Philippe de Broca (1933-2004)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jerome
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Re: Philippe de Broca (1933-2004)

Message par Jerome »

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"Sa place est dans un Blu-Ray"
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Joshua Baskin
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Re: Philippe de Broca (1933-2004)

Message par Joshua Baskin »

Tiens, interessant.
En plus les 1001 nuits semble être un inédit. C'est du DVD ou du bluray?
Intersections Global Corp.
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Jerome
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Re: Philippe de Broca (1933-2004)

Message par Jerome »

DVD. Mais le montage cinéma était déjà sorti en dvd il y a bien longtemps. Voir détail page précédente
"Sa place est dans un Blu-Ray"
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Jeremy Fox
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Re: Philippe de Broca (1933-2004)

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit : 4 janv. 21, 21:57
Rick Blaine a écrit : 4 janv. 21, 21:21 Premier candidat du mois et de l'année, l'excellent Un monsieur de compagnie, tout le De Broca que j'aime, additionné d'un casting royal. Leger, rythmé, drôle, tout y est, au service d'un sujet particulièrement réjouissant : le refus du travail ! :D
J'aime beaucoup les De Broca/Cassel que j'ai pu voir ; mais là le sujet m'intéresse encore plus :mrgreen:
Il est en replay sur OCS durant deux mois 8)
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Flol
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Re: Philippe de Broca (1933-2004)

Message par Flol »

Merci pour l'info, c'est rajouté dans ma liste (avec Les caprices de Marie que je n'ai pas vu non plus).
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cineberry
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Re: Philippe de Broca (1933-2004)

Message par cineberry »

Très belle audience pour Le bossu, revu avec plaisir hier soir sur Arte : 1,5 millions de téléspectateurs. Incidemment, alors que j'ai vu le film plusieurs fois, j'ai découvert à cette occasion que Philippe Sarde avait recyclé le thème du film Le choc :

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Thaddeus
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Re: Philippe de Broca (1933-2004)

Message par Thaddeus »

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Cartouche
Savoir amuser en tournant des films qui les amusent est une qualité précieuse pour les réalisateurs de divertissement. Sur ce critère, De Broca affirme la sûreté de son métier et la légèreté d’un regard modeste qui, le rire au poing, aime désamorcer l’inquiétude. Peu scrupuleux de fidélité historique quant à la figure du célèbre brigand parisien, il livre une chevauchée alerte où l’on se met à tout instant sabre au clair pour les beaux yeux d’une troublante bohémienne, et fait le portrait d’un "bandit d’honneur" féroce pour les puissants, secourable aux miséreux, le cœur sensible aux œillades assassines, menteur canaille et bretteur sans vergogne. Verve, entrain, invention caractérisent ce spectacle charmeur et bondissant qui s’autorise même dans son dernier acte à glisser vers un registre plus dramatique. 4/6

L’homme de Rio
Si le classique se définit par sa faculté à résister aux outrages du temps, alors cet incontournable du cinéma populaire français, chaînon manquant entre les aventures de Tintin et celles de l’Arche perdue, en est un. Dépoussiérant tous les vieux meubles, il fait suivre l’image et le dialogue à la vitesse de l’éclair, cultive une fantaisie discontinue au fil d’un scénario rocambolesque et merveilleusement invraisemblable, un mystère et une malice dus aux allées et venues des personnages, au choix des décors (le musée de l’Homme, l’aéroport d’Orly, le Mato Grosso, les immeubles modernes de Brasilia…) et à la façon dont les péripéties sont catapultées les unes derrière les autres, portées par les vertus d’un genre que le cinéaste a parfaitement assimilés. Dépaysement, désinvolture, liberté : le charme opère sans frein. 5/6

Les tribulations d’un Chinois en Chine
Un budget opulent, des milliers de kilomètres parcourus, Hong-Kong, sa baie, ses jonques et ses mystères, les villages perdus du Népal, une histoire ingénieuse qui ricoche d’aventures en rebondissements, des acrobaties, des culbutes, des cabrioles, des poursuites sans fin, des gags, un brin de folie, du mouvement, encore du mouvement, toujours du mouvement… Toutes les fées semblaient s’être penchées sur le berceau de ce film, et voilà pourtant que l’on y décèle un je ne sais quoi de systématique, comme si l’œil comptable s’était substitué à l’œil émerveillé, la formule à la découverte, le glamour au charme, le clinquant à l’abondance et la vitamine à la spontanéité. Pas assez néanmoins pour balayer les effets de l’effort fourni qui, s’il manque cette fois d’inspiration, n’en reste pas moins fort louable. 4/6

Le magnifique
De Broca a-t-il fait la nique à Alain Resnais ? Il anticipe en tout cas Providence de quatre ans, et trouve entre le registre de la parodie et celui de la morality play un parasitage plus poussé, une interférence plus marquée constituant en quelque sorte une troisième voie royale. Si cette comédie débridée atteint une telle efficacité fonctionnelle, c’est parce que derrière la fluidité des transitions reliant le réel au fantasme s’exprime une forme de jubilation perverse dans la démystification (Belmondo charge assez férocement sa propre image), la satire (du milieu de l’édition) voire la cruauté (des flots d’hémoglobine à la pulsion vengeresse par écrits interposés). Et après Claudia Cardinale et Françoise Dorléac, le cinéaste affirme à nouveau, avec la sublime Jacqueline Bisset, son goût exquis en matière de femmes. 5/6

Le cavaleur
Il court, il court, ce cavaleur, il séduit, il charme les cœurs et les esprits, il cueille les amours en dilettante passionné. Toujours sincère, toujours pressé, il traverse en trombe la carte du tendre, s’emberlificote dans ses mensonges, s’embourbe dans ses promesses et n’a pas assez de jours et de nuits pour honorer ses contrats. Ce Don Juan de vaudeville, ce funambule, cette girouette, ce charmant galopin rattrapé par l’âge, ce papillon à moustache d’homme, sourire et lèvres et, déjà, lassitude aux coins des yeux, évolue dans une atmosphère de légèreté où tout n’est que jeux de masques et de bergamasques. Certes de Broca n’est pas Deville mais il a le sens du rythme, il sait travailler les personnages dans un espace, tirer le meilleur de ses comédiens et trahir avec un certain brio ce qu’il doit à Lubitsch. 4/6


Mon top :

1. Le magnifique (1973)
2. L’homme de Rio (1964)
3. Cartouche (1962)
4. Le cavaleur (1979)
5. Les tribulations d’un Chinois en Chine (1965)

À l’heure où la Nouvelle Vague préconisait la politique des auteurs et frappait dans des registres sérieux, Philippe de Broca s’engageait dans une voie résolument plus désinvolte relevant de l’héritage comique de son pays (Feydeau, Guitry) autant que de celui de Broadway et d’Hollywood (Sturges, Capra, Hawks). Sa filmographie (réputée inégale) me reste à explorer, mais ces quatre longs-métrage très divertissants ont pour caractéristiques communes le monde de la frivolité poétisée en toutes circonstances, le goût de l’aventure, la fantaisie conçue comme un art de vivre.
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