EliWallou a écrit : ↑2 oct. 23, 19:28Car jusque là dans le film il est particulièrement déconnecté des autres, notamment de celle avec qui il couche.
Oui et je pense qu'il y a des éléments précis à grappiller dans les différents films cités. L'appartement tapissé d'affiches de films d'horreur centrés sur un personnage doublé d'un prédateur nocturne, qui éventuellement s'ignore : Jekyll, Dracula... The Wolf Man en particulier, tout part d'une scène de voyeurisme au moyen d'un télescope qui éveille le désir de Chaney Jr. Beaucoup de correspondances à trouver avec Sam, le mystère du "dog killer", avec l'ami et son drone, etc.
Je ne voudrais pas énumérer trop de choses sur 7th Heaven si tu ne l'as pas encore vu, il y a tout un tas de motifs pas anodins. Pour en citer un évident au regard de la fin de Silver Lake : l'intrigue se noue autour de Janet Gaynor qui se retrouve à la rue et Charles Farrell qui l'accueille chez lui.
Je pense que Mitchell s'est employé et amusé à reproduire la structure du délire de son héros dans l'arrière-plan cinéphile du film : il y a une myriade d'indices à collecter, de pistes à suivre, et le plus diabolique, c'est que tout colle parfaitement, aussi bien que la carte Nintendo avec les cornflakes avec la topographie de Silver Lake. De la logique interne des délires. En creux, ça raconte aussi quelque chose de la pathologie des cinéphiles !
Mais je te rejoins, 7th Heaven pointe aussi vers une porte de sortie. Je ne suis pas si optimiste que ça pour le personnage au stade où on le laisse, le film fait une quasi-boucle, un cercle pas tout à fait parfait puisqu'il est dans l'appartement d'en face ; il s'est tiré de pressantes ornières (et notamment extrait du rang des mauvais pères et des prédateurs), a trouvé une ouverture, mais à mon avis, il est parti pour autre tour de pistes dans d'autres sphères (régression vers le premier objet de son désir, etc.), avant de toucher du doigt son "paradis". Dans le lit de sa voisine, il en voit les ombres portées sur le rideau.
Il y a une analogie intéressante entre la situation où se trouvent Riley Keough et Andrew Garfield à la fin. Elle sous l'emprise du père abusif, lui réfugié auprès de la figure peut-être plus sympathique, mais quand même, de la mère nourricière. Là le film touche vraiment le nerf de l'époque : il est bon de sortir de l'enfer de la loi des pères, mais des purgatoires différents attendent éventuellement à la sortie, et il faudra "encore un effort".
EliWallou a écrit : ↑2 oct. 23, 19:28
c'est un sujet auquel je me suis pas beaucoup intéressé.
Au cas où, il y a un bon livre sur la filmo d'Hitchcock décortiquée avec des concepts de la psychanalyse, le bien titré
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Lacan sans jamais oser le demander à Hitchcock.
PS merci pour le retour sur le quart d'heure de Désordres !
J'essayerai de le voir prochainement.