Je l'ai beaucoup aimé. Quel hasard de découvrir cet acteur (que je ne connaissais pas donc, puisque je le découvre) coup sur coup dans ce MI et dans le dernier Schrader. Il a ce côté légèrement débraillé, loin du hiératisme pompeux souvent associé aux rôles de méchant, mais en même temps une présence très classe, une force tranquille, qui rendent chacune de ses apparitions assez délectables.
Mais là où le film est le plus fort, c'est dans son casting féminin, et évidemment dans ses deux nouvelles venues. La Pom Klementieff là, elle envoie du bois dans le registre badass girl, mais d'une force... Et alors Hayley Atwell, mes aïeux ! Je pleurais dès qu'elle quittait l'écran. Cette allure, ce charme, ce mélange de pugnacité, d'élégance, de fragilité... Du caviar ! Je ne l'avais pas oubliée depuis Woody Allen, là c'est un come-back fracassant.
Sinon, pas une seconde d'ennui sur cent soixante minutes de projection. J'avais le mot "encore" sur les lèvres lors du générique final. Alors oui, c'est impersonnel si l'on veut, cousu de fil blanc évidemment, complètement con quand on y pense (la clé cruciforme, la fin du monde...). Mais après tout, Hitchcock mettait bien du plutonium dans les bouteilles ; on s'en fiche, non ? L'important c'est tout le reste : une confection aux petits oignons, des séquences d'action qui font frétiller de jubilation, à commencer bien sûr par les trois principales : l'aéroport et son couple attaché malgré lui (Robert Donat et Madeleine Carroll déjà...), la poursuite en Fiat 100 et son formidable jeu de chaises musicales au volant, le final quasi-chorégraphique dans les wagons les uns après les autres.
Je crois bien que j'ai adoré, oui.