Esterno notte (Marco Bellochio - 2023)

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Joshua Baskin
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Esterno notte (Marco Bellochio - 2023)

Message par Joshua Baskin »

Vingt ans après son film Buongiorno, notte, Marco Bellocchio revient sur l'enlèvement et l'assassinat d’Aldo Moro, président de la Démocratie chrétienne, pendant les Années de plomb1. L'enlèvement a lieu à Rome le 16 mars 1978, jour où le nouveau gouvernement dirigé par Giulio Andreotti se présente devant le Parlement à l'occasion d'un vote de confiance. Le commando des Brigades rouges, un groupe terroriste d'extrême gauche, a pour chef Mario Moretti. Après avoir été séquestré pendant 55 jours, Aldo Moro est retrouvé mort dans le coffre d'une voiture au centre de Rome.

Vu 2 épisodes pour l'instant. Parfois ça parait simple la mise en scène, tout semble tellement évident et limpide. Pourtant, les années de plomb est une période que je connais franchement peu. Malgré cela, les enjeux se mettent en place avec une facilité déconcertante.
Ceux qui ont récemment aimé le Traitre ne devraient pas être dépaysés.

Quelqu'un a démarré la série ?
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Alexandre Angel
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Re: Esterno notte - Marco Bellochio - 2023

Message par Alexandre Angel »

Oui, c'est bien.
Il me reste deux épisodes encore. Je resterais mesuré dans l'enthousiasme parce que ça reste moins bien que les "films dossiers" (qu'elle est moche cette expression) de Francesco Rosi (à qui Bellocchio adresse un clin d'œil) et Le Traître m'a paru plus fort.
Mais c'est solide : il y a une bonne photo sépulcrale, de judicieuses percées d'imagination (à la Francesco Rosi, one more time), une tonalité opératique qui va bien..
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Watkinssien
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Re: Esterno notte - Marco Bellochio - 2023

Message par Watkinssien »

Je vais y venir également!
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Beule
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Re: Esterno notte - Marco Bellochio - 2023

Message par Beule »

Joshua Baskin a écrit : 17 mars 23, 10:48 Malgré cela, les enjeux se mettent en place avec une facilité déconcertante.
Ceux qui ont récemment aimé le Traitre ne devraient pas être dépaysés.
Oh que si.

Mettre en place les enjeux c'est bien, encore faudrait-il que le spectateur ne les perde pas de vue au fil des épisodes et de l'exploration chorale. Et c'est là que le bât blesse selon moi. Passés les premiers épisodes (jusqu'au 3ème inclus, mettons) qui témoignent en creux, au gré de vignettes aussi grotesques que réjouissantes (mention spéciale pour celles d'Il Divo Andreotti incarné uniquement dans son péché de gloutonnerie) de la résolution presque tacite de l'appareil de la DC (par-delà la crise personnelle des membres de la famille au sens large) et de ses alliés de circonstance à ne rien concéder aux BR, les enjeux politiques, ceux qui président à l'invocation de la Raison d'État, font du surplace. Certains portraits sont en outre bien conciliants voire à l'occasion assez incohérents (Paul VI et en particulier les tourments qui l'agitent au moment d'écrire sa lettre aux BR). Mais pire, dans son dimensionnement politique s'entend, la figure de Moro en vient à s'estomper progressivement. À tel point qu'au dernier épisode, les auteurs, comme conscients de cette évaporation progressive et pénalisante de la figure tutélaire de la DC, n'ont d'autre recours que de convoquer l'épisode contesté (en premier lieu par l'intéressé lui-même) de sa confession au jeune prêtre Meniri. Pour en somme, redistribuer arbitrairement les responsabilités par celui qui, reclus dans la Prison du Peuple et malgré la lucidité pragmatique dont attestent ses nombreuses lettres, ne pouvait qu'imaginer les tenants et aboutissants de ce qui se fomentait dans les arcanes du pouvoir. Une entorse de taille à cette véracité historique dont ils avaient peu ou prou gardé le cap jusque-là, mais qui en dit long sur l'échec de la construction chorale à converger vers un questionnement limpide et concluant des stratégies insidieusement mises en place. Et qui peine à justifier du finale au forceps, repris à l'identique de Buongiorno, notte.

Série passionnante certes, mais aussi très frustrante: promettant plus qu'elle ne délivre au final (l'ouverture uchronique) et bien trop sage et même complaisante pour que j'y retrouve le Bellocchio que j'aime (Il se dit assagi et hélas ça se voit). Une série où les épisodes (encore que le 4ème centré sur le couple des brigadistes Faranda et Morucci, en quelque sorte une miniature au croisement de Buongiorno et de La Prima Linea, se révèle vraiment par trop bancal entre romanesque trop appuyé et didactisme trop explicite) font sans doute plus sens pris séparément que dans leur enchaînement.
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didiersept
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Re: Esterno notte - Marco Bellochio - 2023

Message par didiersept »

au final les rôles des meneurs/chefs ne m'apparaissent pas très visible, en tous cas pas à mon goût:
quid des derniers développement public assez médiatisé du reste ?
Renato Curcio est un agent de la CIA
le tireur unique au pistolet mitrailleur est un terroriste d'extrême droite
à la distribution des armes je pensais que ça serait un poil plus mis en valeur...
ou alors je ne l'ai pas vu :uhuh:
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Supfiction
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Re: Esterno notte - Marco Bellochio - 2023

Message par Supfiction »

A signaler le film Aldo Moro, le professeur avec Sergio Castellitto sur Netflix.
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