
Fin des années 50, début des années 60, la guerre d’Algérie se prolonge. Salah, Kaddour et d’autres jeunes Algériens sans ressources rejoignent l’armée française, en tant que harkis. Á leur tête, le lieutenant Pascal. L’issue du conflit laisse prévoir l’indépendance prochaine de l’Algérie. Le sort des harkis paraît très incertain. Pascal s’oppose à sa hiérarchie pour obtenir le rapatriement en France de tous les hommes de son unité.
En cherchant sur le forum, j’ai découvert que j’avais bien vu La trahison il y a quelques années. Apparemment j’avais trouvé ça intéressant (malgré un problème technique puisque les passages en arabe n’étaient alors pas sous-titrés, Canal les avait apparemment « oubliés »).ballantrae a écrit : ↑25 sept. 22, 09:33
Les Harkis de Philippe Faucon
Beau film d'autant plus remarquable qu'il parvient à traiter son sujet complexe en 1h22: pas de gras, une épure qui pourtant demeure toujours à hauteur d'enjeux humains forts dénués de manichéisme. Faucon sait débarrasser ses films de tout superflu afin de penser chaque plan comme nécessaire à la compréhension d'une situation, d'un être. On avait pu le penser héritier de Pialat à ses débuts ( L'amour, Samia...) mais peu à peu, il s'est avéré aussi marqué par Bresson dont il a retenu la densité du plan à défaut de l'abstraction.
En voyant Les Harkis, je me rends compte que nombre de films se surchargent de plans ou étirent ceux-ci contre toute nécessité. On retrouve dans ce choix de la durée moindre un secret de mise en scène langien qui savait construire des odyssées en moins de 90 mn comme dans Manhunt. Les chefs d'oeuvre courts me surprennent toujours: Stars in my crown, Forty guns...
Je ne sais encore si ce film relève du chef d'oeuvre ( il n'en pas la prétention) mais il est très beau et fort.
Avec ce désormais diptyque sur la guerre d'Algérie ( La trahison + Les Harkis), Philippe Faucon a écrit une page forte du lien entre cinéma français et Histoire tout comme Bertrand Tavernier l'avait fait par exemple pour 14-18: en traitant un sujet oublié, en adoptant un vrai point de vue.
8/10
En 1960, pendant la guerre d'Algérie, le lieutenant français Roque, usé par le conflit, est posté avec ses hommes dans un village de l'est algérien. Officiellement, son rôle est de pacifier les Algériens, et de les convaincre des "bonnes intentions" de la présence française dans le pays. Mais en fait, sa mission principale est le démantèlement et la répression sévère des rebelles du Front de Libération Nationale algérien. Il assume tant bien que mal sa fonction, tiraillé entre les intérêts d’une population locale et ceux des soldats français. Après la découverte d'un carnet contenant des informations confidentielles, Roque est confronté à la possible trahison de certains de ses hommes, des appelés d'origine nord-africaine. Taïeb, l’un des protégés de Roque, est soupçonné d’en faire partie…
