Satyricon (Federico Fellini - 1969)
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Satyricon (Federico Fellini - 1969)
J'ai l'occasion d'aller le voir au cinéma ce soir mais je me tâte. J'attends vos avis pour prendre une décision. Merci
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Le film m'a semblé très difficile à appréhender. Je crois que le texte de Pétrone est arrivé à nous très incomplet, et Fellini n'a pas bouché les "trous" narratifs. Ce qui fait qu'il y a des ellipses assez importantes qui ne facilitent pas l'adhésion au film. Sinon ça reste du grand Fellini, fou et poétique.Majordome a écrit :Même si c'est très daté 70's par certains aspects, le pouvoir de fascination de ce film reste absolument intact. En salle, c'est une expérience à vivre... mais il faut être disponible d'esprit et se laisser aller, ne pas résister, ne pas être trop cartésien...
Une oeuvre d'art.
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J'ai pas mal souffert devant ce film quand je l'ai découvert en salle mais qui sait, peut-être que ça te plaira plus qu'à moi. Les décors sont trés étranges, tout comme les personnages et l'histoire (que je n'ai pas bien saisi). Ca n'a vraiment rien à voir avec une reconstitution historique. En tout cas c'est un film à voir (tous les Fellini sont à voir !!!).
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Ce film a une ambiance très étrange qui met assez mal à l'aise. Il est un peu daté, c'est un peu trop et bizarrement aussi sec à la fois (à l'image de la très belle musique de Rota, interprétée uniquement par des instruments d'époque). C'est l'un des Fellini que j'aime le moins avec La cité des femmes.
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Merci de vos différents avis, ils m'ont poussé à aller le voir. Je reviens juste de la séance et je dois dire que j'en suis encore tout étourdi. Difficile d'écrire quelque chose de cohérent après cette expérience. Le film m'a énormément troublé, mais ne m'a pas pour autant ennuyé malgré sa narration elliptique et ses quelques scènes éprouvantes. Je suis resté comme fasciné devant ce spectacle opulant. Il y a bien de choses à dire à propos du Satyricon de Fellini mais je vais laisser couler une bonne nuit de sommeil pour pouvoir émettre un avis plus réfléchi.
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C'est tout a fait mon ressenti aussi. Alors que les autres quittaient la salle, je suis restée fascinée bien le spectacle offert me déconcertait pas mal. C'est le genre d'expérience cinématographique sur laquelle je suis plutot incapable d'expliquer mes sentiments. Mais je sais que je tiens à le revoir à présent, quelques années et pas mal de films depuis....Majordome a écrit :Même si c'est très daté 70's par certains aspects, le pouvoir de fascination de ce film reste absolument intact. En salle, c'est une expérience à vivre... mais il faut être disponible d'esprit et se laisser aller, ne pas résister, ne pas être trop cartésien...
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Dans la meme veine, je suis restée bloquée devant Médée de Pasolini, vu à la meme époque.... mais fascinant...
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Complètement d'accord!fée clochette a écrit :C'est tout a fait mon ressenti aussi. Alors que les autres quittaient la salle, je suis restée fascinée bien le spectacle offert me déconcertait pas mal. C'est le genre d'expérience cinématographique sur laquelle je suis plutot incapable d'expliquer mes sentiments. Mais je sais que je tiens à le revoir à présent, quelques années et pas mal de films depuis....Majordome a écrit :Même si c'est très daté 70's par certains aspects, le pouvoir de fascination de ce film reste absolument intact. En salle, c'est une expérience à vivre... mais il faut être disponible d'esprit et se laisser aller, ne pas résister, ne pas être trop cartésien...
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Dans la meme veine, je suis restée bloquée devant Médée de Pasolini, vu à la meme époque.... mais fascinant...
Le Fellini reste symbolique du style du maître (dans sa période 70's): déstructuration de l'ensemble, beauté des cadrages, chaleur, poésie trouble, bref, du cinéma comme on en fait plus.
Et puis à propos du Médée de Pasolini, la scène du sarcrifice reste une des scènes du cinéma en général qui m'a le plus marqué: l'abscence de dialogues, les chants vaudous, la violence brute ont de quoi faire tourner la tête du spectateur: a voir absolument
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J'ai vu ce film quatre ou cinq fois... et son pouvoir de fascination et d'attraction ne se dément pas...
Je conseille, en bande dessinée, un travail très complémentaire de l'oeuvre filmée de Fellini:
Peplum - de Blutch - Editions Cornelius. (pas sur que ce soit encore dispo malheureusement)
Il interprète le Satyricon différemment de Fellini, mais avec la même compréhension de l'oeuvre. Il en résulte une fascination du même type qu'avec le film.
Là aussi, une oeuvre d'art totale.
et un petit complément indispensable:
Je conseille, en bande dessinée, un travail très complémentaire de l'oeuvre filmée de Fellini:
Peplum - de Blutch - Editions Cornelius. (pas sur que ce soit encore dispo malheureusement)
Il interprète le Satyricon différemment de Fellini, mais avec la même compréhension de l'oeuvre. Il en résulte une fascination du même type qu'avec le film.
Là aussi, une oeuvre d'art totale.
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Le film mûrit très bien dans mon esprit en tout cas.
Par bien des aspects, étonnant soit-il, j’ai tendance à faire des rapprochements avec Le Voyage de Chihiro. Notamment par son opulence formelle, son voyage initiatique, par son bestiaire et son univers fantasmagorique (mythologies de l’antiquité pour l’italien et shinto pour le japonais), envolées lyriques, poésie et émotion… Tout cela règne dans les deux films. Cette recherche de la beauté dans l’étrange et le monstrueux. Par ailleurs, on retrouve aussi des échos dans la narration, dans l’alternance de scènes grandiloquentes et d’autres plus intimistes.
Mais après réflexions, ce qui m’a peut-être le plus réjoui dans ce film, c’est l’éternelle quête d’identité du personnage principal (cfr. la confrontation de Encolpe face au Minotaure et du dragon blanc face à Chihiro). Ici l’odyssée du personnage central, par ses différentes expériences physiques (ses diverses relations sexuelles, son initiation à l’art et à la poésie, orgie gastronomique, combat au corps à corps,… ) se cherche et reconnaît qu’il n’est qu’un étudiant, un apprenti.
Mais le film de Fellini se différencie fortement dans son ambiance fourre-tout artistique pluri-ethnique. Des scènes de transcendance indigène côtoient des prières de soutras tibétains, l’italien communique avec du germano-grec, les danses tribales et le ballet classique, peintures sur corps et fresques murales, théâtre et cinéma, etc. Cet amalgame de choses défie tous sens humains, on est littéralement envoûté (on est vraiment dans le baroque là).
Pour moi, le film se termine et se résume par une scène vraiment magnifique où l’on voit, sur une île déserte, des ruines sur lesquelles sont représentées les différents protagonistes de l’histoire. Symbolisant dans cet unique plan, les fragments retrouvés du texte de Satyricon qui constitue l’architecture de ce film qui se situe dans une autre galaxie.
Certaines scènes m’ont réellement fasciné, d’autres m’ont franchement fait rire aux éclats. J’en suis ressorti le sourire aux lèvres et avec le recul, je me rends compte de toute l’étendue de la richesse du film. Je ne sais pas je suis entré par la bonne porte dans l’univers Felinnien mais c’est vraiment le genre d’expérience troublante que j’affectionne de plus en plus au cinéma . J’ai hâte de découvrir le reste de la filmographie du cinéaste.
Par bien des aspects, étonnant soit-il, j’ai tendance à faire des rapprochements avec Le Voyage de Chihiro. Notamment par son opulence formelle, son voyage initiatique, par son bestiaire et son univers fantasmagorique (mythologies de l’antiquité pour l’italien et shinto pour le japonais), envolées lyriques, poésie et émotion… Tout cela règne dans les deux films. Cette recherche de la beauté dans l’étrange et le monstrueux. Par ailleurs, on retrouve aussi des échos dans la narration, dans l’alternance de scènes grandiloquentes et d’autres plus intimistes.
Mais après réflexions, ce qui m’a peut-être le plus réjoui dans ce film, c’est l’éternelle quête d’identité du personnage principal (cfr. la confrontation de Encolpe face au Minotaure et du dragon blanc face à Chihiro). Ici l’odyssée du personnage central, par ses différentes expériences physiques (ses diverses relations sexuelles, son initiation à l’art et à la poésie, orgie gastronomique, combat au corps à corps,… ) se cherche et reconnaît qu’il n’est qu’un étudiant, un apprenti.
Mais le film de Fellini se différencie fortement dans son ambiance fourre-tout artistique pluri-ethnique. Des scènes de transcendance indigène côtoient des prières de soutras tibétains, l’italien communique avec du germano-grec, les danses tribales et le ballet classique, peintures sur corps et fresques murales, théâtre et cinéma, etc. Cet amalgame de choses défie tous sens humains, on est littéralement envoûté (on est vraiment dans le baroque là).
Pour moi, le film se termine et se résume par une scène vraiment magnifique où l’on voit, sur une île déserte, des ruines sur lesquelles sont représentées les différents protagonistes de l’histoire. Symbolisant dans cet unique plan, les fragments retrouvés du texte de Satyricon qui constitue l’architecture de ce film qui se situe dans une autre galaxie.
Certaines scènes m’ont réellement fasciné, d’autres m’ont franchement fait rire aux éclats. J’en suis ressorti le sourire aux lèvres et avec le recul, je me rends compte de toute l’étendue de la richesse du film. Je ne sais pas je suis entré par la bonne porte dans l’univers Felinnien mais c’est vraiment le genre d’expérience troublante que j’affectionne de plus en plus au cinéma . J’ai hâte de découvrir le reste de la filmographie du cinéaste.
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Merci pour le tuyau Majordome.Majordome a écrit :J'ai vu ce film quatre ou cinq fois... et son pouvoir de fascination et d'attraction ne se dément pas...
Je conseille, en bande dessinée, un travail très complémentaire de l'oeuvre filmée de Fellini:
Peplum - de Blutch - Editions Cornelius. (pas sur que ce soit encore dispo malheureusement)
J'en connais un qui va me prêter tout ça vendredi (Jack Uzi are you there?).
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C'est une oeuvre atypique que beaucoup n'aiment pas... donc si tu as aimé celui là tu vas prendre plaisir à découvrir le reste...kenjin a écrit : Je ne sais pas je suis entré par la bonne porte dans l’univers Felinnien mais c’est vraiment le genre d’expérience troublante que j’affectionne de plus en plus au cinéma . J’ai hâte de découvrir le reste de la filmographie du cinéaste.
Personnellement, je ne coince que sur la cité des femmes, pourtant très proche formellement de la construction du satyricon. Mais il faudrait que je le revois car vu il y a trop longtemps.
tout le reste est un régal ou presque.
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