David Robert Mitchell

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Thaddeus
Ewok on the wild side
Messages : 6183
Inscription : 16 févr. 07, 22:49
Localisation : 1612 Havenhurst

David Robert Mitchell

Message par Thaddeus »

Au moment où l'on apprend qu'une suite à son It Follows est en préparation, petit focus sur la (courte pour l'instant) carrière de David Robert Mitchell, qui a ses amateurs sur le forum.

Les topics consacrés à ses films :
The Myth of the American Sleepover
It Follows
Under the Silver Lake


Pour ma part :

Image

The myth of the American sleepover
Avec ce premier film vaporeux, nimbé de délicatesse et de mélancolie, Mitchell désamorce les conventions d’un genre ultrabalisé. Il fait évoluer un récit embryonnaire au cours d’une seule et même soirée, non explicitement datée mais située sans doute vers la fin des années 80, et capte les sensations particulières de cette période de la vie où l’on n'est plus un enfant sans avoir non plus connu de grande expérience amoureuse. Il y a la main qu’on parvient à effleurer, le baiser qu’on obtient lors d’un instant magique, l’intensité d’un long silence partagé où chacun tarde à déclarer sa flamme. De bivouac en pyjama party, filles et garçons connaissent espoirs fébriles, petits bonheurs et déconvenues sans qu’aucun drame ne vienne troubler la douce quiétude de cette nuit étoilée, filant dans un parfum d’éternité. 5/6

It follows
Detroit, ville-fantôme à la périphérie urbaine de deep America, hantée par le spectre de la relégation et portant sur elle l’empreinte d’une influence mûrie de Tourneur, Carpenter, Wise ou Shyamalan. Dans cet environnement dont les images chaudes et ouatées distillent le souvenir enchanteur d’une adolescence imaginaire, la jeune Jay est frappée par une malédiction qui se propage telle une traînée de gonorrhée. Seul moyen d’y échapper : coucher avec quelqu’un qui sera à son tour traqué par le monstre invisible à tous sauf à sa proie. De cet excitant postulat, Mitchell tire un film languide, vénéneux, superbement économe, dont les perspectives allégoriques densifient le climat de terreur blanche, et où lutte vitale et délectation morose échangent couleurs et attributs en une fascinante parade crépusculaire. 5/6

Under the silver lake
En cherchant à atteindre un nouveau degré dans la perdition luxuriante et psychotrope des rêves de Los Angeles, l’auteur dresse un état des lieux assez significatif de la tendance au palimpseste distancié qui asphyxie une bonne partie du cinéma américain. La quête de sens sera donc vaine, éviscérée de toute émotion, le collage obsessionnel de pastiches et de citations noyé dans une brume anesthésique. Et malgré son style sophistiqué, sa confection classieuse, ce chewing-gum parfumé à la pop-culture perdra presque toute sa saveur après avoir été mastiqué pendant 135 minutes. Qu’un film aussi cynique, superficiel et artificieux soit autant comparé à son antipode, le très romantique, sentimental et bouleversant Mulholland Drive, indique par ailleurs à quel point celui-ci reste encore mal compris. 3/6


Mon top :

1. It follows (2014)
2. The myth of the American sleepover (2010)
3. Under the silver lake (2018)

Comme bien des réalisateurs américains de sa génération, Mitchell pratique un cinéma citationnel dont la réussite se mesure à l’assimilation et au dépassement des références convoquées. Sa voix est précieuse lorsqu’elle laisse toute latitude à une expression faite de suavité et de minimalisme, sensible aux doutes et aux angoisses de l’adolescence ; moins quand elle cède aux penchants un peu trop calculés du néo-film noir ironique. Ces trois premiers essais invitent en tout cas à suivre avec intérêt la suite de sa carrière.
Dernière modification par Thaddeus le 4 nov. 23, 16:03, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54841
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: David Robert Mitchell

Message par Flol »

Thaddeus a écrit : 1 nov. 23, 10:40 petit focus sur la (courte pour l'instant) carrière de David Robert Mitchell, qui a ses amateurs sur le forum.
Image

Sinon, je crois que je suis assez d'accord avec toi : son meilleur film, ça reste son premier.
Mais comme je l'ai déjà dit ailleurs, ça reste l'un des 3 jeunes réalisateurs se prénommant "David" sur lesquels je compte le plus à l'avenir.
Avatar de l’utilisateur
Roilo Pintu
Accessoiriste
Messages : 1858
Inscription : 7 oct. 17, 15:13

Re: David Robert Mitchell

Message par Roilo Pintu »

Flol a écrit : 1 nov. 23, 15:44 Mais comme je l'ai déjà dit ailleurs, ça reste l'un des 3 jeunes réalisateurs se prénommant "David" sur lesquels je compte le plus à l'avenir.
Tu penses à David Gordon Green? :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54841
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: David Robert Mitchell

Message par Flol »

À une certaine époque, j'aurais presque pu oui.
Mais non. :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Thaddeus
Ewok on the wild side
Messages : 6183
Inscription : 16 févr. 07, 22:49
Localisation : 1612 Havenhurst

Re: David Robert Mitchell

Message par Thaddeus »

Flol a écrit : 1 nov. 23, 15:44je crois que je suis assez d'accord avec toi : son meilleur film, ça reste son premier.
Nous ne sommes donc pas complètement d'accord puisque, comme mon top l'indique, je lui préfère d'un chouïa son second. Mais ça se joue à peanuts.
Mais comme je l'ai déjà dit ailleurs, ça reste l'un des 3 jeunes réalisateurs se prénommant "David" sur lesquels je compte le plus à l'avenir.
L'un des deux autres est Lowery, j'imagine. Qui est le troisième ?
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54841
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: David Robert Mitchell

Message par Flol »

Thaddeus a écrit : 1 nov. 23, 17:33
Flol a écrit : 1 nov. 23, 15:44je crois que je suis assez d'accord avec toi : son meilleur film, ça reste son premier.
Nous ne sommes donc pas complètement d'accord puisque, comme mon top l'indique, je lui préfère d'un chouïa son second. Mais ça se joue à peanuts.
Oui bon, ça se joue dans un mouchoir de poche entre les 2. Mais je crois que celui vers lequel j'ai le plus envie de revenir, c'est The Myth of the American Sleepover. L'un des plus beaux premiers films qu'il m'ait été donné de voir.
Thaddeus a écrit : 1 nov. 23, 17:33 L'un des deux autres est Lowery, j'imagine. Qui est le troisième ?
Bruckner. Seulement 3 long-métrages en solo, et malgré un dernier opus qui m'a déçu (la dernière version de Hellraiser), je continue de croire en lui.
Avatar de l’utilisateur
Demi-Lune
Bronco Boulet
Messages : 14973
Inscription : 20 août 09, 16:50
Localisation : Retraité de DvdClassik.

Re: David Robert Mitchell

Message par Demi-Lune »

Un troisième projet de film pour le cinéaste :
World of Reel a écrit :Jim Carrey Attached to Star in David Robert Mitchell’s ‘Evergreen Pines And The Fading Summer’

Earlier this week, it was announced that David Robert Mitchell was making a sequel to his 2015 horror film “It Follows.” It seems however that he’s working on another film, and this one sounds much better. In a recent Production Weekly listing, there’s a Mitchell project in “active development” titled “Evergreen Pines And The Fading Summer,” the synopsis reads as follows:

After being dropped off at sleepaway camp by his wife and daughter, a middle aged man is pitted against other campers in competition, while piecing together the disappearance of his best friend and the emergence of an elusive grey beast that guards a hidden treasure.

That is one whacked out synopsis. Some additional details … Supposedly, the lead character is at this middle-aged summer camp to find Vardaman, the missing childhood friend. There are also rumors of a beast in the woods and a hidden treasure. After finding Vardaman hiding in the woods, the two men head out to find the beast in the hopes it will lead them to the treasure ..

Daniel Richtman is also now reporting on the project and he has none other than Jim Carrey attached to the star in the film.

Carrey hasn't had a “lead” role since his misbegotten 2018 thriller “Hard Crimes” — has anyone actually seen it? Regardless, Carrey hasn't really made a "great" movie since 2004's “Eternal Sunshine of the Spotless Mind." Sure, I guess, 2008’s "I Love You Phillip Morris" was a watchable venture for the actor, but it’s already been forgotten about.

Carrey had this incredible stretch of films in the ‘90s and aughts, which started in 1994 with three highly successful comedies ("The Mask," "Ace Ventura," "Dumb and Dumber"), and then he starred in four high-quality dramas ("The Cable Guy," "The Truman Show," "Man on the Moon," and ‘Eternal Sunshine’).

It’s been wasted potential ever since — a real shame since Carrey is fairly talented and, if given the right script, can really hit it out of the ballpark. Maybe Mitchell’s film will be his comeback vehicle?

Mitchell, who hasn’t released a film since 2018’s “Under the Silver Lake,” now has three projects lined up in his future: “Evergreen Pines And The Fading Summer,” “They Follow” and “Flowervale Street.”
Répondre