trés bien où veut en venir Weir. Mais la forme est exceptionnelle, c'est déjà ça.

C'est un film tout à fait foisonnant sur le plan thématique (propos sur l'adolescence, rapports à la nature, satire de l'école victorienne...) et tu le trouves vain ?

Alex Blackwell · Message par **Alex Blackwell** » 12 août 04, 13:06

Requiem a écrit :
Spongebob a écrit : Un peu vaint pour moi, je ne vois pas trés bien où veut en venir Weir. Mais la forme est exceptionnelle, c'est déjà ça.
C'est un film tout à fait foisonnant sur le plan thématique (propos sur l'adolescence, rapports à la nature, satire de l'école victorienne...) et tu le trouves vain ?

Hmmm, rapport à la nature, très intéressant pour moi ça, dommage que ma piètre réception d'Arte me prévienne de regarder tout film potentiellement intéressant diffusé sur leur chaîne.